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Est-ce la tradition ou le dernier pipi de la peur ?
(Doc ESA 1993)





A l'origine, ces brèves sont attachées aux Bulletins AMSAT-France

                       destinées aux radio-amateurs français



Nouveau rush lunaire (?).

Cet article s'inspire du numéro d'Espace Magazine du 16 mars 2007

Les Américains repartent seuls vers la Lune !
En fait il s'agit d'un départ pour investir le sol sélène
par des humains, une sorte d'Apollo-bis mais une version
certes plus moderne.

               

              Les lanceurs du programme US Constellation :
                  Ares-1 à gauche et Ares-5 à droite

Toute fois, hormis l'Europe qui ne semble pas intéressée,
l'Asie s'invite à l'aventure, avec de 'tout petit' moyens,
très loin du projet Constellation US, mais non nuls.

Dès 2007 la Chine, avec un orbiteur lunaire Chang'E1 et
le Japon, avec Selene-1, un autre orbiteur lunaire, nous
aurons ici le coup d'envoi.

Oui, l'ESA s'était invitée à l'orbite lunaire en 2003 avec
une sonde du nom de Smart-1 qui avait inauguré le voyage
par des changements successifs d'orbites jusqu'à atteindre
la Lune, avec comme seul propulseur un moteur ionique et
de la patience. La mission avait été un succès.

En 2008 l'Inde avec la sonde Chandrayaan-1 enverra un petit
impacteur frapper le sol lunaire, pendant que l'Amérique
avec LRO/LCROSS placera en orbite lunaire une sonde de
reconnaissance, qui larguera également un impacteur au pôle
Sud de la Lune (là où il espèrent se poser un jour).

Une petite pose de 3 ans pendant laquelle le vaisseau habité
US-Orion sera testé dans le cadre du programme Constellation
de même que les lanceurs Ares-1 et Ares-5, si la politique
de restriction des dépenses publiques ne tue pas le programme
d'ici là !


         


          Arrimage en orbite terrestre du vaisseau Orion habité
            et du module lunaire du programme Constellation.


En 2011, nouvel assaut lunaire. Les USA commencent avec
RLEP Phase 2 qui doit explorer le pôle Sud de la Lune où les
USA ont l'intention de déployer leur fameuse base lunaire.

En 2012 la Chine récidive avec une sonde Chang'E-2 qui doit
alunir et envoyer un petit rover reconnaître le site de posé.
La même année La Russie parle d'un vague projet le Luna-Glob
qui associerait un orbiteur cartographique, et des impacteurs.
                     


               Le futur véhicule lunaire Chinois de 2010-12 (?)

Puis ensuite, l'Inde parle d'un atterrisseur Chandrayaan-2,
alors que pour 2012 le Japon espère un atterrisseur Selene-2.

Encore une pose, et qui sait si les USA n'étonneraient pas le
monde avec un survol habité de la Lune sur un vaisseau Orion
seul, accéléré par un lanceur intermédiaire Ares-4. Cette
pirouette aurait deux buts, forcer l'opinion publique US à
garder les lignes budgétaires du projet Constellation intactes,
et d'autres part pour monter leur puissance technologique et la
comparer à celle du monde entier, l'écart étant bien plus
important maintenant que celui qu'elle avait eu avec l'URSS
dans les années soixante.


        


              Le voyage vers la Lune version US de 2020 (?)


En 2017-2020, les USA repartiraient enfin à l'assaut de la Lune
avec leurs astronautes et l'ambition d'y rester définitivement.

Un des objectifs lunaire Américain serait de tester toutes les
techniques nécessaires à une mission martienne dont ils aimeraient
espérer une tentative vers 2050.

2050, Mars ; est-que les USA y trouveraient déjà installés
les Européens en collaboration avec les Russes ?

Non, je plaisante bien sûr...


Tous les dessins, quoique recadrés et retouchés, sont
extraits du numéro d'Espace Magazine du 16 mars 2007.

http://www.espace-magazine.net/direct/accueil.html





Elles nous donnent bien du fil à retordre.

Cela a commencé avec la déception du gonflage dans
l'espace des satellites ballons de relais radio ECHO
en 1960. Pourtant si simple sur le papier, en théorie
du moins. Mal gonflés, déformés par la pression des
radiations solaires, tordus par l'effet de gradient
de gravité, électrisés et magnétisés, déchirés de
façon inattendue, ce ne fut un succès que grâce à
la propagande.


          


          Le satellite Echo-3 déchiré au gonflage en 1963
                            (Doc NASA)



Plus subtil le déploiement de mât pour orienter par gradient
de gravité un satellite, comme Explorateur XI en 1961, et
s'apercevoir que les oscillations parasites, transformaient
le montage en une sorte de pendule (un comble sans pesanteur).


              


     Le satellite Gravity Probe-B et son mât destiné à fournir
      du gradient de gravité pour son orientation (Doc NASA)


Puis arrivent les grandes opérations de déroulement de câble.
Alors là nous nageons dans le n'importe quoi.

Edifiant, avec l'astronaute Ed White lors de la première EVA
américaine, se démenant avec son cordon qui s'emmêlait autour
de lui et ralentissait son retour dans la cabine en lui posant
le problème du rangement dans le vaisseau Gemini IV en 1965.


             


                Ed White et son câble emmêlé lors de la
                      première EVA US (Doc NASA)

Puis encore Gemini en 1966 et sa tentative peu convaincante
de mise en rotation du complexe Gemini-10 et Agena, reliés
ensemble par un long câble et mis en rotation pour créer
une micropesanteur. En fait le dispositif ressemblait plus
à un système oscillant avec effet ressort au lieu de tenir
le câble tendu entre les deux satellites.


                 


         Mise en place d'un filin entre Gemini-10 et Agena
                              (Doc NASA)

Plus prés de nous, les échecs tous secs de déroulement de
satellites captifs accrochés à des câbles récalcitrants et
plus occupés à faire des nœuds que de s'étirer, comme avec
les satellites Italiens de la série TSS (Tether) sur STS-46
en 1992.

                   


                 Etirement de câble pour satellite
         captif TSS lors de la mission STS-46 (Doc NASA)

Et le dépliage des panneaux solaires ; que d'échecs avant
de pouvoir flirter avec la fiabilité ; sans compter que ces
structures souples nous ont montré un étalement contrarié
par les effets de dilatation due à l'éclairement solaire.
On voit très bien ça sur le satellite Hubble.


                


                Hubble et ses paneaux solaires voilés
                               (Doc NASA)


Quant aux voiles on attend toujours un succès. Les Russes
ont pataugé dans ce registre avec plusieurs tests dont celui
du cargo Progress M-40 en 1999 et la voile solaire Znamya-2.5
qui s'était enroulée autour du satellite obligeant à une EVA
pour la décrocher !

            


             Déploiement de la volile miroir Znamyia-2.0
            qui par la suite va se déchirer et s'enrouler
                  sur le cargo Progress (Doc RKA)

C'est à tel point décevant que l'on ne parle guère, de nos
jours, de mise en rotation d'un vaisseau spatial pour créer
une mini pesanteur dans l'habitacle pour un équipage voyageant
aux longs cours (Mars par exemple).

Certes nous avons connu des débuts décevants pour l'électronique
embarquée avant que les circuits intégrés (numériques) arrivent
à un bon niveau de fiabilité aujourd'hui. Sans doute devrons
nous travailler encore plus pour forcer la mécanique à nos
multiples besoins.

Aujourd'hui les projets de voiles solaires sont plus modestes
en déploiement de surface. Des amateurs s'y essaient même comme
dans le projet scolaire et universitaire associé à nos radio
amateurs : Libellule où l'on retrouve U3P, V.O.Y.Sat et l'AMSAT-F,
voir l'article sur le projet Libellule dans les pages du site
AMSAT-France.

Bon vent dans les voiles !






Premières traces humaines extra-terrestres

La Lune n'est pas une planète, lorsque vous gambadez sur la Lune
vous êtes toujours en orbite terrestre. La Lune est un satellite
naturel de la Terre, mais c'est aussi un astre.

La course au premier coup au but pour "déflorer" la Lune commence
en 1958 avec le tir de la fuse Américaine Thor Able qui pousse la
sonde Pioneer-1 à plus de 120000 km de la Terre, mais la vitesse
un peu trop juste ne permet pas de tomber dans le domaine lunaire.
Elle retombe sur terre le lendemain. Cet événement procure une
grosse impression dans le public !

Second coup, en 1959 la fusée Zémiorka pousse la sonde Russe
Lunik-1 qui, certes obtient la seconde vitesse cosmique, mais rate
la lune de 6500 km. La sonde va s'inscrire sur une orbite solaire
et devient (sans doute) la première planète artificielle de notre
système solaire.

Troisième coup en 1959 toujours, la fusée Zémiorka pousse la sonde
Lunik-2 qui frappe de plein fouet notre satellite naturel et y dépose
avec brutalité une petite boule formée de multiples pièces pentagonales
à l'effigie de la Russie. Seraient-elles encore visibles sur le sol
sélène aujourd'hui ?

Rien est moins sûr ! La sonde a heurté le sol de la Lune à 9000 km/h
la majeure partie de Lunik-2 a dû se transformer en chaleur et fondre ;
quant aux pièces elles ont certainement été dispersées sur une immense
surface et peut-être même certaines sont en orbite lunaire et qui sait
si quelques unités ne sont pas revenues sur terre et gisent au  fond
d'une de nos mers aujourd'hui (?).

En 1964 la sonde Américaine Ranger IV dépose brutalement, elle aussi,
les emblèmes des USA sur le sol Lunaire comme l'avait fait Lunik-2.

Il faudra encore de nombreux échecs tant Russes qu'Américains pour voir
enfin une trace indélébile de notre présence sur la Lune. En 1965 la
sonde Russe Lunik-8 se pose en douceur ou semi douceur mais reste muette
une fois posée ; bien entendu les débris de la sonde doivent être encore
visibles de nos jours.

Le 2 février 1965 le premier posé en douceur est confirmé par l'envoi
de photographies prises depuis le sol par la sonde Russe Luna-9.
La sonde Luna-9 qui doit toujours être visible sur le sol sélène est
sans contestation la première trace active de notre présence sur un
autre monde.

Il ne faudra que quatre ans et demi pour qu'enfin le vaisseau Américain
de la mission Apollo-11 dépose deux hommes sur la Lune et que la signature
définitive de notre présence sur un autre astre que la Terre soit apposée
au sol sélène avec la trace du pied de Neil Armstrong le 21 juillet 1969.


                  


                      Voilà une incontestable trace humaine
                déposée sur le sol de la Lune en 1969 (Doc NASA)

L'année d'après 1970, la sonde Russe Vénéra-7 "déflorera" le sol de la
planète Vénus sans transmettre d'information. Mais pour la première fois
notre marque sera au sol d'une autre planète que la Terre.

En 1972 Vénéra-8 rééditera le posé en douceur sur le sol Vénusien mais
cette fois-ci en renvoyant pendant quelques cours instants des données
de ce monde infernal.

La plus populaire des autres planètes étant Mars, il faudra attendre
l'année 1972 pour que la sonde Russe Mars-3 se pose en douceur sur le
sol martien et y laisse notre carte de visite. Cette sonde ne renverra
pas de données vers la Terre, à l'exception d'un signal confirmant le
posé en douceur. Il faudra attendre l'arrivée également en douceur des
sondes Américaines Viking en 1975 pour recevoir sur terre un panorama
du sol de la planète rouge.

La plus lointaine de nos cartes de visite est en place sur la lointaine
Titan un satellite naturel de Saturne et son magnifique anneau. Elle est
déposée grâce à l'arrivée en douceur de la sonde Européenne Huygens sur
son sol en 2005.

Ce dernier exploit technique n'a soulevé aucun intérêt du grand public.
Les péripéties du couple Cassini/Huygens (ESA-NASA) se sont déroulées
dans un splendide sans faute et dans l'indifférence générale, malgré
le battage médiatique (de commande).

Faut-il en revenir à la "bonne" guerre froide pour retrouver les élans
et les accents de la grande conquête spatiale ?

Ben'ouai, sans doute...           Non, je plaisante.






La conquête de l'espace passe par trois grands acteurs :

L'Amérique, l'Amérique, et bien entendu l'Amérique !

L'Amérique pour le retour à la Lune avec son projet
Constellation qu'elle veut mener seule, histoire
d'assommer technologiquement ses adversaires. Ils
sont tous, séparément, incapables de conduire seuls
une telle opération d'envergure.

L'Amérique avec ses études concrètes sur les nouveaux
propulseurs, les nouveaux systèmes de communication,
les robots spatiaux hautement manœuvrant, etc. elle
culmine dans les technologies spatiales. Aucun de ses
adversaires n'est en mesure de rivaliser à ce niveau.

L'Amérique entend contrôler l'activité dans l'espace de
tous les pays du monde et éventuellement en interdire
l'accès aux Etats qui lui sont hostiles. Elle dispose
pour ça de moyens tels que les ASAT et ABM ; aucun
autre pays n'est en mesure de le faire de son côté,
exceptée la Russie du temps de l'URSS, mais aujourd'hui
certainement pas. Aucun autre pays ne se sent le courage
et la compétence d'investir dans cet axe et imposer
avec autant d'assurance sa Loi sur les autres Etats.

Et l'Europe dans tout ça ?

L'Europe n'investit pas dans le militaire à l'exception
du GPS/GNSS qui peut passer, pour les distraits, pour
un système civil. Elle a investi dans l'ATV un cargo de
ravitaillement destiné à l'ISS et lancé par une fusée
Ariane. Ce dernier pourrait lui permettre d'envisager
une version ASAT et une version destinée à l'inspection
des satellites mais officiellement on en parle pas.


               


            L'ATV Européen pourrait être un ASAT ou/et un
             inspecteur de satellites douteux ? (Doc ESA)


L'Europe a tout de même investi dans les nouveaux
propulseurs, comme celui qui a animé la sonde lunaire
Smart-1 (un machin à plasma) mais bien entendu cette
filière balbutiante part du principe qu'ITER sera un
échec et que la maîtrise de la fusion thermonucléaire
ne sera pas encore, et pour longtemps, au programme des
nouveaux moteurs fusées.

Et la Chine ?

La Chine qui travaille beaucoup, mais est partie de trop
loin pour inquiéter les USA, en est au niveau de l'URSS
du milieu des années soixante et avec leur aide en plus.

Et les autres ?

L'Inde navigue derrière la Chine, elle maîtrise tout
juste les techniques IRBM crédibles.

Israël, le Pakistan, la Corée du Nord, le Brésil, l'Iran,
ont une activité spatiale militaire ou semi militaire,
mais ne sont pas encore en mesure de peser sur la scène
internationale. Ce ne sont que des puissances régionales.

La Russie implose techniquement à cause de son économie à
l'agonie (malgré le pétrole et le gaz). La Russie n'a plus
que de beaux restes, mais elle réinvestit dans le GPS/GNSS
pour retrouver son autonomie d'antan dans ce secteur très
stratégique.

Et la France ?

Elle garde pour le moment une politique spatiale militaire
intéressante avec ses SNLE NG (sous marin atomique) et son
MSBM M-51 de nouvelle génération (ICBM) qui est tout à fait
crédible. Elle dispose de satellites d'observations optiques
avec un canal militaire : Spot et des satellites de COM
spatiales avec un canal militaire aussi : Syracuse.

On voit souvent l'Europe et la Russie assis côte à côte sous
l'arbre à palabres pour redessiner une énième vision de leur
future activité spatiale. Pour le moment cela ne bouge pas
plus que ça !







La vision spatiale Britannique.

Y-a-t-il un spationaute britannique dans l'espace ?

Il, y a eu une spationaute, et encore du secteur privé
Helen Sharman en 1991 (de la Société qui fait les barres
chocolatées Mars)

Il y a bien eu qqs satellites Britanniques lancés par
des fusées Américaines. Par exemple dans les premiers
vols commerciaux de la fusée Scout, l'un emportait le
satellite Anglais Ariel le 26 avril 1962, il avait une
masse de 16 kg et orbitait entre 1213/389 km pour
étudier ionosphère.


          

          Le premier satellite Britannique : Ariel-1
                     (Doc Musée UK 1962)

Il faudra attendre le 28 octobre 1972 pour voir les
Britanniques lancer depuis Woomera en Australie le
satellite Prospero X3 de 66 kg grâce à une fusée
indigene Black Arrow. Puis petit à petit ils se
feront discrets pour ne pas dire inexistants de
nos jours. Oui, il ne faut pas oublier la trop
controversée mission martienne Beagle-2 embarquée
sur la sonde de l'ESA Mars-Express. Il s'agissait
de poser en douceur un atterrisseur largué avant
la mise en orbite de la sonde Européenne. Ce fut
sans doute un échec total (?).

Il faut d'abord rappeler que les Britanniques ont misé
sur l'OTAN pour assurer leur défense nationale et ils
ont accepté pour des raisons pas très claires les IRBM
US Thor à ogive atomiques sur leur sol dès 1957. En
échange ils ont reçu une licence pour construire le
moteur fusée H-1 des IRBM Américains Thor et Jupiter.
Ils l'ont architecturé autour d'un lanceur IRBM Blue
Streak. Puis d'un coup les Britanniques ont modifié
leur politique stratégique en optant pour une copie
des sous marins Américains lanceurs d'engins Polaris.
Bien entendu les Américains leur ont fourni les missiles
et les Britanniques ont monté leur propres armes dans
des ogives nationales sur ces MSBM.


        


     Tête atomique Britannique dans une ogive Britannique
         sur un missile MSBM Polaris (Doc Royal Navy)

Ils abandonnent leur IRBM national, misant tout sur le
sous marin atomique. Le Blue Streak sera reconvertit
en premier étage du lanceur Européen Europa (CECLES ELDO).



                     


             L'IRBM Britannique Blue Streak. Il sert aussi
           de premier étage pour la fusée Européenne Europa.
                        (Doc Royal Air Force, UK)

A l'abandon de ce dernier en 1972 les Britanniques
sembleront se retirer de l'aventure spatiale. Certes à
titre  privé ou semi privé l'Université de Surrey produira
la Surrey Satellite Technology Limited (SSTL) dont on dit
que la NASA lui commanderait du matériel pour ses rover
lunaires (?).

Les Britanniques ont manifestement un regard particulier
sur l'exploration de l'espace ; un récent livre de Andrew
Roberts, un historien Anglais particulièrement écouté,
taille une croupière dans cette inutile aventure, selon
lui. Le livre se nomme : 20th century history. De fait
l'engagement des Britanniques dans l'ESA est assez poussif,
encore que l'Agence Européenne vienne d'accorder aux
Britanniques la construction d'un centre spatial
d'importance qui pourrait relancer l'intérêt de la politique
Anglaise pour cette exploration spatiale Britannique.

"The dinosaurs failed to survive due to the lack of a space program"
Arthur C. Clarke    

(merci Lambda-0 pour ce rappel de sentence)







Odyssey Gus Grissom

Quoi de plus pathétique que la carrière de Virgil Gus Grissom
astronaute Américain ?

Sélectionné en 1959 dans le premier groupe des astronautes US
dit groupe des sept (ils sont sept sélectionnés), il manque
de peu d'être le premier Américain à mettre un pieds dans
l'espace en 1961.

Non, ce sera son collègue Alan B Shepard qui aura cet honneur
et qui le 5 mai 1961 lors de la mission MR-3 Mercury Liberty 7
accomplira cette importante mission sans incident majeur.

Rappelons que le 3 mai 1961 avait eu lieu un lancement de ballon
stratosphérique Strato-Lab V qui emportait 2 aéronautes à plus
de 33000 mètres. Au retour le ballon et sa gondole (cabine),
étaient tombés en mer et les secours étaient intervenus pour
tirer les aérostiers du bain forcé. C'est à cette occasion
que le scaphandre des deux hommes montrèrent une grave faiblesse,
alors qu'un hélicoptère récupérait un des deux hommes, l'autre,
Vic Prathier étant prié d'attendre son tour, l'eau s'infiltra
par le col (casque enlevé) et fit couler le scaphandre avec
l'aéronaute qui mourut noyé avant que la seconde rotation de
l'hélicoptère ait pu le sortir de là.
Cet incident fut fortement minimisé par la NASA qui refusa
de faire le rapprochement avec le scaphandre des astronautes
du programme Mercury. Pourtant le type de casque et l'encolure
étaient identiques.


           


             Virgil Grissom se prépare à embarquer dans le
                      vaisseau Mercury (Doc NASA)

Ce sera le 21 juillet 1961 que la mission MR-4 Mercury Bell 7
décollera du Cap Canaveral, le vaisseau Mercury emporté par
la fusée Redstone culminera à 180 km avant de replonger dans
l'Atlantique 8 minutes plus tard avec à son bord V.G.Grissom.

Il semble qu'après l'amerrissage Grissom s'inquiéta de voir
sa cabine submergée par l'eau de mer, il décida d'avancer
l'ouverture de l'écoutille (version officielle) pour sortir
du vaisseau en perdition. Cette trappe trop proche de la ligne
de flottaison, ne put empêcher les vagues de pousser l'eau de
mer dans la cabine. Un hélicoptère qui avait attrapé la cabine
essayait en vain de la récupérer pendant que l'astronaute nageait
à ses côtés. La tentative de récupération prit du temps et
pendant ce temps l'eau de mer avait envahi le scaphandre de Gus.
Il eut le plus grand mal à surnager. Enfin, l'hélicoptère
abandonna la récupération du vaisseau qui coula et partit
s'occuper de l'astronaute qui était au bord de la noyade comme
son confrère Prathier. Il sera récupéré de justesse avant
le drame ultime.

                


          Récupération limite de Grissom aprés son vol. (Doc NASA)

La NASA tiendra Grissom pour responsable du naufrage de la
cabine, alors quelle savait très bien que l'écoutille était
trop prés de la ligne de flottaison et que ce jour là le fort
clapot était responsable de la perte de Mercury Bell 7.

Oubliés les griefs, fantaisistes, sur le comportement de Gus
Grissom, la NASA décide d'en faire le pilote d'essai du nouveau
vaisseau manœuvrant Gemini.
Le 23 mars 1965 la mission GT3 Molli Brown décolle de Cap
Kennedy et place en orbite le Cdt Virgil Gus Grissom et son
co-pilote John Young. La mission sera un succès de bout en bout
et permettra une première, un changement d'orbite réussit en
cours de mission.


       


           Grissom à droite et Young à gauche pour la mission  
                         Gemini GT3. (Doc NASA)

Oubli, d'oubli, la NASA désigne V.G.Grissom comme le pilote
d'essai du tout nouveau vaisseau lunaire Apollo.
Le 27 janvier 1967 à quelques jours du premier test en vol,
l'équipage Grissom, White, Chaffee exécutent un dernier test
du vaisseau monté sur une fusée Saturn 1C à son pas de tir.
Un incendie est généré par un probable court circuit sous le
siège de Gus. Il se propage de façon quasiment explosive dans
toute la cabine pressurisée à l'oxygène pur. Ne pouvant ouvrir
l'écoutille en temps, utile, les trois hommes sont tués par le
gaz brûlant qui pénètre dans leur scaphandre. L'exposition des
corps à la chaleur ne laisse aucun doute quant au sens de
propagation de l'incendie et confirme l'origine du feu du côté
gauche et sous la couche de Virgil Grissom.




       Scaphandres de l'équipage Apollo-1. de gauche à droite :
            R.Chaffee, E.White, V.G.Grissom. (Doc inconnu)

Cet accident ne relève pas d'un accident spatial en mission.
On enregistrera le premier tué dans un vol spatial avec
l'astronaute Américain Mike Adams pilote du X-15 qui perd le
contrôle de son avion spatial pendant la rentrée atmosphérique
après avoir culminé à 81 km le 15 novembre 1967. A cause de ces
1000 mètres de plus que la frontière spatiale administrative
des 80 km, il recevra son insigne d'astronaute et se titre peu
envié.

             


                 Mike Adams recevra ses ailes d'astronaute  
                      à titre posthume (Doc NASA)


Mais à ce moment là le nom de Virgil Gus Grissom n'était plus
dans la mémoire du public ; celui de Vladimir Komarov l'avait
remplacé à la suite de son accident mortel au retour de son
vol spatial sur le vaisseau expérimental Soyouz, alors qu'il
s'écrasait au sol à la suite de la défaillance de son parachute
le 23 avril 1967...

                    


              Vladimir Komarov trouvera la mort à son retour sur terre
                 dans le vaisseau (expérimental) Soyouz-1. (Doc RKA)

Cette semaine le 4 mai 2007 l'astronaute W Shirra, lui aussi du
groupe des 7 (Projet Mercury), vient de s'éteindre à l'age de
84 ans. Il avait volé sur Mercury ; Gemini, Apollo.








Il est parti comme un voleur en pleine nuit.

(citation de Monsieur Albert Ducrocq)

Est-ce que les Russes (Soviétiques) nous ont soustrait l'Evénement
le plus important de la conquète spatiale : le premier homme dans
l'espace ?

Oui, pour une part, il faut bien le dire comme ça.

Certes, aprés le succés de la récupération de Yvan et Zvezdochka
sur Spoutnik-10 (4685 kg) le 25 mars 1961 qui avait été placé sur
une orbite basse : 247/178 km, il ne faisait aucun doute que les
Russes devaient être prêts !

Mais qui était Yvan et "Zvezdochka" ?

Yvan était un robot, en fait un mannequin, qui tenait la place d'un
homme dans le satellite habitable, et Zvezdochka était une chienne
bien vivante qui l'accompagnait, histoire de vérifier le bon
fonctionnement du système de pressurisation et le support vie de
l'habitacle.

De leur côté, comme toujours fidèles aux envolées Holywoodiennes,
les USA nous abreuvaient de détails sur la proximité du vol d'un
astronaute sur le vaisseau Mercury. D'ailleurs le 18 mars 1961 la
NASA avait fait un test en vol aérien significatif de la cabine
Mercury qui avait culminé à 14000 mètres d'altitude pour s'assurer
du bon fonctionnement de la cinématique ouverture du parachute
et flottaison de la capsule. Pour se faire on avait confié Mercury
à un petit lanceur fusée Little Joe. Bien que la NASA ait conclu
que le vol avait été un succés (malgré plusieurs incidents) elle
avait annoncé que si un homme avait pris place dans Mercury, il
aurait survécu à ce vol !

A ce stade, au mois de mars 1961 toutes les radio, journaux, et
films d'actualité du monde nous avaient avertis de la proximité
de l'exploit à venir. On savait qu'un homme était proche de
s'envoler pour le cosmos ; ouverture aux phantasmes du voyage
sidéral, lunaire, martien, station orbitale et même plus loin
si affinité.

Le seul problème était que l'on ne savait pas qui des Américains
et des Russes signeraient le premier billet pour l'espace.

En Occident autant nous étions familiarisés avec le projet Mercury
qui habitait en permanence nos petites lucarnes TV, couleurs aux USA,
noir & blanc dans le reste du monde, par contre pour la Russie
c'était un black-out complet où presque.

Il faut dire qu'en matière de communication les pays de l'Est
n'étaient pas des modèles, certes on y parlait langue de bois
comme chez nous, mais en plus avec une avarice de documents qui
rendait le décor spatial gris sur fond gris chez eux.

Bien entendu en Occident les USA auraient pu divulguer qqs photos
du Spoutnik-10 et de son lanceur mais voilà les documents étaient
classifiés, et il n'était pas question de montrer au monde entier
une fusée Russe à comparer avec une fusée Américaine. Nous avions
de ce côté-ci un second black-out et au final en fait nous ne
savions rien du vaisseau et de la fusée qu'utiliseraient les Russes
pour lancer un humain dans l'espace.

Le 6 avril 1961, les choses avaient bougées. La fusée Américaine
Redstone qui devait envoyer le premier Américain dans l'espace
avait été dressée sur son pas de tir, et la capsule Mercury MR-3
avait été montrée dans son hall de contrôle final au Cap Canaveral.
On y était, il fallait compter sur deux à trois semaines au
maximum pour voir l'Amérique décrocher cette grande première qui
allait compter dans l'hisoire de l'humanité.

Quelques journaux faisaient remarquer que si l'URSS voulait battre
les USA il fallait que Spoutnik-11 décolle avec un homme dans
moins de quinze jours. Le suspense était à son comble.

L'Amérique avait un autre fer au feu dans cette histoire, le 30 mars
1961 largué à 400 km au Nord Est d'Edward, l'avion fusée NA-X-15
avait culminé à plus de 50 km d'altitude, amenant son pilote Joe
Walker dans la mésosphère à 4750 km/h. Cet avion pouvait, deux
semaines aprés ce vol, envisager un bond spatial à plus de 80 km,
c'est à dire dans l'exosphère, dans l'ESPACE...

Les Russes étaient donc mal partis pour gagner cette course.

Le 10 avril pourtant personne en Occident travaillant dans les milieux
de l'information ne pouvait ignorer que les grands ténors de la radio,
de la TV, de la presse Russe étaient à leur poste. Les apparatchicks du
système étaient tous à Moscou. En Occident la nouvelle avait fait le
tour du monde, on attendait sous peu un grand événement.
Bien entendu une expérience spatiale majeure était la candidate attendue :
L'homo sapiens soviéticus dans l'espace, sans aucun doute.

Dire, avec dépit, comme l'a formulé le journaliste français chroniqueur
scientifique (et ingénieur cybernéticien réputé) Albert Ducrocq :

"Il est parti de nuit comme un voleur", était-il abusif ?

A voir !

Oui, il faisait nuit sur les Champs Elysée lorsque Youri Gagarine a
décollé de Baïkonour le 11 avril 1961 à son petit matin (fuseaux
horaires obligent). Mais c'est vrai aussi qu'aucune caméra de TV ne
renvoyait en direct ce grand moment de l'histoire humaine, le premier
voyage spatial. Albert Ducrocq avait tout de même un peu raison d'en
vouloir aux Russes de nous avoir soustrait un tel événement. Pas tant
pour la propagande, on l'aurait admise, mais pour l'HISTOIRE.


                  


           Le seul document communiqué aux média occidentaux le 14 avril 1961
            du voyage de Youri Gagarine. Communication minimaliste pour un
       événement qui touche à l'histoire de l'humanité (Doc BSI 14 avril 1961)

Sur ce document on appercoit Gagarine qui salue ses compagnons au seuil de l'ascenceur
qui doit le conduire à son vaisseau Spoutnik-11. L'accompagnateur est Sergeï Korolev.


Il faudra donc attendre le 21 juillet 1969 pour que les Russes prennent
un cours magistral de communications médiatiques de type hollywoodien
avec le départ de la mission Apollo-11 vers la Lune.

Mais les faits sont têtus, Gagarine est le premier homme à avoir fait
un vol spatial, personne avant lui et 438 aprés lui (en avril 2007).



                 


Mais au fait en 1961, en France, étions nous si nombreux à avoir un poste
de TV noir et blanc dans nos maisons pour suivre un tel événement, et
d'ailleur il n'y avait pas d'Eurovision et encore moins de mondiovision
à cette époque. Il nous restait la radio diffusion avec ses informations
contrôlées par le Ministère de l'information. Alors voilà la première
image en différé qui nous a été proposée en occident le 13 avril 1961 .
                           (Doc BSI 1961)


Cette histoire (je l'espère) n'est pas finie.








Les événements les plus marquants de ce XX eme Siècle
sont-ils liés à la conquête de l'espace ?


L'antibiotique, la bombe atomique, le transistor, Spoutnik-1,
le microprocesseur, la génétique, les conquêtes sociales,
les communications, les transports, la médecine, l'éducation.
Voilà posés quelques faits marquants du siècle passé.
Laissons de côté les grandes avancées liées aux sciences
dites inexactes et ne gardons que celles associées aux sciences
dites dures.

La bombe atomique dont l'expression achevée à lieu en juillet
1945, n'a pas eu besoin du transistor pour se naître. Le
transistor quant à lui n'a pas eu besoin de Spoutnik-1 pour
manifester son effet en 1947, et la fusée qui a placé en orbite
Spoutnik-1 en 1957 n'a pas eu besoin d'ordinateur embarqué pour
trouver sa route.

"Deux éminents chercheurs voyageant dans un train pour rejoindre
un Colloque devisaient sur les bien-faits des sciences sur nos
vies au XX eme siècle. Avisant à côté d'eux, dans le compartiment,
une vieille dame qui avait certainement vue le avant et le après
des dernières grandes découvertes, ils lui demandèrent son avis
sur la plus importante avancée scientifique qui ait bouleversé sa
vie. A leur grande surprise, ils s'entendirent répondre :

"Les allumettes de sécurité (Suédoise)".

Leçon de modestie" ! !

Revenons à notre propos, en quoi la conquête spatiale a bouleversé
nos vies depuis 1957 ?

Je ne peux donner qu'un avis subjectif, avec par ordre chronologique :

- Les satellites d'observation (militaires, météorologiques, ressources
  terrestres, océaniques, écologiques). Discovery (USA) 1959.

- Les satellites de télécommunications (Internationaux, Domestiques,
  civils et militaires). Telstar, USA 1962.

- Les satellites de navigation (militaires). Transit [GPS], USA 1961.

- Les sondes de reconnaissance planétaire. (Venusik), URSS 1961.

- Les satellites de ravitaillement/remorqueur. (Agena-GT-10), USA 1966.

- Et la présence de l'homme dans l'espace dans tout cela ?

Elle n'a en rien débouchée sur un progrès quelconque pour nous ;
seule la connaissance des procédures pour faire vivre, disons,
le moins mal possible pendant six mois un être humain en orbite
(basse) terrestre et dans un espace très confiné sont à mettre à
son crédit.

Est-ce décevant ?

Certainement pas, il faut se souvenir que nous voulons investir
par nous même notre univers perceptible et sonder l'imperceptible ;
aussi l'élan naturel qui nous anime, nous pousse à nous investir
personnellement dans l'exploration de notre système solaire.


        


          Au fond le dr Poliakov en compagnie de Kondakova Helena,
         au premier plan Krikalev, mission sur Mir en 1994 (Doc RKA)

C'est vrai, à mon avis, que la présence de l'homme dans l'espace
proche de la Terre n'a en rien bousculé notre évolution, mais cette
inutile présence nous oblige à penser que l'univers est là, et qu'il
est de notre instinct de le parcourir. Une présence humaine dans
l'espace est certainement, pour le moment, un rappel à cet élan.

                 


                Docteur Valery Poliakov qui au XX eme Siècle détiendra le
                record de durée dans l'espace en un seul vol : 438 jours
                    sur le complexe orbital Mir en 1994/95. (Doc RKA)

La plupart des grandes inventions qui ont bouleversé nos vies se
seraient faites sans la conquête de l'espace, elles ne lui doivent
presque rien, mais en tous cas, que l'aventure spatiale est belle.






A coup de chocs électromagnétiques

Dans l'ensemble du processus dit MAD (Mutual Assured Destruction)
c'est à dire en clair la dissuasion par la terreur, le CEM comme
Choc Electromagnétique d'origine nucléaire est une arme redoutable.

Le processus de fission de la bombe atomique s'accompagne d'effets
électromagnétiques que l'on peut ranger dans deux catégories :
Une impulsion électromagnétique au voisinage de la détonation,
elle est de courte durée. La seconde catégorie provient surtout
de l'altération des propriétés électriques de l'atmosphère qui
perturbe de façon violente la propagation des ondes radio.

L'impulsion électromagnétique est sans doute le résultat du processus
de désorganisation nucléaire des atomes et conduit pendant l'ionisation
des matériaux et de l'atmosphère entourant la détonation de la bombe
à la génération sur un vaste spectre de fréquences d'une émission radio
(Radioflash) puissante et brève (1 seconde). On attribue à l'hypothèse
des électrons de Compton l'origine de cette impulsion.
Il est entendu que c'est ce choc CEM qui est recherché dans certaines
armes atomiques.

Suivant l'architecture de la bombe, comprenons, la disposition et la
nature des composant de la bombe, on peut ainsi privilégier soit un
excés de neutrons, soit une forte bouffée de rayons X, soit encore des
UV pour ioniser l'air sur de grande distance, etc.

La bombe à neutron existe, il s'agit d'une arme essentiellement anti
personnel, mais elle est ici hors de propos. Par contre les bombes à
rayon X, ou UV sont a considérer ici.

L'effet transistor relève de phénomènes connus dans les quels, la
barrière de potentiel, l'effet tunnel, nous servent à produire à
partir de polarisations judicieuses et un faible courant, une
puissance supérieure à celle fournie initialement. Toutes perturbations
de l'ordonnancement des atomes dans le processus transistor suffit
à faire disparaître cet effet, cela peut même aller jusqu'au claquage
du substrat et de ses dopages. On parle ici de destruction du transistor
et sans aller jusqu'à la bombe atomique, remémorons nous les incidents
provoqués par la foudre se manifestant pas trop loin de nos shack !

Une bombe à hydrogène (thermonucléaire) de 1 Mt (mégatonne équivalant TNT)
détonnant de jour à 80000 mètres (80 km) d'altitude produira un effet
sur la propagation des ondes radio électriques HF jusqu'à 1000 km et cela
pendant un laps de temps qui pourrait aller de 20 minutes à 3 heures
suivant les fréquences utilisées, c'est à dire de la TBF à l'UHF.


        


        Courbes d'ionisation d'une bombe de 1 Mt à 70 km d'altitude
                  (Doc Effets des Armes Atomiques 1961)

Certes on peut durcir un transistor en l'entourant d'un revêtement
protecteur mais la masse du composant s'en trouve augmentée. De nos
jours les composants du transistor sont tellement rapprochés au sens
intégration que sa susceptibilité aux rayons X durs est devenue très
grande. En un mot on peut claquer un transistor à plusieurs dizaines
de kilomètres de distance grâce à un CEM d'origine atomique.

Les ABM (anti ballistic missiles) de première génération utilisaient
ce moyen pour attaquer les ogives assaillantes dans leurs trajets
spatiaux. Dans le milieu des années soixante, l'ABM Américain Nike
Zeus et le Russe V-1000 n'hésitaient pas, ils emportaient dans leurs
ogives des charges thermonucléaires orientées rayon X pour détruire
les systèmes électroniques de mise à feu de la bombe attaquante.

En octobre 1961 les Russes faisaient détonner une super bombe, la
RDS-220. Il s'agissait d'un savant cocktail produit par le couple
Russe : Sakharov et Adamski, et qui produisait sous deux noms de
baptême : Vanya ou la Tsar-Bomba, une énergie de prés de 60 Mt.
On sait aujourd'hui que cette bombe était modérée car avec le plein
complet de fuel (comme le disent les Américains) elle pouvait faire
détonner 170 Mt. Cette bombe qui était opérationnelle avait été
larguée d'un bombardier TU-95 Bear. Elle avait été freinée par un
parachute au dessus de la Nouvelle Zemble (cercle arctique). Le
parachute avait permis à l'avion de s'écarter assez avant la forte
détonation à basse altitude de la bombe. Les fameuses perturbations
électromagnétiques issues de l'impulsion initiale et les perturbations
atmosphériques n'avaient affecté que la quiétude des ours blancs, mais
on avait enregistré des effets flash-radio jusqu'à plus de 2500 km.


        


     Extrait d'un film sur le largage de la RDS-220 alias Tsar-Bomba ou Vanya
         depuis un TU-95 en octobre 1961, sur la Nouvelle Zemble. (Doc X)

Sans s'en apercevoir d'excellents et inattendus QSO en CW ont pu
s'établir ce jour là grâce à ce monstre dans nos bandes Décamétriques,
mais pour ce qui concerne la VHF et l'UHF il faut bien dire que peu
d'entre nous ont été concernés par un effet de la bombe dont on pense
qu'en VHF et UHF l'effet devait être de toute façon peu important.

Par la suite Russes et Américains avaient ajouté à leur arsenal ce type
de bombe destiné à brouiller les radars et les faisceaux hertziens.
Ces armes étaient portées par l'ICBM US Martin Titan II et par l'ICBM
Russe R-36 Scarp. Tous deux avaient limité la bombe à 25/30 Mt.

Les accords SALT-1 ont codifié l'emploi de ces armes, puis SALT-2 les
ont, semble-t-il, sorti du répertoire de la terreur.

Rassurons nous, de nos jours, à part les Chinois, Français, Britanniques,
Américains, Indiens, Pakistanais, Israéliens, N-Coréens, Sud-Africains
Russes et bientôt Iraniens, qui possèdent où possèderont ces merveilles
d'horreur, nous ne courrons plus aucun risque.

Ah bon !

Alors, on ne parle pas ABM...











Ils n’ont pas inventé le transistor.

mardi 12 juin 2007 par jean-claude.aveni

Nous avions vu dans une précédente chronique sur les bizarreries
de l’exploration de l’espace, comment les USA s’étaient opposés
à l’URSS sous le titre : Boulier contre 8 bits !

En fait l’histoire de l’informatique qui a influencé
l’astronautique n’est pas uniquement l’histoire des technologies
racontées de façon chronologique. Dans cette optique les USA sont
les vainqueurs incontestés sur les Russes et sur le reste du monde.

Cette histoire commence avant la seconde guerre mondiale et elle
se situe en grande partie sur le plan intellectuel. Il se trouve
que l’URSS a une école de mathématique qui est au plus haut niveau,
face aux USA, tout aussi bien ouverte sur cette voie. Etonnament
les USA vont s’octroyer généreusement la paternité de toutes les
avancées intelligentes, et les Russes, pour des raisons de contre
espionnage vont cacher tous leurs travaux universitaires innovants
dans ce domaine.

Pour faire bref, une fois acquise la tournure d’esprit numérique
pour analyser et trouver une solution à un pb, les Russes vont
s’ouvrir largement à cette nouvelle vision, en même temps que les
USA.

Dans les années cinquante, les Russes vont développer des
algorithmes de qualité et en même temps, poussés par la nécessité
de fairte des calculs pour obtenir la bombe atomique d’une part et
calculer les routes de leurs IRBM d’autre part ; ils vont construire
leurs premiers ordinateurs (home made).

Les performances seront au rendez-vous. Jusqu’au milieu des années
cinquante ils utiliseront les tubes électroniques à vide, puis en
1957 ils mettront en service leur premier calculateur tout transistor
le M-4 très honorable dit-on.


                    


         L’ordinateur Russe M-4, tout transistor en 1957. (Doc X)


C’est en 1965 qu’aux USA est construit le premier ordinateur
standardisé le fameux IBM-360 (comme 360°). Le mot standard voulant
dire que les successeurs seront compatibles avec les modèles plus
anciens. Les Russes adopteront ce même standard pour la construction
de leurs équivalents aux IBM-360. Cela va leur permettre de compléter
les besoins de leur grand parc informatique en achetant qqs unités
d’IBM-360 aux USA (1975) mais avec discrétion toute fois.

En 1965 les Russes mettent en service le BESM-6 qui est une puissante
machine, équivalente aux hauts de gamme occidentaux. Mots de 48 bits,
horloge à 9 MHz, 192 Ko de RAM, c’est un des plus puissants modèle du
moment. Il sera construit en 350 exemplaires en URSS et pays amis.


      


          Le BESM-6 de 1965 qualifié de bon ordinateur en occident.


Les Russes sauteront l’étape microprocesseur que l’on voit se naître
aux USA en avril 1972 avec le Intel 8008. Il s’agit d’un 8 bits,
horloge à 1.5 MHz, 64 Ko de RAM et une concentration de 4 à 6000
transistors intégrés sur une puce. La raison est principalement due
à un choix volontaire des bureaucrates russes qui n’en voient pas
l’utilité face à leurs gros ordinateurs scientifiques.

Effectivement en 1973 l’URSS met en service une grosse machine sans
doute la plus puissante du moment au monde le M-10. Il s’agit d’un
des tous premiers multiprocesseurs qui tourne à 30 MIPS (million
d’opérations seconde). Cet ordinateur est dédié au réseau d’alerte
SPRN qui sert à la détection des missiles, il est couplé aux radars
et satellites d’alertes Russes.


                     


            Le premier multiprocesseurs Russe le M-10 de 1973 (Doc X)

Pourtant c’est à ce moment que l’URSS semble décrocher du
développement industriel informatique. Certes elle va garder le
principe de la grosse machine centralisée par opposition à la
diversification Etatsunienne.

C’est en 1978 que les USA mettent sur le marché mondial un
microprocesseur, le Intel 8086 le premier 16 bits (LSI), qui va
bouleverser le monde de l’informatique. Les Russes font toujours
la sourde oreille à ce principe.


 


   L’auteur teste tous ces processeurs avec des prototypes de sa
         conception (ici le TRW 1008 en 1983) [doc Aveni]


Pour enfoncer le clou ils mettent sur leur marché (captif) un
nouveau monstre le M-13 qui met en oeuvre des LSI (comme dans les
microprocesseurs occidentaux) c’est une machine vectorielle
multiprocesseurs qui tourne à 200 MIPS, ce qui se fait de mieux
au monde.

                  


        L’énorme M-13 Russe en technologie LSI (1985).

Mais cela veut dire que les ogives atomiques, et leurs systèmes
de navigation ne sont pas reprogrammable comme on va le voir aux
USA avec les ICBM Minutman-I dôtés de microprocesseurs. Certes
cela ne change peut-être rien à la dissuasion (MAD), mais cela
va affaiblir l’industrie informatique Russe au début des années 80.


               


     Système de navigation reprogrammable Américain sur MinutMan-1 (1975).

Assagis, l’URSS décide de se lancer dans les microprocesseurs vers
1988 mais surtout les DSP (digital signal processing). Ils lancent
une petite merveille dit-on aujourd’hui le ELBROUS. Ce dernier est
encore développé dans une économie de marché qui est très centralisée,
il passera à côté de sa réputation et c'est ainsi que tous les micro
ordinateurs du monde seront Américains.
Depuis le changement de régime en Russie (1992) l’équipe soviétique
qui a conçu le ELBROUS travaille maintenant chez Intel ! Sans doute
il y a des morceaux d’ELBROUS dans le Pentium qui anime mon PC au
moment où je rédige cet article ; un comble ! Seules les mémoires
seront de conception nippone, et au final pas plus la Russie que
l’Europe ne participeront à cette aventure pour cause d’ouverture
très maladroite de leur marché à la concurrence.

Certes comme en France en Chine et en Russie, il y aura une petite
production indigène d’électronique numérique de qualité, orientée
systèmes militaires, mais même là, pour des raisons d’économie, de
nos jours, on est pas loin d’y renoncer. De toute façon en Russie
les systèmes électroniques numériques de guidage des missiles
étaient construits par l’Ukraine ; elle est aujourd’hui en
pourparler pour s’unir à la CEE. Ne sourions pas, car l’Ukraine
achetait l’électronique de ses centrales de navigation à la petite
République de Biélorussie. Par chance pour la Russie actuelle, la
Biélorussie reste plus attachée à la CEI qu’à la CEE. Donc les
missiles Russes sont encore un peu indépendants.

Au final le vainqueur de l’affrontement technologique Est Ouest
n’est pas l’Ouest, ce sont les USA et dans une moindre mesure le
Japon. Le reste du monde a perdu cette guerre.


         


        La domination absolue. Même pas de résistance (2007) !

Le plus étonnant c’est qu’aucun de tous ces pays n’essaie de
résister aux développements technologiques Américains sauf
peut-être un peu de ce qui reste de la Russie et la Chine !

Voyez un peu d’info sur ce sujet :

http://www.rehseis.cnrs.fr/calculsavant/Seminaires/Resources/mjdr_sfhst_long.pdf

"Best regard" en codage ASCII of course.






Y sont-ils allés ; étaient-ils en course ?

Le 25 mai 1961, dans un discours remarqué, le Président des Etats Unis
d'Amérique lance le peuple Américain dans un défi on ne peut plus osé :
Envoyer des hommes sur la Lune et les ramener vivants sur terre avant
la fin de la décennie soixante !

Soyons clair. En 1956, le Président des Etats Unis d'Amérique Dwight
Eisenhower, annonçait que dans le cadre de l'année géophysique
internationale 1957-1958 que les USA projetaient de lancer un satellite
artificiel autour de la terre. Le défi était là tout aussi clair que
pour le défi lunaire (un objectif, une date).

Par contre on aura le plus grand mal à lire un texte officiel concernant
l'envoi du premier homme dans l'espace aux USA. Toute fois le lancement
du programme Mercury ne laisse aucun doute, seul l'objectif temporel est
éludé (un objectif, dès que l'on pourra).

Côté Russe on lit les choses différemment. Le Président de l'Académie
des Sciences est autorisé à annoncer que dans le cadre de l'année
géophysique internationale la Russie aussi s'intéresse à l'envoi d'un
satellite artificiel de la Terre.
Lisons bien ici : la Russie, comme l'Amérique a envie d'envoyer un
satellite artificiel autour de la Terre entre 1957 et 1958.

Par contre pour l'envoi d'un homme dans l'espace, il n'y aura aucun
communiqué officiel de Moscou et ce sera en observant les expériences
spatiales Russes et en les comparant avec celles des USA que l'on en
arrivera à penser que l'URSS comme les USA sont en course.
Aussi bien en Amérique qu'en Russie on se garde bien de fixer, aux
deux projets, de date pour cet évènement historique.

Pour la course à la Lune tout est différent. Les Russes comme les
Américains partent à la conquête de la Lune dès 1958/59 (Pioneer-1
et Lunik-1), et il n'y aura aucune pose dans cette aventure.
Toute fois nous n'aurons pas en URSS de mise au défi du peuple Russe
pour partir conquérir la Lune avec des humains dans un temps imparti
comme aux USA.
Aucune personnalité officielle n'est autorisée à relever le défi US.
La Russie n'est officiellement pas en course !

Vous connaissez la suite de l'histoire : les Russes dameront le pion
aux USA pour l'envoi du premier satellite artificiel de la terre,
Spoutnik-1, et à la grande surprise des observateurs ils réussiront
à battre (certes sur le fil) les USA pour l'envoi du premier homme
dans l'espace, Gagarine, et enfin malgré un louable effort de la part
des industriels Russes, les gouvernants soviétiques mettront vite au
rancart le programme homme sur la Lune Russe entre 1968/70.

Bon, les Américains sont sur la Lune en juillet 1969, le défi lancé
par Kennedy est réussi, Les USA ont gagné la troisième épopée de
l'aventure spatiale du XX Siècle par forfait Russe.

Mais alors au fait qu'est-ce que c'est que cette histoire récurrente
de fausses missions lunaires Américaines ?

Elles ne seraient que du cinéma Hollywoodien !

Une rumeur se naît "spontanément en 1993 sur la toile", elle raconte
comment les USA ne sont pas allés sur la Lune, tout le battage
médiatique n'étant qu'un faux fabriqué dans des studios TV/cinéma pour
nous jouer cette comédie y lit-on.

A la clé sont analysés des documents photos suspects rapportés par
les astronautes.

        


Un document soit disant suspect. En fait la photo n'est pas prise du même
endroit en haut nous sommes sur la crète d'un talweg au milieu nous sommes
au fond du talweg et le bas est une photo relief (Rouge et bleu)
                         (Doc Arnaud Delaunay 2005)

Comme le dirait un présentateur critique de film fantastique
doté d'un bon accent Marseillais : "Cette histoire, ce n'est qu'une
super Méga Bouse".

Tous les documents qui servent à contester les missions lunaires
US trouvent pourtant facilement une explication rationnelle qui
certifie le fait que ces documents ne sont pas truqués.

Le seul document qui pourrait prêter à doute n'est certainement
qu'une erreur de légende au bas d'une photo. Une inversion a
permis aux fantaisistes de dire que c'est la même photo qui
désigne deux zones d'exploration différentes éloignées de 4 km.
Certainement que les techniciens qui annotaient les photos se
sont trompés de documents et ils ont placé deux fois la même zone
à deux endroits différents. On ne va tout de même pas contester
le programme Apollo sur cette erreur très facilement excusable,
compte tenu de l'énorme quantité de documents à commenter pour
le public !

Bien sûr que les Américains sont allés sur la Lune, c'est aussi
certain que Youri Gagarine est bien le premier homme à avoir fait
un authentique vol spatial malgré quelques rumeurs toutes aussi
fantaisistes mettant en doute son authenticité.

Il y a assez à critiquer dans tous les programmes spatiaux actuels,
inutile d'y ajouter ces énormes bêtises qui disqualifient leurs
propagandistes.

Pour plus d'info sur les documents contestés voyez le site de
Arnaud Delaunay à l'URL :

http://arnaudel.club.fr/Payekhali/Dossiers/Contre-analyse-13.html

Bon, j'affute mes griffes pour la suite de cette histoire...








Révisionnisme ?

Lors de la visite du stand Russe au salon aérospatial du Bourget
(2007), un collègue me signale n'avoir trouvé qu'une image mosaïque
de l'aventure spatiale soviétique : Spoutnik-1 et Youri Gagarine
sur une affichette dans l'arrière boutique du stand Russe !!!!

Pour le 50 eme anniversaire du début de l'aventure spatiale les
nouveaux Russes font très fort devant le public occidental.


                        


                  L'affiche célébrant l'aventure spatiale Russe
                   pour le 50 eme anniversaire du  lancement de
                      Spoutnik-1 au Salon du Bourget 2007.
                            (Doc Blog "Astroman" 2007)

Ils pourraient tout aussi bien passer à la phase "négationnisme",
ils économiseraient ainsi le papier de l'affiche !

Ouf, je respire pour eux les "Goulag" sont fermés.

Pas de nouvelle fusée depuis 20 ans, pas de nouveaux avions depuis
15 ans, pas de nouveaux vaisseaux spatiaux depuis 20 ans (Bourane),
pas de nouveaux modèle de satellite depuis 20 ans (sauf GLONASS),
etc.

J'espère que le Salon du Bourget leur a fait un petit prix pour
le stand (?).

Par contre beaucoup de projets sur le papier :

- Fusée dans la Lune, avec des Russes dedans !
- Fusée sur Mars avec des robots dedans.
- Navette Kliper avec l'argent de l'Europe.
- Super Soyouz si le Kliper ne voit pas le jour ; c'est le cas.
- Lanceur Soyouz renforcé pour Kourou (encore avec l'Europe).

Le seul projet Russe qui tienne la route est le lanceur lourd Angara
qui doit remplacer un jour la vénérable Proton (1964), il était temps !

Pour le reste les Russes vendent encore tout ce que les soviétiques
ont laissé sur les étagères en partant. C'est ainsi que le lanceur
privé Américain Kister-1 sera propulsé par des moteurs russes NK-33.


             


                       Le moteur Russe NK-33 destiné au
                     lanceur privé Américain K-1 (Kister).
                    (Doc de "RD107" du forum Astro-forum)


Le NK-33 qu'es Aquo ?

Ce n'est que la version civilisée du NK-15.

Le NK-15 qu'es Aquo ?

Ce n'est que le moteur de la fusée N-1.

La N-1 qu'es Aquo ?

C'était la fusée lunaire Russe, équivalente à la fusée Saturn-V
Américaine du programme Apollo. La N-1 n'a pas été soutenue par le
gouvernement Russe de l'époque (1966) et les militaires soviétiques
ont eu la peau du programme Russe sur la Lune. La boucle est bouclée,
NK-33 propulsera Kister du programme COST de la NASA (vol orbitaux à
bas prix) en 2008.

Spoutnik-1 d'octobre 1957 ; qu'es aquo ?


Et l'histoire se continue.







Les communications satellitaires.

Ouverture Américaine avec le satellite Score qui consiste
à placer en orbite basse une fusée Atlas (le premier ICBM
Américain) et à la place de l'ogive militaire lui substituer
une case d'équipement constituée d'une sorte de répondeur
téléphonique qui, sur un signal envoyé de la Terre, nous
débite un message du Président Dwight Eisenhower. Le tir
se fait depuis le Cap Canaveral le 18 décembre 1958 et
le corps principal de la fusée se met en orbite. L'ensemble
est nommé SCORE (Signal Communication Orbital Real Equipment).
Avec une masse de 4500 kg le monde stupéfait applaudi
l'exploit qui en terme de masse laisse loin derrière les
masses pourtant conséquentes Russes (Spoutnik-2, 500 kg).
Bon, le tour de passe passe est vite déjoué, les USA n'ont
toujours pas de fusées puissantes pour concurrencer l'URSS.
Nonobstant ce problème, la charge Score va s'acquitter fort
bien de sa mission en renvoyant sur Terre pour la première
fois un message vocal parfaitement audible pour tout le monde.
Le message est enregistré sur un mini-magnétophone qui se
rembobine en fin de lecture pour assurer un autre contact.
C'est bien avec cette expérience que commence l'aventure des
télécommunications spatiales.

Toutes les grandes premières dans ce domaine seront par la
suite exclusivement Américaines. La première transmission
opérationnelle se fera avec le satellite TELSTAR lancé le
10 juillet 1962 sur une orbite MEO (Medium Earth Orbite) il
assurera la première retransmission d'un programme télévisé
entre les USA et l'Europe (Pleumeur-Boudou) les 10 et 11
juillet sur une distance entre station de plus de 5000 km.
La transmission ne peut excéder 20 minutes car le satellite
est encore à défilement terrestre.


La plus prestigieuse expérience de télécommunication se
produira le 19 août 1964 avec le lancement depuis Cap
Canaveral du satellite Syncom-III qui est placé pour la
première fois en orbite de transfert géostationnaire GTO,
puis il rejoindra l'orbite GEO par ses propres moyens. A
cette occasion les USA fondent la COMSAT, et Syncom
deviendra le premier satellite de la noria IntelSat à
venir.

     


   Le premier satellite de télécom en GEO, l'Américain SYNCOM-3
                         (Doc SATCOM 1966)

Le premier satellite de télécommunication destiné à un
réseau domestique sera Russe, il s'agit de l'original
Molnya qui va emprunter une orbite typique de grande
excentricité 40000 / 800 km et surtout incliné de 65°
sur l'équateur ce qui permet d'assurer 12 heures de
communication avec les zones septentrionales que
desservent mal les satellites de télécom Américains
en GEO.

      


   Le premier satellite de télécom domestique, le Russe Molnya
               (Doc Inter-Spoutnik BSI  1968)

On peut donc dire qu'à partir de 1965 l'utilisation
des satellites de télécommunications, soit à défilement,
soit sur les orbites Molnya, soit en GEO, sont exploitées
pour les communications civiles par des firmes privées en
Amérique et par des firmes d'Etat en URSS. Parallèlement
aussi bien aux USA qu'en URSS, les militaires déploieront
leur propre système de télécommunication (cryptage) avec
un avantage aux USA aussi bien du point de vue technique,
que du point de vue quantitatif.

Technologiquement les satellites de télécommunications
Américains se montreront plus fiable que leurs homologues
Russes.

L'Europe se manifeste d'abord technologiquement avec le
satellite de télécommunication Fanco Allemand Symphonie
qu'une fusée Américaine Titan III place en GEO le 18
décembre 1974. Les USA imposent à ce satellite de telles
contraintes que son exploitation commerciale est exclue.
Cela va sans doute accélérer le développement du sentiment
d'indépendance pour l'Europe et ce sera le 24 décembre
1979 que l'Europe obtiendra son indépendance avec le
lancement de la fusée Ariane-1 depuis son centre spatial
du CSG de Kourou en Guyane française.


      


       Le satellite Franco-Allemand Symphonie, bridé par les USA
                            (Doc CNES 1974)

Ce sera le 16 juillet 1983 qu'une fusée Ariane placera en
GTO un satellite de télécommunication expérimental l'AMSAT-
OSCAR 10, modèle PHASE III qui est destiné aux radio amateurs.
Le 4 août 1984 le satellite de télécom commercial EutalSat-2
est mis en orbite GEO par une fusée Ariane. L'Europe devient
indépendante dans ce secteur stratégique.

Depuis, la Chine, l'Inde ont rejoint le club très fermé des
nations ayant accès à l'orbite GEO, le Brésil est sur les rails.
En général les pays qui ont accès à l'orbite GEO par des lanceurs
indigènes ont aussi la capacité de construire les satellites
c'est pour eux une sécurité et un argument commercial.

Les câbles métalliques ou fibres optiques restent encore
d'actualité. On en place toujours en parallèle avec les
satellites GEO. Ces liens par câbles sous marins sont toujours
entretenus.

Il existe maintenant de grands réseaux de satellites destinés
à la téléphonie mobile terrestre comme l'Américain GlobalStar
qui utilisent des orbites LEO et MEO.

On est pas sans voix...









Boum 1

Qu'en est-il de nos équilibres stratégiques spatiaux en 2007 ?

D'abord pour se faire ne serait-ce qu'une petite idée, il faut
ingurgiter une sommes de documents d'expertises contradictoires,
et très techniques. Faisons le tour du probable possible et
ne restons que dans le segment spatial qui est notre fond de
commerce.

La chronologie qui arbitre l'histoire se décline en : avant et
après 1992 (changement de régime en Russie), avant et après le 11
septembre 2001 (attaque kamikase sur les USA), et nos jours.

On va retrouver les héritages des accords SALT-II d'avant 1992,
des accords de Moscou d'avant sept 2001, et l'actuelle crise dite
de ABM Européens (dans laquelle, au passage, l'Europe n'a pas son mot à dire).

Mais au fait quelle est la situation en 2007 ?

Il y a les bombes atomiques (nucléaire et thermonucléaire), que
nous désignons sous le terme d'ogive, puis le compartiment de la
charge utile, qui est le cône d'emport de la fusée et dans lequel
de nos jours on place une à dix ogives (bombe atomique), il y a
la portée de la fusée : courte, moyenne, intermédiaire, inter-
continentale. Bien entendu il y a la puissance de la bombe, en
général de 100 à 500 kt (équivalent TNT) ; la bombe qui a détonné
sur Hiroshima en 1945 avait une énergie de 20 kt. Il y a encore
la garantie de précision, CEP, entre 100 et 500 mètres pour tous
les types de missiles. Arrêtons nous là et faisons le compte
connus en 2007.

USA 1225 fusées ICBM pouvant porter jusqu'à 5966 ogives (2005).

Russie 955 fusées ICBM pouvant porter jusqu'à 4380 ogives (2005).

Voyons plus en détails. Les fusées ICBM peuvent être placées en
veille active (armée et cible désignée) ou en maintenance. Elles
peuvent être basées en site fixe ou mobile, terrestre ou maritime,
les armes aériennes ne sont pas comptées dans cet exercice, missiles
de croisières compris.

Les ICBM peuvent être protégées dans des silos (sous terrains)
durcis, ou protégées dans un abri mobile (véhicule tout terrain)
et enfin sur des plateformes mobiles sous marines.

Bon, mais comment s'en sert-on et pourquoi ?

On peut se placer dans le scénario du premier attaquant. On parle
alors de "Première Frappe" celle qui en principe casse le dispositif
de contre-force adverse. En clair on coule tous les sous marins, on
détruit tous les silos, et on pulvérise les plateformes mobiles
terrestres de l'adversaire pour qu'il ne puisse pas exercer sa
vengeance (retaliation). Ensuite avec les forces restantes, après la
première frappe, une seconde salve détruit les postes de commandements
et le gouvernement de l'adversaire plus qqs cibles industrielles
stratégiques (ports, centrales nucléaires, barrages hydrauliques, etc.).

L'autre scénario est celui du "Tir sur ALERTE" le plus mauvais rôle.
Dans ce cas un réseau de surveillance satellitaire, couplé à des radars
de périmètres forment ce que l'on appelle le "Earling Warning Network".
Ce sera à eux qu'incombera la tâche d'avertir, avec un délai raisonnable
qu'une attaque est en cours, de façon à ce que les gouvernants puissent
prendre une décision de représailles (dosée). Dans ce cas il n'y a pas
de second tir, tout doit être conduit (anéantissement) dans ce scénario.

Dans ces deux scénario, les experts unanimes annoncent qu'il y aurait
une totale déroute militaire Russe et des dégâts dramatiques pour la
nation et la population.

Les USA s'en sortiraient au mieux avec très peu de dégâts militaires et
peu d'effet sur la population, l'idée de nation resterait intacte aux USA !

Sévère n'est-il pas ?

Oui, m'enfin comme le disent les experts ce n'est qu'une projection
théorique, compte tenu des rapports de force militaires aujourd'hui.

Vous comprenez mieux pourquoi, sans vergogne, les USA installent des
bases Américaines et Européennes au titre OTAN/OTASE tout autour de
la Russie, à leur frontière même. Vous pouvez mieux comprendre la
réaction Russe actuellement dans l'affaire des ABM (les missiles ne
sont qu'une amusette, mais pas les radars).

Mais alors quel est le petit doute qu'ont les experts dans ces scénario ?

L'ACCIDENT. Le système de veille qui défaille, un ordre mal compris, une
réponse mal interprétée, un cinglé qui veut se venger de n'importe quoi.

Hors, il se trouve que le système Américain de veille est au mieux de sa
forme, les militaires Américains lui font confiance, il est omniprésent.
Oui, mais s'il défaille tout de même, qui va douter de lui, je le redis
mieux : qui va OSER douter du système d'alerte US ?

En Russie le système de veille est à ce point délabré : satellites en
attente de lancement à la date toujours repoussée, un système de
navigation satellitaire incomplet (GLONASS), des radars démantelés,
souvent en panne ; depuis les militaires Russes ont appris à se passer
de l'alerte électronique. On en est revenu aux bons espions humains
et à une analyse (subjective certes) de la situation politique mondiale.
Dans ce cas l'accident est moins à craindre.

Il est urgent de prendre des mesures de protection contre l'avis des
militaires. Dans toutes les propositions qui ont été faites, seul le
dé-ciblage (de-targeting) est opérationnel. C'est à dire que tous les
missiles en état de veille ne doivent avoir qu'une cible idiote en
mémoire dans leur système de navigation. La cible définitive leur
serait affectée que qqs instant avant le lancement sous contrôle du
chef de l'Etat (télécommande du déverrouillage de la bombe).

             


                   Impact visible de 8 ogives sur 10 d'un Trident-2-D5
                   à ogives inertes (Kwajalein Pacifique. Doc US-Navy)


L'autre volet pour minimiser le risque d'accident est le retardement
d'un tir sur alerte. C'est à dire qu'une fois l'alerte donnée, il
faudrait un délai d'une heure (où plus) pour lancer la représailles
(de-alerting). Pas mal comme idée, cela permettrait de prendre son
temps pour vérifier le bien fondé de l'alerte. Oui, mais on s'en
doute bien, les militaires des deux camps ne veulent pas en entendre
parler.

Alors il ne reste plus que le désarmement. Dans un premier temps il
faudrait ramener les armes de la première frappe à 500 ogives seulement.
dans chaque camp. Oui, mais là aussi les militaires traînent les pieds,
mais peut-être que par petits pas cela marcherait.

Marcher, oui mais voilà avec le 11 sept 2001 les USA ont peur, très peur.
Les succès des missiles bon marché Nord Coréens que l'on retrouve au
Pakistan, en Iran ; avec la quinzaine de bombes atomiques que possède
la Corée du Nord, la centaine chez les Pakistanais, et la prochaine
bombe Iranienne, les militaires US ont rejoint dans le sentiment parano
leurs collègues Russes de l'époque soviétique.

Vous voyez en fait ce n'est pas blanc et noir, c'est gris sur fond gris.

De nos jours les USA alignent 500 ICBM Minutman-III en silos durcis à
une seule ogive de 250 kt. Il possèdent 288 LSBM Trident-II / D5 à 10
ogives MIRVées de 100 kt chacune (CEP de 100 mètres) sur 14 sous marins,
dont six sont en patrouille actuellement, 6 sont dans des port mais
susceptible de tirer leurs missiles (depuis le port).


                    


                             Lancement depuis un sous marin d'un
                             SLBM Trident-II / D5 (Doc US Navy)

La Russie aligne 85 ICBM R-36-M-UTTH en silos durcis à une seule ogive
de 450 kt ; 120 ICBM UR-100 idem au R-36 ; 40 ICBM mobiles Topol-M à
une ogive de 300 kt ; 279 ICBM Topol en silos à une ogive de 300 kt.


                           


                          L'état des sous marins atomiques Russes
                             est dramatique en 2005. (Doc Tass)

Elle possède 96 SLBM R-29R à 3 ogives MIRVées de 200 kt et 96 R-29RM à
4 ogives MIRVées de 200 kt montés sur 9 sous marins (aucun en patrouille)
et deux ou trois peuvent tirer depuis leur port d'attache. La Russie met
en ce moment la dernière main à un nouveau sous marin équipé du nouveau
SLBM Bulava à 6 ogives de 250 kt et CEP de 120 mètres.


                           


                                 Les 4 ogives MIRVées d'un
                                 ICBM UR-100 Russe (Doc X)


Pour finir :

Tout confondu en 2004

- La Chine possédait 500 ogives
- La France 330
- Israël 220
- Afrique du Sud (?)
- Indes  200
- Pakistan 100

Depuis 2006

- Corée du Nord en possède 12
- Iran (sans doute de quoi en construire 2 ou 3)



ATTENTION il est convenu que les ogives doivent posséder
des sécurités bien normalisées et par exemple pour la
Russie en 2003 elle n'avait que 700 ogives normalisées
alors que les USA en avaient 3500 !


               


            Les 3 ogives MIRVées d'un ICBM Américain Minuman-3.(Doc USAF)


La prochaine fois on parlera de l'alerte par moyens
satellitaires et radars au sol.

Pour écrire cet article j'ai utilisé en référence l'édition
du Science & Global Security, vol.14:2-3 rédigé par Pavel
Podvig en 2006. Cette édition fait quant à elle, appel à une
importante bibliographie (les fameux experts).
On fait référence à SALT-I et II, Start-1 et 2, INF, TNP, etc.

Comme disait le Président Russe N.Kroutchev en 1962, devant
le risque de guerre nucléaire :

"Les vivants envieraient les morts"  ...








Boum 2

Nous avons vu la semaine dernière que compte tenu de l'état
actuel des forces stratégiques spatiales, les USA avaient un
très gros avantage sur la Russie en cas d'utilisation de la
première frappe. La raison en est que les USA assurent une
surveillance permanente de la Terre (terre mer) alors que la
Russie voit son réseau de surveillance dégradé de façon
dramatique. D'autre part la précision actuelle des ogives
Américaines est suffisante pour détruire un groupe de silos
Russe. Par exemple l'ogive (il y en 10) d'un missile LSBM
Trident-2 doté de son système de navigation D5 a une CEP de
100 mètres pour une énergie de 100 kt. Avec cette précision
aucune protection de silo Russe ne peut résister à un tel
choc mécanique (souffle et surpression).
Certes vous pourriez me rétorquer qu'un missile R-29RM tiré
d'un sous marin Russe avec 4 ogives de 200 kt et une CEP de
500 mètres donnerait le même résultat au profit de la Russie.


           


     Tir depuis un sous marin Russe en plongée du nouveau SLBM BULAVA
      Il sera opérationnel en 2008 et son sous marin lanceur en 2009.
                                 (Doc X)


NON.

D'abord les Russes n'ont plus de sous marin opérationnel en
patrouille en mer et cela va durer encore un an !
Les trois ou quatre sous marins qui sont susceptibles de tirer
le feraient depuis les ports Russes de la région de Mourmansk
ou de la région de Vladivostok, ce sont presque des bases fixes
loin des USA.

         


            Le sous marin Russe type Delta-IV, porte 16 LSBM
            R-29-RM à 4 ogives MIRVée. Ils sont tous dans des
         ports en attendant la fin de leur maintenance. (2006)




Regardez une carte géographique (Google Earth) voyez la distance
que devraient parcourir les LSBM Russes pour toucher le sol des
USA, en moyenne 30 minutes de vol balistique.

Regardez maintenant la même carte et voyez le trajet standard
d'une ogive US tirée par un SSBM Trident-2 depuis les côtes de
la Norvège pour toucher Moscou ; en moyenne 15 minutes.

Même si le réseau de surveillance Russe retrouvait sa "splendeur"
d'antan, une alerte à 15 minutes ne serait pas gérable pour
prendre une décision de représailles (retaliation).
Par contre avec un réseau de surveillance et d'alerte constitué
de satellites en MEO et GEO l'alerte US serait donnée à -25 mn
pour un trajet standard d'un ICBM Russe, et la route serait
perçue par un radar -20 minutes avant l'impact. Les USA auraient
le temps de lancer les missiles visés par les Russes et en tous
cas des missiles de représailles. Au pire pour les Russes, leurs
ogives pourraient en arriver à ne détruire que des silos vides !

Les USA ont 9 satellites en orbite GEO qui surveillent la presque
totalité de la surface du globe. Les détecteurs de ces satellites
sont en constante progression et seraient en mesure de repérer
même une salve tirée par un sous marin Russe en plongée. De toute
façon la question ne se pose plus pour les Russes, ils n'ont plus
de sous marin en patrouille et les USA en ont six à la mer en ce
moment plus un Français et un Britannique.

Il faut compter en moyenne sur un trajet de 20 minutes pour tous
les missiles ICBM et SLBM US contre 30 à 35 minutes pour les
Russes.

Tous les missiles Russes seraient détruits dans leurs silos en cas
de première frappe US sauf peut être quelques missiles mobiles
Topol M (il y en une dizaine à une seule ogive).

En cas de première frappe Russe, les USA auraient le temps de
lancer une grande partie de leurs missiles avant les impacts
Russes.

Ajoutons qu'en ce moment les Russes ne disposent que de 4
satellites OKO de surveillance missile en GEO qui ne sont
pas encore tous opérationnels. Il y a aussi 6 satellites
en HEO peut-être tous opérationnels (?)
Les Russes ne surveillaient, en 2004, que le territoire des
USA. Les océans n'étaient pas surveillés.


                      


                 Un satellite Russe de la série OKO placé en GEO.
                 Notez l'énorme tube du télescope optique (Doc X)


Quant aux radars Russes ils avaient été installés dans des
républiques de l'ancien Empire, ils ont dû être neutralisés
maintenant et les Russes n'ont pas les moyens d'en reconstruire
de nouveaux à court terme.


                           


                   Le radar Russe de périmètre du BMEW Galaba de type
                   Daryal est installé en Azerbaijan et il surveille
                   le secteur (beam) 160°. Celui-ci est toujours actif
                   en 2007 [l'antenne est sur la face opposée] (Doc X)


Alors sont-ils KO ?

Bien non.

Voyez dans quel état psychologique les USA se sont trouvés
après le 11 septembre 2001 avec 4 impacts d'avions kamikazes.
Imaginez un peu que les Russes, en cas de première frappe ne
puissent toucher qu'une quarantaine d'objectifs majeurs, mais
personne ne sait lesquels et pour peu que résignés les Russes
en soient revenus à la frappe anti-cité alors on peut tabler
sur 40 millions de morts ou gravement blessés. Insupportable
pour l'Amérique ; la dissuasion Russe marche toujours, voilà
le hic.

Oui, mais il reste toujours le cas de l'accident, cela devient
alors encore plus insupportable. Nous avons vu la semaine passée
comment le super réseau Américain pouvait devenir un piège
terrible pour l'Amérique en cas de défaillance passant tout de
même inaperçue. Qui douterait qu'une information d'attaque en
cours soit douteuse compte tenu des systèmes de contrôle du réseau
satellitaire et radar Américain ?

N'oublions pas qu'il y a 6 sous marins de l'USN dotés de 24 LSBM
chacun, LSBM à 10 ogives chacun soit 1440 coups au but avec une
précision de 100 m pour une charge de 100 kt.
Bon, pour faire bonne mesure il y a 2 autres sous marins en
patrouille, un Britannique et un Français à 16 LSBM chacun et 6
ogives soit encore 192 coups au but sur la Russie. Cela assure
en cas de première frappe occidentale 1632 coups au but sans
aucune alerte pour les Russes ; TERRIBLE.


                


                 Détonnatio atomique américaine Castel-Union. En cas
                 d'impact près du sol aucun silo ne peux résister à
                      la surpression de ce choc (Doc AIEA 1963)


Devrions nous aider les Russes à reconstruire leur réseau d'alerte ?

Pourquoi cette question ?

Tout simplement parce qu'il faut compter sur la psychologie, et dans
ce registre nous ne sommes pas bien solides.

Imaginez 20 pions nucléaires pour anéantir les dirigeants Russes sur
Moscou (c'est tout à fait concevable), croyez-vous que le pays serait
à ce point ébranlé ?

Bien sûr que non, la population a l'habitude de vivre plus difficilement
que chez nous, ils sont bien plus rude que nous dans l'adversité, même
s'ils nous envient notre niveau de vie.

Rappelez vous le terrible choc psychologique et la paranoïa qui s'en
est suivie après l'attaque du 11 septembre 2001 sur New-York. Les
Américains ne s'en sont toujours pas remis, et les sécuritaires sont
en train de reformater le monde occidental de façon peu agréable.

Imaginez à la place de deux avions sur la SkyLine une ogive de 250 kt
amenée là par un vecteur Topol. Minimum 500000 morts et 1000000 de
blessés graves. Certes cela fait mal, mais imaginez toujours qu'il
reste encore une dizaine de tels missiles à lancer, sans espoir de les
arrêter, seulement de les voir venir grâce aux radars.
Quelle attente ; panique assurée, pays bloqué économiquement, terrorisé,
peut-être même incontrôlable (?).

Alors faut-il aider les Russe à rétablir la parité de dissuasion pour
rétablir l'équilibre de la dissuasion ?

Les experts disent pour certain NON. Ce serait au tour des militaires
Russes à avoir du mal à se plier au dictat des satellites et des radars
pour passer en alerte. Une remise en question difficilement acceptable
pour eux qui ce sont habitués à s'en passer.

Alors quelle est la solution ?

Toujours la même réponse, le désarmement atomique des deux côtés. Oui,
mais la France, les Britanniques, Israël, l'Inde, le Pakistan, la
Chine, la Corée du Nord, l'Afrique du Sud, demain l'Iran, que
deviennent-ils ?

Les experts planchent toujours, en priant pour que le Traité de Non
Prolifération (TNP), ne soit pas trop malmené en attendant.

Désarmer l'Iran avec un Israël à 220 (ou plus) ogives ; difficile !
Désarmer le Pakistan avec l'Inde à 200 ogives ; impensable !
Désarmer la Corée du Nord avec les forces de l'OTASE à leur frontière,
il faudrait une dure remise en question de l'OTASE !

Voilà pourquoi l'Amérique avance ses pions stratégiques avec prudence ;
la seule erreur qu'elle ait commise est celle qui concerne les ABM
en Pologne. Mais ne l'oubliez pas l'Amérique a peur, de plus en plus
peur, elle n'a pas le choix, et les Russes le savent, eux sont moins
sensibles à ce sentiment, cela leur donne envie de faire de la surenchère,
mais là, je sors du sujet spatial.

Références pour voir traiter le problème des radars Russes :

Russian Strategic Nuclear Forces, de Pavel Podvig, édité chez
MIT Press en 2001.

Il doit y avoir de plus agréables sujets à traiter en été sur
l'activité spatiale ; mais c'est pourtant notre monde actuel.






De justesse

Dans le programme Gemini Américain, il s'agissait de
tester toutes les manœuvres indispensables au programme
Apollo :
Vaisseau manœuvrant, navigation, rendez-vous, arrimage,
sortie spatiale d'un astronaute hors de son vaisseau, etc.

La mission Gemini-Titan-6 va devoir tenter quant à elle le
rendez-vous en orbite suivit de l'arrimage avec une cible
inerte constituée par le corp de l'étage Agena. La cible
est en orbite, elle attend ses visiteurs.

Le 1er décembre 1965, le Cdt Wally Shirra (du programme
Mercury), accompagné de Thomas Stafford (un bleu) sont
dans le vaisseau Gemini GT-6 au sommet de la fusée Titan,
prêts au départ, ils attendent la fin du décompte pour
voir la fusée allumer les deux LR-87 du double moteur
et lancer le chronomètre.

5,4,3,2,"ignition", 1, 0, grosse fumée puis les pompes
des moteurs s'arrêtent.

La fusée branle, Shirra n'a guère plus d'une seconde pour
prendre la décision d'évacuer le vaisseau avant un gros
risque d'incendie explosif sur la Titan II !

Sur Gemini pas de tour de sauvetage comme sur Mercury,
on a opté pour deux sièges éjectables qui sortent du
vaisseau de façon orthogonale à la fusée.

            


       Shirra à gauche Stafford à droite. Avec sang froid, ils ne
     s'éjectent pas sauvant la mission de justesse. (Doc NASA 1965)

Une éjection entraîne bien entendu la perte du vaisseau.
Shirra n'hésite pas, la main posée sur la commande
d'éjection il attend un signe, une sensation, une idée
du domaine de l'intuition, il ne commande pas l'éjection,
la fusée n'explose pas, le vaisseau est sauvé.

Non, ce n'est pas que s'éjecter depuis la fusée au sol
soit dangereux, la tour est assez loin pour ne rien
risquer de ce côté, mais s'éjecter si près du sol Hmmm,
l'atterrissage sera pour le moins dur, trop dur pour en
sortir indemne a pensé Shirra, et la mission sera perdue,
et du retard s'ajoutera au programme, et sans doute ne
pourra-t-il plus être apte aux vols spatiaux...

Le sang froid de Wally sera célébré comme un acte héroïque.

La mission GT-6 prendra son envol le 15 décembre 1965 et
Wally avec Thomas ajouteront une grande première dans
l'aventure spatiale, le premier rendez-vous spatial actif
réussit sur la cible GT-7 (Gemini-7).

---

Dix ans plus tard, à Baïkonour le vaisseau spatial Soyouz-18
est installé au sommet de la fusée Zemiorka. L'équipage qui
est constitué du commandant de mission Vassili Lazarev en
compagnie de Oleg Makarov vont partir rejoindre la station
orbitale Saliout-4 lancée le 26 décembre 1974.
Nous sommes le 5 avril 1975, le décompte se termine,

5, 4, 3, mise à feu des 20 petites chambres à combustion des
5 moteurs RD-107 ;  2, 1, 0, les mâchoires qui retiennent
la fusée sur sa table de lancement la libère. La fusée
s'élève majestueusement et s'élance vers le cosmos.

Le premier étage accomplit son travail, le second étage
prend le relais et continue à accélérer le complexe Soyouz,
puis son travail terminé il va passer le relais au dernier
étage lorsque survient un grave incident. Automatiquement
le système de sauvegarde, sépare le  vaisseau, libère la
coque de protection aérienne et, le Soyouz-18 en vol
balistique, culmine à 200 km du sol. Son élan est tel qu'il
va faire retomber le module de commande à 1200 km du site
de lancement de Baïkonour.
La séquence séparation module orbital et module de commande
se passe bien ; le parachute fonctionne tout aussi bien, et
le vaisseau se pose en douceur grâce à l'assistance de
petites rétrofusées comme convenu.


                     


                      Largage en vol du cône de protection
                               du Soyouz (Doc RKA X)        


Les deux cosmonautes s'en sortent choqués, mais vivants.

Oleg Makarov qui avait déjà fait 3 vols spatiaux s'en voit tout
naturellement attribué un quatrième.

Oleg revolera en janvier 1978 sur le vaisseau Soyouz-27 pour
un séjour sur la station orbitale Saliout-6. Ce vol permettra
pour la première fois de faire un rendez-vous avec une station
orbitale déjà occupée par deux cosmonautes. C'est la première
fois qu'une station orbitale sera habité par 4 cosmonautes.

---

Dans cette veine, le sommet sera atteint par les cosmonautes
Vladimir Titov et Genadi Strekalov, qui le 26 septembre 1983
alors qu'explose sur son pas de tir la fusée Zemiorka ne
devront leur survie qu'au système d'éjection du Soyouz TM-4
et surtout au bon déroulement de la séquence de séparation
des éléments du complexe module de commande et module
d'habitation, puis de l'ouverture du parachute et la mise à
feu des retro-fuses !


             


           Médusés, les spectateurs regardent s'éloigner le
         Soyouz tiré par sa tour de sauvegarde (Doc RKA 2002)

Ceux là ont eu très chaud, mais cela ne comptera pas comme
vol spatial. Pourtant ils revoleront plusieurs fois tous les
deux en mission spatiale sur Mir et sur les navettes US.

Le ticket pour l'espace est parfois très remuant.







Mike Adams

Le programme d'avion fusée Américain X-15 de
la North American est un modèle de réussite.
De ses débuts de juin 1959 à novembre 1968
cet avion va passer du domaine aérien au
domaine spatial, et sa vitesse va passer de
Mach 2 à Mach 6 (6810 km/h). Il passera
progressivement de 12000 m d'altitude jusqu'à
culminer à 106 km du sol.



       


       Roulage du NA-X-15 vers son avion porteur.
                    (Doc USAF 1965)


En plus des trois pilotes d'essai, une dizaine
de pilotes conduiront des missions techniques
et même scientifiques sur 3 avions. Le pilote
d'essai principal de cet avion était Scott
Crossfield, récemment tué (2007) dans un
accident d'avion (son petit Cessna 172 sera
pulvérisé en entrant dans un Cumulo-Nimbus,
un terrible nuage d'orage).

L'avion va d'abord voler pour le compte de
l'USAF puis par la suite passera entre les
mains de la NASA jusqu'à sa fin.

Neil Armstrong, John Engle, feront leurs
"humanités", de pilote d'essai sur cet avion
avant d'aller marcher sur la Lune !


    


     Cockpit du NA-X-15 avec l'avionique Lear.
                  (Doc Lear 1968)


En 1966 un nouveau pilote rejoint le groupe
il se nomme Mike Adams et fait son premier
vol sur X-15 fin novembre 1966.


                   


                  Mike Adams prépare un vol
                    en salle opérations.
                      (Doc NASA 1966)

Un an plus tard le 15 novembre 1967 Mike fait
le 191 eme vol. Sa mission consiste à culminer
à 81 km de distance du sol et son avion emporte
des expériences destinées à la mise au point
de la fusée lunaire Saturn-V du programme Apollo.
On trouve en plus un spectromètre solaire, un
détecteur de micrométéorites, etc.


     


       Le X-15 en vol, moteur fusée XLR-99 en marche.
                     (Doc NASA 1967)

Alors que l'avion franchi la mésosphère 50 km,
l'avion entre dans le domaine spatial à Mach 5.

            


           L'avion spatial d'Adams culmine à 81 km
                     (Doc NASA x-15 1966)

Une dysfonction électrique se produit dans un
des paquets expérimentaux qui par interférence
va brouiller le SAS Stability Augmentation System
qui génère sur la centrale de navigation un faux
cap qui se traduit par une correction erronée de
l'attitude de l'avion. L'ASAS Alternate Stability
Augmentation System ne voit rien, le pilote à
cette distance du sol ne peut pas voir que son
avion vole légèrement en crabe, et c'est dans
cette attitude que commence le processus de
rentrée atmosphérique.


       


     Simulation de la fatale rentrée atmosphérique du
         X-15 de Mike Adams. (Doc North American)


Le X-15 est un avion robuste, mais à Mach 5 ou 6
les efforts qui ne se porteraient pas de façon
attendue sur le fuselage de l'avion seraient
dramatiques. Volant en travers l'effort dépasse
la résistance des ailes qui ne sont pas faites
pour subir un tel outrage mécanique.

Mais certainement avant que la zone de plasticité
fasse place à la crique, puis à l'arrachement
des deux ailes, la tête de Mike soumise aux mêmes
accélérations et pour le même motif n'aura pas
résistée. Nuque brisée Mike n'est plus, et le
fuselage plonge sans ailes, puis sans gouvernes
de profondeur, arrachées aussi, vers Red Mountain
en direction d'Edward son lieu normal de poser.




    Débris du fuselage du X-15 de Mike Adams à Red Mountain
                     (Doc NASA 1967)

En fait on retrouvera l'avant de l'avion en bon
état et le cockpit aussi ce qui confirme que
l'avion était solide pour peu que les efforts
s'appliquent dans le bon sens.

Mike Adams recevra à titre posthume son brevet
d'astronaute, puisqu'il a passé de 1000 mètres
la frontière spatiale qui est à 80 km.

Accessoirement il devient le premier astronaute
tué en vol spatial lors de la rentrée atmosphérique
du X-15. Les suivants seront les cosmonautes du
vaisseau Soyouz-11 qui trouveront la mort lors de
la rentrée atmosphérique causée par la dépressurisation
de leur cabine, en 1971.
Certes le 23 avril 1967 le cosmonaute Komarov avait
trouvé la mort au retour de sa mission spatiale sur
Soyouz-1, mais lui devait son mortel accident à la
mise en torche de son parachute, somme toute une
sorte d'accident aérien !

Le X-15 a connu qqs accidents, un seul autre sera
mortel mais le pilote décèdera deux ans aprés, des
suites de ses blessures. Là aussi il s'agira d'un
accident aérien suite à un posé trop brutal avec le
sol.

 


   Le X-15 au départ sous l'aile de son avion porteur B-52.
                        (Doc USAF 1963)

Le X-15 mariera le vol aérien et spatial de façon
convaincante, ouvrant la porte aux navettes spatiales.
de 1981/88 (Colombia et Bourane).







Le voyage vers les étoiles est-ce un mythe ?

Bon, pour voyager vers Mars sur une route sûre il
faut compter entre 7 et 10 mois en moyenne.
Un homme consomme au minimum 5 litres d'eau par
jour pour survivre. Un équipage de six cosmonautes
en partance pour Mars embarque 16 tonnes d'eau
(aller et retour). Bien entendu si cet équipage
doit rester deux mois sur Mars alors il faut ajouter
3.5 tonnes d'eau car sur Mars on bouge, on transpire
et donc on se lave un peu plus. Bien sans affiner
on embarque au minimum 20 tonnes d'eau pour un voyage
martien !


     


    Valentina prend son premier repas dans Vostok-6 en 1963
    Le volume de nourriture reste encore un problème en 2007.
                         (Doc BSI 1963)


Sachant qu'un être humain consomme prés de 3000 litres
d'oxygène par jour cela nous amène a embarquer 1.8 Ml
par passager pour le voyage aller retour soit environ
10 millions de litres (?) pour l'équipage et ici nous
supposons que nous ne consommons ni azote ni autres
constituants de notre atmosphère terrestre !
Inutile de continuer à énumérer les réserves à emporter
pour la survie d'un équipage destinées à un tel voyage.
C'est énorme.
Pour aller nous même visiter Pluton-Charon et Xenon
cela devient inimaginable. Pour voyager vers Proxima
du Centaure n'y pensons même pas !
A la vitesse de 120000 km/h une des sondes Voyager
mettra prés de 40000 ans soit 400 siècles pour rejoindre
cette proche étoile (la plus proche de nouis) !

Bien, ce voyage n'est pas pour nous ; même en pensée.

Mais un robot serait-ce envisageable ?

Passé Mars, la lumière du soleil est faible, les
panneaux solaires ne sont plus la solution, alors vers
la première étoile, ne rêvons pas trop.
L'énergie nucléaire ?
400 siècles d'énergie ce n'est même pas réalisable.
Les vents cosmiques dans une voile ; y en a-t-il ?

Un vague espoir les nanosondes.

Des sondes qui ont une masse de moins de 10 grammes
constituées à base de nanotechnologies, on pourrait en
envoyer 1000 d'un coup en les accélérant pour atteindre
des vitesses de l'ordre de 10 Méga km/h.
Cela ramènrait le voyage à un siècle, ce n'est plus du
rêve, c'est pensable (à la radio-communication prés).


                 


           A comparer la taille d'une nanosonde médicale
              avec une cellule humaine (Doc CNRS 2007)

Pour le moment nous n'en sommes pas là. Le 4 août avec
le lancement réussit de la sonde Américaine Phoenix de
345 kg il faudra encore compter sur un voyage de 10 mois
pour que son lander se pose en douceur sur Mars la rouge !

Petits pas, petits pas, vers les étoiles...






Fusée Bérénice (France)

Comme à l'habitude la fusée sonde était allongée sur son rail
guide et un vérin l'avait relevée presque à la verticale.
Le chef de tir regardait attentivement les jeunes militaires
mettre de l'ordre dans les câbles qui serpentaient en désordre
sur la table de tir. L'île du Levant était très généreusement
ensoleillée, un temps superbe régnait sur le Nord de la Méditerranée.

Douze camions alignés le long de la petite nationale qui courrait
le long du littoral de Borme les Mimosas formaient une chenille
kaki qui jurait avec la couleur du ciel azuréen.

La 785 eme Compagnie de guerre électronique (Guerelec) avait
déployé tout ces moyens pour enregistrer quelques données
concernant la rentrée atmosphérique de l'ogive.

Cris du caporal chargé du shelter du cinéthéodolite !
"Mon capitaine, plus de jus" !
Bon, certainement comme d'habitude une voiture avait dû couper
le câble d'alimentation électrique qui traversait la route pour
se brancher chez un aimable habitant juste en face !

Bien lorsqu'en fin tout fut au point pour l'enregistrement, et
que le pas de tir ait été mis en sécurité le Capitaine donna
l'ordre de lancement au lieutenant responsable de la fusée.

                      


                     La fusée Française de l'ONERA Bérénice
                      prête au lancement.(Doc ONERA 1965)


Mise à feu, déverrouillage des sécurités, puis départ étonnant
de la fusée à quatre étages !

Stupéfaction ; au lieu de partir vers le Sud, voila que l'engin
fait un extraordinaire looping comme un avion puis se précipite
vers la côte.

Sur la plage de Rayol quelques baigneurs au teint hâlé regardaient
d'un oeil distrait la montée de la fusée, son retournement et sa
descente vers la plage. Un brin d'inquiétude gagna les riverains,
mais la fusée plongea dans l'eau à moins de cent mètres du rivage !

Consterné le chef de tir cherchait où avait pu tomber sa fusée, le
chef du détachement tout aussi inquiet avait vu la fusée s'abîmer
prés de la plage. Il s'attendait à de vives protestations des
riverains, il ne fut d'ailleurs pas déçu.

Le Maire, son adjoint, téléphonèrent pour faire part de leur
vive inquiétude, mais sûr de lui le Capitaine leur avait expliqué
que ce lancement était parfait et que le test était excellent.
Rassuré le Maire porta la bonne nouvelle à sa municipalité et
cet échec passa inaperçu aussi bien des témoins que des journaux
locaux.

Certes Bérénice n'a pas connu que des échecs, et elle a entre autre
participé à parfaire nos connaissances quant aux bizarres phénomènes
électromagnétiques accompagnant l'ogive dans sa rentrée atmosphérique.

Bérénice était un engin de l'ONERA de 3.4 tonnes pour 13.5 mètres
de haut, deux étages servaient à monter la fusée à 110 km, puis deux
autres activés en sens inverse propulsaient à grande vitesse l'ogive
vers le sol.

La fameuse chenille kaki constituée des 12 camions avec shelter faisait
partie du détachement SPHINX que commandait le Capitaine, notre regretté
ami F8ZS Jean-Edmond Gruau.

Ancien de l'X, il a participé à toutes les campagnes fusées sondes
Françaises dites des pierres précieuses. Il a lancé la fusée
Diamant (militaire et civile) et enfin il a créé le Centre Spatial
Guyannais à Kourou. N'oublions pas qu'il est l'un des pères de la
fusée Ariane qu'il avait baptisée LS-III pour Lanceur de Substitution
III (comme Europa 3).

Jean était membre de l'AMSAT (Son Président d'honneur) et il a suivi
jusqu'à la fin de sa vie notre activité qui le régalait m'a-t-il dit.

Comme disent les radio amateurs en ce cas : "F8ZS est passé *SK"

* SK = Silent Key, Key étant entendu comme manipulateur de code Morse.






L'Amérique annonce des hommes sur Mars en 2037

Mike Griffin le patron de la NASA (2007) vient d'annoncer cet objectif
et en plus il redouble en annonçant qu'en 2057 on fêterait le 20 eme
anniversaire du premier pas d'un Américain sur Mars !

Bon, venant de la Russie, de l'Europe, de la Chine, tout le monde
aurait trouvé cette annonce comique, mais venant des USA on y prête
un peu plus d'attention.

Voyons un peu.

Pour le moment le record de durée d'habitation en vol continu est
détenu par le cosmonaute Russe Poliakov avec un an et deux mois sur
la station orbitale Mir en 1994. Pour ce faire le cosmonaute qui
orbitait à 350 km du sol de la Terre avait prévu un très sévère
entraînement physique, et pour le moral on lui avait concocté une
chaleureuse présence d'amis avec de nombreux équipages de visite,
et pour parfaire le tout il avait même bénéficié d'une agréable
présence féminine (en tout bien tout honneur) de Héléna Kondakova
pour les six derniers mois de sa mission. Ce fut un succès et
l'homme ne dû subir qu'une rééducation fonctionnelle équivalente
à ceux qui ne passaient que neuf mois en vol.


          


        Poliakov au fond du module Mir et sur la droite Héléna Kondakova
        pour le vol marathon de 438 jours dans l'espace proche terrestre.

Oui, mais n'oublions pas que Poliakov recevait des amis en visite,
des cadeaux, de la nourriture fraîche, qu'il voyait défiler sous
son regard une superbe planète, la Terre. En plus il savait qu'en
cas de drame, il pouvait la regagner en moins d'une heure.

Mais Mars, "Hum Hum", comment le décrire ?

C'est un vol de neuf mois aller avec la Terre qui aura vite
disparu du champ de vision des astronautes. Un point de vue qui
pendant des mois ne va pas changer, un ciel noir étoilé, toujours
le même, un soleil de plus en plus "palichon" au cours du voyage.
Des radiations permanentes et plus dures qu'à 350 km du sol de la
Terre.

Côté distractions pas grand chose, une nourriture à minima car
il faudra tenir neuf mois aller, un ou deux mois sur le sol martien,
et neuf mois retour bien entendu, presque deux ans !

Strictement rien à faire pendant le voyage aller et pas mieux au
retour. Pour la sécurité, PAS D'EVASION, on reste sur l'orbite et
on a peu de chance d'y échapper ; la panne n'est pas une option dans
cette histoire.

L'habitabilité, si le vaisseau est équivalent à Mir, ce sera jouable
pour quatre personnes. Mir avait une masse de 140 tonnes, et pousser
140 tonnes sur une route martienne cela risque d'être difficile,
même en fractionnant le vaisseau pour le restructurer en vol par
la suite avec des rendez-vous successifs.

D'énormes réserves de nourriture, d'eau, d'air, de matériel de
maintenance indispensable, cela devient problématique !

Enfin à l'arrivée il faudra envisager une réadaptation à la
pesanteur martienne, il faudra donc envisager une petite rééducation
fonctionnelle une fois rendu sur le sol. Ce qui veut dire pas de
sortie avant une bonne semaine sur le sol martien.

Pour les communications radio il faudra attendre les 8 minutes du
temps de propagation (aller-retour) des ondes radio électriques,
Mars c'est loin.     

Comme vous le voyez une sommaire réflexion sur le sujet nous indique
que pour que les USA soient sur Mars en 2037, il n'y a pas de trop
de temps pour s'y préparer.

Mais les Américains s'y préparent ; c'est même la raison du programme
lunaire Constellation avec le vaisseau Orion et les deux lanceurs en
construction ARES-1 et ARES-5. Ce programme pourrait être au vol Martien
ce qu'a été le programme Gemini US pur le vol lunaire Apollo (1965-67).


                       


                   Photo montage de la NASA sur le lanceur Ares-1
                    qui doit envoyer le vaisseau Orion en orbite
                           lunaire dès 2015. (Doc NASA 2007)



L'Amérique est au travail, elle investit, elle est partie, elle sera
de retour sur la Lune en 2015-2018, il restera 18 ans pour lancer
le programme Mars. En tous cas les premiers copeaux sont tombés c'est
un signe très net.

Serait-ce le nouveau rêve Américain ?

L'élection Présidentielle est en 2008 chez-eux, on verra bien.








Cinquante ans d'astronautique

Certes si Cyrano de Bergerac se voyait bien partir vers la Lune
sur la seule poussée d'une ceinture de fioles de rosée du matin,
si même fort des connaissances cosmologiques de la fin du XIX
siècle un Jules Verne expédiait son obus sur une correcte route
lunaire, c'est dans le premier quart du XX siècle que se naissent
des histoires de la conquêtes spatiale et des astres comme le
montrent des films de science fiction et autres bandes dessinées.
Il y a pourtant un hic, c'est que dans ces histoires on amalgame
dans le même scénario, simultanément l'envoi d'un  premier objet
dans l'espace, d'un premier homme, et d'un premier objectif
planétaire, Mars par exemple (on est très optimiste) !

Au milieu des années cinquante les choses changent, il y a bien
un début rationnel à cette histoire, avant la Lune, Mars, les
étoiles, il faut un satellite artificiel de la Terre.

Les films Holywoodiens s'emploient à nous instruire de la
chose spatiale sur des bases scientifiques. Puis en 1956, le
projet international d'année géophysique de 1957-58 implique
que l'Amérique veut en profiter pour lancer le premier satellite
artificiel de la Terre, une annonce officielle Russe en fait tout
autant.

Tous les média y consacrent des sujets tout au long de l'année
1956, le satellite n'est certes encore que de la science fiction,
mais il est presque là, la maturité aussi pour l'assumer.

L'année 1957 ne déroge pas à ce genre et bien entendu le 4 octobre
1957, l'aventure spatiale passe du statut de science fiction à celui
de science et technologie.


                          


                               Première trace visible pour tous
                              d'un satellite artificiel. (Doc X)


Le mariage immédiat de l'atome et de la fusée qui a servi à cet
événement nous cache un peu l'importance du premier satellite,
mais à partir de là, les rêveurs d'hier deviennent les experts
prévisionnistes de demain.

L'homme devra suivre vite la route de Spoutnik, la Lune et la
station orbitale seront au ensuite au rendez-vous et Mars et
Vénus suivront de manière à ce que pour l'an 2000 les Terriens
puissent s'élancer à la conquête du reste du système solaire !

Vous connaissez la suite de l'histoire, Spoutnik-1 le 4 octobre
1957, ouvre la porte de l'aventure, l'homme suit trés vite
derrière (1961), la Lune aussi vite (1969), la station orbitale
idem (1971), mais là le coup d'arrêt sera brutal. L'homme ne
peut pas vivre sans pesanteur bien longtemps, il ne peut pas plus
vivre dans un espace trop confiné, son métabolisme s'adapte mal à
de longs séjours en micropesanteur. L'espace se révéle agressif,
les radiations naturelles sont dangereuses pour l'homo sapiens.

Cette barrière est à l'exploration spatiale par les hommes ce qu'a
été le mur du son à l'aviation à traction par hélice, il faudra la
passer, mais bien entendu pas avec les moyens actuels.

L'aventure continue elle se nourrit des sciences les plus dures,
mais n'appartient toutefois qu'aux rêveurs (visionnaires).


                      


                Une des premières photo du Spoutnik-1 prise par l'auteur
                à la Foire expo Internationnale de Bruxelles début 1958


Merci Spoutnik d'il y a cinquante ans.







Des oreilles dorées

Les radio amateurs ont participé activement à la partie
romanesque de l'aventure spatiale !

Cela débute par un bon travail des SWL Américains qui
dès l'annonce du lancement de Spoutnik-1 commencent à
marauder sur les ondes courtes et certains par chance
tombent sur les premiers signaux de Spoutnik-1 en 1957.


               


        Le radio amateur Roy Welsh fait écouter les signaux
        du Spoutnik-1 à des visiteurs à la State Fair Texas
                      à Dallas (Doc Roy Welsh 1957)


En France c'est la station radio officielle de Limour
qui capte et rediffuse les signaux que nous écoutons
religieusement sur nos postes de TSF.

Cet engouement pour suivre les premiers oiseaux provoque
bien des élans pour les OM équipés avec des antennes
directives. C'est ainsi que deux radio amateurs Italiens
IK1GEK Achille et Giovani-Batista Judica Cordiglia se
font remarquer en captant des bribes de communications
sur ondes courtes qui semblent s'activer à chaque grandes
opérations spatiales soviétiques.


 


     Les 2 frères Judica Cordiglia à leur station IK1GEK
     et une antenne parabolique VHF des années soixante.

Il faut dire qu'autant les Américains font un battage
médiatique inhabituel à chaque envolée de fusée, autant
le lourd silence qui règne en URSS aux mêmes occasions
est tout aussi remarquable qu'impénétrable.

Devant la famine des informations Russes au sujet de
leur activité astronautique, les journalistes occidentaux
en arrivent à courir après n'importe quel bruit de couloir
pourvus qu'il ait un semblant de base technique.
C'est à cette occasion que se distinguent les deux frères
Cordiglia en faisant traduire quelques messages glanés de
ci de là, sur leur poste OC (avec bande étallée).

Il ne fait pas de doute que l'augmentation du trafic radio
en provenance de Russie peut-être interprétée comme un
signe d'une proche expérience spatiale, mais sans certitude.
Il est même possible que certains militaires Russes en
profitent pour propager de la désinformation (?).

De son coté l'observatoire (Ouest) Allemand de Bochum
dirigé par le très médiatique Professeur Kaminski s'est
aussi spécialisé dans la prédiction d'expériences spatiales
Russes, il utilise la même méthode : SWL, suivi de qqs
annonces fracassantes qui ont un caractère apparemment
officiel et comme pour les Cordiglia, pas toujours bien
fondé.


    


     Le matériel radio des années cinquante qui a servi à l'équipe
    du Pr Kaminski à écouter les signaux venu des premiers Spoutnik
            Russes (Doc Musée de l'Observatoire de Bochum)


On ajoutera que pour Kaminski il y a en plus une
envie de faire parler de son observatoire pour attirer
les crédits d'Etat, bien entendu, et aussi pour faire un
peu d'ombre à l'Observatoire Britannique de Jodrel Bank
et de son dynamique directeur Sir Percival Lowel qui lui,
collabore avec la toute nouvelle NASA pour associer son
radio télescope au réseau de suivi des sondes spatiales.

Dans la majorités des cas, les autorités Russes devaient
démentir ces nouvelles car en plus d'être crédibles, elles
déclenchaient sarcasmes à l'Ouest si l'annonce ne vérifiait
pas l'expérience attendue.

N'oublions pas que la Russie était le gros méchant et
l'Amérique était la grande gentille à cette époque !

En Angleterre des étudiants de la Kettering Grammar School
sous la direction du Professeur Geoffray Perry, font aussi
dans l'écoute des signaux onde courte des  satellites Russes.
Ils y ajoutent une astucieuse analyse scientifique associée
à une solution de problème inverse pour situer avec précision
le site de lancement des satellites militaires, en orbite
polaire que nous connaissons maintenant sous le nom de :
Centre de lancements de Plesetsk.

         


          Geoffray Perry aux commandes de sa station radio onde
               courte et VHF des années soixante. (Doc X)

Un autre SWL célèbre Sven Grahn de Sollentuna en Suéde qui
dès la première heure a fait de l'écoute, et dès qu'il a sû,
a ajouté de l'analyse de trajectoires pour les comparer avec
d'autres afin de classer les satellites secrets par type.

http://www.svengrahn.pp.se/


                                


                                  Sven Grahn un écouteur avisé
                                       (Doc de son site)

http://www.svengrahn.pp.se/radioind/radioin1.htm

Même en France d'illustres inconnus comme Pierre Nerinc un
autodidacte passionné par la poursuite optique des ballons
stratosphériques se converti avec bonheur à la traque optique
des premiers satellites et par la suite influe grandement
sur les passionnés de poursuite satellitaire mixte : audio et
visuelle.

Dans cette veine je rappelle le réseau Bar de Pontieu (un
jeune étudiant Belge) qui a organisé une ceinture de géniaux
observateurs tout au tour du monde et permet ainsi de donner
les paramètres de certains satellites dès plus secrets (1985).

Au final on doit bien un peu de reconnaissance aux frères
Cordiglia, à des Perry, Grahn, Kaminski pour nous avoir
éveillé sur le fait que derrière la propagande effrénée
il y avait une histoire de l'astronautique qui se nourri
aussi bien de rêves que d'analyses géométriques, et que je
résume par : la rigueur et la poésie.


                   


                      Un radio amateur Américain spécialisé
                        dans la traque satellitaire Russe.

Nous aurons dignement célébré le cinquantième anniversaire
du début de la conquête spatiale en 2007, j'espère que
dans cinquante ans mes successeurs se réjouirons des tous
premiers pas de l'homme sur Mars, pour la centième du
lancement de Spoutnik-1.








Les satellites militaires

Nous trouvons par ordre de priorité :

Satellite d'espionnage optique (visible infrarouge)

Satellite de surveillance tir missiles ICBM (salve)

Satellite de détection de tirs nucléaires (détection neutrons)

Satellite de météorologie militaire (type ATS en GEO)

Satellites de navigation (GNSS type NAVSTAR en HEO)

Satellites d'écoute des signaux hertziens (type DSP Com, radar)

Satellites de communications cryptées en GEO

Satellites relais Com  (type TDRS en GEO)

Satellites d'inspection et ASAT (laser, projectiles cinétiques)

Les armes basées dans l'espace (en étude)

Vaisseaux habités mixtes civil et militaire (type Almaz)


Les satellites d'observation optique ont une résolution
en LEO de l'ordre de 1 m au mieux. Ils ont une capacité
de manœuvre (limité) ils peuvent relayer par signaux
large bande les images ultra compressées, ils peuvent
aussi renvoyer sur Terre des capsules récupérables qui
ramènent des cassettes photo de très haute résolution
(30 cm au mieux). Les champions sont les satellites
Américains des séries Keyhole ils sont déclinés en de
nombreux modèles depuis les années soixante-dix. Chez
les Russes on trouve un haute résolution avec données
récupérées par capsules/cassettes la série des Zenit et
transmission numérique avec les OKO en HEO.


                


           Le satellite espion optique Russe de la série OKO
             placé en orbite HEO 63°d'inclinaison. (Doc X)

Puis on va trouver les satellites civils de ressources
terrestres, qui depuis les LandSat Américains des années
quatre vingt aux Spot Européens (Hellios) sont une aide
pour les militaires qui au passage s'arrangent pour
prendre des parts d'actions dans les sociétés gérantes
au point de pouvoir influer sur la mise à disposition
commerciales de certains documents photos.
Israël avec son sat espion Ofeq (1988), la Chine, l'Inde
toutes ces puissances commencent a assurer leur toute
indépendance dans ce secteur stratégique.


              


             Lancement de Palmachim en Israël d'un
              satellite espion optique Ofeq par un
          lanceur Shahavit. (Doc Forces Armées Israël)


L'alerte est un segment hautement sensible et la détection
de tirs missiles adverses aussi. Il est à l'étude dès le
début des années soixante avec aux USA les MIDAS et tous
leurs dérivés qui détectent les sources de chaleur de la
mise à feu des moteurs des ICBM grâce à de subtils détecteurs
infrarouges. Ils ajoutent leurs info aux radars BMEW au sol.


    


         Le satellite d'alerte lancement missile US MIDAS et
         son moteur Agena. (Doc USAF, Musée de l'Air Force)


Détection des tirs nucléaires et des impacts atomiques.
Il semble que seul les USA aient optés pour ce programme
spécifique, il s'agit de détecter les violentes et brèves
sources de neutrons que l'on produit pour initier le
phénomène de la fission dans les bombes atomiques. Les
satellites VELA-HOTEL des années soixante sont les
représentants les plus significatifs. Ils servaient aussi
à comptabiliser les impacts atomiques Russes sur leur
territoire en cas de guerre !


           


            Satellite d'alerte tir atomique de la
              série US Vela-Hotel (Doc USAF X)

Connaître sa position à 100 mètres prés était la gageure
des années soixante pour les sous marins stratégiques
Américains et Russes. On va voir les USA débuter cette
étude avec les satellites Transit qui aboutiront vite
au GPS actuel et le réseau NavStar. Les Russes placeront
leur réseau GLONASS quatre ans plus tard, de même facture.


               


             Satellite Russe GNSS GLONASS actuel. Ils
             assurent une navigation indépendante du
              système Américain NavStar GPS (Doc X)


L'Europe a mis à l'étude son réseau de navigation depuis
une dizaine d'années, Galileo, mais il tarde à voir le
jour en 2007. La Chine avec son réseau Kompas en fait
tout autant.
Aujourd'hui les GPS assurent une précision de un à dix
mètres en coordonnées géographiques ou en altitude.

L'écoute des communications radio et la détection des
signaux radar est un segment de l'Intelligence au sens
Anglo-saxon du terme. Ces satellites Américains et Russes
foisonnent dans l'espace. L'Europe, Israël s'intéressent
aussi à ce segment. En occident ils ajoutent leurs données
au fameux réseau Echelon (au sol).


                      


                 Le satellite de télécom militaire
                        Russe Strela (Doc X)


Pour assurer la couverture globale des communications
militaires (audio, vidéo et données numériques) des
USA et de la Russie toutes une série de satellites de
télécom fortement cryptées sont en GEO. Ils sont rejoints
par la France avec les paquets Syracuse montés en passager
fille sur les satellites de télécom civils Européens. Tous
ces satellites sont en orbite GEO. La Russie utilise en
plus son réseau domestique Interspoutnik avec les Molnya
civils.

             


         Satellite militaro-civil de télécom
             Russe Molnya (Doc Musée X)

Un aspect particulier des communications militaires
est celui du relais satellite-satellite pour parfaire
la globalisation des communications même pour les
orbites basse LEO. Les TDRS (1985) américains sont un
bon exemple de cette technologie. Ces derniers servent
aux com entre les navettes et le sol et même l'ISS en
profite. Je ne sais pas di les Russes utilisent cette
technique

Depuis peu les USA ont rejoint les Russes dans le domaine
des satellites intercepteurs, susceptibles même d'actions
de guerre contre des satellites adverses. Pour le moment
ils sont aux USA en étude, les Russes ont commencé à
travailler le sujet en 1967 avec le satellite Cosmos 188.


            


            Le Cosmos 188 Russe intercepte la cible Cosmos 186
            en 1967. Cela préfigure un système ASAT (Doc BSI)
Il s'agit ici des ASAT. Les USA voudraient y ajouter la
fonction inspection comme l'ont expérimenté les USA avec
NextSat et Astro en 2007.

Dernier rebondissement dans le domaine militaire spatial,
les armes basées dans l'espace. Du type LASER ou projectiles
cinétiques ; ces études sont ralenties par les accords de
non déploiement d'arme dans l'espace. Mais avec la crise
des ABM Américains en Europe, et la menace par les Russes
de dénoncer certains accords comme les INF (Intermediat
Nuclear Forces) il va sans doute y avoir une ouverture pour
que les USA franchissent ce pas. Pour le moment ils sont les
seuls à envisager cette technique. En ce moment Lockheed
Martin attend le feu vert de Washington pour placer en GEO
ses SBIRS (Space Based Infrared system) en 2007.


       


              Le nec le plus ultra de 2007, le SBIRS
             une arme d'attaque ASAT à base de LASER
              Infrarouge (Doc Lockheed Martin 2007)


Finalement les vaisseaux spatiaux militaires habités sont
désormais la portion congrue alors qu'au début de années
soixante dix on en espérait beaucoup d'eux. On retiendra
les projets MOL de Manned Orbital Laboratory de l'USAF
avec la navette Dynasoar qui fut abandonnée rapidement
(la navette), le MOL a été mené jusqu'à son terme de
développement avec un vaisseau Gemini modifié. Il n'a
pas été mis en orbite. Puis en 1971 les Russes prennent
le relais avec le programme de station orbitale Saliout
qui cache le programme militaire Almaz, ils seront tous
deux testés en vol spatial, mais les accords SALT-1 et 2
ruineront leurs ambitions militaires. Le programme de
mini-navette Russe Spiral (1977) ira jusqu'aux mise en
orbite de véhicule Bor mais le projet sera abandonné.


 


      Le module orbital principal Russe Almaz plus connu sous
   le nom de Saliout en 1971. (Dessin X retouché par l'auteur)


Finalement le seul projet militaro-civil mené à son terme
sera le Space Transport System (STS) de la NASA la navette
Américaine, mais pour les mêmes raisons que pour le complexe
Almaz-Spiral les accords SALT réduiront l'utilité de la
navette à titre militaire. Il faut ajouter en plus que
cet engin tel que conçu va se révéler peu fiable, cher,
et trop fragile pour assurer un service militaire crédible.

La station orbitale Russe Mir (1986) a pu servir parfois pour
des opérations militaires très limitées (1989) de même que qqs
rares missions militaires seront conduites par les navettes US.
Une fois enterrée la "guerre des étoiles" IDS en 1986, il faut
attendre l'actuel vaste mouvement sécuritaire en occident pour
envisager les Armes Basées dans l'Espace (2007).

"J'ai perdu mes boutons de manchettes, les z'avez pas vus" ?

Je suis futile avec ça, dans ce monde de brutasses !








Peut-on valablement faire une comparaison entre l'histoire
de l'aviation et celle de l'astronautique ?


En tant que manifestation du génie de l'homme oui bien entendu.
En tant que bouleversement pour la vie des humains oui, aussi.
Mais faire un parallèle chronologique NON ; car il manque un
élément aux historiques premières aéronautiques : le robot.

Certes les premières formes de vie ont été enlevées dans les
air par une montgolfière, un plus léger que l'air. Il y avait
des oies, des moutons à son bord le 17 septembre 1783.
L'homme suivait rapidement cet exploit le 21 novembre 1783
avec Pilatre de Rosier et le Marquis d'Alandes.

Mais pour un plus lourd que l'air, point de robot, pas plus
que de mannequin, seul l'homme pouvait diriger un tel attelage
aussi instable qu'il pouvait l'être à ses débuts.

En fait on ne verra les premiers robots aériens volants que
vers le début des années trente. En 1933 le Black Knight
américain fait sans doute date soit trente ans après le vol
du Flyer américain.

C'est en 1890 que le Français Clément Ader fait voler son
avion Eole dans un mode de mécanique du vol peu crédible.

Rien dans l'histoire de l'astronautique ne peut lui être
comparé sauf à la rigueur le décollage de la première fusée
à carburant liquide de l'américain Goddard qui le 16 mars
1926 monte à 25 mètres et atteint 96 km/h. Ce qui au passage
fait beaucoup rire les journalistes locaux.

Il faut attendre le vol du 17 décembre 1903 pour voir l'Américain
Wilbur Wright faire devant son frère Orville un vol horizontal de
36 mètres de long, à moins de un mètre du sol à Kitty-Hawk.
Il fait ainsi entrer dans la légende le Flyer comme étant le
premier avion à faire un authentique vol piloté pour la grande
Histoire.

        

      Comme le Flyer-1 de 1903, le Flyer-III est une production des
      frères Whright. Ce sont les touts débuts de l'aviation pilotée.
                      (Doc JP Taconne F1USE 2007)

Dans l'astronautique on peut-être tenté de mettre en parallèle
le vol du premier homme dans l'espace le 12 avril 1961 avec
Youri Gagarine. Le Spoutnik-1 ne semble pas avoir d'équivalant.

Il faudra attendre encore jusqu'au 13 janvier 1908 pour voir un
Français, Henri Farman faire le premier vol de 1000 mètres de
long sur l'aéroplane Voisin tiré par un moteur à hélice Antoinette
de 50 Cv. C'est encore lui qui va réussir la première liaison
terrestre de ville à ville le 30 octobre de la même année.

Doit-on poser en parallèle la mission piloté Gemini-8 du 16 mars
1966 avec les pilotes Neil Armstrong et David Scott qui rejoignent
dans l'espace une cible inerte Agena, manœuvrent et s'y arriment
en concluant le premier rendez-vous spatial complet ?

Ce sera lors d'un célèbre vol avec un autre Français, Louis Blériot,
le 25 juillet 1909, à bord de son avion à aile haute le fameux
Type XI, tracté par un moteur à hélice Anzani de 25 Cv, que sera
franchie la Manche ; France Angleterre. La renommée de ce vol va
faire le tour de la Terre car la conséquence en est qu'avec un
avion on pourra s'affranchir des frontières naturelles (ou pas)
sans plus aucune retenue !


         


             Un extrait de la page du journal "Le Matin" relatant
             l'exploit de Blériot aprés sa traversée de la Manche.
                       (Doc archive du journal Le Matin).


Nous serions tenté de lui mettre en parallèle la mission Apollo-11
Américaine qui permet d'envoyer marcher sur la Lune Neil Armstrong
et son collègue Buz Aldrin, laissant Mike Collins en orbite sélène.


                   


               Première page des quotidiens relatant l'exploit
               de Armstrong qui pose le premier le pied sur la
                            Lune en 1969. (Doc X)


Si tout cela se tient alors pour la première station orbitale, celle
du 19 avril 1971 avec Saliout-1 pouvons nous faire le parallèle avec
le célébrissime vol du Ryan Spirit of Saint Louis, qui avec son moteur
de 220 Cv fait traverser l'Atlantique au pilote Américain Charles
Lindbergh dans le sens Ouest Est. Il faudra en aéronautique attendre
trois ans de plus pour qu'un équipage Français Costes et Bellonte sur
l'avion Breguet Point d'Interrogation de 600 Cv fassent la même
traversée mais dans l'autre sens, en septembre 1930.

Comme vous le voyez dans mon histoire on n'arrive pas à faire un
parallèle entre aéronautique et astronautique dans les expériences
planétaires robotisée, pas plus qu'avec les vaisseaux de type navette
spatiale, et que dire du vol marathon d'un an sur la station orbitale
Mir par les cosmonautes Titov et Manarov en 1987-88 ?

je n'ai pas plus de succès avec le franchissement du mur du son en
1947 par le pilote Américain Chuk Yeager, ou alors le premier tour
du monde sans escale par une patrouille de Boeing B-52 du SAC de
l'USAF en janv 1957. Pour ces extraordinaires étapes, l'astronautique
n'a pas encore fait un pas équivalent. Il manque de la technologie,
de la maturité, en résumé de l'argent.

La seule aventure aéronautique qui ne me pose pas de problème reste
l'aventure de l'avion fusée Américain North American X-15. Cet avion
mixte aérien et spatial a rempli correctement ses missions de 1958
à 1967. Il a volé couramment de 25.000 mètres à 106 km passant du vol
aérien au vol spatial, un parfait mariage.

Mon histoire s'arrête là, elle ne me satisfait pas, mais elle me
rappelle que de 1903 à nos jours l'avion a progressé en vitesse et
en altitude et donc en distance de 50 km/h à 3700 km/h pour l'avion
à réaction Américain SR-71 Black Night (1966).
De moins de un mètre du sol à 80.000 mètres pour le NA-X-15 en 1962.
De 36 mètres de distance à 40.000 km sur B-52 (ravitaillé en vol)
en 1957.

Pendant ce temps en astronautique on est passé de 83 kg en orbite
basse en 1957 à 200 tonnes pour l'actuelle station orbitale Alpha
ISS en 2007, d'un éloignement de la Terre de 600 km à 15 milliards
de kilomètres, entre Spoutnik et Voyager (en 2007).
Enfin les vitesses auront cru de 27.500 km/h pour Spoutnik-1 à plus
de 150.000 km/h pour la sonde Américaine Nouvel Horizon vers Pluton.

Finalement l'écart de temps est du même ordre entre les exploits
aériens et spatiaux. Laissons donc se dérouler l'aventure spatiale
à son rythme, même si elle me parait désespérément lente maintenant.







Nouveau Soyouz ou pas nouveau Soyouz ?

En ce moment sur les sites de discussion (forum) astronautique
le sujet controversé est celui portant sur les nouveaux vaisseaux
spatiaux de transport de personnel en orbite terrestre basse,
comme pour la station orbitale ISS Alpha (350 km du sol), soit
pour faire le taxi jusqu'à l'orbite lunaire pour rejoindre une
station orbitale ou un atterrisseur. Bien entendu pour rester
"mode" il faut parler de Mars, et bien entendu ce vaisseau ne
servirait pas à assurer le trajet Terre Mars et retour, on serait
loin du compte en terme d'habitabilité, mais là aussi pour faire
le taxi entre la Terre et une orbite où serait en attente le grand
vaisseau martien. Voilà planté le décor de la discussion.

Pour les Américains, plus de problème ; ils partent pour la Lune
et ne veulent surtout pas s'encombrer d'une coopération dont la
seule conséquence serait à leur avis de disperser les forces,
d'augmenter les prix, et de s'assurer d'un cumul de retard.
L'Amérique part seule et arrivera sans doute avant tout le reste
du monde.
Pour ce faire elle a lancé le programme Constellation, qui doit
s'articuler autour d'un vaisseau habitable rudimentaire rappelant
dans ses grandes lignes le vaisseaux de commandement Apollo mais
plus grand (peut-être six places) du nom de Orion.


    

     Voici une toute première photo de la maquette de partie habitable du
vaisseau Orion. Elle va recevoir toute son avionique.(Doc Dryden-NASA nov 2007)


Un très gros véhicule de transport lunaire faisant le trajet :
Lune sol sélène et retour et deux lanceurs séparés Ares-1 pour
propulser Orion et Ares-5 pour propulser le véhicule de poser
lunaire. Bien entendu ce vaisseau Orion serait capable de relier
en orbite basse terrestre le sol avec une station orbitale.
Quand à une mission habité martienne ne rêvons pas ce n'est
encore de nos jours que de la science fiction.

Le seul pays capable de répliquer technologiquement à cette ambition
US c'est la Russie. elle sait faire des vaisseaux habités, elle a
aussi une expérience des manœuvres lunaires, en un mot elle avait
le savoir faire. Qu'en reste-t-il de nos jours ?


       

     L'incontournable rêve Russe pour remplacer le vieux taxi Soyouz,
     la mininavette Kliper à construire en coopération avec l'Europe.
                             (Doc RKA 2004)


De toute façon la Russie a en matière spatiale des priorités et la
Lune n'en est pas une. Par contre envisager une relève du célèbre
taxi Soyouz la Russie y pense, mais elle n'en a pas les moyens
industriels et financiers. Elle se contente pour le moment d'effet
d'annonce pour séduire l'Europe, qui elle, a des usines, de l'argent
mais ne sait pas faire. Mariage en vue ?

Pas sûr.

La Chine avoue son ambition lunaire. Elle sait timidement faire un
vaisseau spatial qui est une copie du Soyouz Russe, il fonctionne
et se nomme Shen-Zou. Une sonde robot lunaire est en route vers la
Lune, Change-1, elle vise l'orbite lunaire, suivra ensuite une
autre sonde Change-2 qui se posera sur la Lune, puis une autre qui
se déplacera sur le sol lunaire, une autre qui ramènera sur terre
des échantillons de sol sélène et enfin la Chine envisage un vol
habité lunaire mais dans un avenir lointain 2030/40, peut-être.

L'Inde ne cache pas plus que la Chine ses ambitions avec des
objectifs identiques. Mais pour elle tout reste à faire, vaisseau
habité terrestre, sondes lunaires robotisées, etc. Un Indien dans
la Lune peut-être en 2050.

L'Europe qui a renoncé pour le moment aux vols habités n'a pas
d'ambition lunaire et encore moins martienne. Tout au plus elle
peut louer un taxi Soyouz pour envoyer des spationautes de l'ESA
sur la station orbitale. Pour le reste elle exprime son intérêt
pour l'espace avec des missions robotisées et son industrie trés
moderne peut avoir d'audacieux objectifs pour peu qu'on lui en
donne l'idée. Mariage avec la Russie ?

Pas sûr.

Une idée récurrente va et vient entre l'Europe et la Russie. Tout
d'abord un vague projet dit Kliper sorte de mini navette spatiale
à 4 ou 5 places destinée aux missions taxi avec l'orbite basse
terrestre. Ce projet 100% Russe avec l'argent de l'Europe semble
avoir reçu de l'ESA un gros "NIET".

Une idée plus consensuelle le CSTS de Crew Space Transport System
une sorte de gros Soyouz à 4 ou 5 places qui suivant le lanceur
pourrait desservir une station orbitale ou comme Orion (USA) servir
de taxi vers la Lune. Ce vaisseau hypothétique serait lancé en
orbite terrestre basse par un lanceur Soyouz-2/3/4 et pour un vol
vers la Lune par une Ariane-5/Lourde. Bon on peut toujours rêver,
mais ce projet n'est pas enterré, il n'existe seulement pas.

Bon, on s'est fait à cette idée, les USA seront sur la Lune en 2015
la Chine en 2030, peut-être la Russie en coopération avec l'Europe
en 2020, et en 2050 un Indien dans la Mer de la Tranquillité en 2050 (?)

Est-ce le bon quartet ?

Vous le verrez-bien...






L'Europe ne vise pas Lune certes, mais...

Dans son numéro spécial de septembre 2007, le magazine de l'espace
européen de la recherche nous fait un bilan actuel de l'activité
Europe en matière spatiale. Comme raconté dans l'article de notre
"Chronique hebdo" de la semaine dernière, l'ESA reste sourde aux
sirènes de l'aventure spatiale à grand spectacle, mais par contre
elle s'investit dans l'étude des ressources terrestres, et de la
surveillance du globe, écologie, et autres activités pour une vaste
observation de l'espace proche terrestre.

 


    Superbe vue de la Terre prise par le sat ENVISAT de l'ESA en mode ressources
                             terrestres. (Doc ESA 2006)


L'ESA dispose d'un lanceur puissant et d'un site de lancement
amplificateur de performance : le lanceur Ariane-V ECA et le
Centre Spatial Guyanais à Kourou (20 tonnes en orbite basse). Pour
diversifier ses moyens de lancement elle construit en coopération
avec la Russie un pas de tir pour lancer aussi la fameuse fusée
Zemiorka Soyouz dans une version "européanisée" déjà testée en
Russie (8 tonnes en orbite basse). Elle elle développe aussi un
petit lanceur inspiré par l'Italie le Vega qui va sans doute
commencer ses essais en vol en 2009 (2 tonnes en orbite basse).
Forte de ses trois lanceurs et de la location d'autres fusées mieux
adaptés à certain de ses projets satellitaires l'Europe est sans
nul doute le plus efficace fournisseur de données satellitaires
d'étude de l'environnement terrestre.

L'ESA a changé sa stratégie en ce qui concerne les satellites de
surveillance de la Terre. Elle remplace les lourdes charges comme
le célèbre satellite EnviSat par de petits satellites du genre
MicroSat ciblant un objectif bien précis. On appellera ça les Earth
Satellites, plus vite mis au point, moins chers, et placés sur une
orbite optimum. On trouve en projet trois sat : GOCE, ADM-Aeolus et
EarthCare. Trois autres satellites sont aussi sur les rails pour des
missions opportunes comme les SMOS, CryoSat-2 et Swarn.


         

             Un satellite européen de la série des Earth-Sat pour
             l'étude de l'environnement terrestre. (Dec ESA 2007)


- GOCE va étudier la gravité terrestre en 2008.
- SMOS va étudier l'humidité des sols en 2008.
- CryoSat-2 va étudier les glaces et glaciers en 2009.
- ADM-Aeolus va étudier les vents dans toute l'atmosphère en 2009.
- Swarn va étudier le champ magnétique de la Terre et son évolution en 2010.
- EarthCare va étudier le bilan radiatif de la Terre en coopération avec le
  Japon.

Bien entendu en matière météorologique la série MétéoSat continue et
on y ajoute les MSG-3 & 4, Metop A,  et enfin Jason-2 tout ça au sein
de l'EumetSat

Bon, je passe sur les satellites de télécom qui en principe sont dans
le secteur privé, mais il existe aussi toute une série de satellites
semi-privé comme par exemple le MicroSat Belge Proba qui fait de la
cartographie civile fine.

Au titre de la coopération internationale, l'ESA s'accroche au projet
de sat d'observation "Afternoon-Train" elle mettra en orbite le
satellite Calipso pour l'observation optique fine. Erreur, en fait
quand j'écris ESA ce n'est pas toujours vrai. Par exemple Calipso est
un satellite inspiré par le CNES France en collaboration avec la NASA.


        


           Le satellite Français du CNES Calipso est une contribution
          européenne avec les USA sur l'étude de la Terre (Doc ESA 07)

Pourquoi Afternoon-Train ?
Cette série de six satellites internationaux croisera en orbite
l'équateur terrestre tous les jours vers les 13:30 UTC, à qqs minutes
d'intervalle.

Bon, vous voilà rassuré l'exploration spatiale européenne existe,
vous venez d'en rencontrer un morceau.

Il reste à rappeler qu'avec Syracuse, Helios, SARE-LUPE, Galileo,
l'Europe assure l'émergence d'un embryon d'activité spatiale
militaire. Observations de précision optiques, observations radar,
télécom cryptées, GNSS(GPS), etc.

Bon, Ariane-V n'est pas "Man rated" c'est à dire n'est pas qualifiée
vol humain, mais par contre Soyouz (Zemiorka) oui ; qui sait si
l'Europe ne se reprendrait pas à rêver d'un gros vaisseau Soyouz
fabriqué en coopération avec la Russie le CSTS qui pourrait donner
aux deux partenaires un accès spatial encore plus important que ne
le fait la Russie avec son petit taxi Soyouz actuel ?

Au fait, vous avez lu, il existe une fusée Soyouz qui lance des
vaisseaux Soyouz !
Pourquoi faire simple lorsque l'on peut compliquer le nommage.

En résumé, pas d'européens sur la Lune sans l'aide des USA, de la
Chine, ou de l'Inde. L'Europe surveille la Terre, c'est mieux que
rien. Vous savez, d'ici bien des choses attendues peuvent être ou
ne pas être. To be or not to be, tien, j'ai lu ça qq part.







Un peu de magie dans ce monde de brutasses

Vous souvenez-vous de cette étonnante mission Russe
concernant le complexe orbital Saliout-7 / Modulny
de juin 1985. Nous sommes au moment le plus noir de
la guerre froide, sans commune mesure avec l'affaire
des missiles Russes déployés à Cuba en 1962. Nous
sortons juste du drame du KAL-007 qui avait vu la
VVS Russe intercepter sans hésitation par un avion
de chasse Sukhoi 15-TM un Boeing 747 de la Korean
Air Line et l'abattre avec deux missiles air air
sans autre forme de procès (350 morts) le 31 août
1983. Crise Est-Ouest assurée...

Donc en cette année 1985 les Russes exploitent une
station orbitale officiellement civile mais en fait
on sait aujourd'hui qu'il s'agissait d'un montage
militaire du programme Almaz. Pour une raison peu
claire, peut-être parce que ce montage pouvait rester
en vol automatique longtemps, n'ayant besoin que
de se voir desservir par des cosmonautes qu'à certains
moments (recharge de films et relevé de données), la
station orbitait en vol automatique très économique
sans personne à bord.

Bref, la station était en orbite seule avec son
module dit "Modulny" en fait un module militaire
Almaz, quand le 6 juin 1985 est lancé de Baïkonour
le Soyouz T-13. Il est conduit par l'équipage :  
cdt Vladimir Djanibekov et l'ingénieur de vol Viktor
Savinikh. Ils vont rapidement rejoindre la station
et s'y arrimer.

     

  Intérieur de Saliou-7. A gauche se trouve un Modulny-Almaz,
 à droite on voit le début du Soyouz. Ici il y a 3 cosmonautes
 qui occupent le complexe orbital (Doc X retouché par l'auteur)


Puis, à partir de là nous rejoignons un scénario de
films de science fiction où un équipage en EVA vient
réanimer un vieux vaisseau abandonné.

Nous avons ce thème dans le film qui fait suite au
fameux "2001 Odyssée de l'espace" de S Kubrick,
"2010 Odyssée II".

Les cosmonautes Russes (en scaphandre) vont pénétrer
dans une station en sommeil, tout est gelé, sans
alimentation électrique intérieure, sans support vie.
En moins de six jours, petit à petit les deux hommes
vont réanimer la station orbitale jusqu'à la rendre
viable, prouvant l'excellence du système d'hybernation.

Après avoir récupéré qqs échantillons, l'équipage
reviendra sur Terre sans problème, laissant à nouveau
Saliout-7 en vol automatique économique jusqu'à une
prochaine visite.

Mais en fait l'activité spatiale qui sera la plus
proche du film "2010 Odysée II", sera  conduite
sur Saliout-7 encore en hybernation en 1986.

La toute nouvelle station orbitale Mir est en orbite,
en fait pour le moment il ne s'agit que du module
d'habitation principal du futur complexe Mir.

        


               Le complexe initial Mir au moment
             de la liaison avec Saliout (Doc RKA)



Deux cosmonautes l'habitent depuis qqs semaines quand
le 5 mai 1986 le Cdt Kizim et l'ingénieur de vol
Soloviev embarquent sur le vaisseau Soyouz-T15, non
pas pour revenir sur Terre, mais pour voyager en
direction de la vieille station orbitale Saliout-7,
laissant Mir seule en vol automatique. Nous avons à
ce moment là deux stations orbitales inoccupées et
un taxi Soyouz en navigation entre les deux avec
deux cosmonautes.

En moins de 48 heures Soyouz-T15 rejoindra Saliout-7
toujours en sommeil, les cosmonautes rééditeront le
scénario bien rodé de juin 1985, il pénétreront dans
la station, la réanimeront, puis sans doute prélèveront
-ils qqs échantillons pour ensuite replonger Saliout-7
en sommeil. Soyouz-T15 fera un second voyage pour
rejoindre la station Mir, toujours en mode de vol
automatique mais avec un support vie actif. Les deux
cosmonautes réintègreront la station orbitale sans
problème, rapportant les échantillons de Saliout-7.

Ce sera la dernière visite d'un équipage sur Saliout,
les Russes commanderont sa destruction peu de temps
après.

Peu après cette remarquable mission on pourra encore
vérifier la dangerosité de la tension Est-Ouest.

Le 3 juillet 1988, le Cuirassé Américain Vincennes
en compagnie de la frégate Montgomery, tous deux en
intervention dans les eaux nationales Iranienne vont
abattre, sans le début d'une hésitation de la part de
leurs équipages et sous la seule analyse du radar AEGIS,
l'Airbus A300 IR-655 de l'Iranian Air, avec deux ABM
SM-2 (290 morts).

Deux ans après ce dernier drame, les deux Présidents
Américain et Russe, enterreront le projet de guerre
des étoiles IDS et commenceront un sérieux toilettage
de leurs forces stratégiques. On parle d'INF, de TNP,
d'ABM, et de sécurités des armes atomiques et vecteurs.

Va pas beaucoup mieux aujourd'hui !









Le radar ABM ; le cœur du problème.

Dans cette étonnante saga OTAN, les ABM Est Européens jouent
un rôle sensible. Il y a les faits (techniques) et les
conséquences (stratégiques) ; ne parlons pas des causes qui
sont ici hors sujet.

Le point fort de l'anti missile c'était et cela est toujours
le radar. C'est un peu comme pour les radio amateurs tant va
l'antenne, tant va la station, ici de même, ce que vaut le
radar vaut pour le système ABM.

ABM veut dire Anti Ballistic Missile ;

Ce radar est le point fort de l'ABM : voir loin pour voir tôt,
voir fin pour discriminer les paramètres de l'attaquant et
traiter le signal en temps réel pour déterminer une solution
de tir pour le neutraliser.

Il existait et existe toujours de grands radars dit BMEW
(Ballistic Missiles Earling Warning) qui étaient chargés de
"voir" au-delà de la ligne d'horizon pour avoir une alerte
assez tôt et préparer une défense anti missile et dans le même
temps faire préparer une frappe en retour dite de représailles
(retaliation). Voir le plus tôt a un sens dans cette perspective.
On utilisait des radars bi-statiques (merci Ghislain F1HDD pour
le rappel sur le bi-statique) et on leur ajoute en plus des
satellites radar depuis une vingtaine d'année.


    


      Antennes d'une station radar transhorizon de la BMEW US. Ces
      antennes fixes (bi-statiques ou pas) à balayage fixe étaient
       responsables des fameux Red-Bird entendus en décamétrique
                sur nos bandes amateurs. (Doc USAF 1970)


L'alerte est une chose ; repérer une ogive, la suivre pour dans
le même temps calculer une route d'interception et guider un
anti missile, c'est autre chose. Cela justifie un radar très
particulier.

C'est le radar de périmètre (panoramique) ou radar de zone.

Il doit être puissant pour voir à la limite de l'horizon, fin
pour repérer une petite ogive, doté d'un calculateur rapide
pour trouver une route de collision avec un anti-missile, et
garder assez de bande passante pour guider le missile défendant.

Une attaque se fait en principe sur une route probable.
Le radar doit voir ce secteur de ciel en site variable et
en azimut fixe ou presque.
Mais si l'attaque peut aussi bien venir de plusieurs routes,
l'affaire se complique ; il faut absolument que l'azimut soit
aussi variable. Un actuel radar ABM doit être tout azimut 360°.


               

             Le radome d'un radar ABM US. Il voit sous 360° et
             tous sites. C'est ce modèle qui doit être installé
                       en Slovaquie (Doc USAF 2007)

Que peut faire d'autre un tel radar ?

Pas grand chose d'autre sauf à coupler l'antenne à un récepteur
large bande et en profiter pour écouter des communications
radio téléphoniques genre système "Echelon", mais cela me semble
laborieux (mais non impossible). Il peut, couplé à un satellite
radar espion, lui servir de référence et de calibrage, plus tout
ce que à quoi je ne me doute pas...

Un radar de ce type doit être considéré comme une arme.

Souvenez-vous : en juin 1980 les soviétiques avaient commencé
l'installation d'un radar à ouverture synthétique mécaniquement
fixe en site et azimut, au balayage électronique prés. Ils
avaient installé ce radar à Krasnoyarsk et la main sur le cœur
avaient dit aux Américains qu'il s'agissait d'un radar destiné
à la surveillance de l'espace comme le DSN Américain. Pas naïfs
les USA avaient protesté en rappelant qu'un équilibre est un
équilibre et que ce radar cachait en fait un radar ABM interdit.
En 1989 pour respecter les accords INF les Russes avaient détruit
cette lourde installation.

       

        C'est un radar ABM de ce type que les soviétiques avaient
        installé à Krasnoyarsk en 1985. Antenne fixe à balayage
        électronique. Interdit, il a dû être détruit en 1989 par
             les Russes. (Doc USAF "Safeguard system" 1980)


Je ne prends pas parti, un accord est un accord  :-)

Revenons à notre sujet :

L'anti missile est doté d'un fort accélérateur (booster) et d'un
second étage très manœuvrant pour amener l'ogive défendant sur
un cap collision probable. Puis ensuite grâce à des communications
rapides on peut finaliser la route de l'ogive défendant jusqu'à
la collision directe. Elle est aussi très manouvrante bien entendu,
et on parle de "Hit to Kill" taper pour tuer. Le KEI de : Kinetic
Energy Interceptor, est un ABM en cours de développement qui sera
sans doute installé en Pologne. Mais revenons au radar.


          


     Tir d'un ABM Américain depuis Kwajalein. Ce missile interceptera
      l'ogive solitaire d'un ICBM lancé de Vandenberg. (Doc DoD 2006)


Lorsque ce radar ABM est au repos, que fait-il ?

On peut supposer qu'en alerte minimale, il regarde une zone neutre
pour ne pas agresser ses voisins. Mais en cas d'alerte sérieuse, il
doit tourner dans un large secteur pouvant au pire aller jusqu'à 360°.
avant de pointer son faisceau fixe sur sa cible (mode agressif).

Mais si le radar n'est pas employé en alerte sérieuse que peut-il
voir chez les voisins ?

Il peut à moins de 200 km voir décoller les avions, entre 200 et 300
km il peut les surveiller en vol, et au-delà, il peut voir des missiles
en montée et au plus loin des ogives dans l'espace (c'est sa fonction).
Cela en fait donc aussi un petit outil d'espionnage.

Bon, revenons à nos ABM Polono-Slovaques. Les anti-missiles (on parle
pour le moment de dix) seraient stationnés en Pologne. Le radar quant
à lui serait en Slovaquie. Pour le moment on ne parle que d'un seul
radar (accessoirement sous contrôle Américain via l'OTAN).

Procurez vous une carte géographique en projection polaire centrée
sur Moscou, (cela ira pour la Slovaquie). Regardez où se trouve le
premier adversaire : l'Iran. Tracez un trait entre Slovaquie et Iran
et notez que le faisceau radar "beam" sensiblement au 150°, voit
l'Iran, le Détroit d'Ormuz puis sans doute ensuite atteint l'horizon.
On peut dire que dans ce cas de figure le FAISCEAU radar n'empiète
pas sur la Russie, en fait il longe sa frontière. En principe pas de
problème avec la Russie. Mais les USA ont encore un autre pays dit
inamical, la Corée du Nord, qui elle possède c'est certain des IRBM
et qui sait peut être des ICBM (court : 5000 km de portée).


     

         La petite tâche rouge en Europe Est c'est la Slovaquie. En Noir
           c'est l'Iran, le faisceau radar ne passe pas sur la Russie.
            (Doc tirée du livre Atlas Stratégique chez Fayard 1983)

Avec la même carte, tirez un trait entre la Slovaquie et la Corée du
Nord, hé, hé, et bien, oui, on passe sur la région moscovite !


     

          La petite tâche rouge en Europe Est c'est la Slovaquie. En noir
          à l'extrème droite Asie, la Corée du Nord. Le trajet d'un ICBM
       vers l'Europe et les USA passe sur Moscou, l'ABM aussi ! (Doc idem)

Hum, hum, que raconter de plus ?

Si un seul missile ICBM Nord Coréen était tiré vers l'Europe pour
toucher les USA par cette peu orthodoxe route, il faudrait attendre
que l'ogive soit assez haute pour entrer dans le champ de vision du
radar Slovaque.
L'ogive serait en fait visible de la Slovaquie au passage sur l'Oural.
Le temps de propager l'alerte radar, et de tirer, l'ogive attaquante
serait dans la banlieue de Moscou, l'interception se ferait entre
Moscou et Kiev certainement en plein ciel Russe et si l'ogive était
atomique, cela ferait toujours tomber une "bombe sale" sur la Russie...

Bien (si je puis dire), autre chose, ce radar qui surveille sur 360°
serait bien à même de repérer une attaque surprise Russe massive sur
les USA ; on ne peut pas mieux comme délai d'alerte.

Vous pourriez penser que voila une défense : THAD (Terminal High altitude
Area Defence) toute à fait compréhensible du point de vu Américain.

Oh que NON.

Dans les accords sur l'équilibre il a bien été négocié qu'à la fin
des limitations sur les armes stratégiques (SALT), il doit rester
le fait que les deux opposants doivent être "à poil" face à une
attaque surprise de l'autre. C'est à dire, que l'un comme l'autre
soit assuré d'être détruit en cas de coup par surprise. C'est la
fameuse MAD de : Mutual Assured Destruction.

Revoyez le film Point-limite (Fail safe) de Sidney Lumet, 1964
pour comprendre de quoi on parle dans cet "équilibre" de type MAD.

C'est un peu comme deux adversaires qui laisseraient leur chemise
ouverte pour montrer leur poitrail nu, chacun armé d'un révolver,
visant l'autre (juste un peu à côté) mais prêt à tirer le premier.
Il serait entendu que le temps de viser juste serait un temps assez
suffisant pour que, certes ce ne soit qu'un doigt mort en retour
qui appuie sur la détente de l'arme de l'adversaire, mais au final
les deux seraient abattus. Telle est était et est encore la MAD.
En général on fait pas mieux pour rester tranquille (sauf accident).

Oui, mais si l'un des adversaires se dote, sans négociation, d'un
gilet par balle, m'est d'avis qu'il y a rupture de l'équilibre.

Nous en sommes là pour le moment ; Américains (avec l'OTAN) et les
Russes s'affrontent (sous un faux prétexte d'Etats voyous) pour
changer la "donne" en forçant la main de l'adversaire pour prendre
avantage. On avait connu ça avec les missiles Russes à Cuba en 1962
et les Euromissiles en 1985 (les Pershing et SS-20) chez nous.

"Il ne doit en rester qu'un"  (du film Highlander).

Et l'Europe qui est toujours la cible dans tout ça, a-t-elle un avis ?

Oh oui, je vous vois venir, et si on désarmait les deux adversaires ?
Que de chômeurs en plus et que de mortel ennui pour nos chers soldats.

Non, je plaisante.









Le Chevalier Noir et la Mary Celeste.

Regardant d'une "oreille distraite" la rediffusion d'une trés
vieille émission TV au temps du noir et blanc, une seule chaine,
825 lignes enfin vous voyez le décor, nous contant une histoire
mise en scène par un trio qui allait plus tard devenir célèbre :
André Castello, Stellio Lorenzi, Alain Decaux.
Le sujet était le mystère du voilier fantôme : la Mary Celeste.


        

            Le bateua Mary-Celeste (Tableau d'un auteur inconnu)

C'était l'histoire de ce trois mats retrouvé errant, vide de son
équipage toutes voiles sorties en ~1868. C'était un sujet idéal
pour captiver finalement mon attention.
Bon, mais revenons à mon sujet hebdomadaire.

Y-a-t-il eu dans l'activité spatiale des mystères non élucidés de
ce genre ?

Voyons un peu.

L'aventure spatiale avait débuté il y a 2 ans et 5 mois et elle
accaparait encore tous les esprits de ceux qui lisaient les journaux,
écoutaient la radio, et encore aussi les rares téléspectateurs.

Le 4 février 1960 les journaux annonçaient que depuis la nouvelle
base spatiale de Vandenberg en Californie une fusée Thor Agena avait
connu un nouvel échec pour le lancement d'un satellite militaire
Discovery, le 9 eme de la série. La cause en revenait au second étage.
Par contre, bonne nouvelle pour la Navy, était un test d'un MSBS Polaris
A1 avait été mené depuis un sous marin en plongée et c'était un succès.

Le 10 février 1969, une étrange nouvelle circulait dans les rédactions
de tous les journaux du monde occidental, elle était même diffusée sur
les chaines d'information de la radio TSF.

"L'US-Navy annonçait que ses radars avaient repéré un mystérieux
satellite en orbite terrestre". Par une hasardeuse procédure, elle
avait même évalué la masse du satellite à 15 tonnes !

Il faut dire qu'en ce début de l'année 1960 les masses satellisées
étaient de l'ordre de 1500 kg en URSS et aux USA de l'ordre de 450 kg
au mieux. Alors vous pensez un satellite de 15 tonnes cela choquait
les esprits, même des plus distraits (cela faisait désordre).

Autre bizarrerie, le satellite s'était inscrit sur une orbite dite
rétrograde, ce qui serait une première pour le moins. Je ne me
souviens plus de l'inclinaison négative sur l'équateur, mais pour
assumer une orbite rétrograde, il fallait déjà maîtriser l'orbite
polaire et à cette époque seule l'Amérique la maîtrisait avec
justement les satellites Discovery dont on avait perdu un exemplaire
six jours plus tôt.

Pour suivre les satellites à la trace, et comme les radars n'étaient
pas encore bien adaptés à cette traque, les USA et l'URSS avaient
monté des réseaux d'observation optique dont le Moontrack était
l'exemple Américain. Ce réseau était constitué d'énormes caméras
du nom de Baker-Nun (?) et il était complété par une multitude de
petits observatoires servis par des bénévoles, souvent des étudiants.
Tout ce petit monde scrutait le ciel nocturne et relevait la trace
des satellites sur fond d'étoiles ainsi que l'heure pour qu'ensuite
ces données alimentent un ordinateur chargé de calculer ce que nous
connaissons aujourd'hui sous le nom de paramètres orbitaux.

Justement le problème de cet énorme satellite c'était sa furtivité,
il était invisible à l'observation optique.

"Tzan Tzan Tzan Tzan"...

La seule explication pour justifier son invisibilité ne pouvait
venir que du fait qu'il devait-être peint en noir (en noir).

Un satellite géant, si discret qu'il en était indétectable aux
instruments optiques, et qui était sur une orbite inédite, enfin
sans aucune revendication de paternité émise. Il fut de ce fait
rapidement baptisé : "Le Chevalier Noir" [Black Knight].

Tout le monde levait les yeux au ciel en ce demandant s'il n'était
pas là, au-dessus de nos têtes, prêt à nous lancer un quelconque
maléfice.

"Brrrrr"

En fait, en demandant à la Navy une confirmation de l'existence
de ce monstre, peut-être venu d'un autre monde pour surveiller
nos expériences atomiques ou, pire lancé par ces si "méchants
Russes", celle ci nous confirma que l'observation radar avait été
faite par des stations que nous connaissons tous de nos jours :
le fameux US Naval Space Surveillance System le NSSS.


         


            Le réseau Navy du Sud des USA : NSSS qui a détecté le
            satellite mystérieux Black Knight (Doc Us Naval 2007)


Pourquoi connaissons-nous ces radars ? Et bien c'est à eux qu'avait
été dédié le petit nanoSat RAFT-1 (N-Oscar-60) qui était chargé de
servir de petit transpondeur pour ces radars, histoire d'affiner les
Two Lines bien connues, (avant d'être affecté à notre service AMSAT
en 2006/2007).

                

              Premier tableau d'enregistrement des satellites
             lancés. Il était situé au NORAD. (Doc USAF 1961)


Mais revenons à notre mystère.

Ce sont donc ces radars, installés au Sud des USA et qui étaient
couplés à la BMEW et au NORAD qui avaient bien détecté le grand
Chevalier Noir.

Petit problème ; si les radars de la Navy avaient bien vu ce gros
satellite, l'USAF qui était tout aussi bien dotée en matière de
radar avouait n'avoir rien détecté. Rappelons que les radars de
l'USAF formaient le gros de la BMEW au NORAD. Il y avait là comme
un malaise côté sécurité et alerte aux USA.

Le coup de grâce.

Radio Moscou, qui nous jouait elle aussi sa petite musique de
propagande, celle des pays de l'Est, annonça tout de "go" (et
vachardement) que ces derniers temps l'URSS n'avait procédé à
aucun lancement de satellite en orbite terrestre ou lunaire !

Ce mystère du Chevalier Noir a perduré comme ça un bon moment
jusqu'à ce qu'un journaliste Américain nous fasse remarquer
qu'au moment de la détection de ce satellite inquiétant le
Congres Américain discutait de la répartition des crédits pour
la défense et que la concurrence était sévère entre les Armes.
La Navy avait de gros besoins et il ne fallait pas "mégotter"
sur ses crédits. Aussi bien ce satellite n'aurait été qu'un
"Hoax" (canular) destiné à "foutre la trouille aux Congressistes"
et les rendre plus compréhensif à l'égard de la Navy (?).

Cette explication a finalement été crédible et le Chevalier Noir
a quitté, si non son orbite, en tous les cas les faits divers de
nos journaux.

Mais au fait, est-ce bien là l'explication finale, puisqu'aussi
bien les radars de la Navy étaient au Sud des USA et que l'USAF
était assez démunie dans ce secteur, comment pouvait-elle avoir
la certitude de la non existence du Chevalier Noir le 10 février
1960 ?

Mystère.

Trois jours plus tard, le 13 février 1960 au Sahara, à Reggan,
avait lieu la première détonation atomique Française. La bombe
"Gerboise Bleue"  de 40 kt (TNT) montée  sur un pylône de 100
mètres de haut installait la France dans les puissances atomiques.



                   

                 Le pas de tir atomique Gerboise Bleue à Reggan
                    février 1960. (Doc Armée Française 1985)


X-Files-ment vôtre  :-)






A l'assaut des comètes.

Bon, nous avions eu dans les années 80 les sondes Russes
Véga, l'Européenne Giotto, l'Américaine Near/Shoemaker qui,
elle, le 13 février 2001, s'était posée sur l'astéroïde
Eros, puis ensuite contre toute attente des pays sans une
grande expérience spatiale réussissaient des coups fameux.
Tel est le cas du Japon (JAXA) et de sa sonde cométaire
Hayabusa.

Le 9 mai 2003 depuis le site de lancement de Kagoshima une
petite fusée ISA-M-V place sur une orbite héliocentrique
la sonde Muse-C alias Hayabusa [Falcon]. Elle a pour objectif
un petit astéroïde identifié sous l'id 1998-SF36 alias 25143.


       


              La sonde nipone Hayabusa en route vers
                Itokawa en mai 2003 (Doc JAXA 2003)


Par,la suite cet astéroïde sera renommé en Itokawa par les
instances internationnales (ONU).

L'objectif de cette extraordinaire mission n'est rien moins
que de courser l'objectif, l'atteindre en 2005, s'y poser en
douceur, prélever des échantillons, revenir vers la Terre et
en 2010 larguer dans un véhicule de rentrée atmosphérique les
échantillons prélevés et les poser en Australie.

On est en droit de se poser la question : "comment le Japon
sans grande expérience spatiale a-t-il osé une expérience si
complexe" ?

Dans un prochain article, je donnerai mon point de vue à ce sujet.
Mais pour le moment suivons la navigation de ce robot.

La fusée ISA-M-V n'a pas la puissance nécessaire à fournir les mètres
seconde pour rejoindre l'astéroïde. La JAXA va user de l'assistance
gravitationnelle pour orienter sa route et lui fournir la vitesse
nécessaire. Le 19 mai 2004 la sonde repasse vers la Terre et joue
de ce tremplin gravitationnel pour foncer sur la bonne route.
Cette bonne route sera confirmée par la JAXA le 29 juillet 2005.

Le 12 septembre la sonde arrive enfin en vue de l'astéroïde.
C'est une sorte de grosse cacahuète tournoyant autour de son
barycentre lentement mais sûrement.


               

          La comète Itokawa en 2003 [zones de posé]. (Doc JAXA 2003)


Hayabusa est en vue de Itokawa.

Début octobre un test de rendez-vous échoue à cause d'un problème
de communication. Le 9 novembre en prenant en compte ce problème
la JAXA commande une tentative d'approche qui échoue encore.


         


            La sonde Hayabusa en approche du sol d'Itokawa.
           La photo est un montage, mais l'ombre de la sonde
            à droite sur le sol de la comète est bien réel.
                          (Doc JAXA 2005)


Le 12 novembre une nouvelle tentative de poser est faite et pendant
l'approche la sonde Hayabusa éjecte vers le sol deux picosondes
Minerva qui vont ratter l'astéroïde. L'affaire se présente mal
et la fenêtre de rendez-vous touche bientôt à sa fin...

Mais à la grande surprise des observatreurs, le 20 novembre 2005,
la sonde réussit son approche, manoeuvre grâce à ses télémètres
lasers et réussit un poser au sol de Itokawa. Un capteur
d'échantillons, sorte de cornet aspire la poussière et la place
dans une cassette scellée. Le poser durera 30 minutes !


            


             La sonde Hayabusa posée sur le sol d'Itokawa prélève
               des échantillons avec un longue corne aspirante.
                              (Doc JAXA 2005)

Aprés le redécollage, une nouvelle tentative de rendez-vous,
d'approche, et de poser est réussie le 26 du même mois.

Le 23 janvier 2006, les communications correctement rétablies
permettent de conclure au succés de la mission prés de
l'astéroïde, et c'est la commande du retour vers la Terre.

Le 4 juillet 2006, la sonde passe dans les parages de la Terre
et largue la capsule de retour, elle est à 200.000 km du sol,
mais le poser ne se fera pas si tôt car la capsule devra encore
voyager jusqu'en juin 2010 pour rencontrer la Terre sous la bonne
route. Aprés une inévitable rentrée atmosphérique elle ira se
poser en Australie.


         


          L'ombre de Hayabusa pendant les approche sur Itokawa.
                             (Doc JAXA 2006)


Cette mission n'est pas encore finie, il reste à la capsule encore
à affronter bien des péripéties, mais que cette mission pleine
de rebondissements au sens propre et au sens figuré est belle.








Vous avez dit : "progrés" ?

Bon, comment aujourd'hui peut-on envisager des missions spatiales
courantes de plus de 10 ans sans grands problèmes et souvent trés
loin de la Terre ?

Souvenez-vous de la désastreuse série de missions martiennes Russes
Mars-3, et 6 année 70 ; Mars Phobos-1 et 2 années 80 ; Mars Phobos 96
puis la non moins calamiteuse série Américaine qui a suivi début du
nouveau siècle : les Mars Reconnaisance X. Certes les sondes Pioneer-X
et XI,  Voyager 1 et 2 Américaines des années 70 avaient été un grand
succés (et sont encore un grand succés) mais ce sont des cas rares, il
y avait souvent des disfonctionnements et seules la grande expérience
des Russes et des Américains étaient la cause des succés, c'était bien
l'époque des sorciers ou "Elmer".

Le choix des composants était laborieux, leur durée de vie était trés
limité et la protection aux radiations spatiales pas toujours bien
évaluée.

        

         Electronique du satellite Vanguard-2, légèrement à gauche
        de l'axe central et au milieu on apperçit deux tubes à vide
        des séries miniature. On reconnait aussi le câblage au plus
         court qui était à la mode aux USA à cette époque (1958)
                                (Doc USIS 1959)


Mais souvenez vous, l'électronique s'est miniaturisée, la consommation
d'énergie électrique s'est économisée de façon spectaculaire. Les
lanceurs sont devenus plus fiables, et ces progrés se sont étendus
au monde entier.

Pourquoi voulez-vous que Chinois, Indiens, Japonais, Européen recommencent
à zéro leur recherche spatiale, ils puisent eux aussi dans les nouveaux
composants passifs (nouveau matériaux) et actif (avionique numérique
programmable) et du coup des pays dont on avait jusque la pas entendu
parler s'étaient mis en avant réussissant sans trop d'échecs des missions
que Russes et Américains avaient sué à réussir dans les années 60-70.

Qui commencerait à lancer son premier satellite dont l'électronique
ne serait basée que sur les tubes électroniques sous prétexte que le
premier satellite artificiel de la Terre Spoutnik-1 en été équipé ?


            


               Intérieur de Spoutnik-1. Comme Vanguard il était équipé
              de tube à vide pour son électronique. (Doc Musée Russe X)

Aujuourd'hui, les DSP ont remplacé les microprocesseurs, et les petits
microcontrôleurs remplacent les gros hybrides le tout est durci pour
que les probabilités d'un choc radiatif soit moins dévastateur, voilà
la raison de l'actuelle fiabilité et de l'apparente audace des pays
émergeants dans l'activité spatiale. J'ai fais la part belle au tout
électronique, mais l'électromécanique, et la mécanique ont eux aussi
bénéficiés des mêmes progrés.

Voilà la raison de la réussite d'une sonde cométaire comme Hayabusa et
son extraordinaire voyage de plus de 4 ans réussi (jusque là) avec de
multiples manoeuvres dirigées comme si la sonde n'était qu'à quelques
centaines de mêtres des contrôleurs.

Vous pourriez penser mais alors ou en sont les Russes et Américains qui
eux ont commencé si tôt ?

Au même point que les autres, la science est la même pour tous et les
techniques, sauf à coûter chers, sont accéssibles aux nouveaux partants
comme aux anciens acteurs historiques.

Même la bombe atomique s'est "démocratisée", pourtant ce n'est pas une
réalisation aisée. Corée du Nord, Pakistan, Israël, Iran, ne sont pas
des pays hautement industrialisés, mais ils ont tous accédé à la  bombe
en maîtrisant la purification de l'uranium, là encore les nouveaux
matériaux sont la clé de la réussite, les centrifugeuses tournant à
plus de 20000 tours sont accéssibles, alors plus de laborieux filtrage
avec les spectrographes de masse que seuls USA et URSS savaient construire
au début des année cinquante.


             

               Un Calutron (séparation électromagnétique) pour l'uranium 238
                en U-235 au début des années 50. (Doc Musée Oakbridge 198)

Oui, effectivement un pays qui se lancerait dans la fabrication d'avion
en 2007 ne commencerait pas en concevant des biplans entoilés, bien sûr.






D'un port spatial à l'autre.

Nous savons tous que le port spatial du CSG Kourou est le meilleur
pour lancer des satellites de télécommunications en orbite
géostationnaire. Est-ce aussi vrai que ça et qu'en est-il des autres
ports spatiaux dans le monde.

L'orbite géostationnaire est parallèle à notre équateur (par force),
elle est circulaire, et elle doit être parcourue d'Ouest en Est pour
bénéficier de la vitesse maximale de la rotation de la Terre en bonus.
Elle doit aussi être située à la distance de 36000 km du sol pour
atteindre une rotation en 24 heures et être apparemment imobile dans
le ciel.

Piste équatoriale, sans aucun doute, Kourou est excellente la base se
situe à 5° Nord de l'équateur !

           


                 Au départ de la base de Kourou, la fusée est tout
               de suite sur la piste équatoriale (pointillés jaunes)


Oui, il y avait bien eu avant elle la base Italienne de San Marco au
large du Kenya (Afrique de l'Est) mais cette ancienne barge pétrolière
off shore ne pouvait accepter que la petite fusée Américaine Scout qui
en a tout de même bien profitée (15 décembre 1964).

L'avantage de Kourou c'est que cette base terrestre peut lancer de trés
grosses fusées comme le vecteur Ariane-V ECA qui peut placer 10 tonnes
en orbite de transfert géostationnaire (un record).

Une grosse barge concurence un peu Kourou, c'est Odyssey de Sea Launch
une entrprise internationnale y lance la fusée Zenit 3SL. Cette base
flottante et mobile est située juste sur l'équateur et peut placer de
5 à 6 tonnes en orbite de transfert géostationnaire.

Dire que toutes les autres bases spatiales sont moins bonnes que Odyssey
et Kourou, c'est une réalité (pour l'orbite de transfert géostaionnaire).
Cap Canavral est à une latitude de 28° il est certain que les fusées
Américaines qui visent la GTO doivent revenir de 28 à 0°, ce n'est encore
pas gratuit !

               


                Au départ de Cap Canveral la fusée doit rejoindre la piste
             équatoriale (rouge et jaune). C'est de la propulsion pour rien.

Pour la Russie c'est pire Baïkonour est à 46° c'est une perte de masse
utile considérable à remplacer par du carburant. Quant à la base Russe
de Plesetsk qui est à la latitude 62° n'y pensons mêm plus. Par contre
le moment venu la base Brésilienne d'Alcantara qui se trouve à 2° Sud
sera un port exceptionnel lui aussi pour viser la GTO.

                


            Au départ de Baïkonour la fusée brule une partie significative de
            son carburant pour rejoindre la piste équatoriale (rouge et jaune)


Bon, à par nous sont-ils tous nuls ?

Oh que non.

Il n'y a pas que l'orbite géostationnaire pour l'aventure spatiale. Il
y a toutes les autres orbites et là ce sont Odyssey, et Kourou qui sont
pénalisée, le cas extrème étant l'orbite polaire où ces deux bases ne
sont qu'inconvénients.

Puisque je parle de l'orbite polaire la plus fréquentée de toutes les
orbites, il vaut mieux avoir la base la plus septentrionale en tirant
la fusée sur une route Nord. Dans ce cas la base d'Andoya en Norvège
serait la meilleure avec une latitude de 69°, mais Andoya ne permet
de tirer que de toutes petites fusées sondes. Par contre la grande
base de Plesetsk en Russie avec 62° permet de lancer la grosse fusée
Proton et tirera la fusée qui va la remplacer, l'Angara. Elle est
située sur une latitude de 62°.

             


        Au départ de Plesetsk une fusée a moins à combattre la rotation de la
     Terre pour rejoindre une piste méridienne (Le point jaune et le pôle Nord)


Lorsque vous lancez une fusée vers une planète comme Mars qui est en
orbite au tour du Soleil (et non de la Terre comme la Lune) il faut
compter avec l'écliptique (équateur solaire) et cette écliptique n'est
pas confondue avec notre équateur terrestre, vous savez bien que la
Terre est inclinée de 23° sur l'écliptique (cela donne nos saisons).
Alors envoyer une sonde sur l'écliptique ou si vous préférez une route
orbitale héliocentrique (centrée sur le Soleil) à partir de Cap Canveral,
Baïkonour n'est pas si pénalisant que de partir de kourou où la vitesse
de rotation n'est plus un si grand avantage.

Pour en revenir à la Terre est ses satellites artificiels, pensez qu'un
satellites d'évaluation des ressources terrestres doit voir au moins de
la latitude 60° Nord à la Latitude 60° Sud, dans ce cas une fusée tirée
de Plesetsk est avantagée.

Bon, il n'y a pas que la route orbitale et l'élan que peut donner la
rotation de la Terre qui compte, il y a la sécurité, où vont retomber
les étages de la fusée qui ne se mettent pas en orbite ?

Voilà un détail qui n'en est pas un. Pensez aux protestations officielles
du Kazakhstan vers la Russie lorsqu'une fusée accidentée ne retombe pas
dans la zone de sécurité aprés son départ de Baïkonour.

Bon, en résumé Ariane + Kourou pour la GTO c'est excellent, pour le reste
ce n'est pas mieux qu'ailleurs, et pour l'orbite Polaire c'est nul.

Jamais totalement blanc et noir...







D'un loupé à un FOBS

En feuilletant les chroniques spatiales de 1957 à nos jours
j'ai lu une information concernant un lancement de missile.
Ils sont je vous le rappelle une partie de notre fond de
commerce pour les vecteurs de lancement de nos satellites.
La journée du 5 décembre 1983 est intéressante :

Ce jour là, du pas de tir LS-132 à Baïkonour est lancé un
ICBM (de InterContinental Ballistic Missile) de la RVSM,
un UR-100NU (RS-18/SS-19 Stiletto) il est destiné à
l'entrainement.


                 

              Lancement d'un ICBM UR-100 Stiletto depuis son silo
              pour une mission d'entrainement de la RVSN (Doc X)

Son ogive militaire inerte est placée en vol suborbital (?)
et retombe au Kamchatka. Certains observateurs font toute
fois remarquer que ce vol bizarre doit certainement cacher
un échec de satellisation car il leur semble que l'ogive
a été satellisée sur une courte parie de son trajet spatial
avant de retomber. Cette courte satellisation se serait
faite entre 150 et 200 km du sol. D'aprés eux il s'agirait
alors d'un vecteur Strela (ex-UR_100 N Stiletto) qui devait
porter le microsat inerte Gruzomaket (?).

A mon avis il y a eu erreur de jugement des experts.

L'ogive de type Gruzomaket qui était emportée par la fusée
est bien retombée sur un ou des réceptacles (cible) qui
sont régulièrement utilisés au Kamchatka prés du petit
village de Klioutchi dans une zone appelée Kura prés de
laquelle se trouve un aérodrome militaire en 56° 18 56 N,
160° 46 34 E. C'est dans cette verte et large vallée entourée
de grands volcans toujours en activité que se trouve la zone
des cibles où sont tombées plus de 80% des ogives en test
pour la Russie depuis 1957. Cette chute sur Kura ne serait
qu'un hazard ?


        


          La zone des réceptacles (cibles) de Kura au Kamchatka
                   (Info Christian Lardier 2006)


Probablement pas !
En fait les Russes à cette époque avaient développé une
technique de pénétration dite FOBS (de Fractional Orbital
Ballistic System) pour ramener à équivalence le délai
d'alerte entre les USA et l'URSS. Il s'agissait non plus de
viser une trajectoire balistique qui faisait culminer l'ogive
ICBM à 1000 km du sol mais qui la faisait culminer entre 150
et 200 km ce qui changeait la donne pour acquérir une alerte
radar BMEW et ABM.

D'ailleurs vous êtes tous convaincus, l'ISS qui culmine à
370 km du sol voit son passage au zénith du méridien de votre
station arriver 4 minutes après l'AOS et elle passe au LOS
évidemment ~4 minutes plus tard. Bref cela vous fait 4 minutes
de délai avant le survol du shack. Mais si l'ISS culminait à
1000 km vous auriez un sacré délai, de l'ordre de prés de 20
minutes, pour faire vos essais de communications pendant que
la station viendrait vers vous, et par contre dans le cas
d'une culmination à 150 km vous n'auriez le AOS qu'à une ou
deux minutes ce qui ne vous laisserait pas beaucoup de temps
pour communiquer. Remplacez votre station par un radar ABM et
vous avez tout compris ; à 1000 km une ogive est vue 20 minutes
avant son impact et à 150 km vous n'avez que ~90 secondes.

Vous avez bien apprécié la différence du délai d'alerte ?

Autre avantage de ce type d'ogive, c'est qu'une fois en orbite
la distance à parcourir importe peu, que vous fassiez un trajet
de 5500 km ou 30.000 km cela ne demande pas plus d'énergie,
c'est le miracle (bien physique) de la balistique orbitale. Enfin,
une orbite de ce type peut emprunter n'importe quelle route et
donc tomber chez l'adversaire en venant par un chemin inattendu
pour lui !

Bon, mais puisque c'est si bien, pourquoi ce type d'ogive n'est
pas plus en service que ça ?

Tout d'abord il est plus compliqué de se satelliser que de faire
un simple vol balistique, le pilotage de la fusée est plus subtil,
puis il est nécessaire de disposer en plus du premier et second
étage habituels pour un ICBM d'ajouter un 3eme étage pour affiner
la mise en orbite. Enfin il faut maîtriser avec une trés grande
précision la rentrée atmosphérique de l'ogive en choisissant un
décrochage chronométré finement, elle nécessite une tenue de route
trés précise, et il faut que cette ogive dispose d'un bouclier
thermique plus solide car elle navigue à 7.5 km/s contre 6.5 km/s
pour une ogive balistique ordinaire.
Les militaires ont vite fait leurs comptes. Plus chère, plus
délicate à mettre en œuvre, moins précise qu'une ogive classique,
pour eux l'ogive classique est préférable, même s'ils savent
parfaitement que l'ogive MIRV-FOBS est indétectable, ils préfèrent
perdre sur le délai d'alerte au profit de l'adversaire mais en
contre partie les submerger d'ogives précises pour être certain de
les "anéantir".

Si le radar ABM est impuissant face aux FOBS, il n'y a qu'à les
faire interdire (les FOBS) dans les accords START de désarmement
(ce qui a dû être fait me semble-t-il).

Voilà en quoi cette journée du 5 décembre 1983 a été intéressante
du seul point de vue influence technologique sur la stratégie
atomique.

Au fait, que faisiez-vous ce jour là ?







A l'assaut de la belle.

Vénus une inquiétante soeur de notre bonne vieille Terre.

Seconde planète tellurique de notre système solaire elle a des mensurations
proches de notre planète sauf bien entendu son année solaire de 243 jours
puisque son orbite est plus proche du soleil que la notre. Son orbite presque
circulaire est en moyenne à 108 millions de km de notre étoile contre 151
pour nous. Mais son grand intérêt, c'est qu'elle est souvent à moins de trois
mois de voyage depuis la Terre pour une sonde spatiale.
Aussi sauf la Lune (qui n'est pas une planète) elle a commencé à recevoir des
essais de visite terrestres dès 1961.
Certes l'astrophysicien Français Audouin Dollfus avait dès mai 1959 étudié
l'astre depuis une altitude de 14000 m à l'aide d'un montage de petits ballons
stratosphériques, mais le premier pas a lieu le 11 mars 1960. Une fusée
Américaine Thor Able lance la sonde Pioneer-V qui va tester simplement le
voyage cosmique de 3 mois pour mettre au point les communications avec une
sonde spatiale. On perdra son contact à 80 millions de km. Vénus n'a plus
qu'à bien se tenir on arrive !


                        


                     La sonde expérimentale Pioneer-5 ouvre la voie
                      aux voyages interplanétaires. (Doc NASA 1961)

Premier tir vers Vénus le 11 février 1961. La Russie annonce qu'elle a lancé
un nouveau gros satellite qui est en orbite terrestre basse. Puis, plus rien !
Enfin, aprés avoir parcourru quelques orbites terrestre une fusée est lancée
depuis ce satellite et radio Moscou annonce qu'elle a pris la direction de Vénus !
Le monde entier est stupéfait par cette technique originale. Ce mode de lancement
sera par la suite coutumier. Orbite de parking terrestre, puis au moment opportun
élancement vers l'objectif (en rallumant le moteur fusée du dernier étage).
La sonde est baptisée Vénusik-1, elle est sur la bonne route elle devra croiser
Vénus à quelques milliers de km. Le voyage doit durer 100 jours.


                 


                         La sonde Venusik-1 part explorer notre
                          plus proche voisine. (Doc BSI 1961)

Le 14 février elle est à 600.000 km de nous et voyage à 14500 km/h (relatif à
nous). Le 18 février Vénusik est à 2.300.000 km. Le 27 février les Russes
procèdent à une correction de trajectoire de la sonde spatiale et cela ajustera
sa route. Puis surprise le 3 mars les techniciens Russes font savoir qu'ils
ont perdu le contact avec la sonde alors qu'elle était à 6.600.000 km de nous.
Il semble que l'antenne grand gain ne se soit pas déployée. La nouvelle de la
perte du signal est confirmée par le radio télescope de Jodrel Bank en
Angleterre. Ce sera le 19 mai que la sonde passera muette à 100.000 km de la
belle Vénus. Las, le 25 mai, aprés un fort suspence il faudra admettre que
l'on a définitivement perdu la sonde Russe.
Puis alors que la sonde se rapproche à nouveau de la Terre, le 21 juin 1961,
l'observatoire de Jodrel Bank reçois de trés faibles signaux venant de la
direction de la sonde. Mais cela ne changera rien à l'échec de cette mission.

Le 27 août 1962, les Américains lancent au cap Canaveral la sonde vénusienne
Mariner-2 qui vise un passage à 37.000 km de Vénus. Puis un mois aprés le
lancement le système de transmission tombe en panne et Mariner envoie des
signaux incomprehensibles. La sonde passe prés de Vénus, certes on capte son
babillage, mais les données sont illisibles. L'idée vient aux techniciens US
de donner ces messages au service du chiffre (militaire) et à la grande surprise
le nouveau codage semble devenir lisible, mais annonce une température au sol
incroyable de 450° C quant à la pression atmosphérique au sol elle est
équivalante à celle que l'on trouve à 200 mètres sous la surface de la mer !
Par contre les signaux radio seront reçu jusqu'à 86 millions de km un nouveau
record Américain dans les Com spatiales.


                   


                          Mariner-2 renvoie les premières info
                          sur la planète Vénus. (Doc NASA 1963)


On attendra encore un peu et à la mi novembre 1970 une sonde Russe se posera en
douceur sur le sol de la belle mais n'enverra pas de donnée. Elle sera détruite
par la chaleur et la pression qui règnent au sol.

On attendra le 27 mars 1972 pour voir partir la sonde Russe Vénéra-8 qui va
réussir deux exploits : pour la première fois poser en douceur sur une autre
planète que la Terre une sonde spatiale ; elle va survivre quelques minutes
dans cet enfer de chaleur, de pression, et d'atmosphère corrosive pour nous
confirmer in situ les évaluations de la sonde Américaine Mariner-2.


                        


                          Premier posé sur Vénus, et en cartouche
                          les premières photo du sol.(Doc X 2000)

Ce monde est épouvantable ; depuis la Terre on ne voit jamais son sol, et seul
les sondes Russes suivantes Véga puis l'Américaine Magellan réussiront à
cartographier le sol vénusien. En 2007 une trés bonne sonde Européenne, Venus
Express, a repri le travail des Russes et des Américains pour parfaire l'étude
de cette Terre avortée.


                     


                               La sonde européenne VenusExpress en
                                orbite vénusienne. (Doc ESA 2006)

Elle est si proche de nous mais tellement inhospitalière que des
hommes auront marché sur Pluton avant de gambader sur Vénus !

J'en prends les paris...








Comique ou grinçant ?

L'Année Géophysique Internationale de 1957-58 avait débuté et
nous étions en pleine guerre froide. Le maccarthysme venait
tout juste de ce calmer à l'Ouest, et le sanglant stalinisme
itou à l'Est.
Le Président Dwigth Einsehower avait promis que l'Amérique,
à l'occasion de cette AGI, lancerait un satellite artificiel
autour de la Terre. En réponse le Pr Sedov, Président de
l'Accadémie des Science de Moscou, avait répondu que l'URSS
s'intéressait, elle aussi, à un satellite artificiel autour
de la Terre.

Bon, vous connaissez la suite.

Sous le choc de l'annonce de l'envoi de Spoutnik-1 les USA
font, on s'en doute, trés grise mine ; d'abord parceque
l'URSS savait faire des bombes thermonucléaires, et elle
n'attendait que ça pour être crédible en terme de nouvelle
dissuasion militaire, et ensuite parceque Spoutnik-1 serait
vu dans l'Histoire future de l'astronautique comme était vu
le vol du Flyer-1 des frères Wright dans l'aéronautique.


        


          Au même titre que la bombe atomique, Spoutnik-1 va
            bouleverser l'histoire humaine. (Doc BSI 1988)

Aussi pour remonter le moral des troupes, l'Amiral Bennett
de l'USN avait déclaré en public que ce Spoutnik n'était
finalement qu'un vulgaire morceau de ferraille...

Belle envolée lyrique pour commencer.


              


                 Le premier laboratoire scientifique spatial
                    Spoutnik-3 de 1500 kg. (Doc BSI 1959)


En réponse à cette remarquable déclaration de l'Amiral Bennett,
Moscou n'allait pas tarder à prendre le relai. Le 15 mai 1958
radio Moscou annoncait le lancement de Spoutnik-3, c'était un
gros satellite d'observations scientifiques. Pour souligner la
masse de ce grand satellite, tous les "speakers" de radio Moscou
soulignèrent que la masse de 1500 kg était aussi celle d'une
Cadillac Eldorado.


          


           La célèbre Cadillac Eldorado de 1955 (1500 kg). Doc X)


Bien joué, mais bon, c'était presque gentil.

Quelques jours plus tard un apparatchik moscovite anonyme nous
commettait sa "bennetterie" en disant qu'à la lecture des toutes
premières données scientifiques, Spoutnik-3 n'avait en rien décelé
la présence du Paradis...

Re belle envolée lyrique.

La conquête de l'espace nous vaudra de temps à autre quelques
dérapages verbaux qui feront les délices de la presse occidentale,
quant à l'Est je n'en sait rien !






Peut-on envisager la fin de la VSE ?

Une influante association de scientifiques américaine
demande l'abandon du projet Constellation de retour à
la Lune pour le remplacer par une vision plus ambitieuse
avec deux objectifs possibles : soit un atterrissage sur
un astéroïde en usant des points naturellement stables
dits points de Lagrange, soit une investigation in situ
du satellite naturel martien Phobos.

"WOUWAHOU"

Le projet américain du Président G W Bush était dit :
VSE de Vision for Space Exploration et avec le programme
Constellation et le couple Orion et Altaïr poussés par
les vecteurs Ares-1 et Ares-5, il envisageait pour 2020
un débarquement de 4 astronautes au pôle Sud de la Lune.


                


            Les deux lanceurs du projet Constellation :
           Ares-5 (Altaïr) et Ares-1 (Orion). (Doc NASA)

Gesticulations pré-électorales sans doute, voilà un tout
nouveau projet qui enverrait un équipage soit sur un
astéroïde dont on espère qu'il ferait aussi bien qu'un
robot, soit sans hésiter vers un satellite naturel de
Mars ; Phobos serait un bon candidat (?).


            

                Le satellite naturel de Mars, Phobos.
                    Un bon candidat ? (Doc RKA)

Pour économiser le carburant, il viserait un astéroïde
en utilisant une singularité gravifique dite points de
Lagrange. Il est vrai qu'au prix du pétrole on peut penser
économie, mais dans ce cas on sombre (à mon avis) dans la
vision complexe. Pour ce qui concerne Phobos, un véritable
balcon sur Mars, pourquoi ne pas envisager dans ce cas un
vol directement sur Mars ?

Les USA pourraient envisager de travailler avec l'Europe
(rien à voir avec notre monnaie, m'enfin) pour en 2025
aboutir à un de ces deux objectifs.

Oui, mais voilà, entre ce posé et aujourd'hui il y aura
au minimum encore quatre élections présidentielles en plus
de celle-ci !

Alors cette vision "nouvelle vague" résistera-t-elle à une
nouvelle vision économique 2008-2024 ?

Tout se passe comme si nos visionnaires envisageaient des
lendemains difficiles pour notre planète Terre au point de
paralyser nos ambitions spatiales en les repoussant au loin.

Ah oui, je m'étais déjà posé la question : "mais où ai-je
bien pu enterrer mon abri anti-atomique des années 60" ?







(Trés en marge de nos activités spatiales)

Le GEIPAN ouvre ses portes

Ha, que nous voilà replongés dans les excitants mystères
sur les les soucoupes volantes des années cinquante !

Le CNES, qui croule peut-être sous les archives, libère
les secrêts bien gardés de son organisme chargé de
collecter des informations sur les fameux OVNI.
Le GEPAN sigle du Groupe d'Etude des Phénomènes Aérospatiaux
Non identifiés, met en ligne tous ses rapports sur le sujet.

Crée en 1977 par le CNES, Centre National d'Etudes Spatiales,
sous l'impulsion d'un ingénieur de la maison : Claude Poher
qui avait commencé par se passionner sur les OVNI dès 1970
est en fait devenu le GEIPAN le "I" ajoutant l'Informations.


         

  Kenneth Arnold interviewé, accroupi sur l'aile de son avion (Doc X)

On connait le sujet ; en 1947 le 24 juin exactement un pilote
privé Américain, Kenneth Arnold, repère en vol prés du Mont
Rainier dans l'Etat de Washington un étrange phénomène aérien
qu'il qualifiera de "soucoupe volante". L'histoire commence et
les témoignages ne cesseront plus d'affluer vers les agences
de presse, les services de police et même les militaires pour
décrire ce que les anglo-saxons appellent les UFO sigle de
Unidentified Flying Object et qu'en France nous appelons les
PAN de Phénomènes Aerospatiaux Non identifiés.

Pourtant ce n'est pas faute d'avoir ridiculisé les témoins par
tous les moyens pour éviter un quelconque trouble à l'ordre dit
public, mais en vain, les témoignages s'accumulent encore, même
aujourd'hui.

Bon, certes, la plus part des témoignages trouvent une explication
dès plus rationnelle, les comiques et les illuminés sont rapidement
identifiés et écartés. Mais au bout de la chaine d'enquête, il reste
encore quelques cas franchement inexpliqués. Ils sont documentés et
archivés pour nos successeurs.

Tous les cas d'observations non contrôlés par radar ne sont pas
systématiquement rejetés, dans les cas de témoignages exceptionels,
il y a même des apparitions au sol avec présence d'activités
humanoïdes, c'est dire !

                           


                    Photo d'un head-up display d'un avion de chasse
                     en interception d'OVNI. Les OVNI sont les deux
                            points blancs sur l'écran (Doc X)

Je ne nie pas les phénomènes, bien entendu. Le seul auquel j'ai été
confronté était une splendide manifestation de rentrée atmosphérique
d'une ogive Française audessus des Landes en 1970/71, lancée du CEL
non loin de là. Je n'ai eu aucune difficulté à identifier l'OVNI et
par la suite, les témoins me racontant avoir vu une soucoupe volante
m'ont tous parfaitement décri ce que j'avais vu.

Je ne suis pas forcement cohérent, je veux bien croire à la présence
de la vie ailleurs que sur notre planète, mais je n'arrive pas à
croire à la présence d'extra-terrestres en visite chez nous.
Chacun a ses petits problèmes.

Certains témoignages, qui ont retenu l'attention des enquêteurs du
GEIPAN, sont tellement extravagants que l'histoire de la vision de
Bernadette Soubirou en devient crédible sans avoir un soupçon de foi.

Je recommande aux curieux d'aller consulter un peu ces archives
puisqu'elles sont "On Line" désormais. Je leur recommande aussi
de garder un oeil sur les découvertes quasiment mensuelles de
planètes autour d'étoiles pas si lointaines que ça de nous, et même
avoir une attention particulière sur les encore rares découvertes
de planètes telluriques (comme Mars ou Venus et la Terre) autour de
lointains soleils. Notre vision de l'Univers change vite, notre
maturité aussi.

Lire l'article dans Wikipedia sur les UFO à l'URL :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Objet_volant_non_identifi%C3%A9#Apparition_des_soucoupes_volantes

Fouiner sur le site du CNES en ce qui concerne les OVNI à l'URL :

http://www.cnes-geipan.fr/

Ce soir ET sonnera peut-être à votre porte. Ah, évidemment si vous avez
votre casque sur les oreilles pour écouter de la télégraphie en code
Morse ; c'est "foutu".







Voyons un peu le côté pragmatique des choses.

Croyez-vous que du jour où les USA ont maîtrisé et utilisé
le transistor, les postes de radio à lampes Russes se sont
arrêtés de fonctionner ?


                       


                   Une lampe de TSF RCA de 1940 et à gauche
                   un transistor de 1975 (Doc de l'auteur)


Croyez-vous que le fait d'utiliser des tubes électroniques à vide
pour les Russes là où les Américains utilisaient les premiers
circuits intégrés a d'un coup empéché les systèmes radio pilotés
Russes de fonctionner (Lunokhod 1970) ?

Croyez-vous que confier le calcul de trajectoire d'un véhicules
spatial Russe à un gros ordinateur à terre a brusquement cessé
de fonctionner parce que les USA avaient opté pour l'ordinateur
miniaturisé et embarqué (Minutman-1, 1970) ?

Enfin croyez-vous que le fait d'utiliser une technologie de moindre
qualité que celle qu'utilisent les USA dans l'équipement de leurs
actuels satellites de navigation NAVSTAR, empêchera la Russie d'avoir
un système militaire GNSS efficace et autonome (GLONASS 2008) ?

Croyez-vous que les Russes n'ayant pas d'outils à commande numérique
à la fin des années soixante dix ont d'un coup renoncé à usiner, à
la main, les éponges de titane, le zirconium, le béryllium pour les
besoins aéronautiques, spatiaux, et armes atomiques ?

Que l'effrayante bureaucratie soviétique est entravée les élans des
techniciens certes, c'était connu, c'est avéré aujourd'hui ; mais
cela n'a rien changé au résultat, avec des bouts de ficelles et clous
rouillés les Russes ont joué présent dans tout ce qu'ils ont décidé
de jouer dans l'aventure aérospatiale et pas toujours en numéro un,
par exemple les navettes spatiales Américaines sont de 1981 (STS) et
la navette spatiale Russe est de 1988 (Bourane).


        


                A gauche navette US de 1981, à droite
                navette URSS de 1988. (Doc NASA/BSI)


La dissuasion c'est ça aussi : même si vous n'avez qu'une vieille
pétoire à deux coups, vous serez dissuasif vis à vis d'un adversaire
dôté d'un fusil semi automatique à canon rayé.

Alors, même si le missile Russe Topol-M à une ogive, ou même le RS-24,
ce nouveau missile Russe qui entrera bientôt en service, et qui n'est
finalement qu'un Topol-M doté d'ogives MIRVées, est effectivement moins
performant qu'un Minutman-3 Américain de 1975, il n'en reste pas moins
vrai que le missile Russe est bien perçu à l'Ouest comme extrèmement
dangereux et donc dissuasif (c'est finalement son rôle).

Oui, on est d'accord, le SLBM Américain Trident D5 est bien plus
performant que le SLBM Bulava Russe.Croyez-vous que ces missiles
vont faire la course pour savoir qui sera le premier ?

Même si les 10 ogives atomiques du Trident touchent leurs cibles à
12000 km avec une précision (CEP) de 120 mètres chacune alors que les
10 ogives du Bulava toucheront leurs cibles à 10000 km et une précision
(CEP) de 220 mètres, croyez vous que cela va changer notre espérance
de vie en cas de conflit ?

Je dis ça, car certains se moquent de l'actuelle Russie qui n'arrive pas
à concevoir des armes aussi rafinées que celles de ses concurrents
Américains (et cela à l'air pourtant vrai).

Mais au fait, la Russie, en a-t-elle besoin et même seulement envie ?






Le programme Apollo 1968-1972

Non, cela n'a rien à voir avec Spoutnik-1, il ne bouleversera
pas l'ordre du monde comme ce petit satellite et la bombe A,
il ne fera pas entrer l'humanité dans une nouvelle ère, il
ne sera pas aussi complexe que les navettes spatiales, et,
pourtant, il semble clôturer en vainqueur l'aventure spatiale
à tel point encore qu'aujourd'hui il est la référence, le reste
ne semblant pas compter !

Qu'en est-il vraiment ?

Lorsque le Président Kennedy lance ce défi à l'Amérique et sans
doute au monde entier, surtout l'URSS, les USA sont loin, trés
loin de dominer le sujet. Levons vite un doute, même à ce moment
là l'URSS ne relève pas le défi (sans doute par prudence) nous
sommes en 1962.

Le programme Apollo va mobiliser jusqu'à un Américain sur cent !

Le budget planifié va être un grand budget, mais pas le plus grand,
mais sans aucun doute le plus contrôlé, on partira de zéro, tout
sera à faire. Imaginer la fusée, choisir ses constructeurs, désigner
le "chairman" de cette entreprise, construire les usines, lancer
les laboratoires de recherche sur les pistes technologiques les
plus performantes mais les plus sûres. L'Administration devra faire
un effort d'excellence pour orchester cette énorme machine industrielle.

Le chef d'orchestre sera Wernher von Braum, ce transfuge nazi, blanchi
par les USA, mais il est un ingénieur de grande qualité, meneur d'hommes.
Il sera secondé par George Muller responsable des vols pilotés de la
NASA dont le patron sera Thomas Paine ; le choix de ces dirigeants fera
appel aussi bien à la compétence qu'à la politique.



                   


                       Le grand patron du programme Apollo,
                        Wernher von Braum (Doc NASA 1970)


Côté industriel,l'Amérique va donner une leçon d'organisation
où le libéralisme économique est absent, mais pas l'optimisation des
moyens. Voyons ça ensemble :

Le Lewis Recherche Center (propulsion)
Le Manned Spacecraft Center de Houston (pilotage des vaisseaux)
L'Ames Research Center en Californie (rentrée atmosphérique)
Le Marshall Space Center Huntsville (fabrication des fusées)
Langley Research Center (aérodynamique)
Le Goddard Space center Marylet (navigation spatiale)
Jet Propulsion Laboratory Californie (sondes lunaires)
North American Rockwell (vaisseau CM Apollo)
Michoud en Louisiane (fabrication des gros étages des fusées)
Grumman Aircraft à New York (vaisseau Lunar Module)
Rocketdyne North American Californie (moteurs F1, J2)
McDonnell Douglas Californie (étages supérieurs des fusées)



              


              Le premier vol test habité Apollo en préparation.
              Ici la fusée Saturn-V Apollo-VII 1968 (Doc NASA)


Tous ces Centres publics et privés vont passer des commetes à
beaucoup d'industriels d'où le fameux "Un Américain sur cent"
L'organisation en réseaux Pert va avoir des prolongations dans
toutes les entreprises de haute technologie, on verra aussi
naître l'aide à la décision par ordinateur et aussi débuter la
simulation Ces deux techniques vont se trouver mises en avant et
produiront des retombées fantastiques dans le monde industriel
mondial, même encore aujourd'hui.

Les choix raisonnables, la multitude d'essais, feront de ce
programme un exemple pour le monde et en plus tout cela va
fonctionner malgrés l'accident d'Apollo-1 qui a bien failli
faire couler le programme mais, finalement en décembre 1968
alors que les experts attendaient les Russes autour de la Lune,
(suite à Zond-6) ce sera Apollo-8 qui triomphera de ce défi.
Je n'oublie pas aussi Apollo-13 qui n'est pas passé loin
(par chance certes) du drame absolu.


                        


            Préparation de la fusée Saturn-V pour la mission
          phare du programme Apollo. Celle du posé sur la Lune
                             (Doc NASA, 1969)


Bien entendu, la propagete, on appelait ça en occident
"les média conquis" va donner de la voix, la TV couleur
assez récente va accentuer le spectacle comme rarement vu,
et c'est ce spectacle qui va finalement rester dans les
mémoires "people" le 21 jullet 1969 et non pas ce côté
technique que j'ai décri plus haut !


            


                  Un astronaute de la mission Apollo-12
                      sur la Lune (Doc NASA 1970)


L'Amérique ne boudera pas son plaisir (et elle aurait eu tort)
car même ceux qui n'ont pas connu cet événement en direct en
parlent aujourd'hui comme la conclusion de la course à l'espace.
Avant il n'y avait pas grand chose, et aprés ce ne serait que
sans intérét au mieux.

Pourquoi n'y a-t-il pas eu un second dans cette course ?

Sans doute par ce qu'il n'y a pas eu de course. Les Russes
nous ont-ils gaché la fête Américaine en ne se posant pas
sur la Lune un ou deux ans plus tard  ?

Vous en penserez ce que vous voudrez, mais il n'en reste
pas moins vrai que ce programme Apollo est un modèle du
genre, et à ce titre il se doit d'entrer dans l'Histoire
d'autant qu'à son issue des hommes auront marché sur un
autre astre que la Terre, un événement à lui seul.



         


      Le monument Américain dédié au programme Apollo (Doc X)


Ne doit on retenir pour ce 20 eme siècle que cet événement ?

Bien entendu que non, il sera LE grand événement uniquement si
vous le souhaitez, si non vous choisirez, par exemple :

Fin 1967, dans l'ordre des choses qui choquent les consciences,
il y aura eu au Cap (Afrique du Sud) cet homme vivant, debout,
qui tenait dans ses mains un bocal dans lequel se trouvait son
coeur mort ; lui, souriait heureux !


            

               Le 3-décembre-1967, le pr Barnard au chevet de
               Louis Washkansky premier greffé du coeur vivant
                           (Doc france-Soir)

Il y avait aussi ces énormes mouvements sociaux et estudiantins
dans le monde qui nous permirent d'accéder à des espaces de
liberté impensable. Les révolutions de Prague, Washington, Paris,
etc.

Il y avait encore l'arrivée à maturité des satellites de
télécommunications qui transformèrent petit à petit notre
planète en un grand grand village.

Vous voyez vous avez le choix.

Quant aux guerres, elles sont toujours aussi nombreuses, aussi
meurtrières, essentiellement pauvres contre riches ; rien de
changé malgré la Lune conquise. Un petit pas pour un homme,
un pas de géant pour l'humanité !

Peut-être que pour Mars cela sera différent (?)







Le robot est-il l'avenir de l'Homme ?

Provocante question !

Voyons un peu "mes" arguments.

Nous entendons toujours dire que la présence des êtres humains
est toujours préférable à celle des robots. Oui, d'ailleur
certains bricollages spontannés ne peuvent s'improviser que
grâce à notre cerveau et nos mains. Lorsque ce bricollage
devient remarquable, nous avons à faire à une oeuvre d'art.
Il semble même qu'une de nos qualités indiscutable et qui est
typiquement humaine, je parle de l'abstraction intellectuelle
soit absente chez tous les animaux et je ne parle même pas des
robots (sauf pour les jeux de stratégie où il n'est pas mauvais).

Alors pourquoi se poser la question ?

Oui, mais nous sommes souvent convaincus que la présence de
l'homme dans les milieux hostiles n'est pas souhaitable puisque
pour certaines activités un robot sera suffisant.

Milieux hostiles : sous la mer, passé -500 mètres le robot devient
supérieur à l'homme. Milieux fortement ionisés idem. Vide spatial :
Haaa, l'espace !

Passons sur les expériences spatiales destinées à vérifier que
l'homme puisse vivre au moins un moment dans l'espace, c'est sûr
que sa présence est indispensable (12 avril 1961 Youri Gagarine).


                     


                        Youri Gagarine teste la viabilité
                       de l'homme dans l'espace. (Doc BSI)


Pour marquer sa prise de possession par une présence symbolique
mais qui a une grande signification sémantique pour nous, oui
également (21 jullet 1969 Neil Armstrong).

                        


                 Neil Armstrong est un signe fort de la présence
                   des humains sur d'autres mondes (Doc NASA)


Bon, mais une fois présentés ces "fondamentaux", que pouvons nous
dire pour justifier en pratique de la présence de l'homme dans
l'espace si hostile ?

Difficile d'emporter une petite "Terre" autour de soit pour survivre.
et encore je ne parle pas de lieux hostiles (ceintures de radiations).
Je ne parle pas non plus de corps célestes inohospitaliers (Vénus).

Non, parlons de ce que ne peux pas faire un être humain sur une
planète inconnue : mesurer un champ magnétique, voir des rayons X,
évaluer une variation gravifique infime, rester en veille des
dizaines d'heures à surveiller une zone. Bon, dans ces cas là, la
présence de l'homme n'est pas indispensable puisque de toute façon
il devra être accompagné d'un robot pour faire ce travail, ces sens
ne le lui permettant pas.

Oui, oui,, mais il peut ne pas être trop loin et téléguider le robot,
(Lune, 10 novembre 1970, Lunokhod) ; l'homme reste sur la Terre et
il télécommande le robot, qui lui, roule sur la Lune, hiberne lors
des longues nuits, etc.

             


                   Le robot mobile Lunokhod est téléguidé sur
                la Lune depuis la terre en temps réel (Doc RKA)


Pour des distances qui interdisent de fait les télécommandes en
temps réel, comment pouvons-nous faire ?


                 


                       La salle de contrôle de Lunokhod d'où
                      on le manoeuvre en temps réel (Doc BSI)

La superbe mission Opportunity et Spirit Américaine (2003) donne le
ton. Deux robots arpentent le sol de Mars, reçoivent des consignes
depuis la Terre pour effecteur un travail, l'exécutent à leur rythme
puis rendent compte, etc. Ces deux robots ne prennent pas beaucoup
d'initiatives, mais voyez vous la différence entre Lunokhod et Spirit,
c'est bien entendu 33 ans, mais c'est aussi surtout la phrase : "ne
prennent pas beaucoup d'initiatives" !


                 


           Fini le temps réel pour MER-B sur Mars, il doit enregistrer les
           commandes et les exécuter avec un peu d'initiatives. (Doc JPL)


Est-ce à dire qu'un robot peut prendre des initiatives ? oui, si on
a sacrifié d'autres robots avant lui pour modéliser le milieu dans
lequel il va évoluer ; on peut commencer à lui donner à choisir un
comportement à la place d'un autre sur des critères de choix
économique, politiques, scientifiques, stratégiques, etc.

Pourquoi envoyer des hommes sur Mars alors qu'à masse égale on
pourrait envoyer ce poser cent fois plus de mobiles Spirit ?

Au final est-ce que la présence de l'homme dans l'espace n'est pas
un frein à la recherche spatiale ?

Il est vrai que l'Homme est fragile, il faut un sacré bazard pour
le faire vivre quelques mois dans l'espace, ne serait-il pas mieux
dans son fauteuil chez lui, à donner des ordres à des dizaines de
robots qui lui ferait découvrir des mondes inaccessibles pour lui
mais si riches d'information ?

Nous n'avons même pas encore parlé des nanotechnologies, qui vont
produire des nanorobots qui mis bout à bout pourrons peut-être
naviguer avec une forme d'intelligence (sans l'abstraction, sans
l'âme) mais enfin pourvus d'un sens de la subtilité qui nous ferait
bien peur aujourd'hui !

A mon humble avis il faudra tout de même aller surveiller ces
Ambassadeurs (de notre génie) pour voir s'ils ne prennent pas trop
d'initiatives contraires à nos intéréts.


                         


                    Roby le robot, à surveiller tout de même.
                      (Doc du film "Forbiden planet" 1955)


La présence de l'homme dans l'espace ?

Oui, mais à doses très mesurées (homéopatiques).

Notre meilleurs vaisseau spatial reste la Terre. Il y a encore
5 milliards de places assises, son autonomie, si on y fait attention,
est encore de 4 milliards d'années, certes elle ne va pas bien vite
notre bonne vieille Terre mais en 4 milliards d'années on en fait
du chemin !

"les robots au boulot", slogan des années 2100...





Le ciel sur la tête

Nos ancètres les Gaulois craignaient que le ciel ne leur tombe sur la tête.
Nos contemporains qui ont vu tomber de véritables tapis de bombes comme à
Coventry et Dresde en Allemagne pendant la WW-II n'avaient pas tout vu.

Les V-2 Allemandes tombant en silence sur Londres, Anvers, ouvraient la voie
aux missiles et aux satellites, et depuis, par petits morceaux tombant au
hazard ces engins nous menacent sans arrêt.

Cela commence par cet exemple : Le 29 mai 1947, lancement à White Sands au Nouveau
Mexique USA d'une V2 qui dérive de sa route et retombe accidentellement sur Juarez
au Mexique !


               


                          Débris d'une fusée expérimentale V-2
                           retombée au sol aux USA. (Doc USIS)


Je passe sur les nombreux missiles de croisière comme par exemple le célèbre Snarc
de l'USAF lancé de Cap Canaveral et que l'on retrouve tombé sur le Brésil en 1956
alors qu'il visait l'île d'Antigua !

Encore le Brésil est un pays ami ! Mais par exemple un autre missile de croisière
Snarc a le mauvais gout de tomber sur Cuba (un pays franchement inamical des USA)
en 1961. Un an avant la crise provoquée par d'autres missiles...


                    


                                  Les essais calamiteux du missile de
                                croisière SNARC du SAC / USAF. (Doc USAF)

Parfois c'est le lanceur que l'on reçoit sur le crane : le 1er décembre 1960
une fusée Thor AS qui emporte un satellite Transit et un satellite Solrad-2
retombe sur Cuba, cela ne fait officiellement pas de victime. Certes la fusée
est civile, mais les satellites sont à obédience militaire et quand on sait que
les satellites Transit suivant seront équipés de générateur électrique nucléaire !

Bon, il n'y a pas qu'en Amérique qu'on lance des missiles parfois erratiques.
Le 5 février 1964 une fusée Bérénice lancée de l'île du Levant retombe sur la
plage de Rayol sans faire de victime (c'est l'hiver). Au fait pour cet accident,
le responsable du vol était le Capitaine Jean Gruau (F8ZS) Président d'honneur
de l'AMSAT, notre ami Jean, récemment décédé fin 2007.


                              



               La fusée française de recherche technologique Bérénice (Doc ONERA)


Pour se faire une petite sensation de froid dans le dos retenons le test incroyable
Russe du 20 février 1956 : du pas de tir 4N à Kasputin Yar les militaires soviétiques
lancent un SRBM R-5M avec une bombe atomique armée qui va survoler des aglomérations
habitées avant de retomber 1000 km plus loin dans le déset de Karakum où l'ogive
détonne avec une énergie de 2 Kt. C'est l'opération Baïkal !


                          


                              Le missile SRBM R5-M Russe de l'opération
                                     Baïkal de 1956 (Doc BSI 1985)


Pour faire comme leur modèle , les Chinois nous envoient le 26 oct 66 un missile
Dong Feng 2 qui retombe 800 km plus loin en faisant détonner sa charge nucléaire
de 20 kt sur le site atomique de Lop Nor. Encore sur les 800 km il n'y avait pas
trop d'habitations.

Revenons à nos grands classiques : de plus en plus fort, en janvier 1978, le satellite
radar Russe Comos 954 retombe de façon incontrôlée sur Terre. Son réacteur nucléaire
s'égarre sur le Canada (pollution radio active) et protestations discrettes occidentales
à l'URSS.

Toujours plus gros, toujours plus fort ; laissée à la dérive sans contrôle, la grosse
station orbitale Américaine Skylab retombe sur Terre le 11 jullet 1979. Malgrés
le frottement atmosphérique qui en brule une bonne partie quelques gros morceaux
arrivent entiers au sol sur nos amis Australiens (ils n'ont pas franchement aimés).
Grosse inquiétude mondiale dans les heures précédant sa chute sur Terre. Elle bouclait
ce jour là sa 35000 eme révolution orbitale.


                        


                              La station orbitale Américaine Skylab du programme
                                       post Apollo. (Doc NASA 1973)


Encore plus lourd ? oui, on peut : 1er fev 2003, chute des débris de la navette Colombia
sur le Texas. En dehors de l'équipage de STS-107, cet accident ne fait pas de victime
au sol. Encore heureux.

Un peu de suspence aussi ?

Début mars on attend la chute incontrolée d'un satellite militaire d'environ 3 tonnes,
6 mètres de long, 3 mètres de diamètre doté de matériaux de grande robustesse  et d'un
réservoir d'hydrazine trés toxique (500 kg). Il s'agit d'un satellite optique dont le
miroir de 2.4 mètres de diamètre est particulièrement résistant. C'est le NRO qui nous
fait ce cadeau empoisonné à savoir le satellite espion USA-193 lancé depuis peu.

Prière de sortir avec son casque en poil de locomotive (à vapeur).

Mais si nous sommes tous concernés par ces chutes incontrôlées, il reste les fameux
débris en orbite terrestre qui sont une menace pour les satellites en LEO et MEO
et les vaisseaux spatiaux habités. Des protestations Américaines menacent de faire
sanctionner la Chine qui suite au test ASAT, malheureusement réussit sur un vieux
satellite Chinois de météorologie FengYun, se voit qualifier de 40% des débris en
orbite (2600 morceaux identifiés). Bien entendu les USA passent sous silence les
débris de la mise en orbite du satellite météo DSMP 5D3-F17 lancé le 4 nov 2006
par une Delta-4 de Vandenberg en orbite polaire, c'est bon aussi pour la pollution
l'orbite polaire. Quant aux Russes trop contents de cette passe d'arme diplomatique
Sino-Américaine, ils en oublient les débris générés par le lancement de Cosmos 2423
le 14 sept 2006 par un lanceur Soyouz Fregat depuis Baïkonour. Cosmos 2423 est en
fait un satellite d'observation optique Yantar. Il y a eu des centaines de débris
comme pour la Delta-4M Américaine. Les Chinois pourraient faire remarquer que s'ils
sont responsables de 40% des débris, les USA et la Russie en sont à eux deux à 60% !

Remarquez que dans la plus grande discrétion un astéroïde de 400 * 800 mètres va
passer à moins de 500.000 km de notre belle planète bleue dans quelques jours. Les
astronomes amateurs "frétillent" d'impatience car l'objet sera visible dans leur
petits télescopes. C'est dire !
Vous savez, nos satellites, à côté de ce caillou, ce n'est pas si inquiétant ;
sauf pour ceux qui auraient la malchance de croiser la route des débris.

Les 2/3 de notre planète sont recouvert d'eau ! la plus grande partie des chutes
spatiales se font donc en mer. Ca c'est bien ; vive la Terre.

PS :

Fin de l'histoire de USA-193. Le satellite en perdition du NRO a été intercepté et
détruit (par impact) par un ABM Standard Missile 3 (SM-3) guidé par AEGIS. Le sat
a été touché alors qu'il croisait à 25000 km/h et 240 km du sol. La majeure partie
des débris retomberont prochainement sur Terre.







Jouer à chat perché...

La France s'est peu impliquée dans l'activité biologie spatiale au début de
son aventure sur les fusée-sondes. Peu, ne voulant pas dire "pas du tout"
il nous reste en mémoire l'aventure du petit rat Hector de souche Wistar.
En fait la France a procédé à sept expériences spatiales animales sur
fusée-sondes. On trouvera comme cobaye le petit rat déjà cité, des chats
et un petit singe macaque némestrina. Ces tests se dérouleront de 1961 à
1967. L'originalité de la France fut d'analyser les signaux du cortex
cérébral dans le domaine de la vigilance des animaux en absence totale de
pesanteur. Ici nous devrons remarquer que les signaux générés par le
cortex sont des microvolts, et on comprend que la chaine d'amplification
va jouer un rôle majeur pour garantir la bande passante et éviter les
distorsions de phases dues aux filtres. Ce sera le laboratoire
d'électronique du CERMA qui va concevoir cette chaine à base de
transistors assez nouveaux pour cette époque.


                      


             Le canister du singe Pierrette à son retour sur terre, à côté se
            trouve l'ogive de la fusée Vesta (Doc du livre cité en référence)


Le premier tir réussit fut celui concernant le petit rat Hector. Pour des
raisons de simplification le canister étanche, où logeait le rat, n'était
ni pressurisé, ni thermostaté (comme Spoutnik-2 et de la chienne Laïka de 1957).


                      


                    Le petit rat Hector qui fera le premier vol spatial
                   d'un animal vivant français (Doc Sience et Vie 1961)

La récupération de l'ogive se faisait en vol par son éjection à la fin de
la rentrée atmosphérique, avec un petit partachute ralentisseur aérodynamique
puis, à basse altitude (2000 m) on ouvrait un grand parachute pour permettre
un posé en douceur au sol. Un répondeur radar permettait de suivre l'ogive
de bout en bout du vol et les données étaient transmises par télémesure de
même que sur un enregistreur embarqué. Une balise VHF était activée dès le
poser (récupération homing).

Le CNES n'était pas partie prenante pour ce tir, mais il a participé aux
suivants (1963) La fusée Véronique AGI 61M V24 a décollé le 22 février 1961
à 08:00 après 45 secondes d'accélération l'ogive s'est retrouvée en vol
balistique pour culminer à 110 km avant de retomber vers la zone de
récupération à Hammaguir.


          

                    Tir d'une fusée Véronique AGI 61 M V24
                       (Doc du livre cité en référence)

Une fois au sol le petit animal a été récupéré par des médecins militaires
de l'Armée de l'air et ramené en vol vers la base dans un hélicoptère
Alouette II, toujours de l'Armée de l'Air.


          

              Retour de la cassette qui contient le rat Hector.
                      (Doc du livre cité en référence)


Le petit rat est sortit vivant de son aventure spatiale, mais au
dépouillment des données on s'est apperçu que l'ogive avait exécuté
des mouvements de rotation sur certains axes d'inertie ce qui n'a
pas permis d'obtenir un vol en totale apesanteur. Toute fois ce vol
a permis de qualifier le protocole de ce genre d'expérience. Par la
suite, des vols célèbres comme celui de la chatte Félicette, et de
la guenon Pierrette et d'autres aussi, ont eu lieu en Algérie jusqu'en
1967.

Loin de moi de penser que les techniciens et les scientifiques qui ont
participé à ce projet avaient une quelconque arrière pensée politique en
procédant à cette mission. Mais, à mon humble avis je n'arrive pas à m'ôter
d'un doute sur le fait que la date choisie, fin février, avait à voir avec
la course éfreinée entre Américains et Russes pour l'envoi du premier homme
dans l'espace qui surviendrait le 11 avril 1961 (soit un mois et demi plus
tard). Faire parler de soi au moment où tout la communauté mondiale était
aux aguêts, pouvait-être aussi un "bon coup" de pub.
N'oublions pas que les Russes avec des chiens, et les Américains avec des
singes avaient expérimenté le vol orbital à grand renfort de propagande.
Alors peut-être ceci expliquerait-il cela (?).

La France a participé et participe encore de nos jours à des expérience de
physiologie et biologie animale spatiale dans des programmes internationaux
(Foton, Bioblock, etc.).

Pour la rédaction de cet article la majeure partie des informations techniques,
et des documents photo sont extraits de l'excellent livre en langue française :

"Les Débuts De La Recherche Spatiale Française"    

chez l'Institut Français d'Histoire de l'Espace IFHE, 2007. Ce livre a été
rédigé par un collectif, constitué par les acteurs même de cette aventure,
avec en plus : les historiens de l'AAAF, les archives des Offices Nationaux,
des Centres Nationaux, des Instituts Nationaux, des Ecoles Nationales, et de
l'Aérospatiale, et des Entreprises privées françaises du secteur aérospatial.

Je vous recommande très vivement cet ouvrage.






D'un horizon à l'autre (2008)

Posons deux problèmes :

Une antenne yagi VHF se trouve érigée sur la crète d'une colline qui culmine
à 1200 m au-dessus d'une grande plaine verdoyante jusqu'à l'horizon. Votre
antenne récepteur fait 30 m de hauteur sol. Mais à quelle distance se trouve
l'horizon terrestre pour une portée maximale de cet émetteur ?

Un ballon stratosphérique a été lancé par des amateurs. Il culmine à 32000 mètres
avant d'éclater vers Nîmes ; est-ce que TK5GH à Ajaccio a une chance de l'avoir
entendu au bord de la mer ?

L'AOS de l'ISS est attendu à midi et elle est, oh cas rare, sur le méridien de
notre station ; à quelle distance se trouve-t-elle de notre station au moment
de l'acquisition du signal (AOS) ?


                  


                        Sur ce document on voit que le rayon de propagation du
                       signal VHF de l'ISS est d'environ 2000 km. (Doc Orbitron)


En une phrase, pouvons nous facilement évaluer la distance de l'horizon terrestre
entre notre récepteur et le plus lointain émetteur possible en VHF, UHF, SHF  ?
                                                              _        _
                                                            ²/       ²/
Une formule approximative va nous aider :  D NM = 1.23 ( \/ hr +  \/ he ) qui prend
même en compte la réfraction des ondes dans l'atmosphère ce qui permet de prolonger
la portée de 7% pour la VHF, sans doute moins pour l'UHF et presque pas du tout
pour la SHF. Si vous n'avez que des mètres alors votre coef 1.23 devient 2.22 mais
le résultat sera toujours donné en Nautic Milles (NM).

Pardonnez-moi, je ne connais pas le code ASCII éditable en format texte pour le
symbole math de la racine carrée.

Voyons un peu ça : L'ISS est sur une orbite (presque circulaire) dont l'apogée est
de 380 km, à quelle distance se trouve sa ligne d'horizon radio électrique ?
                   _        _
                 ²/       ²/
D NM = 2.22 * ( \/ 1 m + \/ 380.000 m )  

Le récepteur (antenne) est à 1 m du sol, la station orbitale à 380.000 m, cela
donne D : 1368 NM, soit 2100 km.

          


              La ligne d'horizon de l'ISS se trouve à environ 2000 km en avant
                                        (Doc NASA 2006)

Autre exemple :

Le récepteur (antenne) est à 30 m du sol, l'émetteur est à 1200 m d'altitude, cela
nous donne : 88 NM, soit ~170 km.

Le récepteur est à 1 m et l'émetteur à 3000 m d'altitude, il sera audible jusqu'à
~238 km.

Vous me direz qu'en VHF on a tous fait mieux, oui, certes, mais dans ces cas il
faudra incriminer la réfraction mais aussi la réflexion du sol (jamais certains),
pour aboutir aux réguliers 500 km que l'on fait en VHF.

Attention tous ces calculs issus de cette formule approximative sont acceptables
pour des hauteurs supérieures à 300 mètres (1000 ft), c'est une formule que l'on
trouve en aéronautique (standard pour l'OACI).


Bon, alors ce TK5GH peut-il ouïr ce ballon culminant à 32000 m au-dessus de Nîmes ?
Réponse OUI, la formule donne ~400 NM soit 740 km, "à l'aise Blaise".

Pour mémoire :

AOS = heure du passage par la ligne d'horizon (en montée pour vous) d'un satellite
artificiel [acquisition signal]
LOS = heure du passage sous la ligne d'horizon (en descente pour vous) d'un satellite
artificiel [perte signal]







La saga des Zond Russes.

Zond veut dire Sonde en Russe ; bon, vous en savez maintenant autant
que moi à ce sujet...

En fait sous ce patronyme les Russes ont rangé une bonne partie de
leurs tests de véhicules spatiaux à orbite solaire ou terrestre
jusqu'au domaine lunaire. On y a étudié les communications spatiales
héliocentrique et vers la Lune , Vénus, Mars, puis les manœuvres des
vaisseaux et autres sondes dans le domaine solaire, puis les conditions
physique dans l'espace extra-terrestre (routes planétaires).

Attention, n'oublions pas que la Russie soviétique n'avait pas d'agence
spatiale comme l'avait l'Amérique (NASA), aussi étonnant que cela puisse
paraître l'URSS n'avait pas centralisé son activité spatiale, elle était
aux mains des bureaux d'études, chacun faisant du "lobbying" pour se
voir attribuer les juteux contrats du complexe militaro industriel.
Ah, libéralisme avant l'heure !!!!

Ces bureaux (OKB) jouaient des alliances ponctuelles avec tous les moyens
pour rester en "Cours" près des militaires qui étaient, ne l'oublions pas,
au pouvoir en Russie. D'une part l'économie de guerre qui s'était en fait
instituée en URSS n'avait pas donné encore de résultat intéressant ; la
Russie avait énormément souffert de la guerre et à l'inverse des pays
occidentaux (comme l'Allemagne) n'avait pas bénéficié d'un plan Marshall
pour remettre rapidement son économie en marche. D'autre part l'organisation
ultra centralisée dans un pays immense où tout était à reconstruire n'était
pas de la meilleure efficacité. Enfin les gouvernants qui étaient de fait
des militaires, avaient fait une "belle guerre" WWII mais ne faisaient pas
preuve d'un grand savoir faire dans l'organisation économique du pays.
Pour terminer avec ce sombre tableau, n'oublions pas qu'il s'agissait d'une
dictature ni plus ni moins (elle était même inscrite dans sa Constitution).

Dans ce cadre l'aventure spatiale Russe a bien eu du mérite pour démarrer
et aligner les premiers succès que l'on sait : Spoutnik-1, Youri Gagarine.
Dans ce contexte, l'Amérique allait tenter le débarquement lunaire avant
la fin de la décennie 60 comme on le sait (programme Apollo).

Les bureaux d'études du domaine spatial Russes, pressés par les militaires
pour tenter de rattraper les Américains dans le domaine de la dissuasion,
allaient tout de même trouver des ressources propres et du personnel pour se
lancer dans l'aventure lunaire sans coordination de l'appareil d'Etat qui
n'allait pas voir ça d'un bon œil.

Mobiliser des moyens, des techniciens qui faisaient déjà défaut dans le
développement des armes stratégiques était une gageure, et les généraux
Russes allaient tenter de freiner l'ambition des bureaux d'études dans
cette activité lunaire dévoreuse de moyens humains, financiers (voir Apollo).

C'est dans cette atmosphère qu'allait se dérouler un programme lunaire non
coordonné, mal pensé, concurrentiel, et toujours gêné par la malveillance
des militaires. Posons tout de suite que les commissions d'Etat qui allaient
décider de l'activité spatiale ne voulait pas dire grand chose, il s'agissait
de réunir les convaincus mais pas de convaincre les indécis.
Dans cet incroyable contexte démarre le programme lunaire Russe, on arrive
pas à se mettre d'accord sur la fusée, sur les moteurs, sur le type même du
voyage lunaire et ce jusqu'en 1967. C'est à dire qu'au premier trimestre 1967
on ne sait pas encore si le vaisseau lunaire sera structuré au départ de
l'orbite terrestre comme Apollo ou alors autour de la Lune !

Mais dans cette pagaille (peut-être encouragée par les militaires) le programme
Zond va donner des sueurs froides aux Américains.

Zond-4 part de Baïkonour le 2 mars 1968 propulsé par une fusée Proton UR-500
la sonde va tester les communications radio Terre Lune Terre, et les radiations
dans le vaisseau ; après le contour lunaire la sonde revient sur Terre, fait sa
rentrée atmosphérique et à la suite d'un incident dans le système de pilotage,
un doute s'insinue au centre de contrôle au sol, qui commande l'autodestruction
de la sonde à 20.000 m et à 180 km du point de poser en Russie !   Aggrrrr



                       

                    Dessin de l'auteur d'un vaisseau non habité Zond (1985)


Le 5 septembre 1968 c'est au tour de Zond-5 de refaire le trajet, il contourne la
Lune à 1950 km du sol sélène et revient sur Terre où il pénètre dans l'atmosphère
en vol balistique et vient se poser dans l'océan Indien aprés avoir encaissé 20 g.


                          


                          Zond-5 tel qu'imaginé en 1995 (Doc Anatoly Zak)


Le 10 novembre 1968 c'est au tour de Zond-6 de partir contourner la Lune, le vaisseau
contient des échantillons biologiques, des insectes et même qqs reptiles comme
des tortues. Le vaisseau réalise une rentrée atmosphérique en deux temps comme
le fera le vaisseau Américain Apollo et vient se poser en Russie avec une décélération
de 7 g, parfaitement supportable par un équipage. C'est à ce moment que l'on apprend
que les Zond sont en fait des vaisseaux Soyouz sans leur module d'habitation et dotés
d'un bouclier thermique pouvant résister à une rentrée atmosphérique à la seconde
vitesse cosmique. Panique à la NASA où la perspective de voir remplacer les tortues
Russes par un capitaine de la VVS (Armée de l'Air) consterne.


                                


                   Zond-6 contourne la Lune. Ce montage photo a été fait à partir
                    de documents Russes ramenés par les "Zond" plus un dessin de
                 Zond ou d'un Soyouz modifié pour incrustation dans la photo. (Doc X)


C'est à ce moment là que la NASA ordonne la mission Apollo-8, premier vol habité
humain vers la Lune (avec mise en orbite lunaire).

Au mois de décembre pour Noël les USA sont sauvés, les Russes ne procèdent pas à
un survol lunaire habité, la "course est gagnée" par l'Amérique !

Le 11 septembre 1969, soit deux mois après la conclusion heureuse du programme Apollo,
le vaisseau Zond-7 repart avec ses lézards et tortues pour la Lune, et revient se
poser sur terre en Russie prés de Kustanaï au Kazakhstan avec une grande précision et
avec la procédure bien rodée de l'approche en deux temps.

On entendra encore parler de Zond-8 le 20 octobre 1970, dont on sait aujourd'hui que
la mission principale était de vérifier que l'on avait le contact radio permanent
avec le vaisseau tout au long du voyage. Ce sera encore une réussite, puis on entendra
plus jamais parler de vaisseau habité lunaire chez les Russes !


                          


                                   Le dessin le plus aboutit en 2006 sur
                                  le vaisseau Zond (Doc Anatoly Zak 2006)



Tout ce que l'on sait de nos jours c'est qu'un groupe de cosmonautes Russes, ceux qui
devaient participer à cet hypothétique projet lunaire demanderont à être reçu par le
Président de l'URSS Leonid Brezhnev (le 24 juillet 1967) pour lui demander de faire
coordonner ce programme et sans doute aussi de l'adouber, mais ce sera en vain, le
Président est indécis, il laissera couler le programme lunaire Russe et donnera le feu
vert pour produire à sa place les sous marins géants catamaran Typhon, les missiles
ICBM R-36 MP, les bombardiers TU-160 Black Jack, et les stations orbitales Almaz
(Saliout).

Le vaisseau Soyouz fera la carrière que vous savez en tant que taxi Soyouz. Il est
encore actif en 2008, et, la mort dans l'âme les personnels des bureaux d'études Russes
regarderont les Américains marcher par six fois sur la Lune sans pouvoir leur donner un
début de réplique.

Comble de chance pour les militaires Russes, les bureaux d'études construiront un
lanceur capable de fournir les mètres secondes nécessaires au vol Terre Lune Terre à
un vaisseau spatial (Soyouz) lunaire, habité par deux cosmonautes ; mais cet engin
dont le groupe moto propulseur ne sera jamais testé au sol (incroyable mais avéré)
va connaître quatre échecs en vol consécutifs (mais avec des progrès constants sur le
lanceur) ce qui sera un bon argument pour les opposants au projet lunaire Russe.

D'une manière générale on peut dire que le projet de vol lunaire (sans nom) Russe a
coulé le 12 décembre 1968, dix jours avant le départ de la mission Américaine Apollo-8.
Le reste n'a été que gesticulations sans espoir jusqu'en 1970. En 1971 était lancé la
première station orbitale, il s'agissait de la Russe Saliout-1.

Sans doute était-ce le romantisme slave d'il y a 40 ans ?







Super-BOUM ou Armageddon ?

A l'époque de la fabrication d'arme de dévastation atomique anti-citée,
il fallait bien que les soviétiques fassent encore plus fort que les USA !

Dans la lignée du "bon" Professeur Sakharov et de son collègue Adamski, deux
valeureux chercheurs très savants qui, encouragés par Le Président Kroutchev,
nous avaient concocté la fusion thermonucléaire façon champignon vénéneux
de Moscou, les militaires Russes avaient converti ce bijou de haute science
en une terrifiante arme.

Certes de l'autre côté, deux autres super savants, le "bon" Professeur
Teller et son collègue Hullman encouragés par le Président Eisenhower,
nous avait concocté la fusion thermonucléaire façon champignon vénéneux
de Washington, les militaires se frottaient les mains en attendant l'arme.

Qui de ces "valeureux braves hommes" ont été les premiers, impossible à dire,
car entre la fusion thermonucléaire explosive avec carburant atomique gelé
que l'on peut attribuer en premier aux Américains et la première manifestation
de la fusion thermonucléaire sèche que l'on attribue sans contestation aux
Russes, il est clair que les bombes Américaine et Russe sont arrivées au même
moment dans les arsenaux.

Le test Castel Bravo du 1er mars 1954 se produit sur l'îlot d'Eniwetok
(Pacifique) pour le compte des USA. Puissance 15 Mt (avec réfrigérant) et
3 étages avec fortes retombées radiatives.


             


           Tir Castel Bravo le 1er mars 1954 à Enewitok (Doc Agence atomique USA)


Le test Binarnaya du 22 novembre 1955 se produit à Semipalatinsk pour le compte
de l'URSS. Puissance réduite 1.6 Mt (sèche) et 2 étages (moins de retombées).


                   


       Tir Binarnaya du 22 nov 1955 à l'Ouest de Kurchatov Semipalatinsk (Doc BSI ?)


Je rappelle au passage que Little Boy avait développé une énergie de 15 kt
sur Hiroshima le 6 août 1945 !

Les deux puissances se retrouvent donc en 1955 à égalité de savoir faire, la
terreur prend enfin un sens littéral. Nous pourrions dès lors jouer Armageddon !

J'abrège l'histoire pour en arriver à l'affaire Vanya. Si scientifiquement
les Russes ont un impressionnant savoir faire en physique nucléaire, du point
de vue technologique ils ont un retard significatif sur les Américains.
Tout l'art Russe sera d'utiliser leur génie scientifique pour masquer leur
faiblesse technologique (lire : armement).

Castel Bravo va déboucher sur deux standards Américains la MK-17 et la
B-41 qui pouvaient faire détonner 25 Mt. Aussi étonnant que cela paraisse
les USA ne testèrent jamais ce type d'arme que l'on retrouvait aussi bien sur
l'avion B-52 (MK-17) et la B-41 sur l'ICBM Titan.


                 


           La plus puissante bombe-H US la MK-17 des B-52 du SAC. (Doc USAF)


Chez les Russes on allait voir ce que l'on allait voir !

Pour une masse de 27 tonnes, dans une enveloppe de métal de 8 mètres de long
sur 2 mètres de diamètres le Layer cake de Sakharov s'était transformé en la
redoutable Vanya. En fait Vanya était un nom romantique façon Hollywood, de
son vrai nom officiel Tzar_Bomba le monstre pouvait déployer une énergie de
100 Mt. Bon, au vue des estimations sur les retombées atomiques il était
impensable d'envisager un tel test aérien de cette bombe.
Alors, chargée à la moitié de son carburant Tzar_Bomba allait chanter les
superlatifs soviétiques.


              


      La plus puissante bombe-H du monde, la soviétique Tzar_Bomba (Vanya) (Doc X)


Tout d'abord n'ayant pas encore de fusée capable d'embarquer la bombe de 27 t
(elle était en projet), les Russes modifièrent un bombardier TU-95 en version
V capable d'arracher la bombe du sol et de la hisser jusqu'à 11.000 mètres
d'altitude.

Le 30 octobre 1961, l'avion avait décollé sa base de Mourmansk et, accompagné
d'un avion de reconnaissance TU-16, il avait atteint sa zone de largage à
10.500 mètres d'altitude dans la baie de Mityushikha en Nouvelle Zemble. Trop
grosse pour tenir entièrement dans la soute, une bonne partie de la bombe
sortait de dessous le ventre du bombardier.


                


        Accompagné par un TU-16, le TU-95-V emporte Vanya vers Mityushikha (Doc X)


Larguée par gravité, l'avion allégé avait viré vers le Sud et au plus vite
il ajoutait les kilomètres aux kilomètres pour échapper au choc atomique.
Pour l'aider dans sa tâche, la bombe était freinée par un parachute. Enfin,
à 4000 mètres d'altitude, au dessus de Sukhoy Zone C en 73° 85 N et 54° 50 S,
la détonation se produisit. En 39 nanosecondes tous le carburant fut transformé
en énergie. Un flash inouï se manifesta jusqu'à 1000 km et fut visible depuis
la Finlande. Des brulures au 3e degrés furent relevées sur des animaux à plus
de 100 km de la verticale du point zéro !


                


              La plus puissante détonnation atomique ; 57 Mt. Photo prise du TU-16
                d'accompagnement sur la Nouvelle Zemble en Russie 1960. (Doc X)


Le champignon vénéneux culmina dans la mésosphère à 60 km d'altitude, tandis que
la boule de feu atteignait un diamètre de 40 km. Le choc mécanique allait être
sensible à plus de 1000 km et en Finlande des bris verre des vitres de fenêtres
ont été enregistrés. On peut dire que les dommages dus au souffle se sont fait
sentir jusqu'à 1000 km !

Les observatoires du monde entier ont enregistré ce choc sous forme d'ondes
sismiques qui ont fait trois fois le tours du globe avec un effet Richter de
5.25. Pas moins de 2.1*10^17 joules furent produits par l'explosion !

Tel était Tzar_Bomba ; on comprend un peu mieux la paranoïa Américaine dans ces
années là.

Au fait, quel était donc ce projet de fusée militaire capable d'arracher du
sol une masse de 25 tonnes à porter jusqu'à plus de 10.000 km et une précision
CEP de 500 mètres ?


                         


      Le plus puissant ICBM du monde pour la plus puissante bombe atomique du monde.
      Ni l'un, ni l'autre ne seront opérationnels dans les forces armées Russes en
      1965. Seul le lanceur UR-500 fera une bonne carrière civile sous le nom Proton
                                     (Doc RKA 2008)


L'UR-500, dite Proton (lance Proton) de 1965 qui cette semaine nous a placé en
orbite très elliptique le satellite de télécommunication Américain AMC-14 que
le dernier étage Russe, aussi, Breeze, n'a pu mettre en GTO,  elle nous rappelle
ce terrible test atomique auquel elle est indirectement liée.

Rien n'est parfait...






Jules Verne l'ATV Européen en avril 2008

Nouveau beau succès spatial Européen début avril avec l'arrimage automatique sur
l'ISS de son cargo de ravitaillement ATV (Automatic Transfer Vehicle). Certes
il existait un glorieux précédent avec l'ATV Russe Progress une version automatique
du Soyouz débarrassé de sa qualité de vaisseau habitable et remplacé par celle de
cargo pour transporter fret et fluide vers les stations orbitales.
Le Progress-1 fait son premier vol le 20 janvier 1978 et il entrera en service avec
la station orbitale Soviétique Saliout-7. Il servira la station orbitale Mir en 1986
et depuis 2001 l'ISS. D'une manière générale le Progress livre 2.5 tonnes de fret
à la station orbitale suivant 3 modèles de cargo. Dans sa version M1 il peut faire
plusieurs réajustements d'orbite au profit de l'ISS (mais avec moins de cargo).


                    


                           Le cargo soviétique Progress en approche
                               de la station orbitale (Doc RKA)


Dans cette veine l'ESA (European Space Agency) a commandé en 1998 à EADS Brème la
fabrication de l'ATV. Ce gros cargo automatique a été lancé fin mars 2008 par un
vecteur Ariane V G+ sur une orbite LEO inclinée à 51° une première pour cette fusée.
La masse de fret emportée par l'ATV est de 9.5 tonnes et il peut, comme le Progress,
assurer des ajustements d'orbite au profit de l'ISS grâce à ses moteurs fusées. Comme
le Progress il peut au moins rester 6 mois arrimé à la station spatiale. Enfin comme
le Progress en fin de vie il est précipité vers la Terre où il est détruit à la
rentrée atmosphérique. Le système de navigation et de pilotage de l'ATV sont ce qui
se fait de mieux en utilisant un dispositif mixte basé sur le GPS pour la navigation
au long cours et l'approche se fait à l'aide de télémètres LASER jusqu'à l'arrimage
(entièrement automatique). Bien entendu, comme le Progress, ATV peut servir de
"poubelle" dans sa phase de retour dans l'atmosphère terrestre. L'ISS au cours de
six mois d'activité génère beaucoup de déchets, comme nous sur Terre, et ce serait
un frein à la durée des vols spatiaux si on ne pouvait pas évacuer ces déchets,
surtout ceux d'origine organique.


                     


                                Le cargo Européen ATV en approche de la
                                  station orbitale ISS (Doc ESA 2008)


Les Russes ont été convaincus de l'excellence du système Européen au point de laisser
l'ATV faire son approche et son arrimage sur le port libre du module d'habitation
Zvezda (l'ex Mir-2). Pour ce premier test l'ATV avait été baptisé Jules Verne, une
belle référence à un visionnaire du XIX siècle.

N'oublions pas qu'avant la fin de l'année, avec l'arrivée du module Kibo-2 de la JAXA
et sans doute le dernier bloc de panneau solaire l'ISS sera pratiquement achevée.
Dans cette version elle sera à même de faire vivre 6 personnes à bord pour des séjours
de 6 mois chacune. On comprend que si Progress pouvait satisfaire aux besoins de 3
cosmonautes il devenait urgent de disposer d'un plus gros volume de fret pour faire
vivre correctement tout ce petit monde. L'ATV prendra tout son sens à ce moment là ;
ce moment là est là !


                           


                                 Les deux "cargo" automatiques ATV
                                  Europe, Progress Russie (Doc X)


En 2010/11 les USA stopperont le service des navettes aérospatiales. En attendant le
nouveau vaisseau Américain Orion et le l'hypothétique vaisseau Euro-Russe, seuls les
increvables et inconfortables Soyouz seront encore de service.

L'ARD Européen + le savoir faire Russe, l'ATV Européen + le savoir faire Russe, la
navette Spirale (Bor-4 et 5) + la technologie Européenne, devraient se marier pour
produire un vaisseau Euro-Russe de qualité. Bon, là, je rêve ; ce projet n'en est pas
un pour le moment, mais l'Europe avec SpaceLab, Raffaelo, ARD, ATV, Colombus commence
à engranger du savoir faire. Il ne lui manque plus que la volonté pour réussir, mieux
que le triste spectacle qu'a été le programme GNSS Galileo (GPS Européen).

Je l'espère pour l'ESA.







Les dernières missions navettes STS

On s'approche du terme !

Annoncé raisonnablement par le Président Américain il y a deux ans, le retrait des
navettes Américaines se dessine inéluctablement pour 2010 ou 12.

Le principe de la navette est de loin le plus complexe système spatial imaginé. Il
est sans commune mesure plus complexe que le programme Apollo, mais bien entendu il
sera moins populaire.

En fait le programme Shuttle est pensé au lendemain du poser de Neil Armstrong sur
la Lune en septembre 1969. En 1970 on fait le dessin du projet et on évalue les coûts
et ce sera le Président Nixon qui le 5 janvier 1972 donnera le "feu vert" pour engager
la construction des navettes.

En 1977 la construction de Enterprise est lancée. Enterprise est le nom du vaisseau
spatial de la très célèbre série TV Américaine Star Treck. La première présentation
sera faite au public en novembre 1977.


                      


                  Vue de dessus de l'orbiter au roulage vers le VAB. (Doc NASA 2000)


Le premier vol spatial se fera avec la navette Colombia, encore équipée de sièges
éjectables. Elle sera pilotée le 12 avril 1981 par le Cdt John Young (ancien d'Apollo)
et Robert Crippen un bleu comme il est coutume de le dire. La date du lancement de
Colombia n'est pas innocente car si on a pas réussi à faire croire que Youri Gagarine
n'était pas le premier homme à être allé dans l'espace, le tir trés spectaculaire de
Colombia le jour anniversaire des 20 ans du vol du Capitaine de la VVS Russe n'était
pas pour déplaire aux idéologues Américains. Nous étions encore en pleine guerre froide.

Successivement seront construites : Colombia, Challenger, Discovery, Atlantis,
Endeavour. Seront détruites en vol les  navettes Challenger 1986 et Colombia 2003
tuant leurs équipages.

Il avait été convenu qu'un grand nombre de vols seraient affectés aux militaires, mais
trés vite ces derniers s'étaient rendus compte de la fragilité de l'astronef, du coût
exorbitant de la remise en état des navettes pour le vol suivant, et enfin que cette
remise en état était quatre fois plus longue qu'attendue. Les militaires renoncent au
principe de la navette dès 1986.

Ce sont les sociétés industrielles North American Rockwell qui construiront l'orbiteur,
puis la société Rocketdyne qui construira l'ultra sophistiqué moteur SSME cryotechnique
et a flux intégré.


                       


                    Le couple navette US et la station orbitale Mir. (Doc RKA 1998)


Deux bases seront construites avec piste d'atterrissage : Cap Canaveral Meritt Island
sur la côte Est et Vandenberg sur la côte Ouest. Cette dernière sera abandonnée dès la
fin des travaux !

Les navettes se sont perfectionnées au fil du temps, mais elles resteront trop fragiles
et tous les vols actuels sont dit à hauts risques !


                         


                     Courte finale d'une navette US au Cap Canaveral. (Doc NASA 2006)


En 2010/12 les navettes seront retirées du service actif et ne seront remplacés que par
le vaisseau Orion, une sage et grosse capsule Apollo qui fera son premier vol en 2015.

2010 à 2015 plus d'Américains dans l'espace ?

Non, il restera encore l'irremplaçable, l'increvable taxi Soyouz Russe qui assurera le
rôle de navette pour transporter les équipages vers l'ISS. Il faudra augmenter les
rotations car il n'y a que trois places dans un vaisseau Soyouz et sur l'ISS les
équipages seront à six !

Mais au fait est-ce que les Américains ont encore envie d'exploiter la station orbitale ?

Rien n'est moins sûr. Ils nous ont bloqué, Européens, Russes, et d'autres à sur l'ISS
et eux partent seuls vers la Lune. La Lune c'est leur nouvelle conquête de l'Ouest. C'est
là d'après eux qu'il faudra être dès 2020.

La Lune ce sera peut-être leur tremplin pour Mars et le reste du système solaire. S'il y
a quelque chose à "gratter" dans ces terres inconnues, ils entendent y être seul (au début).

Cruels, va...







La nouvelle défense spatiale Américaine

Les Américains croient aux hautes technologies. Ils maîtrisent mieux que quiconque les
nouvelles technologies, cela fait partie de leur "religion", c'est une idéologie, et
pour le moment la puissance et la répartition de la force militaire Américaines font
que rien ne peut s'y opposer. Seul point faible : l'espace.

Dans son ardeur à tout miser sur la technologie, l'Amérique se rend compte quelle doit
énormément à l'espace pour sa quête d'informations. Pour l'Amérique savoir avant les
autres est un devoir pour garantir sa suprématie.

Depuis l'essai ASAT Chinois réussi le 11 janvier 2007, l'Amérique réalise que des pays
(amis où pas) peuvent intercepter ses satellites et les détruire. Plus de satellites,
plus d'information. Sans information c'est se retrouver aveugle avec des systèmes
d'armes qui ne fonctionnent qu'avec de l'information (et des piles électriques) !

La dernière manifestation Hezbolha au Liban contre les forces Isréliennes a sans doute
montré combien une action de guerre mal renseignée peut se terminer difficilement.

Il faut donc pour l'Amérique protéger ses orbites spatiales férocement et elle s'y emploie.

L'US Global Missile Defence System c'est ça :


                 


                Le système ABM (anti ICBM) Américain déployé dans le Pacifique (Doc X)


Un premier échelon a été installé sous forme d'ABM en Alaska et en Californie, controlés
par des radars BMEW installés au Canada, en Norvège et au Groenland et dans le Pacifique.
Des missiles de type Taurus avec ogive KEV (véhicules à énergie cinétique) sont déjà en
mesure d'intercepter de nos jours des IRBM et peut-être bientôt des ICBM rustiques Nord
Coréens.
Dans moins de dix ans une nouvelle zone de défense s'ajoutera à celles là, les GB
Européens (GB de Ground Based) qui sont à l'orine du sujet qui fâche la Russie en ce moment
et que nous connaissons sous le titre : d'affaire des ABM Polonais/Slovaques.
Oui, c'est le droit des Polonais de choisir leur défense, et ils préfèrent miser sur l'OTAN
que sur eux même (je ne suis pas naïf, je sais bien que majoritairement les polonais sont
contre ce choix). Bref dans une dizaine d'année une centaine d'ABM seront déployés en Europe
pour protéger les USA et l'Europe (oui, tout de même). On trouvera donc nos radars BMEW déjà
cités et des radars de périmètres et de tir comme celui que les Slovaques ont demandé et
accepté sur leur territoire et ce couple ABM et radar devrait protéger les USA et l'Europe
des IRBM et peut-être bientôt des ICBM rustiques Iraniens.

Dans le GBI (Ground Based Interceptor) on trouve en épine dorsale le fameux ABM Patriot Pak-3
destinés à la Hight Altitude Defence Zone. Ils seront dotés bientôt d'ogives Hit to Kill
(sans explosif) et ils devront s'occuper de barrer la route aux missiles SRBM et MRBM, c'est
à dire des missiles relativement lents (mach 10) et d'une portée de 50 à 2000 km comme par
exemple le missile MRBM Pakistanais Hatf-2 testé le 19 avril 2008 sur un trajet de 2000 km.

Un second échelon qui a fait ses preuves le 21 février 2008 est basés sur le SM-3 de Raeyton
il s'agit d'un ABM puissant basé en mer et contrôlé par la BMEW et le réseau AEGIS. Souvenez-
vous, c'est un missile de ce type qui a détruit le satellite espion Américain en perdition
en utilisant un inédit mode ASAT (Anti Satellite) à Mach 25 sur une route orthogonale à celle
du satellite USA-193. Cet échelon est associé à l'US Navy et il est déployé actuellement au
Japon, il a une capacité ABM contre les IRBM et même de rustique ICBM (3300 à 12000 km).


                       


                                 L'interception par un SM-3 du satellite USA-193
                                    contrôlé par AEGIS (Doc STK AGI ? 2008)


Pour le moment ce réseau vise la Corée du Nord. Il sera certainement déployé en Méditerranée
et peut-être en Mer Noire (?) dans le futur.

Un troisième échelon se met discrètement en place, violant tous les accords, les USA vont
déployer dans l'espace des satellites intercepteurs/inspecteurs et sans doute à capacité
ASAT sans explosif (collision et énergie cinétique). Ces satellites sont actuellement en
expérimentation (Micro-Sat). Dans vingt ans des missiles basés dans l'espace seront à même
d'intercepter aussi des ICBM et IRBM sous forme de "drone" spatiaux (silencieux eux).

Pas bon pour les pays qui ne veulent pas vivre sous la "dialectique" Américaine, l'indépendance
va leur coûter trés cher ; pour sûr.

Et la Russie me direz-vous ?

Certes tous ces systèmes sont destinés, par la force de l'actuel niveau technologique, à
n'intercepter que peu d'ogives à la fois, une frappe d'une vingtaine d'ogives d'ICBM sera
sans doute neutralisable par ces trois échelons en 2030, mais face à une première frappe
Russe avec des missiles tirés aussi bien de plateformes enterrées (silo durci) Topol que
mobiles (wagon sur rail) Topol RS-24 MIRVé ou sous marins comme le SLBM Bulava MIRVé il
ne faut pas rêver, actuellement 2500 ogives sont armées et participent à la MAD de Mutual
Assured Destruction, il n'y a que la représaille dite Tir sur Alerte pour être certain que
la Russie ne goûtera pas longtemps le plaisir d'avoir anéanti l'Amérique.


                               


              Une ogive MIRV à 4 bombes thermonucléaires de 300 kt chaque et une précision
               CEP de 220 mètres à Mach 25, plus des leures: inattaquable (?) (Doc AVCO ?)

Quoique, Russes comme Américains n'utilisent plus d'arme anti cité (bombes atomiques de
dévastation) toutes les ogives portent des bombes de 300 à 550 kt et touchent leurs cibles
avec une précision au mieux de 120 mètres aux USA et 220 mètres en Russie il y aurait peu
de tués dans un tel conflict atomique (c'est tout relatif).

Oui mais quelle angoisse de vivre sous cette menace journalière, quand on y pense, c'est
psychologiquement inconfortable.

Les Russes sont-ils partant pour les armes basées dans l'espace ?

Ils ont su le faire, ils retrouveront bien les moyens de le refaire ; voyez le réseau GNSS
GLONASS presque opérationnel maintenant, le reste suivra sans se presser car quand on a le
pétrole on a même pas besoin d'avoir d'idées originales...

Les armes basées dans l'espace, c'est encore de l'astronautique !







Une incroyable chance.

Voilà, avec Apollo-13 nous n'étions pas passés loin du drame absolu. C'est vrai,
si l'explosion qui a détruit le Service module de la mission Apollo-13 s'était
produit alors que les astronautes étaient sur la Lune, ils y seraient toujours.
Bon, vous connaissez la suite de l'histoire le film Apollo-13 de Ron Howard 1995
en rend compte avec fidélité. Certes si la chance n'est pas mise en valeur dans
ce film, elle y est pourtant l'argument majeur.

Oui, on retient de cette aventure que la simulation sur les grands ordinateurs
de la NASA du retour du command module d'Apollo-13 avec les 3 astronautes est
un hymne à la technologie Américaine, et c'est tout à fait réel.

Que dire alors du retour de Soyouz-TMA-11 le 19 avril 2008 à l'issue de la mission
Expedition-16 ?


                          


                            L'équipage d'Expedition-16 sur Soyouz-TMA-11.
                             Sukor, Malenchenko, Whitson. (Doc RKA 2007)


Lancé le 10 octobre 2007 Soyouz TMA-11 emporte vers l'ISS l'équipage d'Expedition 16
avec la Cmd Peggy Whitson (NASA), l'ingénieur de bord Yuri Malenchenko cdt du Soyouz
(RKA) et Muszaphar Shukor un cosmonaute Malaisien ce dernier pour un vol de courte
durée. Peggy Whitson et Malenchenko passeront six mois en vol orbital sur l'ISS puis,
rejoints par la cosmonaute Sud Coréenne So Yi Yeon ils procèderont au retour sur terre
le 19 avril 2008. Entre temps un Soyouz de relève, le TMA-12 aura rejoint l'ISS avec
l'équipage d'Expedition-17 conduit par le Cdt Sergei Volkov et de l'ingénieur de bord
Oleg Kononenko accompagnés par la Sud Coréenne.

Le 19 avril Soyouz TMA-11 quitte le port d'amarrage de Zvezda (ISS) et commence son
voyage de retour. Le taxi Soyouz, comme aiment le désigner les Américains, et c'est
très flatteur de leur part, est constitué de trois modules : Un module d'habitation qui
n'est pas destiné à revenir sur Terre, un module de commande où se trouvent les trois
cosmonautes et qui lui, protégé par un bouclier thermique, revient sur Terre, et enfin
un module de service non protégé qui ne revient pas sur Terre. Cet attelage se scinde
en trois morceaux ; le premier, le module d'habitation, puis après orientation et
freinage par rétrofusée, largage du module de service, et enfin guidée par un automate,
les Russes préféraient ce terme, le module de commande avec son bouclier thermique
offrant sous un certain angle d'incidence une légère portée qui a pour conséquence
d'adoucir la décélérations et d'allonger le trajet pour viser un point de poser trés
précis. Pour vous donner une idée, Soyouz se pose dans un cercle probable d'un diamètre
égal à la longueur de la piste où se pose la navette US au Kenedy Space Center du Cap
Canveral !

Largage confirmé du module d'habitation, allumage des rétrofusées et orientation du
vaisseau, largage du module de service, et  et et, mauvais. Le module à moitié séparé
sans doute resté attaché par un boulon explosif non détonné et voila le vaisseau qui
change de position et commence sa rentrée atmosphérique à l'envers, c'est à dire
pointe avant de la cabine en premier qui elle est faiblement protégée de la chaleur.


                  


                          La plus extraordinaire rentrée atmosphérique des
                        3 cosmonautes de Soyouz-TMA-11. (Doc Tezio FCS 2008)

A l'avant se trouve l'écoutille d'accès à la cabine des cosmonautes, la trappe des
parachutes, les antennes radio, qui fondent instantanément, de toute façon il n'y
avait pas de contact possible, Soyouz était en plein "blackout radio". La fin de
l'équipage est proche, si l'écoutille se perce le plasma va entrer dans la cabine
et va hotter la vie des cosmonautes. Tout chauffe, et par chance le dernière retenue
lâche enfin, le module de service s'éloigne, le frottement et la forme particulière
du module de commande fait qu'il se redresse, le bouclier thermique va enfin jouer
son rôle, la partie avant du vaisseau se refroidi vite, le programme de secours
oriente à minima Soyouz et la rentrée se poursuit en mode dit balistique, c'est à
dire sans chercher la précision, faisant au plus court, mais aussi au plus violent.

Huit g et demi ; pour Peggy et Yuri c'est l'enfer, ils ont passé six mois en
micro pesanteur et les voilà sous 8.5 g ; un assommoir. Pour So Yi ce serait mieux,
mais son entrainement sol à minima ne l'a pas rompu aux fortes accélérations, c'est
très dur pour elle aussi. Chance encore, la chaleur n'a pas abimé le container des
parachutes ; ils s'ouvrent dans le bon ordre, Soyouz est sauvé. Il se pose dans une
zone non prévue, il y a sans doute du vent, dernier freinage pyrotechnique avant le
contact au sol mais la cabine touche de côté la terre, du côté du siège de So Yi Yeon.
Le choc est violent pour elle, puis plus rien. Posés, et vivant...


                 


                   Un technicien Russe examine la trace de l'impact de Soyouz-TMA-11
                              que l'on voit en arrière plan. (Doc RKA 2008)


Malenchenko qui est sur le siège du milieu, sort le premier péniblement, puis So Yi
encore plus difficilement, et enfin un peu mieux Peggy. Les secours arrivent vite, les
voilà de retour à Moscou, puis qqs jours plus tard chaque membre de l'équipage rejoint
son pays : Peggy Whitson aux USA, So Yi la Corée du Sud, Yuri Malenchenko reste chez
lui. A sa  première conférence de presse So Yi a un malaise, elle souffre et cela
nécessite une rapide hospitalisation, c'est le temps des rumeurs.


                   


                       Malenchenko secoué, mais vivant, devant l'écoutille
                              brulée de SoyouzTMA-11. (Doc RKA 2008)


La RKA enquête avec son habituelle discrétion et il faut pourtant savoir vite car
"la haut" sur l'ISS le nouvel équipage d'Expedition-17 regarde par le hublot avec
suspicion, arrimé au port de Zvezda, le Soyouz TMA-12 qui devra dans six mois les
ramener sur Terre.

Enfin le doute est levé, Peggy fait une conférence de presse et confirme ce scénario
dramatique. Cette version est la bonne, et Soyouz TMA-12 est en place comme chaloupe
de secours sur l'ISS (pas bon pour le moral).

Mais au fait comment cela c'était passé pour Soyouz TMA-10 le 21 oct 2007 ?

Lui aussi avait fait une rentrée balistique, mais lui il la devait à un bug informatique,
le Soyouz était entré en mode de secours sans raison et l'équipage avait aussi été
secoué, sans heureusement passer par la crise de TMA-11. Les Soyouz TMA n'étaient pas
tous fragile, mais Soyouz TMA-1 avait lui aussi le 4 mai 2003 basculé, sans raison, en
mode balistique de sauvegarde et l'astronaute Américain Don Petit avait un été peu
commotionné.

En conclusion, sans vouloir plagier un groupe de chanteur français d'après guerre :
les Frères Jacques dont une chanson disait "encore heureux que la Marie Jeanne fût un
bon bateau", on peut dire aussi encore heureux que le Soyouz fût on bon vaisseau, car
subir ce qu'il a affronté et en sortir, relève d'un bon choix technique des Russes et
une construction robuste ;  pour sûr !

Mais la CHANCE a joué aussi un grand rôle dans cette affaire, et nous espérons que
Soyouz TMA-12 (qui attend son tour pour dans six mois) en ait tout autant.



                    


                Soyouz-TMA-12 va s'arrimer à Zvezda [ISS], il restera 6 mois avec la
              station, puis ramènera Expedition-17. Sera-t-il en état ? (Doc RKA 2008)







A l'aune des mesures de Phoenix

Est-ce un bon petit Yard, Prés carré ?

Oui, vous traduisez en clair est-ce que ce terrain fera un bon jardin pour
y vivre ?

Mercure, n'y pensons même pas, cette lune calcinée. On a n'a jamais rêvé.


                  


            Mercure, morne plaine grélée de cratères, assommée de soleil. (Doc NASA)


Vénus, n'y pensons même pas, pourtant quasiment soeur jumelle de notre Terre,
elle est devenue au fil de nos connaissances l'image de ce que pourrait-être
l'enfer si jamais il a existé.


                


       Vénus la belle, mais il ne faut pas y poser ses pieds, 450° C au sol. (Doc BSI cccp)


Terre (Gaya) pour notre physiologie c'est le paradis, même au pôle Nord !


                


         La Terre le paradis dans notre Galaxie. (Doc Porticcio Corsica-Isl, l'auteur)


Mars notre espoir d'y prendre pied un jour sans en espérer autre chose qu'un
terrain d'ennui, une planète, sans doute presque totalement morte, mais avec
qqs espoirs de réanimation aux seuls pôles ; en somme : notre purgatoire.


                    


           Mars la désolation, on y cherche de l'eau depuis 1971 sans succés. (Doc NASA)


Jupiter, une masse considérable de gaz, inabordable, des satellites naturels
malmenés, irradiés, passons, admirons, rien a en espérer.


                 


                         Jupiter une boule de gaz inabordable sauf
                         sur ses satellites et encore ! (Doc NASA)


Saturne, belle, mais comme Jupiter ce monde n'est pas fait pour nous, quand
à ses satellites naturels, balcons sur des horizons fabuleux, mais peu d'espoir
d'y trouver un prés carré, peu, ne voulant pas dire qu'il n'y a aucune chance !


                      


                               Saturne la splendeur, on peu généreusement
                                 bronzer sous ses rayons X ! (Doc NASA [Rx])


Uranus, Neptune deux grandes , mais si loin du soleil que l'azote liquide y
serait considéré comme un liquide brulant. Elles ne sont pas pour nous ; ni
de prés ni de loin !


                       


                      Froid devant ! Toute de travers, telle est Uranus. (Doc NASA)



                            


                                  Plus froide encore, Neptune, rien à en
                                   attendre pour le moment. (Doc NASA)


Pluton la lointaine mini-planète aussi déshéritée que Mercure et aussi froide
que l'autre est chaude. N'y pensons pas plus.


                               


                             Même plus une planète, trop loin, trop petite ;
                               Pluton notre balcon sur la Galaxie. (Doc X)


Non ou oui, Mars la rouge, Mars la désertique, Mars la froide, elle reste
notre seule espoir d'y survivre, sous condition technique lourde, avec un
regard nostalgique le soir sur notre Terre aussi visible que l'est Sirius ou
Véga dans notre hémisphère Nord ou Canopé dans l'autre.


                           


                       Depuis la sonde US Phoenix, jusqu'à l'horizon Nord Ouest,
                             morne plaine martienne ! (Doc NASA 2008)


C'est dans les zones arctiques que s'est posée la sonde du JPL (NASA) Phoenix
il y a qqs jours ; c'est elle qui va trouver de l'eau, il faut quelle trouve de
l'eau ; peut-être pas pour nous abreuver immédiatement, mais pour garder l'espoir
d'y installer notre petit Yard, notre premier verger extra terrestre, notre prés
carré. Pas d'eau pas d'élan, pas d'argent, autant refertiliser le Sahara, moins
excitant, mais certainement plus utile.

Et pendant ce temps, tourne la Terre...







Les grandes premières de la NASA

En marge du 50ème anniversaire de l'agence spatiale Américaine.

Le 4 octobre 1957 l'aventure spatiale commence. Le coup d'envoi
est Russe, les USA ne s'en remettent pas. En 1958 le Président
Eizenhower fonde la NASA (National Aeronautic and Space Agency).

Cette agence peut s'enorgueillir de qqs belles premières qui ont
participé à l'histoire de notre aventure humaine.

Le 1er février 1958, les USA lancent leur premier satellite
artificiel de la Terre, Explorer-1. La NASA n'existe pas encore

Le 26 mars 1958, le satellite Explorer III confirme la présence
des ceintures de radiations au tour de la Terre. La NASA n'existe
toujours pas.

Le 29 juillet 1958, le Président D.Eizenhower crée l'Agence Spatiale
et Aéronautique Américaine : NASA.


                     


             Le logo du 50 eme anniversaire de la NASA. (Doc NASA 2008).


Le 11 octobre 1958, pour la première fois une fusée est mise à feu
pour rejoindre la Lune. La sonde Pioneer-1 (NASA-JPL) décolle du
Cap Canaveral. On va apprendre à suivre une sonde qui s'éloigne de
la Terre pendant plus de 12 heures. La sonde culmine à 113000 km
avant de rater la Lune et retomber sur Terre. C'est une des premières
missions de la toute jeune NASA.

Le 18 décembre 1958, une fusée Atlas se met en orbite avec un répondeur
VHF à son bord. Cela préfigure les futurs satellites de télécom. Ici
il s'agit de l'expérience Score une coopération NASA/Armée.

Le 11 mars 1960, la NASA commande la mission Pioneer-V qui teste les
communications spatiales sur un trajet Terre Vénus. C'est un succès.

Le 1er avril 1960, la NASA commande le lancement du premier satellite
météorologique de la série TIROS.

Le 13 avril 1960, dirigé par les militaires, mais en coopération avec
la NASA, est lancé le premier satellite de navigation TRANSIT-1 qui
ouvrira plus tard le réseau NAVSTAR GPS bien connu aujourd'hui.

En 1961, c'est la NASA qui dirige le programme homme dans l'espace dit
Mercury ; en mars 1961 elle envoie dans l'espace l'astronaute Alan
Shepard en vol balistique trois semaines après le vol orbital de Youri
Gagarine. Ce profil de vol est une première (comme Sapceship-One).

Le 10 juillet 1962, en coopération la NASA lance le premier satellite
expérimental de télécommunications actives TELSTAR-1.

Le 17 juillet 1962, c'est aussi la NASA qui commande le premier vol
spatial d'un avion fusée le NA-X-15 qui fait lui aussi un vol spatial
balistique avec l'astronaute Robert White.

Le 27 août 1962, la NASA lance la sonde interplanétaire Mariner-2 qui
va rallier la planète Vénus et renvoyer des données sur son atmosphère.

Le 28 juillet 1964, la sonde lunaire Ranger-7 de la NASA envoie des
photos très proches du sol lunaire avant son écrasement prévu sur le
sol sélène.

Le 28 novembre 1964, la NASA lance avec succès la sonde Mariner-IV qui
va rallier la planète Mars et nous renvoyer les premières photos du sol.
Si ce n'est pas le premier voyage réussit vers Mars c'est le premier
qui renvoie des données sur la planète rouge.

Le 23 mars 1965, lancement par la NASA du vaisseau spatial Gemini-3
avec deux astronautes : Grissom et Young, c'est la première fois qu'un
vaisseau spatial change d'orbite.

Le 15 décembre 1965, la NASA commande le premier rendez-vous actif de
deux vaisseaux spatiaux : Gemini-6 et Gemini-7 commandé par W. Shirra.

Le 21 décembre 1968, la NASA commande la mise en orbite lunaire de la
mission Apollo-8 avec un premier équipage humain. Le cdt est F.Borman.

Le 21 juillet 1969, la NASA commande la mission Apollo-11 qui fera se
poser sur le sol lunaire un premier équipage humain. Cdt N.Armstrong.

Le 3 mars 1972, la NASA commande les deux missions Pioneer-10 et 11
dites du "grand tour". Elles vont investir les orbites plus lointaines
que celle de la planète Mars.

Le 23 juillet 1972, en coopération, la NASA lance le premier satellite
de ressource terrestre, le LANDSAT-1.

Le 15 juillet 1975, la NASA commande la mission de rendez-vous russo
américaine Apollo-Soyouz-ASTP. Cdt T.Stafford, A.Leonov.

Le 20 août 1977, la NASA commande une des deux missions dites du "grand
tour", Voyager-2. Voyager-1 suivra après. Ces deux sondes vont visiter
les planètes extérieures à l'orbite martienne et sont encore audibles de
nos jours. (Voyager-1 a déjà quitté le système solaire).

Le 12 avril 1981, la NASA dirige la première mission du système de
transport spatial dite navette avec la mission STS-1 avec J.Young et
R.Cripen.

Le 24 avril 1990, la NASA commande la mise en orbite par une navette du
premier gros télescope otique d'astronomie le HST Hubble. Il est encore
actif de nos jours.

La NASA s'est bien entendue distinguée dans des missions plus discrètes
mais de grande portée technologique. Mais nous pouvons ne retenir au
crédit de la NASA, si on veut bien ne pas l'oublier 3 grandes premières :

- L'envoi du premier homme sur la Lune.



                       


                   Buzz Aldrin descent sur le sol sélène photographié
                            par Neil Armstrong. (Doc NASA 1969)


- Les quatre sondes du grand tour Pioneer-10 et 11, Voyager 1 et 2.



                   


                    Une des deux sondes Voyager du grand tour. (Doc NASA 1979)


- les navettes (aérospatiales) du programme STS.


               


                  Courte finale pour la mission STS-118 au KSC. (Doc NASA 2007)


Beaucoup d'autres premières sont au crédit de la NASA, mais avec une partie
déjà engagée avec l'URSS. Je ne les compte pas ici comme par exemple :

Premier poser d'un robot sur Mars avec la Russie : Mars-3 en 1971, mais
premiers documents reçus sur Terre avec les sondes de la NASA Viking 1-2
posées (actives) sur le sol de Mars en 1976.

Attention toutes les autres grandes premières ne sont pas forcement au crédit
des soviétiques ; il ne faut pas oublier l'Armée Américaine qui en engrange
quelques-une comme par exemple, la première récupération d'un morceau de
satellite sur Terre avec une capsule du Discovery XIII le 12 août 1960.

Bon anniversaire la NASA.






Monter ou descendre qu'elle est la solution ?

Pour la première fois vient d'être commandé un changement d'orbite dans
l'urgence pour la station orbitale internationale ISS Alpha !


       


                L'ISS Alpha en juillet 2008 (Doc ESA 2008)


Le 25 juin 2006, la Russie lance depuis le cosmodrome de Baïkonour une
fusée Tsyklon 2 qui place en orbite basse (LEO) le satellite Cosmos 2421
de 3100 kg destiné à l'espionnage optique maritime militaire.


              


      Fusée Russe Tzyklon-2 prête au lancement à Plesetsk. (Doc RKA 2006)


Deux ans plus tard officiellement le satellite se sépare en trois ou
quatre morceaux et cesse son activité. Aucune raison n'est donnée pour
expliquer cet événement. Du fait de la discrétion apportée à cet
émiettement du Cosmos 2412, on n'en parle pas et puis c'est tout.

Remarquons tout de même que dans le même temps des satellites ou derniers
étages de fusées de toute nationalité finissent par exploser et se répandre
en centaines de morceaux : Indiens, Chinois, Japonnais, Européens, Américains,
personne n'échappe à la pollution des orbites terrestres pour un motif ou
un autre, Russie comprise.

Mi août 2008, l'alerte est donnée ; l'orbite de l'ISS qui vient d'être
ajustée va croiser la route d'un des débris du Cosmos 2421 avec une grande
probabilité de collision. A ce moment l'orbite est la suivante :

ISS (ZARYA)
1 25544U 98067A   08238.17943287  .00006850  00000-0  57824-4 0  1195
2 25544 051.6431 022.2803 0008795 054.7965 296.5118 15.71121709559380

Notons que le nombre journalier de rotations terrestes de l'ISS est de
15.7112 tours/24 h. Nous sommes le lundi 25 août.

Ordre est donné à l'équipage de Expedition 17, composé du Commandant
Sergey Volkov (RU3DIS), du Flight Engineer Oleg Kononenko (RN3DX) et
de l'autre Flight Engineer Gregory Chamitoff (KD5PKZ) d'abaisser l'
orbite de la station. C'est plutôt rare pour une station orbitale dont
les ajustements d'orbites en général sont à la hausse. L'équipage va
utiliser les moteurs du module de ravitaillement Européen ATV (ESA)
ainsi que son carburant pour freiner l'ISS et descendre en deux temps :

Le jeudi 28 août :

1 25544U 98067A   08241.50381381  .00000794  00000-0  10655-4 0  1425
2 25544 051.6429 005.2860 0006422 054.0673 034.8176 15.71777722559913

Nous passons à 15.7177 tours de Terre par jour.

Puis ensuite le 29 août :

1 25544U 98067A   08242.52327631  .00007860  00000-0  63862-4 0  1492
2 25544 051.6432 000.0656 0006797 058.2075 043.1520 15.71802768560074

Nous passons à 15.7180 tours de Terre par jour, cela sera suffisant
pour ramener la probabilité de collision à un niveau acceptable.

Ce même jour à Baïkonour au Kazakhstan la Russie lance une fusée Dnepr
Voyevoda (ex ICBM R-36-M2) qui place en orbite basse 5 micro satellites
de la noria Allemande RapidEye de 150 kg chacun. Ces satellites sont
destinés à un futur réseau Européen de surveillance (imageur) de l'
agriculture et des activités industrielles mondiale.


                  


        Fusée Dnepr (Veyevoda ex R-36 M2) décolle de son silo (Doc RKA 2008)


l'Ouzbékistan avait déjà refusé le 7 août à la Russie de lancer une autre
fusée Dnepr porteuse d'un satellite Thaïlandais THEOS depuis Plestsk au
motif qu'elle ne voulait pas voir tomber le premier étage chez elle. Elle
ne faisait que souligner sa contrariété devant la nouvelle crise Géorgienne.
Le Kazakhstan en faisait de même pour ce lancement en refusant la chute du
premier étage de la fusée sur son sol, puis devant la réaction Russe en
Géorgie et les revenus que lui procure l'activité Kazaque de Baïkonour elle
finissait par accepter le lancement et la chute du premier étage.

L'Europe stupéfaite de la réaction Russe pour l'Ossétie du Sud et après le
cafouillage diplomatique du début, revient à un pragmatisme probable.
L'Allemagne voit ses 5 satellites mis en orbite pour pas cher, le pétrole
et le gaz Russe coule à flot, certes on eu chaud, mais les affaires sont
les affaires. Le pas de tir Soyouz à Kourou CSG continue à ce construire.

L'ISS maintenant ! Mauvaise pioche pour les USA ; donner de la canonnière
pour faire de l'humanitaire en Mer Noire, ce n'est pas plus malin que de
déployer des missile MRBM Russes à Cuba en 1962. Aussitôt la question de
la survivabilité de l'ISS se pose. Qui après 2010, année de la mise à la
retraite des navettes US, va ravitailler la station orbitale ?

L'Europe avec l'ATV ? Encore aurions nous du en mettre en construction.
Ce ne sera donc pas l'Europe. L'Italie avec Léonardo ? Ah non, lui ne
fonctionne que branché sur les navettes US ! Le prochain module de
ravitaillement Japonnais ? Faudrait en mettre en construction plusieurs,
c'est peut-être déjà trop tard. Alors, la Russie avec ses vieux Progress ?
Si on a pas viré les Russes de toutes les instances internationales.
Puis pour échanger les équipages, comment assurer les rotations puisque
les navettes ne seront plus là ? Et les vaisseaux de sauvetage ?
Soyouz-TMA, ; Soyouz-TMA, si on a pas envoyé les forces de l'OTAN secourir
l'Ossétie du Sud (qui ne demande rien). On pourrait attendre le futur
vaisseau Américain Orion de la mouvance Constellation NASA, oui, certes
mais pas avant 2015 ! Autant dire que du point de vue astronautique on a
pas trop intérêt à contrarier l'ours Russe, si non, "plouf" au pire, l'ISS
dans le Pacifique Sud !

Nos économies et nos intérêts sont tellement imbriqués que l'on se demande
pourquoi fallait-il installer ce radar ABM en Tchéquie et ces missiles en
Pologne. Etait-ce bien nécessaire de crisper l'un pour assouvir de basses
vengeances de l'autre ?


                       


                           Le Topol-M (mobile) sur son tracteur pour
                           un tir d'entrainement de la RVSN. (Doc X)


Espérons que cette histoire ne restera qu'une péripétie, Hier la Russie a
testé un missile ICBM Topol-M équipé de Rentry Vehicle MIRV furtifs qui
ont touché leurs cibles à Kura au Kamtchatka, histoire de détendre
l'atmosphère sans doute ...






L'été 2008 est fini, l'automne sera pourri nous dit-on !

L'actualité spatiale estivale n'a pas connue de pose. Il faut dire qu'à l'inverse
du sol de la Terre, passé 80 km d'altitude, le ciel est clair, éternellement clair.
Là on ne connait que le beau temps du point de vue terrestre.

Sur l'ISS, Expedition 17 ronronne, avec deux soucis, le premier menaçant pour la
station, un joint de rotation grippé sur un bras de panneau solaire oblitère de
façon significative la quantité d'énergie électrique. Faudra-t-il apprendre à
faire, là aussi, des économies ?


                 


                          Avec un paneau solaire bloqué, la station est
                           en mal d'énergie électrique. (Doc RKA 2008)

Pour le moment pas franchement de solution à ce problème sauf imaginer qqs astuces
provisoires. J'ai parlé de deux soucis, le second ne concerne que l'équipage
d'Expedition-17 à savoir Sergey Volkov RU3DIS et Oleg Kononenko RN3DX, qui
accompagné par le touriste Américain Garriott reviendront sur Terre à bord d'un
vaisseau Soyouz le TMA-12 dont on espère qu'il ne connaîtra pas la même défaillance
que TMA-11 qui avait bien failli tourner au drame en début d'année. Malheureusement
pour Expedition 17 le vaisseau TMA-12 était déjà arrivé sur l'ISS avant que l'on
assiste au retour chaotique de Soyouz TMA-11.


      


               Soyouz-TMA-13, prêt au départ, revu et corrigé ? (Doc RKA 2008)


Beau succès de navigation cosmique de l'ESA avec un passage au mois d'août de la
sonde Rosetta près de l'astéroïde Stein qui ressemble à un diamant bien taillé.


                           


              Survol rapide de l'astéroïde Stein par la sonde Rosetta (ESA 2008)


La sonde de la NASA/JPL Phoenix a connu qqs problèmes mécaniques, mais elle a tout
de même confirmé la présence d'un peu de glace d'eau sous le sol, ce que l'on
soupçonnait déjà, mais par contre la dernière goutte d'eau aurait coulé sur le sol
martien il y a 3 milliards d'années, depuis plus rien à la surface du sol. Pas de
trace de vie, même sommaire (prés biotique). Joli succès Américain en tous cas pour
Phoenix.

La mission STS-125, navette Atlantis, est prête à décoller pour faire une remise
à niveau du célèbrissime satellite d'astronomie US Hubble HST, mais au moment du
départ, une grave panne de Hubble oblitère là aussi la mission. STS-125 reste pour
le moment au sol.


              


          Rare vision de deux navettes sur leur pas de tir (STS-125). (Doc NASA 2008)


Par contre la mission STS-126 Endeavour, reste planifiée pour le 14 novembre avec
une mission de service de l'ISS. Aura-t-on trouvé une solution à embarquer pour
réparer le fameux joint grippé ?

Côté Russe le rush pour remettre à niveau le GNSS GLONASS se poursuit, la Russie
veut son réseau équivalent au NAVSTAR Américain, à mon avis elle va l'avoir.
Pourquoi tant de hargne ?


                      


              3 GLONASS sous la coiffe de ce lanceur Proton-Breeze-M Russe. (Doc RKA 2008)


Vous avez vu comme moi le coup de gueule Russe en Géorgie, pas d'OTAN à sa frontière.
Puis vous avez vu comment deux bombardiers stratégiques TU-160 Blackjack ont fait
le voyage au Vénézuela. Puisque les Russes sont de retour, il leur faut un système
de navigation autonome et précis. Certes les gros bombardiers Russes ont été accompagnés
par des chasseurs de l'OTAN tout au long du voyage, mais je ne pense pas que ces derniers
soient allés jusqu'à leur faire la navigation !

Au mois de juillet l'Iran a tiré une fusée "sonde" qui aurait pu satelliser une charge
inerte, mais finalement la fusée n'a fait qu'un vol balistique comme un MRBM long ou un
IRBM court, ou alors comme une fusée qui aurait loupé la mise en orbite satellitaire (?).

Bon, il n'y a pas que l'Iran qui a connu des émotions, la société privé Américaine
Space-X a connu aussi un loupé de son nouveau lanceur Falcon-1 en juillet, mais a connu
enfin le succès en septembre en plaçant une charge inerte en orbite. Notons au passage
qu'il s'agit d'une première ; une petite société privée a réalisée un lanceur orbital.


                         


           Falcon-1 lancement du satellite RATSAT une privée chez les privés. (Doc Space-X 2008)


Qu'à cela ne tienne le dirigeant Iranien a déclaré que son pays lancera prochainement
une grosse fusée capable de placer 700 kg en orbite basse. Le premier étage serait
animé par 16 moteurs fusées. Cela va encore énerver les Américains qui ne sont pas à
la fête en ce moment.

Pendant ce temps là, la Chine qui nous a organisé des jeux olympiques pharaoniques
et réussis, nous a régalé avec sa mission ShenZou-7 fin septembre en plaçant un
équipage de 3 thaïkonautes en orbite dont deux ont fait pour l'un une EVA avec un
scaphandre chinois et l'autre une IVA (Internal Vehicle Activity).


                 


                              En direct à la TV un thaïknaute chinois fait sa
                             première EVA sur ShenZou7. (Doc TV Chinoise 2008)


Après un retour sans problème, la Chine a eu le triomphe relativement modeste.


Je ne commente pas plus l'aventure Géorgienne du début de l'été, le radar ABM
Tchèque se règle dans ce cas là cash. Au fait il sera malgré tout bien implanté de
même que les missiles qui vont avec, en Pologne.

Nonobstant les accords de non prolifération TNP, les USA accordent à l'Inde ce qu'ils
refusent aux Iraniens. Certes l'Inde n'est pas l'Iran, pourtant la Loi est la Loi.
Je pense qu'il s'agit d'un mauvais placement pour les USA.

Les Russes qui gesticulent beaucoup en ce moment, lancent fin septembre leur
délicat MSBM Bulava depuis un sous marin en plongée en Mer Blanche, et le RV
retombe comme d'habitude sur sa cible à Kura au Kamchatka. Nous savons que ce
missile embarqué sur les nouveaux sous marins atomiques Russes de la classe Borei
sont la version navalisée de l'ICBM Topol mobile Russe. Sans doute feront-ils des
économies avec ce missile mais sa mise au point reste assez laborieuse.


               


              Tir d'un MSBM Bulava depuis un sous marin en plongée. (Doc X 2007)


Dans le Maelström économique dans lequel nous sommes tombés, la NASA avait pas mal
d'urgences, le gouvernement US vient de lui autoriser le crédit nécessaire pour tenir
jusqu'au mois de mai 2009, date à laquelle la nouvelle administration des USA devra
statuer sur son avenir.

L'Europe, où jusqu'à la fin septembre tout allait bien, a regardé d'un œil indifférent
le taïkonaute Zhai Zhigang agiter la bannière chinoise devant les yeux du monde entier
et en direct lors de son EVA de ShenZou-7. Bon, puisque cela nous amuse en Europe,
rions tous devant un autre succès, celui des fonds toxiques, des titrisations pourries,
et autres noms d'oiseaux que je n'ai pas besoin d'inventer en matière d'économie libérale.
Concernant notre brillant système économique, on nous disait pourtant en Europe que les
"lendemain qui chantent" sont là. Ah bon !

Cela aura-t-il une grosse influence sur nos projets spatiaux ?

J'aimerai dire que non, mais cet automne 2008, que l'on nous annonce comme sombre, me
fait un peu douter.






Prières autour de la Lune.

Nous allons fêter le 40 ème anniversaire du premier survol lunaire par des humains
en décembre 1968. C'est déjà la consécration du programme Américain Apollo le pari
lancé par le Président Kennedy d'envoyer un homme sur la Lune et de le ramener vivant
avant la fin de la décennie 60 est en passe de réussir.

Je ne vais pas rappeler la genèse du programme lunaire Américain, il reste le plus
réussi des programmes civils d'Etat Américain, en tous cas celui qui a consacré la
planification industrielle, politique, et économique. C'est un chef d'œuvre.

Mais le survol lunaire de 1968 n'était pas au programme, il souligne l'interférence
soviétique dans le programme lunaire Américain.

La décision de la NASA d'envoyer un vaisseau Apollo habité en orbite lunaire a été
décidée dans l'urgence.

Bon, les USA savaient que l'URSS été intéressée par un programme lunaire, mais elle
savait qu'il n'y avait pas un projet bien structuré, disons que les Russes se
précipitaient mollement vers la Lune, façon "vieille tortue fatiguée".

Certes les Russes avaient été les premiers à franchir la seconde vitesse cosmique
pour voyager dans le cosmos avec le lancement réussi de la sonde Lunik-1 en 1959,


                               

                      La sonde soviétique Lunik-1 passe à 6500 km du sol
                     sélène à la seconde vitesse cosmique. (Doc BSI 1962)


puis grande première l'Homme posait sa marque sur le sol sélène encore en 1959 avec
l'impact de la sonde Lunik-2 et des emblèmes soviétiques sur le sol de notre satellite
naturel.


                       


                            Les pièces à l'effigie de l'URSS dispersées
                                sur le sol lunaire. (Doc BSI 1962)


Puis encore le seul vol lunaire qui allait nous apporter une chose que l'on
ne pouvait pas deviner depuis le sol de notre bonne vieille Terre, la face cachée de
la Lune, là encore les soviétiques nous donnent la réponse avec Lunik-3 en octobre
1959.


                    


                       Premières images de la face cachée de la Lune renvoyées
                              par la sonde Russe Lunik-3.(Doc BSI 1960)


Bref, sans s'arrêter les Russes investissent lentement la Lune par petites
étapes dont la plus utile après la révellation de la face cachée lunaire est le
poser en douceur maîtrisé. Ce dernier acte se jouera en janvier 1966 avec Luna-9.


                   

                         Premier panorama envoyé depuis le sol lunaire par
                       l'atterrisseur Russe Luna-9. (Doc Daily-Express 1965)

Oui, mais en 1967 le programme Apollo prend corps. Cela commence par le drame
que vous savez avec l'incendie de la cabine Apollo qui tue ses trois occupants à
quelques jours du vol inaugural. Le plus fort de ce drame c'est que les USA ne vont
pas renoncer, ils relancent avec courage le programme lunaire.


                  


                              Malgré l'accident mortel d'Apollo-1, les
                              USA partent à l'assaut de la Lune (Doc X)

Déjà leurs satellites de reconnaissances repéré la fusée lunaire Russe, ils ont
repéré et savent l'échec du test de ce lanceur, ils savent donc que rien n'est perdu
dans cette course. Ce sera d'autant plus vrai qu'au printemps 1967 les Russes
enregistrent un échec de leur vaisseau Soyouz qui tue son pilote au retour de son
premier vol d'essai orbital. Les USA sont assez dubitatifs quant au rôle à jouer
par Soyouz, il n'a rien d'un vaisseau lunaire !


                             


                         Débris encore fumants du premier Soyouz qui tue
                          son pilote au retour sur Terre. (Doc BSI 1967)


Les Russes n'ont pas de programme lunaire national, les dirigeant Russes qui sont de
vieux militaires, dirigent le pays comme on dirige une caserne. Ils n'ont qu'une seule
exigence, obtenir la parité militaire avec les USA. Cet effort Russe est colossal  pour
le pays et rien n'est trop utile pour y parvenir, alors les vols lunaires humains,
les vols exotiques en orbite terrestre ne semblent pas servir la cause, ils ne seront
pas même un peu encouragés.

Toute fois, sur fond propre, les bureaux d'études Russes vont continuer à développer
leur programme lunaire sans nom et leur fusée sans nom aussi, la N-1.

Et bien oui, le vaisseau Soyouz pourrait faire le voyage à la Lune moyennant le retrait
du module d'habitation, et la mise en place d'un bouclier thermique ad hoc. Les Russes
lancent le 15 septembre 1968 une fusée Proton qui envoie vers la Lune la sonde Zond-5.
L'engin arrive dans le domaine lunaire, contourne l'astre et retourne vers la Terre
où il vient se poser avec brutalité dans l'océan Indien. A bord du vaisseau des insectes
et petits reptiles ont fait le voyage et sont revenus vivants.

Bon, pas de panique à la NASA, il n'est pas question de confier à un tel montage une
vie humaine, ce serait trop dur, trop risqué.

D'ailleurs en avril 1966, le vaisseau Apollo-6 a consacré le vaisseau habitable, la
grande fusée lunaire Saturn-5, et le bouclier thermique pour le retour terrestre, un
succès. En octobre 1968 enfin un autre grand succès US, le test en vol orbital
terrestre d'Apollo-7, il confirme que le vaisseau est habitable, avec le Cdt W.Shirra,
le pilote D.Eisele, et le pilote du LM, C.Cunningam, ce vol est très encourageant.

Pendant ce temps la succession du grand dirigeant des affaires spatiales Russe
Korolev, mort un an plus tôt, ne se passe pas bien, d'autre part les militaires n'ont
pas de gros efforts à faire pour prétexter que ce programme lunaire est un gouffre
financier et technologique et qu'il faut le stopper pour que toute l'énergie Russe
se consacre à obtenir la parité stratégique militaire Russe contre celle des USA.

Le 18 novembre 1968 les Russes envoient leur nouvelle sonde lunaire Zond-6 et comme
la précédente, elle arrive à la Lune, contourne l'astre sélène, et revient vers la
terre en vol balistique. Elle va certainement faire une chute brutale comme Zond-5,
mais non ; a la grande surprise des observateurs, un choix de route subtil amène la
sonde à ricocher sur les hautes couches atmosphériques ce qui ralenti en douceur la
sonde, puis allonge sa route pour trouver un point de poser sur terre ferme. Là
encore des petits animaux, insectes, reptiles comme des tortues ont fait le voyage
et sont revenus. C'est à ce moment là que l'on apprend que cette sonde n'est autre
qu'un vaisseau Soyouz allégé !


                       


              En fait Zond-6 est un vaisseau Soyoz sans module habitable, il est ici
               vu avec une pièce d'amarrage pour un module lunaire. (Doc RKA 2001)


A la NASA plus personne ne rit,  il serait plausible maintenant de remplacer les
tortues Russes par un capitaine pilote de la VVS (la force aérienne Russe) ;
une horreur...

Par une chance (doit-on dire un miracle) la Société Grumman rencontre des difficultés
dans la mise au point du Lunar Module (l'engin qui posera les hommes sur la Lune) et
le vol prévus pour janvier 1969 est repoussé. Une opportunité que ne doivent pas
manquer les USA, envoyer à vide (sans le LM) la cabine Apollo autour de la Lune avec
un équipage et cela le plus vite possible.

Par chance en Russie la fusée lunaire N-1 a encore connu un échec en vol, un de plus,
un de trop pour les militaires qui prennent ce prétexte pour convaincre l'Etat,
d'autres militaires, que cette gabegie doit finir. Cela va marcher. Arrêt total du
programme lunaire Russe sauf pour ce qui est déjà sur les pas de tir.

Feu vert aux USA, feu rouge en Russie ; c'est presque gagné. Pour partir vers la Lune
il faut respecter les éphémérides, il faut s'en remettre à des fenêtre de tir, celle
pour le lancement d'un hypothétique Zond-7 se présente avant celle de la mission
Apollo-8. Les USA prient pendant que l'équipage se prépare en catastrophe à cette
mission imprévue. F.Borman le Cdt de bord sera accompagné du pilote W.Anders, et
du pilote du LM (absent) J.Lowell. La fenêtre Américaine se situe dans la seconde
quinzaine du mois de décembre. Heureusement tout est prêt, le vaisseau et la fusée
sont OK.

Début décembre, la fenêtre Russe s'ouvre, mais pas de Zond-7, le feu rouge Russe a
été respecté, puis un temps après la fenêtre Russe se referme ; la fenêtre Américaine
s'ouvre. Compte à rebours, le 21 décembre 1968, pas d'incident, bonne météorologie
sur le Cap Kennedy, le lancement se fait, et un temps encore plus tard le vaisseau
Apollo est en route  vers la Lune, c'est même irréversible. La nuit de Noël la cabine
se met en orbite Lunaire, un plus sur les Zond Russes, et c'est à ce moment que Franck
Borman ouvre une Bible et dans un direct étonnant, en orbite lunaire, il nous lit un
passage de la Genèse ! Les Russes ont raté le départ de la course à la Lune, les USA
ont gagné leur pari.


                             


                        Le module de commande Apollo-8 placé en orbite lunaire
                          en décembre 1968 avec son équipage. (Doc NASA 1971)


Le 21 juillet 1969 la mission Apollo-11 conclue de façon magistrale le défi Américain
et les Russes stupéfaits regardent à la TV les quelques images que la censure laisse
passer. Zond-7 partira dans l'indifférence totale pour un voyage lunaire sans retour
vers la Terre, cette mission d'août 1969 sera elle, incompréhensible, mais personne
ne s'y intéressera de toute façon.


                             


             Conclusion du Programme Américain Apollo. Ici Buz Aldrin descent sur le sol
             lunaire photographié par Neil Armstrong. Mission Apollo-11. (Doc NASA 1969).


Nous apprendront bien plus tard que les Russes ont renoncé à leur programme lunaire
dès 1967 environ, 1968 certainement. D'autres missions intéressantes ont été aussi
annulées à cette époques comme les missions Soyouz habitées en orbite haute, et peut-
être d'autres que j'ai oublié depuis.

Au début de la décennie, alors que le programme Apollo n'est pas encore terminé, les
Russes envoient en orbite le Saliout-1, la première station spatiale orbitale, mais
en fait cette station n'a rien de bien civile, c'est un des morceaux de la future
guerre des étoiles façon Russe, en fait il s'agit du programme militaire Almaz.

Pendant ce temps sous la mer, enfin, des sous marins nucléaires Russes vont donner
l'exacte réplique aux sous marins nucléaires Américains, la dissuasion Russe sera
enfin acquise par Moscou est reconnue par Washington. Américains et Russes vont
enfin pouvoir parler limitation des armes stratégiques presque à égalité, même si
l'égalité est asymétrique, mais acceptée par Moscou.

Les traces des pas de Neil Armstrong sont sur la Lune, mais les USA savent qu'il ne
pourrons plus attaquer l'URSS, la dissuasion a fonctionné dès 1971 juste à la fin
du programme Apollo.


                          


                        Trace laissée sur le sol lunaire par Neil Armstrong
                       premier terrien à marcher sur la Lune. (Doc NASA 1969).


De nos jours après le changement de régime en Russie on a ouvert tous les bureaux
qui ont tenté de convaincre le gouvernement Russe à la cause lunaire, on retrouve
des morceaux du programme lunaire habité Russe, fabriqué à la sauvette, mais qui
aurait peut-être été jouable (?).

Les prières très généreusement retransmises par l'équipage d'Apollo-8 autour de
la Lune ou pendant le voyage, restent une manifestation typique de la culture
Nord Américaine : Dieu, Dollar, Armée, Conquête, une "success Story", vous dis-je.







Les tueuses.

Certes, quelques un de nos grands parents actuels ont été
les contemporains de la plus grosse explosion qui ait jamais
secoué la Terre au XX ème siècle. Le 30 juin 1908 dans la
région de Toungouska à 800 km du lac Baïkal une détonation
aérienne d'une valeur de 40 Mt s'est produite.


     


     En 1908 une explosion, non expliquée de nos jours, couche sur des
     dizaines de kilomètres les arbres de la forêt. (Doc S.Kulik 1925)


Sans doute on attribue cette grosse explosion à la désintégration
de type mécanique d'une météorite. Au passage je vous rappelle
que la plus grosse explosion du fait de l'activité humaine
reste celle du 30 octobre 1961 au dessus de l'île Nouvelle
Zemble en Russie septentrionale où l'explosion thermonucléaire
de la bombe H Tzar Bomba (Vanya) développe une énergie de 57 Mt.

Mais vous savez les fusées font aussi office d'énorme bombe et
de ce fait quelques explosions célèbres ont marqué l'histoire
de l'astronautique. Nous savons bien qu'il y a eu beaucoup trop
d'explosions au goût des techniciens, mais certaines sont, par
leur gravité, entrée dans l'histoire de la grande astronautique.

Pour nous familiariser avec la destruction d'une fusée, prenons
la plus célèbre d'entre elle, celle qui survient devant un vaste
public Américain et international le 6 décembre 1957 au Cap
Canaveral pad 18A. Ce jour là, pour laver l'affront fait par les
soviétiques aux Américains avec le lancement de Spoutnik-1 en
octobre 1957, les USA lancent d'une fusée Vanguard qui explose
sur son pas de tir. Heureusement pas de mort et blessé, seule
une énorme humiliation pour un pays qui ne doutait de rien.


          


         Explosion de la fusée Vanguard à sa première tentative de
      lancement d'un satellite artificiel par les USA (Doc USIS 1957)


Non, dans cet article je vais vous rappeler les explosions
de fusées qui ont malheureusement fait ou faillit faire des
morts et des blessés.

Probablement l'explosion la plus dramatique (et stupide)
se produit à Baïkonour le 24 août 1960 où une fusée ICBM,
encore expérimentale la R-16 SS-7 SADDLER explose sur le pas
de tir faisant 115 morts et un grand nombre de blessés.


         


       Dans cette marée de feu de la R-16, meurent 120 personnes
               qui n'avaient pas à être là. (Doc X 2005)


Le 24 octobre 1963 un ICBM Russe R-9 SS-8 Sasin expérimental
explose à Baïkonour tuant 7 techniciens.

Au Cap Canaveral le 14 avril 1964, pendant l'intégration du
satellite OSO dans son atelier, celui-ci explose tuant quatre
techniciens.

Dans un silo opérationnel à Searcy USA un ICBM Titan armé avec
son RV nucléaire explose faisant 53 morts. Pas de fuite radio
active hors du silo.


           


                Celle-ci part bien, mais vous imaginez l'autre
                   explosant dans son silo ! (Doc USAF 1980)


Certes il n'y a pas de mort, mais on ne passe pas loin du drame
absolu le 11 avril 1970 où le Service Module du vaisseau Apollo-13
explose après la TLI (trans lunar injection). On assiste à un
sauvetage où la chance joue le rôle principal.


      


        Pendant le voyage lunaire le SM d'Apollo-13 explose le voici au
          moment de sa séparation d'avec le CM Apollo.(Doc NASA 1970)


Encore un coup de chance, le 13 avril 1973 mise en orbite de la
station orbitale Saliout-2 qui explose en orbite le jour même.
Par chance les Russes n'avaient pas envoyé de cosmonautes la
rejoindre.


           


                     Par chance Saliout-2 n'a pas eu le temps
                    d'accueillir de cosmonautes (Doc BSI 1975)


Le 18 mars 1980 à Plesetsk en Russie une fusée Vostok-2M explose
après 20 seconde vol. En retombant elle cause la mort de 50
personnes. Vostok-2M devait lancer un satellite Météor.

Le xx septembre 1983 à son lancement une fusée Russe Zémiorka
explose avec son vaisseau Soyouz. Le dispositif de sauvegarde
fonctionne bien et deux cosmonautes sont sauvés, mais secoués.


          


               Ces militaires Russes assistent stupéfaits au départ
                du Soyouz pendant que la fusée brule au sol (Doc X)


Le 28 janvier 1986, au décollage de Cap Canaveral, la navette
Challenger mission STS-51L explose après deux minutes de vol.
Les sept astronautes sont tués dans un pathétique direct à la
télévision mondiale.


     


      Dans la navette Callenger meurent 7 astronautes (Doc NASA 1986)


Le 23 août 2003, une fusée Brésilienne VLS-1 explose sur son
pas de tir et tue 21 techniciens.


                    


                   Un amateur a filmé l'explosion de la
                  fusée VLS-1 à Alcantara. (Doc AP 2005)


Le 27 juillet 2007, au montage en atelier chez Scaled Composite
au Texas, une fusée privée explose, tuant deux techniciens.

Comme vous le constatez, ce n'est pas une sinécure de travailler
près de fusées chargées en carburant et même une fois remplis de
carburant les satellites deviennent aussi dangereux.

Vaut mieux les voir manipuler ou décoller à la télévision, c'est
moins risqué...







Fusée "man rated" (qualifiée vol humain)

Pendant la seconde guerre mondiale les Allemands qui mettaient
au point de leur missile de croisière V-1 n'avaient pas hésité
à placer à bord de l'engin expérimental un pilote d'essai comme
par exemple Hanna Reitsch qui sera d'ailleurs bléssée lors d'un
de ces tests aériens. Jamais pourtant les Allemands n'oseront le
faire pour la V-2 de Wernher Von Braum, s'ils l'avaient fait, le
premier être humain à avoir volé dans l'espace n'aurait pas été
Youri Gagarine 17 ans plus tard. Mais voilà ils n'avaient pas
encore la maturité pour le faire, avant l'heure, ce n'est pas
l'heure...

Il est important de savoir qu'une fusée destinée à envoyer un ou
des êtres humains dans l'espace doit être qualifiée pour ce motif.
Qualifier une fusée pour des vols humains se décline de deux façons.
Soit la fusée existe et il faut aménager dans le bloc moteur et
l'avionique des systèmes de sécurités rendant la fusée plus robuste.
Aux débuts de l'aventure des vols humains il fallait bien en passer
par là. Puis les projets nouveaux émergents on a construit des
fusées avec cette marge de sécurité dès la conception.

De nos jours prendre une fusée commerciale et en faire une fusée
"man rated" n'est pas sérieux, à la limite il vaut mieux fabriquer
un nouveau lanceur.
Dès 1961 deux grandes fusées sont destinées à envoyer en orbite un
cosmonaute. En Russie on parle de la Zémiorka et aux USA on parle
de l'Atlas.


             


                     Décollage d'un ICBM Atlas (test) de l'USAF
                          au Cap Caaveral. (Doc USAF 1960)



                    


                    Décollage d'une Atlas Mercury MA-6 man rated
                           de Cap Canaveral. (Doc NASA 1962)


Ce ne sont certes pas des fusées civiles, et encore moins qualifiées
vols humains, mais a-t-on le choix ?
Toute fois ces premières fusées sont ce qui se fait de plus solide,
et de moins toxique (carburant comburant). Moteurs à tuyère fixe,
et moteurs verniers pour ajuster la route et la vitesse des engins.
Elles sont toutes deux radio guidés sur un axe d'inertie l'autre
étant contrôlé par inertie (gyroscopes). Une série de ces fusées
sera dédiée aux vols humains, et elle sera modifiée en conséquence.
De fait à la suite d'un contre temps l'Amérique va opter pour un
simple vol sub-orbital (ils veulent gagner du temps et battre les
soviétiques dans l'envoi du premier homme dans l'espace.
La fusée Redstone, un SRBM de 350 km de portée sera choisie, d'abord
pour sa grande rusticité et aussi par exemple parce qu'elle dispose
d'une tuyère fixe, et des déviateurs de jet pour le pilotage (c'est
très simple) elle sera le bon vecteur US des débuts des vols habités
des années soixante.


                


                          Tir de nuit d'un Redstone SSM-A-14
                           à White Sands. (Doc US Army 1957)


                                


                    Décollage de Mercury Redstone-3 man rated
                       au cap Canaveral. (Doc NASA 1961)



A notre connaissance en Russie seule la fusée Zémiorka assurera les
vols humains, il faudra attendre la mise au point de l'énorme fusée
Energia (Bourane 1988) pour voir une fusée "civile" adopter la
qualification vols huamins avec des carburants orthodoxes comme
ceux du lanceur US STS.


             


            Décollage d'un ICBM Russe R-7 de Baïkonour en 1957. (Doc X 1957)

                                     


                     Décollage d'un lanceur Zemiorka (R-7) man rated
                        à Baïkonour avec Vostok-1 (Doc BSI 1961)


La seule fusée qui ne réponde pas à une totale conformité "man rated",
est la fusée Américaine du programme Gemini, la Titan qui carbure à
l'UDMH un mélange aussi toxique (très dangereux) qu'efficace. Le
programme Gemini était un programme à hauts risques que les USA ont
assumés, d'autant que seuls des militaires ou pilotes d'essais l'ont
conduits.

Sortie des fusées archaïques Redstone, Atlas et Titan, arrivée de la
filière Saturn dont les Saturn 1C et Saturn V du programme Apollo.


                  


                        Décollage d'une fusée Saturn 1C man rated
                        Apollo-7 de Cap canaveral. (Doc NASA 1968)

Là nous sommes en présence de fusées qualifiée vol humain dès la
conception. Vous connaissez tous le succès de cette série de fusée.
Peut être les Russes auront hésité à faire voler le lanceur Proton
UR-500 avec un équipage, vers 1968, la Russie aurait peut-être pu
envoyer un cosmonaute faire un tour de Lune (sans poser, sans mise
en orbite) dans un de ces mystérieux Zond-5, 6, 7, mais niet ils ne
le feront pas au prétexte que cette fusée est encore plus polluante
(toxique) que la Titan US. En fait les militaires Russes donneront le
coup de grâce au programme lunaire habité en 1968/69.


                   


            Fusée UR-500 Proton civile non man rated qui aurait pu envoyer
            un cosmonaute Russe faire un tour de la Lune en 1968. Ici elle
                porte trois satellites GLONASS fin 2008. (Doc RKA 2008)


Par contre leur projet de fusée Lunaire "man rated" N-1, qui ne fait
aucun test au sol pour son énorme groupe moteur fusée et qui de ce fait
connaîtra 4 échecs successifs, doit pourtant entrer dans cette catégorie
de fusée civile qualifiée vol humains.


                       


                La fusée lunaire Russe N-1 man rated. Elle fera 4 tests en vol et
             connaîtra 4 échecs. Elle est lancée de Baïkonour en 1968. (Doc RKA 2005)

Puis les USA se surpassent en réalisant un complexe spatial STS de navettes
spatiales. Elles sont bien entendu "man rated", mais, mal ficelées, d'une
sécurité douteuse elle garderont jusu'en 1986 le statut de "man rated" avant
de se voir rétrogradée en lancement à hauts risques et utilisées qu'avec des
équipages professionnels (pas de touriste) et dont on peut juger la fiabilité
en 2009. Les navettes seront retirées du service en 2010/11 (?).

Puis en 2003 les Chinois lancent une version qualifiée vol humain, la CZ-2F,
qui en 2003 lancera le premier cosmonaute chinois dans l'espace. Voilà encore
une fusée mixte dont seule la série F est qualifiée : vol humain.

Deux nouvelles fusées font leur apparition sur le papier en 2009 : dans le
cadre d'un retour à la Lune les USA lancent le projet Constellation dont le
vecteur Ares-1 doit envoyer en orbite un équipage de 6 astronautes dans un
vaisseau Orion. Pour faciliter l'imprimatur "man rated" les USA utilisent un
booster rallongé du complexe STS, pour le premier étage. Quand au second étage
on retrouve le moteur fusée J2x du montage de l'ex-Saturn-V  ; pas d'aventure,
soyons pragmatique pour rester qualifié à bon compte..

En Russie gros coup de poker, une nouvelle famille de lanceurs va remplacer
les lanceurs Soyouz-Proton-Energia, il s'agit de l'Angara "man rated" aussi ;
il s'agit ici d'une lignée de fusées nouvelles.

Et Ariane-V me direz vous ?

Non ce vecteur a été conçu pour lancer en GTo du satellite de télécommunications
principalement en double charges. Certes la fusée conduira le lancement de l'ATV
vers l'ISS en 2008, mais si la charge utile est qualifiée vol humain, la fusée
n'a pas besoin d'être qualifié à ce niveau, au motif qu'elle emporte l'ATV en
mode non habité.

Peut-on envisager des modifications pour obtenir ce niveau sur Ariane-V ?

Probablement pas, d'autant qu'à court terme l'Europe hérite à Kourou du lanceur
Russe Zemiorka Soyouz-2 qui est qualifiée à ce niveau depuis 1961.

A mon humble avis, ma Peugeot 106 doit être qualifiée : roulage pour humains (?).






Fin du projet lunaire aémricain.


Le 1er février 2010 le Président américain B.Obama a annoncé, de fait, la fin du
projet Constellation que la NASA soutenait depuis la directive G.W.Bush, son
prédécesseur (projet de 2004).

Je vous rappelle que ce projet prévoyait à l'origine un retour sur le sol lunaire
d'américain pour 2012 et surtout une ouverture vers le voyage martien (non daté).
Pour ce faire la NASA avait pensé son projet lunaire sur des bases d'économie
libérale moderne, elle envisageait un lanceur pour le vaisseau navette Orion grâce
à la réutilisation d'un moteur de navette spatiale (STS) le SRB modifié comme
premier étage et la réutilisation du moteur du second étage de l'ancienne fusée
Saturn-V (J-2). L'ensemble, au profil audacieux, s'appelait Ares-1. Pour le
transport de la charge lunaire Altaïr (l'atterrisseur), une énorme fusée l'Ares-V
(V comme le 5 de la Saturn V Apollo) devait enlever et pousser jusqu'à la lune le
module Altaïr auquel, suite à un rendez-vous, devait s'ajouter le vaisseau habité
Orion.

D'abord calibré pour emporter 6 astronautes en orbite terrestre basse le vaisseau
Orion se voyait échoir deux missions. D'abord assurer les rotations d'équipages
en LEO pour la station orbitale ISS Alpha ; Puis en version équipage réduit à
quatre pour le voyage à la Lune et surtout le retour sur Terre à la seconde vitesse
cosmique avec un bouclier thermique ad hoc.

La fusée Ares V était construite autour du réservoir extérieur de l'actuelle navette
avec les moteurs SSMEet en ligne un gros second étage puis le complexe Altaïr. Pour
aider au décollage deux  boosteurs SRB tels ceux des actuelles navettes. Nous étions
dans le grandissime sans trop de risques puisque nous utilisionsdu matériel trés
éprouvé sur les navettes  (qualifié vol humain).

Pendant que la NASA commençait à distribuer des ordres de réalisation, les agences
internationnales comme la RKA russe, l'ESA européenne commencèrent à se réunir sous
l'arbre à palabre avec la ferme intention de montrer qu'ailleur on ne baissait pas
les bras. En 2010 on en parle encore  :-)
Plus discrêt le Japon avec sa JAXA avançait à petit pas ambitieux, mais le plus
spectaculaire restait la Chine avec un programme plus copieux dans lequel la Lune
n'était pas absente. Toute fois, pour cette dernière, la progression au pas de
Sénateur ne semblait inquiéter personne.

Mi 2008, le capitalisme ultra libéral nous dévoilait enfin ce qu'il cachait de plus
dévastateur pour nos sociétés. C'était la lourde crise financière, bancaire, le crac
dont en 2002 les spéculateurs avaient déjà gouttés qqs échantillons au NASDAC.

Le maelstrom économique assomme même les pays riches et les Etats se prennent à
rêver d'une régulation de la finance mondiale que les organismes internationaux ad
hoc auraient du faire, mais n'avaient même pas un peu esquissés.

Les populations mettent la main à la poche pour sauver ce qui peut être sauvé, et
dans ce qui peut-être sauvé on retrouve ces voyoux de financiers banquiers.

Pendant ce temps, comme si de rien n'était, la NASA avait fait tomber les premiers
copeaux de son vaisseau Orion. L'architecture très originale de la fusée Ares-1
commençait à en inquiéter plus d'un, puis, d'études en simulation il a bien fallu se
rendre compte que la fusée même gonflée ne pouvait pas assurer sa mission première
de liaison vers la LEO où naviguait l'ISS. De six on passa à quatre astronautes c'est
à dire un de plus que le taxi russe Soyouz ou le CM Apollo (tous deux de 1967).
Parallelement à cette Berezina technique les budgets eux s'envolaient. Sans sourciller
entre une envolée du chômage aux USA et dans le reste du monde, la NASA décida un test
en vol avec une fusée réduite pour essayer de convaicre les hésitants que son choix
était le bon.

Alors que le vol était programmé, on aprenait que les Banques et la grande finance
avait retrouvé le chemin de la prospérité alors que les déficits pour renflouer ce
système avait mis les pays riches à sec. Le vol réduit Ares-1X se produisit le 29
octobre après une longue série de retards inquiétants. Le vol était à moitié réussi,
la NASA affichait une satisfaction de facade, mais en fait ce n'est pas si bon que cela.

Le Président américain B.Obama demanda un audit du programme Constellation dont les
critiques commencaient à l'avertir d'un problème. Mandatée par la Présidence la
Commission Augustine passa au crible le projet, et les missions de la NASA. Le rapport
fut accablant et on intuita que le programme lunaire avec son ouverture martienne n'était
plus joueable compte tenu de la situation économique d'une part, et le prix vertigineux
pour un résultat si modeste. Tous les acteurs du projets se sont gavés au passage comme
d'habitude sans réfléchir aux conséquences de la crise économique, le Président américain
met un terme à cette gabegie le 1er février dernier. En gros un des aspects du rapport
Augustine préconise le Flexible Path dans lequel il est souhaitable que la NASA confie
aux petites sociétés privées, comme pour le programme COTS, d'envisager un lanceur de
vaisseau économique destiné à assurer les liaisons vers l'orbite basse avec en prime un
petit vaisseau mixte (fret ou passagers) qui rappellerait le principe russe Soyouz et
Progress.

Qui sont ces petites sociétés ?

On retrouve celles du projet COTS, Orbital Sciences, Scaled Composites, etc.

Celle qui est le plus avancée est Orbital Science avec sa fusée Falcon-9 destinée à COTS
mais qui doit pouvoir être qualifiée vol huamain et embarquer le vaisseau Dragon capable
d'acheminer vers l'ISS six astronautes ou une version fret.

Et la Lune, et Mars dans tout cela ?

La Lune est officiellement encore au programme, mais avec un nouveau vaisseau, un nouveau
lanceur. Des projets courrents, mais la NASA en pleine déconfiture n'est pas en mesure de
sortir de son chapeau un projet sérieux. Quand au projet martien, il a toujours été un
leurre, nous ne savons pas comment envoyer un équipage vers Mars et le ramener vivant.
On est loin de maîtriser le sujet.

Quelques observateurs font remarquer (j'en fais partie) que faire table rase est une bonne
chose pour l'amérique, et surtout pour la NASA. Les USA vont pouvoir enfin étudier de
nouveaux moyens de propulsions qui font défauts aux voyages aux longs cours dans le système
solaire et cela sans contrainte de temps. La Lune pourra être au programme pour tester les
nouvelles technologies, et Mars devra sans doute être accéssible en moins de deux ou trois
mois de voyage.

Quid des autres agences spatiales. Rien de changé, si ce n'est qu'il n'est plus besoin de
faire quoique ce soit, les USA étant au point mort. La Chine par contre poursuit son
modeste chemin, mais avec une amérique provisoirement à l'arrêt une europe en vacance et
une russie incertaine, mais pas si inetrte que ça, nous avons là une situation originale
dans l'aventure spatiale. Du jamais vu.

Du jamais vu ?

Pas si sûr. Le 14 août 1961 le Président des Etats Unis agacé de la pagaille dans la NASA
et humilié par la réussite de la Russie dans l'envoi du premier homme dans l'espace (avril
1961) il décide de fixer à la NASA et son pays le seul objectif important qu'il reste à
obtenir, lenvoi d'un homme sur la Lune. Le défi est lancé. Il faut de l'argent, beaucoup
d'argent, mais l'amérique est riche, très riche. Et la Russie dans tout ça, on en savait
rien, mais oui, elle avait déjà un projet lunaire, mais le pays était pauvre, peut-être pas
très pauvre, mais pauvre. Le projet lunaire russe, si modeste soit-il, on sait aujourd'hui
qu'il ne prévoyait qu'un seul cosmonaute posé sur le sol lunaire et que pour quelques
dizaines de minutes seulement, mais il y avait un projet que les bureaux d'études avaient
lancé dans une organisation qui n'avait rien de comparable aux USA. Pas de mobilisation
nationale, petit programme et bien entendu secrêt.

Le 14 janvier 1966, Korolev, l'organisateur de ce discrêt programme meurt accidentellement.
En marge de ce drame la situation militaire de l'URSS s'est dégradée et la dissuasion est
mise à mal face aux succès technologiques américains. Les militaires russes grondent en
coulisse. Grondent d'autant plus que le petit programme spatial civil qui cache le programme
lunaire est très gourmand non seulement en moyens économiques mais en hommes. Convaincu le
gouvernement des soviets décide de rogner un peu les budgets du programme spatial civil.
Malgré tout les bureaux désorganisés s'obstinent à avancer dans leur programme lunaire, ils
espèrent que les USA vont rencontrer trop de problèmes avec leur ambitieux projet Apollo.
Sautant étapes sur étapes ils espèrent aussi arriver à un point de non retour pour que les
gouvernants relancent le projet.
Les militaires font un fort lobbying, indécis le gouvernement russe décide de ne rien décider,
ce sera avec des moyens trop faibles que les ingénieurs tenteront l'ultime acte, celui de
tester leur fusée lunaire même pas essayée au sol. On connait la suite de l'histoire en 1968
le gouvernement russe donne le feu vert pour mobiliser tout l'effort technologique sur la
dissuasion nucléaire, malgré tout dans un dernier espoir les techniciens russes tentent le
tir de leur fusée lunaire le 21 février 1969, et au grand plaisir des militaires c'est
l'échec le programme déjà mort se poursuivra avec 3 autres tests ratés de la fusée et l'arrêt
de tous les tests de vaisseaux habités qui ne servent pas directement la défense soviétique.
Les américains sont sur la Lune en juillet 1969, imaginez un peu la mortification des
techniciens russes crussifiés par les militaires. Anecdotiquement en 1971 les USA admettent
que la parité (dissuasion) des soviétiques est crédible, les accords de désarmement vont
pouvoir commencer entre Russes et Américains.

Le 1er février 2010 les techniciens de la NASA et des grandes sociétés aérospatiales comme :
Boeing, Lockheed-Martin, etc. commencent à imaginer ce qu'a été la mortification de leurs
collègues russes en 1969. Le programme Constellation a été sacrifié sur l'hotel de l'effort
économique national américain.

                                 

                         Les deux sacrifiées sur l'autel de l'économie, la N1 russe
                          de 1969 et l'Ares-V américaine de 2009 (Doc RKA et NASA)


Pour le moment, en dehors de l'Europe, les russes, les chinois, les indiens, et peut-être
le Japon annoncent la poursuite d'un vague programme de grande fusée, mais pas franchement
de fusée géante. Toutes les agences spatiales se disent convaincues par la prolongation de
l'ISS jusqu'en 2020 et cerise sur le gateau, la Chine annonce son engagement dans un projet
national de station orbitale qui verra le module Tiangong-1 lancé en 2011. L'Inde annonce
son intention d'adhérer aux vols humains pour 2017. Mais un symptome se fait jour avec des
annonces de retards aussi bien en Russie sur leur fusée Angara qui n'en fini pas d'être
mise au point, du centre spatial Vostochny dont le premier coup de pioche n'en fini pas
d'être donné et la Chine avec son retard récent annoncé pour son module orbital habité.
Est-ce un effet Obama-Augustine ?











(n'oubliez pas que la récurrente allusion aux radio amateurs vient de
 ce que ces historiettes leurs sont destinées à l'origine.)





Et l'histoire continue...



© aveni 2002





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