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Stratégiques
Premier sous marin nucléaire stratégique lanceur d'engins Chinois. (Doc SinoDefence.com, 2004)
Les Forces Stratégiques
Les forces des dissuasions ont des aspects multiples. Pour ce
qui concerne cette page, on se bornera à évoquer les armes de
type missile, et quelques plateformes de tir significatives et
enfin la bombe elle-même. Ces aspects sont à lire dans le cadre
de la pespective dite de "Première frappe" et de son corollaire
"Le lancement sur alerte" tout cela dans le cadre de la "MAD"
la terrible Mutual Assured Destruction.
La fusée est le vecteur le plus connu et le plus ancien aussi
de notre ère moderne. Le drone est le plus récent développement
des automates volants, qui sont en passe de modifier de façon
dramatique la dissuasion. D'une manière générale les automates
volants, terrestres, maritimes semblent devenir l'arme absolue.
Mais voyons un peu dans ce raccourci, quelques exemples :
Drone UAV Américain "Global".
(Doc USAF 2005)
Drone UAV Russe "Yakovlev".
(Doc Soviet UAV de Gordon Yefim)
L'ICBM (InterContinental Ballistic Missile) d'une portée supérieure à
8000 km qui a servi surtout pour la période 1957-1987 de
vecteur parfait pour l'emport de charges militaires destinées à
la dévastation des cités et bases militaires adverses. Sa portée
va de 5500 à 15000 km pour des charges militaires thermonucléaires
lourdes, sa précision est de l'ordre de 5 km à 600 m CEP.
En attendant que cette technologie mûrisse (1960) on va voir
l'IRBM (Intermediat Range Ballistic Missile) prendre le relai et, de
pirouettes en pirouettes, on va même le retrouver au coeur des
polémiques entre l'Union Européenne et la Russie soviétique de
1982 (Euro-missiles). Il aura auparavant empoisonné les relations
Est-Ouest avec la pénible affaire des missiles SRBM soviétiques
déployés sur Cuba dans le début des années soixante.
Sa portée va de 1000 km à 5500 km et il emporte des charges
thermonucléaires lourdes. Sa précision est de l'ordre de 2 km.
Mais pendant ces gesticulations militaires visibles l'arme
la plus redoutable le SLBM (Sea Launch Ballistic Missile) va assurer
une très efficace dissuasion. D'abord privilège Américain
(1960), il faudra attendre une dizaine d'années pour voir
l'URSS se doter de cet équivalent couple redoutable qu'est le
sous-marin nucléaire et ses engins balistiques. Base mobile
et furtive par excellence, le sous-marin avec l'actuelle
portée de ces missiles (ICBM) qui lui permet de rester à
l'abri dans ses eaux nationales pour effectuer les tirs.
1960 le sous marin US George Washington tire en plongée
dans l'Atlantique un SLBM Polaris A-1 de 1800 km de
portée avec l'ogive MK-2. (Doc USIS US-Navy 1960)
Bien entendu pour accompagner les opérations terrestres, des
fusées de champs de bataille SRBM (Short Range Ballistic Missile)
équipées de petites charges nucléaires vont boulverser le
déploiement des chars de combat et de l'infanterie. La
logistique (à l'arrière du champ de bataille) va aussi souffrir
des coups assénés par ces petits missiles dont les portées
vont de 300 à 1000 km. Leur précision n'est pas très bonne
car beaucoup de ces fusées ne sont pas guidées ; mais avec un
guidage sommaire la précision est de 4 à 5 km.
On trouvera enfin les missiles tactiques (Tactical Missile) de
20 à 500 km de portée, sans guidage autonome. Ils sont tous
à capacité NBC (nucléaire, biologique, chimique). Certains canons
d'artillerie font aussi partie de l'arsenal nucléaire avec
des charges atomiques d'une énergie de 0.1 à 0.5 ktonne.
Entrainement de soldats de l'US-Army
dans l'Area 51 au Nevada, mars 1955
opérations Teapot Apple. (Doc USIS)
Avec les grands progrés dans les systèmes de navigation,
des années soixante dix à quatre vingt et la miniaturisation
des composants électroniques, le missile de croisière (Cruse
Missile) obtient ses galons dissuasifs avec des portées de
300 à 3000 km et une précision qui va de 200 m à 10 m suivant
les conditions d'emploi. Lors de conflits locaux sa souplesse
d'emploi et sa précision (dite chirurgicale) vont le rendre
indispensable principalement dans les actions tactiques, mais
aussi stratégiques comme missile de saturation. Lancé de mer,
de terre, ou par la voie aérienne, sa navigation très basse
altitude va le rendre furtif, invasif (nombreux) et même
politiquement correct.
Si on oublie les premiers missiles aérobies comme les Régulus
Mace, Matador, Snarc et autres Navahoo américains avec en
contre partie les P-5, P-6, Kh-20, TU-123 soviétiques, les
missiles de croisière du début du XXI ème siècle comme le
Tomahawk américain ou son équivalant russe Kh-55 ont
révolutionné la stratégie en redonnant même un peu de vie aux
vieux bombardiers dotés de grandes soutes. Le TU-160 russe
emporte près de 15 missiles de croisière armés soit de petites
charges nucléaires soit d'explosifs classiques.
Les bombardiers qui avaient tant fait de missions aussi bien
de jour que de nuit lors de la seconde guerre mondiale ont
continué de progresser de façon rapide, tout d'abord aux USA,
plus laborieusement en URSS, mais aussi de façon brillante au
Royaume-Unis et en France. Ils atteignent dans les années
soixante dix des sommets de performances aux USA en 1970 avec
le XB-70, et à la même époque en URSS avec le Sukhoï T-4 (tout
aussi expérimental). Les dernières productions Américaines
portent sur la série des B-1 a et b puis des B-2, les soviétiques
en font de même avec les TU-22 Backfire et TU-160 Blackjack,
mais suite au changement de régime en Russie, il ne sera pas
donné de suite à cette série pour égaler le B-2 américain. De
toute façon le glas du bombardier a sonné, les "cruse missiles"
les remplaçant très avantageusement au début du XXI éme siècle.
Avec les techniques ASAT (Anti SATellite) précédées des FOBS
(Fractional Orbital Bomber System), nous abordons le domaine des
bombardiers satellisés et de la défense contre ces systèmes.
L'anti satellite commence a être envisagé après le premier
rendez-vous actif entre deux satellites en orbite.
Le 15 décembre 1965 le vaisseau américain Gemini-6 rejoint
Gemini-7. Le premier rendez-vous actif va enfin permettre
d'envisager pratiquement l'ASAT aux USA. Les Américains
sont pourtant plus attirés par la technique ABM et négligent
l'ASAT jusqu'en 2004 où le projet DART relance l'intérêt
pour l'anti satellite orbital ou l'expertise satellitaire.
Dans la lignée des DCA Nike Ajax et Nike Hercules (1960), les
Américains commencent à tester un anti missile le Nike Zeus
qui fera partie du système Safeguard dans les années soixante
dix. Le système Safeguard est construit autour de deux missiles.
Le Nike Zeus/Spartan et Sprint dont la mission est d'intercepter
en vol direct une ogive adverse dans l'exosphère et de la
détruire avec une arme atomique. En cas d'échec ou si les
leurres adverses se sont montrés efficaces, un missile de la
dernière chance le Sprint peut tenter l'interception dans la
mésosphère ou même dans la haute stratosphère une fois triés
les leurres de l'ogive active. Aprés le très sévères attentats
sur les villes de New-York et Washington le 11 septembre 2001,
les USA relancent le principe du bouclier anti missile et
dénoncent les accords ABM signés avec les Russes et commencent
avec un budget politiquement limité à travailler sur des projets
ABM limités à un petit nombre d'attaquants. Par exemple, dans le
cadre du Missile Defence Command le 15 décembre 2004, les USA
testent en interception un ABM prototype l'EKV propulsé par une
fusée Taurus Lite tirée de Kwajalein contre un SLBM Polaris-2
et son ogive cible la IFT-13C tirée de Vandenberg.
Le 11 août 1962 l'URSS lance Vostok-3 puis le lendemain Vostok-4
qui sur une route d'interception va croiser la trajectoire de
Vostok-3 à moins de 5 km. Les deux cosmonautes s'apercevront
par leurs hublots. Il s'agit d'un rendez-vous passif mais qui
pourrait déboucher techniquement sur un système ASAT. On
attendra le 30 octobre 1967 pour voir les soviétiques mettre
en orbite le satellite Cosmos 188 qui en vol orbital automatique
va rejoindrer et même s'arrimer deux jours plus tard à la cible
Cosmos 186. En mettant au point cette technique les Russes
disposeront de la technique ASAT qui est destinée aux orbites
basses (LEO). En 2005 les USA poursuivent leur veille active
sur l'anti-fusée avec le vecteur Taurus-Lite et en représaille
les Russes répliquent avec une ogive manoeuvrante du nom d'Igla
qui change de route pendant son vol balistique.
Accompagnant cette cohorte de missiles, les SELINT (Signal ELectronic
Intelligence) des satellites spécifiques ou multirôles vont assurer
la surveillance, l'alerte, l'espionnage, l'aide à la décision,
la navigation, etc. Enfin le bouclier anti-missile va venir hanter
de façon récurrente les esprits des stratèges pour les mettre à
l'abri d'attaques de petite envergure certes mais psychologiquement
tout à fait insupportables pour les grandes puissances économiques.
ICBM
L'ICBM soviétique Sapwood L'ICBM américain Convair
SS-6 (R-7) de 400 tonnes Atlas de 140 tonnes de
de poussée et une charge poussée et une charge
militaire de 4 tonnes sur militaire de 1.5 tonnes
un parcours de 8000 km sur un parcours de 8000 km
avec une précision de 5 km. avec une précision de 3 km.
Premier vol réussi le 30 Premier vol réussi le
août 1957. 4 sept 1958
L'ICBM soviétique Scarp SS-9 (R-36) de 260 tonnes
de poussée avec une charge militaire de 5.5 tonnes
sur un parcours de 11000 km avec une précision de 5 km.
Premier vol réussi le 28 septembre 1963.
L'ICBM américain Martin Titan 1 de 140 tonnes de
poussée avec une charge militaire de 2.5 tonnes
sur un parcours 8500 km avec une précision de 3 km.
Premier vol réussi le 6 février 1959.
L'ICBM américain Boeing Minutman 1 de 110 tonnes de
poussée avec une charge militaire de 900 kg sur un parcours de
10000 km avec une précision de 2.4 km. Premier vol réussi
juillet 1961, et premier vol opérationnel en décembre 1962.
L'ICBM soviétique Savage SS-13 (RT-12) de 100 tonnes de poussée
avec une charge militaire de 500 kg sur un parcours de 9500 km avec
une précision de 3.4 km. Premier vol réussi février 1966, et premier
vol opérationnel janvier 1970.
L'ICBM américain Boeing Minutman 3 de 100 tonnes
de poussée avec une charge militaire de une tonne
sur un parcours de 13000 km avec une précision de
800 mètres. Premier vol réussi 1966, déployé en
missions opérationnelles 1970.
L'ICBM soviétique Sickle SS-25 (RT-2PM) Topol de
~100 tonnes de poussée (?) avec une charge militaire
d'une tonne, rayon action de 10500 km, précision de
900 m CEP. Premier vol réussi le 8 février 1983.
Il est déployé en mission opérationnelle le 23 07 85.
Ces deux derniers missiles sont sous le coup des accords
SALT-2 et sont limités en performances (pas de MIRV) et en
nombre (1995). Ils sont la force de dissuasion convenue
du début du XXI ème siècle. Ils peuvent être mobiles ou
tirés depuis des silos trés durcis.
IRBM
L'IRBM américain Chrysler Jupiter de 72 tonnes de
poussée avec une charge militaire de 1.3 tonne
sur un parcours de 2400 km avec une précision
de 3 km. Premier vol réussi en mai 1957.
L'IRBM soviétique Sandal SS-4 (R-12) de 60 tonnes
de poussée avec une charge de 1.6 tonne sur un
parcours de 2100 km avec une précision de 5 km.
Premier vol réussi le 22 juin 1957.
Le SRBM américain Martin Pershing-2 de 20 tonnes
de poussée et une charge militaire de 400 kg sur
un parcours de 1800 km avec une précision de 50 m.
Première mission opérationnelle 1976.
L'IRBM soviétique Pionnier SS-20 (Saber)de ~50 tonnes
de poussée avec une charge militaire de 1.8 tonne sur
un parcours de 5000 km avec une précision 500 m.
Première mission opérationnelle le 30 août 1976.
Ces deux euromissiles de conception très différente ont
joué pour le psychodrame européen le rôle de l'épouvantail.
En fait le SS-20 est un missile piège qui est un ICBM Temps-2
dont le dernier étage a été retiré histoire d'échapper au
décompte ICBM SALT-1. Cette pirouette ne sera pas du goût
des USA qui vont en représaille déclencher une polémique en
Europe sur l'agressivité soviétique qui déploie les SS-20
dans l'Oural depuis une zone qui met seulement les régions
européennes sous le feu de leur MIRV. Finalement en
représaille les USA déploieront en Europe un très grand
nombre de missiles Pershing-2 qui viendront s'ajouter aux
SLBM en maraude en Méditerranée, Mer du Nord, Mer de Norvège,
etc. Les Russes sont convaincus que cette armada ne leur
laisse aucune chance de réagir à une première frappe des USA.
Ce sera le point de départ en Russie du protocole 'Périmètre'
plus connu sous le nom de machine du jugement dernier qui
semble régler tous les problèmes de sécurité du point de
vue soviétique. Cette armada des euromissiles sera démantelée
à partir de 1992 dans le cadre de l'accord sur l'INF. Pour
détruire les siens les Russes procèderont entre autres au tir
de 70 d'entre eux (avec charge inerte) qui se terminera par
100% de réussite !
SLBM
Le SLBM Russe Scud SS-1b (R-11FM) avec une charge militaire de une
tonne sur un parcours de 170 km et une précision de 1.5 km. Ils
étaient montés par trois dans le kiosque des sous marins de la
classe Golf et Hotel. Mise en service opérationnel à la mer le
20 février 1959.
Le SLBM Lockheed Polaris A1, avec une charge militaire de
600 kg sur un parcours de prés de 1800 km avec une précision
de 2.5 km. Ils étaient montés par 16 dans le corp du sous
marin de la classe G.Washington. Mise en service opérationnel
le 20 jullet 1960.
Le SLBM Lockheed Trident-2 de 70 tonnes de poussée avec
une charge militaire de une tonne sur un parcours de
10000 km et une précision de 120 mètres. Première mise
en service opérationnel 1990. Le sous marin emporte 16
ICBM dans la coque en arrière du kiosque.
Le SLBM Skiff SS-N-23 (R-29 RM) de 80 tonnes
de poussée et une charge militaire de 3 tonnes sur
un parcours de 8300 km et une précision de 500 m.
Première mise en service 1986. Les sous marins de
la classe Delta en emportent 16 comme dans ceux des USA.
Le SLBM Français Aérospatiale MSBM M-4b de 70 tonnes de
poussée avec une charge militaire de 900 kg (150 kt)
sur un parcours de 6000 km et une précision de 500 m.
Première mise en service opérationnel 1987. Embarqué
par 16 sur les sous marins de la classe Inflexible.
Le SLBM Russe Sturgeon SS-N-20 (R-39) de 100 t
de poussée avec une charge militaire de 2.5 t
(10*100 kt)sur 8300 km et une précision de 500 m.
Première mise en service opérationnel 1984. Embarqué
par 20 sur les sous marins de la classe Typhon.
Nous avons là le missile mobile idéal au début du XXI ème siècle.
Très spartiate chez les soviétiques dans les années soixantes,
il est rapidement efficace aux USA dans sa version à carburant
solide Polaris A-1 (1960). En un peu plus d'une dizaine d'année
l'URSS va rattraper son retard aussi bien en vecteur (R-29) qu'en
plateforme (Sous marin Delta). Avec des portées inercontinentales
des nouveaux missiles, les sous marins ne sont même plus obligés
de naviguer loin de leurs eaux nationnales, leur survie en est
grandement augmentée.
SRBM
Le SRBM Américain Chrysler Redstone de 30 tonnes de
poussée avec une charge militaire de 2.8 tonnes sur
un parcours de 400 km et une précision de 4 km. Mise
en service opérationnel 1959
Le SRBM Russe Scunner SS-1A (R-1a) de 20 tonnes
de poussée avec une charge militaire de 800 kg sur
un parcours de 320 km avec une précision de 3 km.
Mise en service opérationnel 1950
Le SRBM Français Aérospatiale Pluton de 4 tonnes de poussée
pour une charge militaire de 500 kg sur un parcours de 20 à
120 km et une précision de 200 mètres. Première mise en
service opérationnel 1974.
Le SRBM Chinois DF-11 Vent d'Est de 10 tonnes
de poussée pour une charge militaire de 500 kg sur un
parcours de 300 km et une précision de 600 m. Mise en
service opérationnelle 1992.
Actuellement les SRBM sont tombés sous le coup des accords de
limitation des armes de portée intermédiare INF (1995). En
dehors des pays non contractant comme le Pakistan, l'Inde,
la Chine, la Corée du Nord, l'Iran, ils ont pour le moment
disparu de la scène militaire, remplacés par les "cruse
missiles" et leurs successeurs logiques, les drones armés.
Les drames de l'alerte
Un Boeing 747 de la KAL, le 007, égaré (?) survole les
installations sensibles Russes des Sakhaline le 31 août
1983 déclanchant une réaction brutale soviétique qui
envoie (sans sommation) l'avion et ses passagers civils au
fond des eaux nationales Russes. Cela montre combien est
forte la tension et combien est faible la fiabilité des
communications entre le commandement Russe et les unités
lointaines d'alerte avancées.
Quelques temps plus tard, le 4 juillet 1988, un navire
Américain l'USS Vincennes en mission au Moyen Orient confond
un AirBus de l'Iranian Air Lines avec un F-14 hostile et
l'abat sans sommation ; dans ce cas aussi tous les passagers
et équipage seront tués. Là aussi il s'agit d'une mauvaise
analyse de la signature radar (système AEGIS) et d'un manque de
dicernement du commandement du bateau, certes dans une forte
atmosphère de tension au Moyen Orient.
Concernant l'avion 007 de la KAL, on réalise aujourd'hui qu'il
n'y avait pas eu acte de barbarie comme l'avait proclamé un
peu vite et assez maladroitement le Président des Etats Unis.
Cette affaire par contre a montré toute une série de petits
accidents, cumulés, qui ont conduit au drame final.
Cette affaire jouera un rôle important dans les signatures
des accords SALT et INF par la suite. Il est à noter également
que certains films ont influencé des Chefs d'Etats et des Chefs
de gouvernements comme par exemple en octobre 1983 la diffusion
d'un téléfilm Américain de 1983 : Le jour d'aprés (The day after) de
Nicolas Meyer
Au milieu des années quatre vingt, l'affaire du radar soviétique
de Krasnoyarsk montre que les Russes sont encore capable de
rivaliser en matière de technologie des ordinateurs, les tests
ASAT et ABM Russes semblent condamner à coup sûr la navette US,
et coup final le lancement en 1987 de la fusée Energia Russe et
de la maquette d'un gros satellite d'attaque destiné à la mise
au point des armes à faisseaux de particules Skif-DM suivit par
le test (unique) de la navette Russe Bourane en vol entièrement
automatique (novembre 1988) sonne le glas de l'IDS (genre Buck Roger,
des années cinquante).
Le complexe Energia Skif-DM dont la masse en orbite
est de plus de 100 tonnes. Cela préfigure un véhicule
militaire de transport d'armes à faisceaux dirigés.
(Photo de l'Auteur, foire Intl de Séville)
L'usure du pouvoir à ce même moment sonne aussi le glas du régime
soviétique...
Heureusement que cette mauvaise affaire se termine de la sorte car
si les USA semblent suivre un shéma d'activité militaire stratégique
de type "Première Frappe", il semble qu'échoie aux Russes le rôle
de "Tir sur Alerte". C'est à n'en pas douter le mauvais rôle, ainsi
va la MAD de Mutual Assured Destruction !
Au début du XXI eme siècle, emporté par une économie florissante,
certains de leur force les USA lancent une invasion de l'Irak avec
succés immédiat, mais comme au Vietnam (1972), ils perdent pieds
petit à petit devant la résistance et la guerre civile qui s'en
suit. Des petits pays à régime totalitaire effrayés par cette
attitude conquérante se dotent rapidement d'un arsenal dissuasif
localement. Par exemple la Corée du Nord (une brutale dictature)
développe un arsenal de missiles SRBM puis MRBM qui menacent
l'Asie du Sud Est. La Chine déploie son premier sous marin
nucléaire lanceur d'engins balistiques (2004), ils s'équipent
de satellites d'observation, ils commencent en 2007 à tester
un réseau de satellites de navigation (Réseau Compas) et enfin
ils lancent leurs premiers vaisseaux spatiaux habités(Shen Zou
en 2003).
Les USA dénoncent les accords sensibles ABM signés avec les
Russes, et déploient trois bases d'ABM, une en Alaska à Fort
Greely, une à Vandenberg en Californie, une dans les îles
Marshall à Kwajalein, et comble de la provocation, ils
envisagent de déployer un site en Pologne et un autre en
Slovaquie en 2008. En représaille la Corée du Nord fait
détonner sa première bombe atomique officielle en 2006.
On parle même du développement d'un IRBM Tapeodong. L'Iran
menace de produire de l'Uranium enrichi, qui pourrait en 2011
aboutir à la fabrication d'une bombe atomique. La Russie qui
voit avec consternation l'Ukraine faire sa demande pour entrer
dans l'OTAN, menace de réactiver des MRBM et IRBM vers l'Ouest
tout en parlant de dénoncer les accords INF et CFE. Pendant
ce temps en Russie aprés le changement de régime, une tentative
de mise en place d'une économie de marché tourne au naufrage.
Non préparés à cette culture typiquement capitaliste, le CMI
(Complexe Militaro Industriel) qui utilise presque le tiers des
emplois qualifiés Russes, commence à s'éfondrer en 2005. On
reparle d'accent de guerre froide dans les communiqués de
presse officiels.
ABM un autre problème.
ASTER'x et péril
Bon, ça va, oui, je sais, c'est tiré par les cheveux !
On revient sur le thème des Anti Missiles, un jeu subtil où les entreprises du complexe
militaro-industriel se gavent à chaque protestations Russes, Chinoises, Américaines. Vous
me direz et l'Europe alors : rien à dire ?
Un peu tout de même.
Bon, les USA sont pour une protection planétaire de leurs intérets, ils sont chez eux
partout, l'Europe est leur pré carré, ils y planteront missile ABM et radar bande X
ad hoc. l'Europe quant à elle se contenterait pour chaque nation d'envisager une
défense de zone qui protègerait le pays, puis à l'échelon en dessous la défense de
théatre (lisez champ de bataille) pour protéger nos militaires dans leurs interventions
à l'étranger.
La vision ABM planétaire Américaine contre les ICBM (ici N-Coréens). (Doc X)
Les USA couvrent tous ces domaines planétaires, de zone avec AEGIS & Standard-3 et de
théatre avec le Patriot PAC-3 et son radar Spy-X.
La couverture Américaine radar BEWM de 2007. La sanctuarisation du pays. (Doc X)
L'Europe est trés indécise, elle n'aime pas les Russes, mais elle est obligée d'en passer
par eux pour le pétrole et le gaz. Elle règle ses comptes de la guerre froide avec les
pipelines (NABUCO etc.) mais tremble devant les grognements de l'Ours Russe. La France,
l'Italie, l'Allemagne, et les Britanniques sont pour une protection Américaine sans limite
en 2008.
Pipeline Européen, projet NABUCO. Eviter la Russie pour être indépendant. (Doc X)
Toutefois, la France et l'Italie d'une part et l'Italie, l'Allemagne, et les Britanniques
d'autre part développent des systèmes ABM de théatre qu'ils espèrent intégrer dans l'OTAN
aux systèmes Américains dans un vaste réseau où l'argent coule et coulera à flot.
Intégrer le système de navigation et tir Aster
à la BMD OTAN. Le rêve Français en 2008. (Doc X)
Pour l'Italie et la France le système de théatre opérationnel est l'ASTER (mod 15 et 30)
il s'agit d'un petit missile de moins de 500 kg chargé en batterie capable d'atteindre
dans sa version 30, Mach 4.5 avec la possibilité de toucher une cible aérienne à 100 km
ou un missile de croisière à 30 km, tout en culminant à 20000 mètres. Ce missile existe
en version navale ASTER-15 actuellement, et terrestre ASTER-30 sous la conduite de tir
d'ARABEL le radar calculateur de trajectoires. Il équipe par exemple le PAN Charles de
Gaulle. Pour la France SNECMA et SNPE s'occupent de le propulser. Moment de bonheur pour
ces grandes entreprises, le premier impact Hit to Kill de l'histoire de la navale est
arrivé lorsque le 23 mai 1997 un ASTER-15 à charge inerte est entré en collision avec sa
cible un missile Exocet tiré d'un bateau à 9 km de là.
Interception en mode Hit to Kill d'un l'Exocet
par un Aster-15. (Doc Marine Nat française 2000)
Quand à l'ASTER-30 le 30 décembre de la même année il a intercepté un C-22 (cible aérienne)
à 30 km de distance et 11000 mètres d'altitude volant à 900 km/h. L'Aster volait lui à
2880 km/h (Mach 2.6).
On voit que les avions ont peu de chance de passer au travers d'un barrage de ces missiles.
Un missile de croisière doit être plus difficile à détecter car il est furtif et vole trés
bas et en plus il peut-être supersonique.
Tir en rafale de 8 Aster-30. C'est un barrage efficace
contre des ogives solitaires lentes. (Doc Armée Française)
Est-ce qu'en s'appuyant sur cette technique l'Europe pourrait passer à l'interception d'une
ogive solitaire, d'un Scud par exemple ?
Le shelter RADAR ARABEL de conduite de tir ASTER. (Doc Armée Française 2008)
C'est envisageable si l'ogive reste seule, mais si elle est leurrée alors cela devient une
toute autre histoire technique. Cela coûte "horriblement cher" et n'oublions pas qu'un Scud
cela date et qu'en plus il ne s'agit que d'un SRBM (200 à 350 km de portée).
L'increvable SS-1 Scud Russe, portée 300 km, CEP 1500 m, la menace ! (Doc X)
Quid d'un RS-24 Russe qui est en fait le résultat en partie de cette gesticulation ABM
Européenne : Il s'agit d'un ICBM (Topol) à 6 ogives MIRVées 10.000 km de portée, 250 m
de précision, ogives fortement leurrées, Mach 25, sans espoir d'interception, pas plus
aux USA qu'en Europe, ce monstre est largement ammorti, pas trés moderne, mais mobile,
déjà en service !
Celui-ci n'est pas le plus fort, mais il est imparable.
L'ICBM Russe Topol RS-24, mirvé, mobile, méchant. (Doc X)
Moralité : Nous n'aurions pas dû réveiller l'ours qui sommeillait.
Au fait pour l'AMSAT, lorsqu'il arrivera en fin de vie ASTER ne nous servira à rien, mais le
Topol oui !
Le Scud qui justifie les actiuels ABM :
Le missile Scud est le plus médiocre des SRBM du monde à en croire le peu de compliments
lus sur ce missile dans la presse. D'abord il est Russe et puis il est pas beau, même pas
efficace, il loupe tout ce qu'il vise, il est propulsé à l'antique, etc.
Bon, fin du sujet ?
Et bien non, ce médiocre est finalement bien meilleur qu'on ne le croit. Il marche putôt
bien malgré un moteur à carburant liquide (certes stockable), son système de navigation
est effectivement sommaire ce qui fait que sa précision est loin d'être remarquable, mais
il fonctionne de façon assez fiable.
Le Scud R-11, portée 250 km, charge militaire 750 kg,
précision 1500 mètres (Doc de l'auteur 2008)
Le Scud a été mis en service en le 13 juillet 1955 alors que son premier test en vol date
d'avril 1953. sa mise au point est somme toute normale pour l'époque. De fait ce missile
est comparable aux Corporal et Redstone Américains ou tout du moins dans la même gamme de
service. Ils faut noter que identique à la redstone Américaine ce SRBM Russe est un enfant
direct de la V-2 Allemande de la seconde guerre mondiale. Il a fait ses premières armes à
Kaspoutine Yar et dans sa version R-11 (la première) il pousse une ogive de 700 kg sur
270 km avec une précision d'alors de 1.5 km (CEP). L'ogive culmine à 78 km (soit 2000 m
sous la limite de l'atmosphère terrestre) sa vitesse maximum est de 1430 m/s pour un vol
ogive de 5.4 minutes. Le but de ce missile n'est pas tant de toucher une cible précise,
il n'a pas été conçu pour ça et les Russes n'auraient, à cette époque, pas pu faire mieux.
Non, il est là pour mettre la pagaille sur les champs de bataille adverses pour pas cher.
Vue en coupe du R-11 Scud, carburant liquide stockable,
pilotage sommaire, mais SRBM redoutable (Doc X)
En 1961 il devient pour l'exportation le R-17 Scud. Dans cette configuration sa portée
est de 260 km, il culmine dans l'espace à 160 km, grâce à son moteur fusée alimenté en
kérosène et acide nitrique AK-20 I/T-1. Par contre il n'est guidé qu'au départ sur une
courte distance puis ensuite il navigue suivant les lois de la balistique. Sa précision
tombe à 5 km. Pas de problème ce missile ne vise rien d'autre que de tomber au hasard dans
ce cercle de 5000 m de rayon. Une arme de terreur dit-on aujourd'hui en oubliant les
missiles du même genre occidentaux de l'époque comme les Corporal et Redstone Américains.
Le SRBM Corporal de l'US Army, 180 km de portée,
guidage sommaire, ogive nucléaire (Doc USIS)
La version Russe de 1965, le R-11M Scud est en fait une bonne fusée sonde. Elle fait culminer
son ogive de 1000 kg à 320 km et sa portée est aussi de 320 km. Lorsque les Russes troquent
son ogive de sondage pour une ogive militaire le missile porte une charge atomique de 10 kt.
Au milieu des années 50 les Russes "navalisent" ce missile pour être lancé depuis des sous
marins en surface. Il devient le R-11 FM mais sa portée est de 200 km ce qui veut dire que
la mission du sous marin est assez "Kamikaze", m'enfin, faut ce qu'il faut pour les militaires.
Bon, la version d'exportation du R-17 Scud s'améliore avec une portée de 300 km et un guidage
très moyen à inertie et référence optique. A l'exportation on parle du SS-1C Scud-B.
Vous connaissez Kalatchnikov et son célèbre fusil d'assaut.
Qui est le papa du Scud ?
Makeyev (non, ce n'est pas un grand humaniste, mais un bon ingénieur, comme l'autre).
Qu'est devenu à l'exportation ce missile qui faisait rire l'occident (dans les média) ?
- Corée du Nord : il s'appelle Hwasong, toujours 300 km de portée et guidage à inertie faible.
Puis il est retravaillé par ces "barbares" et le revoilà en Nodong-1 mais la portée est de
1200 km. On dit qu'il partage avec l'Iranien Shahab-3 et le Pakistanais Ghauri cette redoutable
performance. Je ne connais pas la précision que permet son système de navigation, mais il est
à craindre que sa précision ne soit restée inchangée : CEP 5000 m mais sur 1200 km !
Puis arrive le gourou Canadien Gerald Bull ce brillant ingénieur (sans scrupule) va s'occuper
du Scud Iraquien. Il va s'en occuper "grave" comme on le dit désormais.
5 Scud en parallèles comme premier étage, et un Scud en second étage et voilà un petit bijou
le Tamouz de 1989 portée 2000 km soit un MRBM crédible. Pour punir Gerald Bull les services
secrets occidentaux feront assassiner l'ingénieur (on soupçonne les Israéliens mais je ne sais
pas qui est "on").
Le MRBM Tamouz de 2000 km de portée et
une CEP estimée à 1500 mètres (Doc X)
En 2006, la Corée du Nord a testé un missile qui doit sans doute beaucoup au Scud sur un parcours
de 3000 km, et la Corée du Nord possède la bombe atomique (c'est avéré) !
Photo d'un tir de Tapeodong-2 (?) ; ce MRBM aurait 2000 km de portée mais
sembleraitn'avoir qu'une lointaine parenté avec le Scud R-11 (Doc Wikipeda)
Au même moment le Pakistant aligne des missiles d'une portée de 600 km tous des enfant directs
du Scud et qui sont tous à capacité atomique (avérée) !
L'Iran quand à lui, dispose d'un missile SRBM long (ou MRBM court) de 1200 km qui n'est pas encore
doté de la bombe atomique. Mais les échanges entre ces pays dit "voyou" sans compter les transfuges
de l'ex URSS qui se sont fait embaucher dans les bureaux d'études de ces pays, ont amélioré le système
de navigation, et aussi la portée de la fusée dotée d'étages. L'Iran parle de lancer un satellite
avec ce missile en 2008. Rien à dire, en 1958, les USA avait réussi à placer leur premier satellite
artificiel Explorer-1 grâce au SRBM Redstone re-baptisé en Jupiter-C.
Ne rions pas, Scud est d'autant plus redoutable que même ceux qui le lancent ne savent pas exactement
où il va retomber ! Que voilà une arme de terreur, pas chère, une arme des pauvres tout à fait crédible.
Bon, voilà la mission des ABM Américains en Europe. Stopper les "Super Scud" de 2000 km de portée.
Des millions et des milliasses d'Euro sont engloutis dans ce bouclier qui semble pouvoir effectivement
barrer la route de qqs Scud gonflés, à ogive balistique solitaire. Si ces "barbares" pensent envoyer
qqs leurres avec leurs ogives assaillantes, alors là, on est mal ; très mal même avec nos Patriot
Pac-3, nos SM-3 AEGIS, et autres KEV, tous Américains (merci Raytheon)!
Alors Messieurs les ingénieurs, à vos planches à dessin, et pensez au bouclier nécessaire pour stopper
les 10 ogives (avec leurres) d'un Bulava Russe de 2008 tiré d'un sous marin en plongée.
Tir expérimental en plongée d'un ICBM Russe Bulava à six
ogives nucléaires (MIRV). Doc( Forces Armées Russes 2007)
Ils ne seront pas au chômage de si tôt...
Ref sur le Scud http://www.astronautix.com/lvfam/scud.htm
Où l'on reparle officiellement du radar ABM en Europe de l'Est
La presse occidentale et française en particulier semblent se réintéresser
au déploiement des missiles ABM en Europe de l'Ouest et aux réactions
Russes à cet égard.
J'avais consacré plusieurs chroniques hebdomadaires sur ce sujet technique
dans cette affaire ; mais avec l'intervention de notre Président lors de
son discours devant le parlement européen pour sa prise de présidence et
qui a été interpelé par un journaliste à ce sujet, sa réponse pour le moins
extrêmement prudente et évasive nous laisserai entendre que l'affaire est
très compliquée, diplomatiquement parlant.
Je n'aborde pas le point de vue diplomatique bien entendu (je ne suis pas
assez instruit pour ça), mais par contre je peux faire quelques remarques
d'ordre technique sur cette affaire qui oppose désormais le Président US
(sortant) au Président Russe (entrant).
A la rencontre du G-8 à Hokaïdo au Japon le sujet a été traité de façon très
fraiche par le Président Russe qui reprend la réthorique de son prédécesseur.
Peu importe les raisons (vraies ou fausses ou les deux), mais les USA veulent
implanter un bouclier anti-missiles en Europe de l'Ouest pour protéger une
partie de l'Europe (pas le Sud) et une partie des USA (pas l'Ouest). Evoqué
comme ça, le radar à installer en Tchéquie devient une affaire énorme. Si
pour le moment seule cette pièce du bouclier a fait l'objet d'un accord, il
reste à convaincre les Polonais (moyennant finance) d'accepter les 10 missiles
(de la première fournée ABM).
Pour les Russes l'affaire est simple, passé les premières réactions officielles
sur le soit disant danger pour sa sécurité représenté par les 10 missiles ABM
et, comme je vous l'avais déjà commenté il y a qqs mois, seul le radar ABM
représenterait un danger pour eux ; il leur a fallu changer de prétexte.
En effet ce radar remet gravement en question l'équilibre des forces entre
Russes et Américains (dans le domaine du délai d'alerte) qu'avait figé les
accords SALT-1 et 2 et les accords de Moscou (1992). Bon, ceci dit, chaque
camp a ses raisons, mais comment aurions nous pu éviter ce différent.
Comme proposé par les Russes, la mise à disposition du radar BEMW de Galaba
en Azerbaïdjan (tenu par les Russes) et qui aurait eu, moyennant une mise à
jour devenir ABM, l'avantage de surveiller le moyen Orient, Iran compris,
grâce à un faisceau radar à balayage électronique figé en moyenne vers le
cap 160°. La proposition Russe a été refusée par les Américains au prétexte
que c'était trop compliqué à mettre en oeuvre.
Seconde proposition Russe, placer ce radar en Turquie (ce pays fait déjà partie
de l'OTAN). Nouveau refus des Américains au prétexte qu'il serait trop prés de
l'Iran (!).
Troisième proposition Russe que des observateurs Russes, contrôlent les signaux
radars sur place (en Tchéquie). Les USA auraient à la rigueur peut-être acceptés,
mais tout naturellement les Tchèques ne veulent pas voir l'ombre d'une casquette
Russe sur leur territoire (réponse officielle).
Rétorsion Russe, puisque l'on y peut rien, alors à nous de déployer des missiles
ABM pour neutraliser ceux de Pologne et de missiles anti-radar pour casser le
beau joujou Tchèque. Ça fait peur.
Il me semblait qu'avant d'en arriver là, les Russes auraient pu demander à leurs
"bons amis Américains" de figer le faisceau radar Tchèque en direction du Moyen
Orient (comme le radar Russe de Galaba) pour ne pas regarder le territoire Russe.
Non, la proposition n'a pas été faite (?).
Dernière représailles, actives, mais moins dramatiques que des missiles Russes
pointés sur l'Europe, brouiller le faisceau radar chaque fois qu'il passerait sur le
territoire Russe. Pas plus de menace de cet ordre faite par Moscou !
Qu'en penser ,
Ce que vous en voudrez bien.
Au moment de la signature de l'accord sur l'implantation du radar Tchèque il y a
qqs jours, l'Iran tirait, d'après l'Agence AFP, 9 missiles sol sol, le même jour.
Huit SRBM et MRBM et un IRBM (Sahab-3).
En fait je me permet de rectifier l'AFP, l'Iran au mieux tirait 8 SRBM et 1 MRBM
car le missile sol sol Sahab-3 a une portée de 2000 km ce qui le place dans la
classe des MRBM.
Puisque je fais allusion à l'Iran (qui n'est sûrement pas une démocratie) je vous
rappelle que ce pays avait annoncé une tentative de lancement de satellite artificiel
pour cet été (2008). Nous sommes l'été...
Bien, comme vous le voyez cette histoire est assez embrouillée, et sans doute comme
vous, je pense à une belle partie de "poker-menteur".
Ha, au fait, les accords SALT-2 et Accords de Moscou arrivent à leur terme de validité
fin 2009. Il va falloir renégocier tout cela, et bien entendu chacun avance ses pions
pour affaiblir l'autre. Pour le moment seuls les USA sont gagnants. Il tiennent l'Europe
(d'où l'embarras du Président Français lors du discours devant le Parlement Européen) et
ils misent sur l'actuelle faiblesse (militaire) Russe.
Oui, mais avaient-t-ils pensé que la Russie a les plus grosses réserves de pétrole et
de gaz du monde, et avaient-ils pensé que les spéculateurs occidentaux et d'autres
feraient monter le prix du pétrole à ce point ?
En attendant, la Russie en catastrophe, ré-équipe ses vieux ICBM Topol-M avec des
ogives Mirvées, ICBM RS-24, histoire de ne laisser aucune chance aux futurs ABM
Américains.
C'est à ce moment là que les armes basées dans l'espace reviennent au goût du jour.
Les USA misent à fond sur cette haute technologie qu'ils sont les seuls à maîtriser.
Vous entendrez parler des SBIRS d'ici peu, ce sera le premier pas Américain dans la
fameuse guerre des étoiles qu'ils avaient loupé dans les années quatre vingt pour
cause d'accord SALT.
Après tout, ce n'est qu'une vieille histoire de guerre spatiale qui remonte au siècle dernier.
Le ballet des "Reentry Vehicle".
La bombe atomique, c'est l'arme. L'ICBM c'est le vecteur ultime, l'ogive c'est
le nom romantique qu'en France nous donnons à la partie supérieure du vecteur
qui enferme la bombe. La plus connue et ancienne avait une forme ogivale comme
celle du vecteur Thor (1956) mais cela n'a pas duré, et par la suite nous aurions
dû employer l'expression de véhicule de rentrée atmosphérique le fameux RV en
anglais qui est le porteur et le dispositif de protection de la bombe.
L'IRBM Américain Thor avec son RV de forme
ogivale d'où le nom d'ogive. (Doc USAF 1958)
Par exemple nous avons l'ICBM Atlas, équipé d'un RV MK-2, porteur de l'arme W-68.
Mais nous avions déjà abordé ce sujet dans une ancienne chronique.
L'ICBM Atlas-C avec son RV MK-2 dans lequel
se trouve la bombe W-68. (Doc Lockheed 1960)
Alors quoi encore ?
Oublions la bombe, oublions la fusée, attachons nous à la cible (target) et au
moyen de la détruire. Dans le milieu des années cinquante, compte tenu de la
faible précision des petites fusées, il ne faut pas lésiner sur la puissance de
la bombe pour avoir une espérance de destruction. A cette époque il vaut mieux
viser une grande agglomération qu'une usine ou une base militaire. La précision
des missiles de portée intermédiaire est de l'ordre de 2 km sur une distance de
2500 km ! Nous parlions dans ce cas d'une politique stratégique dite anti-cité.
L'ICBM Russe UR-200 emporte une charge unique
dite de dévastation (anti-cité). (Doc X)
très vite les progrès technologiques portent sur la miniaturisation des bombes et
dès lors pourquoi ne pas multiplier les bombes sur la zone de probabilité d'impact
d'une bombe seule ?
Oui, on démontre bien que 3 petites bombes tombant dans leurs cercles d'erreur
probable font plus de dégâts qu'une seule grosse bombe avec la même précision (CEP).
C'est déjà intuitif avant d'être rationnel.
Polaris-A3 en test, équipé d'une charge MRV
(3 RV non indépendants). (Doc USN 1995)
C'est de là que viennent les MRV de Multiple Rentry Vehicle. On trouvera ce genre
d'armement sur les missiles Américains Polaris version A3 de la fin des années 60.
Je ne sais pas qui des USA ou de l'URSS mettront les premiers en service ce genre
de véhicules, mais cela semble s'être produit au même moment. Dès lors on peut
envisager non plus la destruction massive, mais l'attaque d'objectifs précis comme
par exemple des silos de lancement d'ICBM faiblement protégés.
Mais il y a dans ce cas un problème ; avec l'arrivée simultanée de trois véhicules
et détonnant en même temps dans une faible zone, il y a un risque fort de se gêner
au point que le choc électromagnétique d'une bombe ne détraque le système de mise à
feu des deux autres. Ce dispositif va être rapidement abandonné par les deux
adversaires.
Puisque l'on dispose de trois RV pourquoi ne pas leur assigner trois objectifs
différents, on dit indépendants ?
Certes mais dans ce cas cela supose des missiles ICBM et IRBM extrêmement précis
initialement ; car c'est de cette position la plus précise possible qu'un calculateur
va devoir commander le largage et la mise à feu de petits moteurs fusée sur chaque
RV pour les diriger vers une cible éloignée des autres et cela de façon toute aussi
précise qu'une seule arme.
Charge militaire d'un ICBM Russe UR-100
à 4 RV MIRVés (300 kt chacun). (Doc X)
Vous imaginez un peu le problème, avoir une connaissance de la force d'attraction
terrestre tout au long du trajet du RV, de sa vitesse, de sa position initiale, du
pilotage du moteur, pour au final aller détonner sur sa cible !
Ce seront sans doute les USA qui mettront les premiers en service une telle arme
suivit presque immédiatement de l'URSS. Le premier missile équipé d'un tel dispositif
sera l'ICBM Minutman III Américain qui est équipé d'un micro ordinateur sans doute
un des tous premiers monté dans un ICBM (dit-on). Qu'à cela ne tienne l'URSS ne
trainera pas et mettra elle aussi en service les MIRV de Multiple Independant Rentry
Vehicle. Nous sommes au début des années soixante dix.
Charge militaire à 3 RV d'un Minutman-3 de l'USAF
sans doute une première. (Doc USIS 1985)
Peut-on dans le domaine du "cassage de gueule" parler de cerise sur le gateau ?
Osons, et voici maintenant les MARV et lisons les MAnœuvrant Rentry Vehicle. Oui,
cela me revient j'avais fait une chronique sur les "ogive Russes FOBS de Fractional
Orbital Bombe System. Là il s'agit d'une authentique vacherie. Revenons à notre RV
solitaire des débuts. Lancés vers une cible à 11000 km de là, le vecteur le pousse
en direction et en site pour qu'il culmine en général vers les 1000 km avant de
plonger en mode balistique vers sa cible qu'il touchera à 25000 km /h. Le seul point
faible (si je peux dire) de ce profil de vol c'est que le RV culmine à 1000 km et à
cette distance du sol un radar d'alerte peut le détecter 20 mn avant l'impact. Cela
laisse un peu de temps pour commander la représailles si besoin est.
FOBS maintenant. Si au lieu de viser une culmination de 1000 km commandée parla
distance à parcourir en vol balistique, nous visions l'orbite d'un satellite en LEO
de Low Earth Orbite, c'est finalement se que font les fusées qui lancent des satellites.
ICBM Russe R-26 doté d'un 3eme étage pour une charge FOBS anti-cité. (Doc BSI 1972)
Bon, notre RV est en orbite avec, par exemple, une apogée de 200 km (pourquoi pas),
puis en vol orbital on ajuste la route par une correction orbitale, et enfin en vue de
la cible on commande une rentrée atmosphérique et on vient toucher sa cible à 25000 km/h
mais cette fois ci en culminant à 200 km. Combien de temps restera-t-il au RV avant
d'être détecté par un radar adverse ? vous le savez aussi bien que moi : l'ISS passe à
notre méridien (verticale) 4 mn après l'AOS et encore l'ISS est à 380 km, alors à 200.
Moins de 3 mn, autant dire que le RV est indétectable et l'alerte nulle, la représailles
de même.
Autre possibilité de MARV, un RV vise une cible, le radar d'alerte le suit, puis tout
à coup le voilà qui change de route et vise un autre objectif, puis encore un autre,
puis tombe en mode balistique à 20000 km /h, aucun ABM dans un futur proche ne peut
espérer intercepter un RV aussi indécis !
Voilà nos trois composantes. Alors qu'en est-il au final ?
Les MARV sont effectivement envisageables pour les RV Russes solitaires, ICBM Topol,
mais finalement en 2007 les Russes lui préfèrent trois RV MIRV c'est le tout nouveau
RS-24 qui est un Topol qui se trouve équipé d'un bus MIRVé à trois bombes atomiques.
Seul l'ICBM soviétique SS-18 Satan R-36 MP a été équipé d'une ogive FOBS, mais vu le
prix et la moindre précision au final (à cause des ajustements d'orbite basse) ce type
d'arme n'a pas été mis en service courant (1989).
Le grand vainqueur c'est le MIRV. Par exemple l'ICBM monté sur sous marin stratégique
Américain, le Trident D-5 porte une charge militaire constituée de 12 armes atomiques
thermonucléaires de 100 kt chaque avec une précision de 120 mètre sur un trajet de
12000 km. Chez les Russes le Bulava monté sur sous marins stratégiques porte 10 RV
MIRVés avec une charge atomique de 200 kt chaque et une précision de 220 mètres sur
un parcours de 10000 km.
Charge militaire d'un MSBM Trident D-5.
(10 RV Mirvés 100 kt chacun). (Doc USN 2007)
Est-ce à dire que MIRV a gagné sur MARV et MRV ?
Le plus crédible des systèmes de destruction
les RV MIRVés. (Doc USAF 2002)
Oui, tant que les USA en restent là avec leurs anti missiles (ABM) ; mais s'ils devaient
progresser au point de mettre en danger les MIRV Russes, alors sans doute on reviendrait
aux FOBS et autres MARV totalement inattaquables par de futurs et prévisibles ABM.
"Qui a parlé de désarmement" ?
"Sortez"...
Référence entre autre :
© aveni 2000/2016