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Cheminement laborieux (2005)

Commençons par du hors sujet, semble-t-il.

Le 9 mai 1951 l'îlot de Eleron dans les îles Marshall
est volatilisé lors du test atomique George qui est
une bombe nucléaire boostée au Deutérium d'une énorme
puissance de 225 kt (Hiroshima = 15 kt) !
On peut dire que les USA sont sur la voie pour obtenir
la bombe thermonucléaire.

1er novembre 1952 la première bombe expérimentale Mike
(avec réfrigérant) détonne sur l'îlot d'Elugelab avec
une puissance de 10.4 Mt. Les USA savent faire une
bombe thermonucléaire (c'est une première).


    
                       (Doc X)

12 août 1953 détonnation de la bombe boostée Russe Joé-4
sur Semipalatinsk d'une puissance de 400 kt, elle se situe
entre les techniques George et Mike Américaines.

1er mars 1954, test Castle Bravo sur Eniwetok c'est la
première arme thermonucléaire, bombe sèche, (sans réfigérant)
qui détonne avec une énergie de 15 Mt suivant le principe
du Layer cake (3 étages) de Teller Ullman. Elle deviendra la
célèbre et plus puissante arme de l'USAF/SAC, la MK-17.

            

              Détonnation Castel Bravo 1954
             (Doc Agence US Energie Atomique 2005)


22 novembre 1955 test Russe de type Binarnaya (2 étages) sur
Semipalatinsk ; détonnation de 1.6 Mt suivant le modèle du
Layer cake de Sakharov. Les Russes ont la bombe thermonucléaire.

13 février 1960, pour mémoire, tir d'une bombe atomique nucléaire
française qui détonne avec 40 kt, c'est le test Gerboise à Reggan
Algérie. La France rejoint le club des pays de puissance atomique.


         


             Pas de tir Gerboise à Reggane Algérie
                        (Doc CEDOCAR 2006)

31 octobre 1961 super test de la plus puissante bombe atomique
(jamais expérimentée) de type 3 étages Sakharov sur la Nouvelle
Zemble, elle détonne avec 57 Mt (c'est certainement Armageddon) !



        


               Détonnation de la plus grosse bombe atomique
              elle se produit sur la Nouvelle Zemble en 1961
                      (Doc, origine Russie, inconnue)

Ouf, arrétons nous à ce test qui va nous donner la fameuse
super bombe Russe RDS-220 qui pouvait nous être livrée sur
nos têtes avec le bombardier TU-95 Bear avec cette puissance,
mais qui, avec le plein complet de "carburant", pouvait faire  
détonner 120 Mt (n'en jetez plus, on en demandait pas tant).
Pour lancer un tel monstre aucun avion ne pouvait emporter la
charge militaire > 30 tonnes !
Ce sera le constructeur de fusées, Chélomeï qui sera chargé
d'inventer le vecteur fusée capable de nous livrer le colis.
Il va mettre au point le lanceur UR-500 qui pouvait placer en
orbite basse 20 tonnes. Ce missile sera abandonné aux essais
car finalement une arme de 120 Mt n'apporterai pas beaucoup plus
que la bombe de 60 Mt du 31 oct 1961. Que faire alors du vecteur
UR-500 ?
Il deviendra le très fidelle lance Proton qui apparait le
16 juillet 1965 avec la mise en orbite du satellite Proton
(il prendra le nom de ce satellite artificiel par la suite).


                  


                      Le lanceur Russe Proton UR-500
                          (Doc RKA Energia, 2005)

Le "bon Pr A.Sakharov" deviendra en 1988 un contestataire
politique très populaire, il s'opposera à M.Gorbatchev. Il
aura connu la déportation, la mise en résidence surveillée,
puis il sera élu député à la Douma.
Pour nous donner un tel colis de type RDS 220, à mon avis, ils
auraient mieux fait de l'enfermer tout de suite avec en prime
son concurent Américain, mais néanmoins collègue, E.Teller.

Bien vu le lanceur Proton qui de nos jours participe avec succés
aux nombreux lancements de satellites de télécommunications en GTO.

La boucle est bouclée nous sommes dans le sujet maintenant.





Sécurité et prestige ne font pas bon ménage

Certes nous pouvons être convaincu que les navettes US ne
sont plus qualifiées "vols humains" et ce depuis des années.
Le dernier vol STS-114 a été calamiteux et le facteur chance
a plus contribué au bon retour des astronautes sur terre que
tous les dispositifs mega sophistiqués dont elle est dotée.
Pourtant la NASA envisage sérieusement un vol pour juillet
prochain et ce malgré un incident grave survenu récemment lors
d'un test dans une soufflerie, sur le réservoir principal.
Est-ce si raisonnable ?


        


           STS-114 Discovery, perte d'un morceau de mousse
         pendant l'ascenssion, qui ne touchera pas l'orbiteur.
             (Extrait TV direct NASA sur Internet 2005)


"Boaf"

Le 23 février 1997, sur Mir l'équipage déjà fatigué avec le
Cdt Tsibliyev et l'ingénieur Lazoutkine mais assisté par un
équipage frais Kozoum, Kareli, l'Américain Lenenger et le
spationaute de l'ESA Ewald, subissent un incendie explosif
dans le module Kvant-1 (celui qui est à l'arrière de Mir) et
le drame est évité de justesse. L'équipage est assez secoué
par l'accident. Mais la RKA décide de poursuivre la mission
avec l'équipage Tsibliyev et Lazoutkine pourtant fatigué.
Retour sur terre ?  NAON !

Le 2 avril 1997 (un mois et demi aprés donc) une grave fuite
d'un gaz réfrigérant de climatiseur intoxique Lazoutkine et
oblige l'équipage à garder un masque sur le visage pendant
deux semaines (sans climatiseur dans le module Kvant-2) une
sacré épreuve pour un équipage à bout de nerf.
Retour sur terre ?   NAON !

Le 15 mai 1997, ravitaillement par la navette US STS-84 Atlantis,
l'astronaute Foale et la cosmonaute Kondakova viennent renforcer
l'équipage de Mir (toujours bien éprouvé).

Le 25 juin 1997, lors d'un exercice d'arrimage, Tsibliyev fait
une fausse manoeuvre (à cause de la fatigue) et le cargo Progress
M-34 entre en violente collision avec le module Spectre de Mir.
Dépressurisation rapide, et sauvetage de justesse de l'équipage
qui arrive à isoler le module avant de perdre la pressurisation
de toute la station.
(ils ne portent pas de scaphandre pour cette opération).
Retour sur terre ?   NAON !

Enfin, l'équipage reviendra sur terre plus tard (normalement) en
trés mauvaise condition nerveuse et épuisé physiquement...

Bon, alors "the show must go on" le prestige l'emporte toujours
sur la sécurité, nous n'aurions certainement pas fait mieux en
France dans un cas pareil.

La puissance (atomique), le prestige (exploration spatiale),
et l'accumulation d'argent rendent fou ; pour sûr.





Est-ce un pannier de crabes ?

Tous les pilotes militaires des avions fusées X-15
qui ont dépassé l'altitude de 80 km ont reçu leur
insigne d'astronaute. Dans le même temps les pilotes
civils de la NASA qui ont franchi la même altitude
au même moment sur les mêmes avions X-15 n'ont pas
reçu cet insigne alors que les pilotes de la NASA des
vaisseaux Mercury, en vol balistique, comme Shepard
et Grissom qui sont passés au-dessus de 80 km ont
reçu le leur immédiatement !
 

  A gauche insigne d'astronaute civil NASA, à droite insigne d'
  astronaute de l'US Air Force (militaire), (Doc NASA et USAF).


En URSS tous les pilotes de vaisseaux spatiaux qui
ont passé l'altitude de 80 km (dans n'importe quelles
conditions) sont devenus cosmonautes. Mais l'URSS
n'a jamais développé d'avion fusée spatial piloté.
Les navettes Maïa Borg-4 (lifting body) des années
75-85 étaient mises en orbite sans pilote à bord.

Les pilotes civils de la NASA des vols spatiaux X-15,
viennent enfin de recevoir leur insigne d'astronaute
tout dernièrement (2006), remis par la NASA pour
réparer cette curieuse injustice.
La plus part d'entre eux sont maintenant de trés
vieux messieurs.

On peut craindre que ce milieu des hommes et des
femmes de l'espace soit un pannier de crabes, trés
distingué certes !





Avions spatiaux.

Oublions que tous ceux qui se sont lancés dans la construction
des navettes sont des enfants de l'Allemand Sangër qui a pensé
le principe du corp portant en rentrée spatiale dans les années
40 !

L'Histoire commence aux USA avec le projet North American X-15
et surtout le Dynasoar/ASSET/Prime dans le début des années
soixante (sept 1963 premier test spatial dynasoar) ce sont de
petites navettes sans pilote lancées en vol suborbital par des
fusées IRBM Thor, puis par la suite par l'ICBM Atlas. Il y aura
quelques succés encourageants, mais le programme sera abandonné
en 1968, toute l'énergie des USA étant mobilisée pour le trés
prestigieux programme civil Apollo. Réceptacles île Antigua,
Atlantique et Kwajalein Pacifique.

En parallèle les USA testent des lifting-bodies en vol aérien,
et cette fois ci ils sont pilotés. Premier vol du Northrop M2-F1
en août 1963, dernier vol propulsé du HL-10 en novembre 1968.
Puis tests en vol aérien du X-24 autre type de Lifting bodies
des années soixante dix ; fin des tests en nov 1975. Réceptacle
base d'Edward.

Les Russes s'en mêlent en juillet 1969 avec le premier vol spatial
d'une mini navette (pilotable en vol aérien, et téléguidée en vol
spatial) il s'agit du programme Bor (4 et 5) on a parlé à tort
aussi de mini navette Maïa. Puis en parallèle en vol aérien les
Russes développent aussi le lifting-bodies Mig L-105-11 jusqu'en
sept 1978 avec succés dit-on. Réceptacles Baïkonour, Kaspoutin Yar.

Pendant ce temps la navette Bor-4 effectue de nombreux vols
orbitaux ou Bor-5 en vols suborbitaux. Tous ces vols se font en
manoeuvres sans pilote (automatiques ou téléguidés). Dernier
vol Bor en 1988. Réceptacles dans l'océan Indien (îles Coco) ou
la Mer Noire.


                 


                La petite navette Russe Borg-4 posée dans
               l'océan Indien aprés un vol orbital en mode
               automatique. (Doc Marine Australienne 1985)


12 avril 1981 les USA lancent la navette spatiale Colombia en
vol orbital avec deux astronautes (Young et Cripen). C'est un
succés. Réceptacle base d'Edward.

15 novembre 1988 l'URSS lance en vol orbital la navette Bourane
sans pilote, entièrement en vol automatique jusqu'au posé sur
la piste de l'aérodrome de Baïkonour. Pourtant les Russes vont
abandonner ce concept de navette spatiale (trop chère, et trop
fragile pour les militaires). Réceptacle Baïkonour.

Les Américains les avaient précédé en abandonnant (1986) eux
aussi les navettes spatiales pour des applications militaires
comme la fameuse guerre des étoiles dite SDI. Pas de tir de
Vandenberg, réceptacle aussi.

Seul l'avion spatial US le Spaceship One (juin 2004) fait deux
vols spatiaux suborbitaux. C'est un avion fusée spatial soit
disant construit sur fonds privés, si on fait semblant d'oublier
les Lifting Bodies X-43 et X-34 où B.Rutan, le papa du Space ship
One, se fait les griffes avec l'argent du contribuable Américain
sur ce sujet. Réceptacle Mojave.




Le rendez-vous spatial.

De l'ambiguité des rendez-vous spatiaux.
Le 11 août 1962 l'URSS lance le vaisseau spatial Vostok-3
avec le cosmonaute Nikolaïev. Le lendemain elle lance le
Vostok-4 avec le cosmonaute Popovitch. En choisissant la
bonne heure et la bonne route, les deux vaisseaux Russes se
croiseront à moins de 5 km permettant même aux cosmonautes
de s'appercevoir par leurs hublots. La Russie titre :
Premier rendez-vous spatial de l'histoire réussi.
Protestations des USA qui disent qu'il ne s'agit que d'un
rapprochement balistique avec deux vaisseaux inertes et non
d'un rendez-vous stricto sensus (en mode actif).
Certes, c'est vrai ; mais croyez vous que les USA auraient
renoncé au titre de premier astronaute au monde si Alan
Shepard était parti avant Y.Gagarine pour son vol balistique
spatial sur le vaisseau Mercury au motif qu'il n'y avait pas
de satellisation possible avec la fusée Américaine ?
Ici nous avons le même scénario, mais au profit de l'URSS.
Les Russes renouvelleront cette manifestation avec Vostok-5
et Vostok-6 (qui emporte la première femme dans l'espace) en
juin 1963. Là aussi les Américains protesteront au même
motif qu'il ne s'agit que d'un rapprochement balistique
passif et non actif.
L'indiscutable premier rendez-vous actif sera conduit par
l'Amérique avec les vaisseaux Gemini-6 et Gemini-7 le 15
décembre 1965 (Shira/Stafford et Borman/Lowell) se rapprocheront
à moins de 20 cm l'un de l'autre, et le premier arrimage sera
conduit par Neil Armstrong (un ancien du X-15) et David Scott
sur le vaisseau manoeuvrant Gemini-8 et la cible Agena le
16 mars 1966.


                 


                 Le premier rendez-vous actif non contesté
                  est celui de Gemini-7 arrivant derrière
                 Gemini6 de décembre 1967. (Doc NASA 1975)


Je suis convaincu que le premier rendez-vous spatial de
l'histoire spatiale est à attribuer aux Américains, mais je
tire mon chapeau aux artilleurs Russes qui avaient bien joué
le coup.






La vertu du scaphandre spatial (2006).

Le 12 oct 1964, la Russie lance dans l'espace un nouveau
vaisseau spatial du nom de Voskhod, et surprise il y a
un équipage à son bord. C'est une première remarquable,
trois cosmonautes qui ne sont pas en scaphandre et qui
voyageront 25 heures dans l'espace avant de revenir sain
et sauf. En fait voler en simple combinaison de vol est
une ramarquable économie de masse dans un vaisseau à 3
places. Mais c'est aussi un gain de volume utile notoire.


              


          Au dessus de 15000 mètres d'altitude une tenue
          pressurisée est indispensable à la survie d'un
          humain. (Doc Centre essais en vol de Brétigny)


Le 23 avril 1967, la Russie lance un nouveau vaisseau
spatial, Soyouz-1 piloté par un seul cosmonaute, en
simple tenue de vol. Aprés 25 heures de mission le vaisseau
rentre sur terre mais son parachute se met en torche et le
cosmonaute V.Komarov est tué à l'atterrissage.

Le 16 juin 1971, lancement du Soyouz-11 avec 3 cosmonautes
à son bord, ils sont en tenue de vol sans scaphandre.
L'équipage rejoint la première station orbitale, Saliout-1,
et il y séjournera 3 semaines. Au retour sur terre, au moment
de la séparation du module d'habitation et du module de commande
une fuite occasionne un début de dépressurisation du vaisseau,
les cosmonautes ne pourront pas circonscrire la fuite que va
compenser un temps le système de régulation de l'atmosphère
du vaisseau ; puis, une fois épuisé, la dépressurisation finira
par tuer les 3 cosmonautes. Le vaisseau se posera en vol
automatique à l'endroit prévus, mais les soins portés aux trois
hommes seront inutiles. C'est la dernière fois que l'on verra
un équipage partir pour l'espace sans scaphandre, aussi bien à
l'Est qu'à l'Ouest.





Romance ou pas ?

Le 2 décembre 1990, à bord du Soyouz TM-11 décollent
les cosmonautes Afanasiev, Manarov et un journaliste
nipon Akiyama de la chaine TV TBS. Ils partent passer
un long séjour (pour les deux premiers) sur la station
orbitale Mir. Manarov est déjà détenteur avec Titov du
premier tour du système solaire dans l'espace puisqu'ils
sont restés en orbite terrestre 366 jours en 1988-89.
C'est le journaliste Japonais qui va étonner tout son
monde en restant malade plus de 8/8 jours en orbite. Il
en a stupéfié l'équipage Russe. Manarov est encore en
orbite sur la station Mir lorsque décolle le Soyouz TM-12
avec Artsebresky, Krikalev, et Sharman Hellen, une jeune
et charmante Britannique, le 18 mai 1991.


                       

                           Hellen Sharman, 1991           
                                (Doc  UK ? )

                    


                             Moussa Manarov, 1991
                                  (Doc RKA ?)

Il semble ; on a dit ; j'ai cru comprendre que ; un bruit
de couloir ; enfin bref une rumeur laisse entendre que
Hellen et Moussa (Sharman-Manarov) hum, hum, comment vous
dire ça ?
Bon, ils auraient un peu "flirté" la haut à 380 km du
sol dans qqs recoins sombres de la station, et il y en a.
Manarov et Sharman, sont revenus tous deux ensemble sur
Terre le 26 mai 1991.


    


              A gauche M.Manarov et à son côté droit
             H.Sharman à bord de la station Mir 1991.
                       (Doc RKA 1995)

Toujours est-il que lorsque l'on demande à Manarov si
cette histoire est vraie, il répond que c'est une "grosse
menterie" bien polissonne. Quant à Hellen Sharman, elle
répond par un simple et charmant sourire du type Joconde.

Cela m'amuserait de penser qu'un pur soviétique encore en
carte du parti "ait fait un peu" (ou beaucoup) avec une
pure WASP de White Anglo Saxon Protestant.

Un   "Ouharf,  Ouharf"   bien gras, bien Français...

Trop drôle non ?





Premier contact physique lunaire pour la Terre.

La course lunaire par automates pour poser sur le sol
sélène les premières emblèmes humaines, s'engage avec
en numéro un l'Amérique et son vecteur Thor-Able le
11 octobre 1958 l'opération échoue de peu avec la sonde
Pioneer-1 et de toute façon sans drapeau US à bord.

La Russie gagne cette manche en déposant avec une
extrème brutalité (sans freinage) la sonde Lunik-2
le 13 septembre 1959. Les Russes ont monté dans cette
sonde une boule sur laquelle sont plaquées des petites
pièces pentagonales aux emblèmes soviétiques qui pensent-
ils ont du se répendre tout autour du cratère d'impact.
La sonde a touché le sol à 9000 km/h, la Lune n'est
plus vierge.

               


              Petite sphère de la sonde Lunik-2 qui
            tombe sur la Lune en 1959. (Doc BSI 1959)


Piqués au vif les Américains vont tenter une expérience
identique montée sur une sonde dotée de caméras de TV
qui vont filmer en direct l'alunissage (sans freinage).
Le 23 avril 1962 la sonde Ranger-IV impacte la Lune avec
ses caméras de TV en panne, mais les emblèmes des USA
installées dans une sphère de balza ont du se disperser
sur le sol sélène. La vitesse d'impact est du même ordre
de grandeur que celle de Lunik-2.

Les observateurs font remarquer que cette trace de notre
présence sur le sol lunaire n'est pas trés convaincante.
Ils attendent le poser en douceur seul garant de notre
signature.

La course reprend de plus belle, et c'est encore une fois
de plus les Russes qui emportent la première signature.
Le 2 février 1966 la sonde Luna-9 effectue enfin un posé
en douceur sur la Lune, sa caméra de TV envoie le premier
panorama du sol sélène. Les Britanniques pirateront les
signaux et diffuseront au monde entier les images avant
les Russes.


          


         La sonde Russe Luna-9 qui sera le premier engin
       terrestre à se poser sur la Lune. Il nous renverra
          un panorama de sa zone de poser en 1966.
             (Doc Musee de l'espace de Moscou)


Les Américains réussiront la même manoeuvre le 2 juin 1966
du premier coup, avec la sonde Surveyor-1 équipée de paneaux
solaires.


       


        La première sonde Américaine se pose sur la Lune au
         premier essai en 1966. (Doc Musée Aérospatial de
                         Washington 1982)

Le 21 juillet 1969, l'Américain Neil Armstrong pose le pied
sur le sol sélène laissant cette fois-ci une trace bien humaine.
Les Russes ne lui donnent pas la réplique car ils ont rennoncé
à leur aventure lunaire humaine l'année précédente !





Et pour Mars comment cela s'est passé ?

A l'assaut de Mars.

Les Russes ouvrent l'aventure avec la sonde Mars-1 lancée le
1 er novenbre 1962. La sonde d'une masse de 900 kg va rallier
la planète rouge à sa plus grande distance de nous (hors fenêtre).
Aprés un voyage de 110 millions de km on perdra son contact à son
arrivée prés de la planète rouge.

Les Américains répliquent le 28 nov 1964 avec le lancement de la
sonde spatiale Mariner-4 qui voyage sur 70 millions de km et croise
la planète rouge en nous renvoyant quelques remarquables et bien
émouvantes photos de l'astre. La sonde avait une masse de 300 kg,
c'est un grand succés.

La Russie réplique le 28 mai 1971 avec l'envoi de Mars-3 qui doit
se poser en douceur sur la planète Mars en un vol dit direct, c'est
à dire sans mise en orbite martienne. Le 2 décembre la sonde se
pose sur le sol de Mars, déploie sa caméra et, à la 79 ème ligne de
la première image, tombe en panne ! Le drapeau Russe toute fois et
posé sur la première planète extérieure du système solaire.
Les savants Russes donnent comme explication possible hors mis la
panne sèche d'un composant vital, le fait qu'il y avait ce jour là
une énorme tempête sur le point de posé avec des vents de 300 km/h
et peut-être un effet Corona (décharge électrostatique violente).


                 


                 La sonde Russe Mars-3 se pose sur le
                 sol de Mars en 1971 et reste muette.
                      (Doc montage de l'auteur)
La Russie re-édite le 5 août 1973, le même lancement et, le même
accident avec la sonde Mars-6 qui se pose en douceur mais reste
muette une fois le posé confirmé !


                   


                La sonde Mars-6 de 1973 se pose muette sur
               le sol martien. (Doc Marc Wade, Astronautix)

L'Amérique lance deux sondes Viking-1 et 2 le 9 septembre 1975 qui
font un remarquable bon vol et se placent en orbite martienne 9 mois
plus tard (une première). Aprés quelques jours d'observations du sol
un point de posé est désigné (plat, sans accident et une bonne météo).
La première sonde se pose en douceur. Elle va parfaitement marcher,
il en ira de même pour la seconde sonde. La seule critique sera portée
par les savants Américains qui regrettent le montage d'un équipement
spartiate (sur financement privé) qui devait dire si la vie existe sur
Mars. Il leur sera répondu que s'ils veulent des sondes intelligentes,
ils n'ont qu'à se les financer eux-mêmes !


          


           Les 2 sondes Américaines Viking-1 et 2 se posent sur
           le sol martien en 1975, et les deux sondes renvoient
            des données et images vers la Terre. (Doc JPL 1980)


Sur le panorama renvoyé par Viking-1 on appercoit un gros rocher à
quelques dizaines de mètres des pieds du "lander" ; la chance aussi
est un argument (non ajustable) dans l'aventure spatiale...





On revient sur le sujet navette spatiale.

Vous avez dit navettes !

Dans les années soixante aux USA, à la suite des succés
de l'avion fusée X-15 une version à aile delta est même
envisagée. L'arrière pensée est d'aboutir à une navette
dont le projet le plus avancé est le Dyna-Soar. Cette
navette servira à ravitailler en personnel le laboratoire
de la première station orbitale (militaire) MOL de
Manned Orbital Laboratory. Pour cause de budget (civil)
explosif du programme Apollo d'une part, du prix plus
qu'astronomique des sous-marins stratégiques, et de la
grande efficcité du missile ICBM Minutman, tout ça est
abandonné même en remplaçant le Dyna Soar par une cabine
Gemini.


      


           Maquette pour vol suborbital du Dynasoar Américain
                   (Doc Musée Air et Espace US)


Seule une veille active sera gardée sur les Lifting Body
(avion à corp portant) ils vont voler de mi-65 à mi-75,
toujours avec l'arrière pensée de faire une navette
spatiale.

C'est avec surprise que nous découvrirons que l'URSS
en faisait de même à cette époque. Si elle avait fait
l'impasse sur un avion comme le X-15, c'est quelle était
passée directement au vol spatial de navette en modèle
réduit que nous connaissions sous le nom (abusif) de Maya
mais il s'agissait en fait d'un grand programme du nom
de Bor. Ces navettes avaient une version pilotée
en vol aérien comme les Lifting Body US, c'était Bor-5,
et une version spatiale (avec mise en orbite) en vol
non habité, c'était Bor-4.
Les USA avaient eux aussi testé de toutes petites maquettes
de navettes spatiales en vol suborbitaux, mais en simple
programme de recherche (ASET / SRET).
L'URSS ne donnera pas suite au prototypes Bor, car elle
aussi investissait lourdement dans les sous-marins atomiques
stratégiques, et dans les missiles ICBM à têtes FOBS.

Finalement les USA seront les premiers a officiellement
lancer une navette spatiale orbitale (dans le cadre de la
nouvelle guerre des étoiles SDI), le 12 avril 1981 (elle
lancera l'orbiteur Colombia) ; ce sera le succés.
Les soviétiques prendront leur temps est 7 ans aprés ils
lanceront un engin piloté ou automatique de même facture
que la navette US, mais le changement de régime en Russie
mettra un terme à cet original programme du nom de Bourane
aprés une mise en orbite réussie en 1988 en vol entièrement
automatique jusqu'au posé.

Pour le reste vous connaissez ; les militaires US refuseront
d'utiliser la navette Américaine car elle va se révéler trop
délicate, et de toute façon ne résistera pas aux nouveaux ASAT
(anti-satellites) Russes trés efficaces.

De toute façon les accords SALT-1 et 2 mettront un terme à
ce type de projet d'armement spatial (1972 et 1995).

L'avion fusée Spaceship One de B.Ruttan (USA) reste le seul
projet de navette (privée ou presque) qui soit sur nos étagères
de nos jours (dans le cadre du X-Prize 2004).




Le missile de croisière.

Quoiqu'assimilable à l'avion sans pilote qu'il est effectivement,
le missile de croisière peut tout aussi bien emprunter à l'art
de la fusée.

L'avion Américain Spirit of Night de 1933 est l'exemple même du
missile de croisière propulsé par 86 fusées montées en groupe et
activées par paquets. L'avion était radio guidé.


         


       Premier missile de croisière ! C'est l'Américain Spirit of Night
     de 1933. (Doc du livre Engin Téléguidés de A.R.Weyl Edit Dunod 1952)


Le bien connu V-1 de Fieseler, Allemagne en 1940 est typiquement
le missile de croisière qui volait à 650 km/h à 5000 mètres, radio
guidé pendant la première partie de son trajet.

L'Américain BAT sword MK-9 bombe propulsée anti navire de 16 km
de portée équipée d'un radar dans son nez, propulsée par fusée à
carburant liquide volait en 1946.

Le 19 janv 1949 le Matador Américain subsonique 1500 km de portée,
guidage radio, puis finale radar commençait ses tests en vol.

Le 21 déc 1950 début du programme Américain Snarc qui donnera en
1956 la version SM-62 volant à Mach 0.94 sur 3000 km, guidage à
inertie et radar en finale.

Le 19 août 1955 l'Américain Navahoo (Navajo) X-10 qui lui est
supersonique prend son envol. Cet avion sans pilote pouvait revenir
se poser sur une piste aprés sa mission (reconnaissance photo). Il
sera abandonné aux essais à cause des succés des satellites espions.

Puis suivra toute une gamme qui vont aller du Regulus au Bomark et
enfin de nos jours sur le remarquable Tomawak subsonique d'une
portée de 2000 km et dans certain cas d'une précision de 10 mètres.

Chez les soviétiques on retrouve les mêmes gammes aux mêmes dates.  
L'équivalent du Tomawak US est le KH-55, et l'équivalent du Snarc
est le TU-123/133 de Tupolev mais lui trés supersonique.

Bon, et alors quoi de spatial dans tout cela, et bien ces engins
robots (comme les drones aussi) communiquent leurs données à des
satellites de COM militaires, et sont guidés soit par le réseau
Navstar GPS Américain soit par le réseau Russe Glonass (de même
qualité) et ceux des eurpéens seront guidés par le futur (proche)
réseau de navigation Galileo de même facture.

Oui, bon pour Noël j'aurai pu choisir plus vivifiant comme modèle
spatial, mais qui vous dit que Noël est amusant pour tout le monde ?





Véhicule de rentrée atmosphériques.

L'ogive conique est la forme la plus convenue pour rentrer dans
l'atmosphère térrestre lors d'un vol balistique suborbital comme
le font les ICBM Atlas et IRBM Jupiter Américains, 1959. L'ogive
de l'ICBM Russe R-7 Sapwood est de même nature, 1957. Seule
l'ogive de l'IRBM Thor Américain adopte une forme ogivale, 1958.

C'est encore les Américains qui inaugurent l'ogive à corp ablatif
que nous connaissons sous la désignation bouclier thermique.
L'ICBM Atlas US en sera dôté de même que l'IRBM Thor, 1960. Le
problème étant que cette ogive une fois larguée, doit faire un
demi-tour dans l'espace pour présenter sous le bon angle le
bouclier de protection de la charge militaire.

Les Russes ne donneront pas dans ce type d'ogive.

Puis d'un coup, les USA sortiront l'ogive qui leur semble optimale,
le tronc de cone MK-2. On trouvera ce type sur les Polaris lancés
de sous marins, sur le Titan-1 et sur l'Atlas encore elle, 1960.


            


         Rerentry Vehicle de l'arme atomique WA-38 qui est installé
               ici sur l'ICBM Atlas de l'USAF. (Doc USAF 1970)           


Là non plus les Russes resteront conservateurs avec la forme conique
qui les satisfait amplement.

La capsule récupérable du satellite espion US Discovery renouera
avec la forme conique, 1960. Pour leur programme Mercury les
Américains qui ne disposent pas de grosses fusées économiseront
de la masse en revenant au bouclier thermique, mais avec une
manoeuvre et une orientation du vaisseau assez pointue, 1960.

Avec leurs grosses fusées les Russes opteront, pour leur Vostok,
d'un vaisseau en forme de boule ultra protégée qui n'a qu'un
besoin mineur d'orientation pointue pour revenir sur terre, 1960.
Vous connaissez la suite, Vostok-1 sera la bonne formule pour
gagner la course à l'envoi du premier homme dans l'espace, 1961.

Par la suite tous les vaisseaux de type capsule, Américains comme
Russes, adopteront la forme de tronc de cone à bouclier thermique :
Mercury 1961, Gemini 1963, Apollo 1967, Soyouz 1966, Zond-5 1969,
Shen-Zou 2003 et sans doute CLV de 2006 (pour le retour à la Lune).

La seule exception concerne les planeurs spatiaux : Borg-4 Russe,
STS Américain, Bourane Russe, équipés de tuiles de protection
thermique. Les avions fusées comme le X-15 et le Spaceship One
Américains se contenteront d'une bonne peinture et d'une solide
carlingue en iconel X ou composites.

Dans la nouvelle Vision Spatiale Américaine, on abandonne le vaisseau
de type planeur et on en revient au bon vieux vaisseau de type Mercury
en plus grand (4 à 6 places).

Jetez un oeil pour mieux voir le sujet sur le site :

http://astro-notes.org/

Voyez la page missiles, on y voit les principales ogives ; et
accessoirement un dessin de bombe atomique parfois censuré (!) .





Avec quel moteur ?

Le moteur à réaction, dans lequel la combustion
se fait avec ses propres réserves de carburant
comme le fait la fusée, est encore de nos jours
la seule et la plus efficace machine à voyager
dans l'espace.
Tous les autres moyens envisagés ou même testés
ne sont pour le moment que de jolies expériences
de laboratoire.
Le moteur atomique est impensable pour le moment
à cause de l'insécurité qui entoure les réacteurs
en cas de chute accidentelle au sol. De toute façon
il s'agit de ne l'envisager que sous forme de moteur
à réaction de type fusée.


     


     Test d'explosion volontaire de réateur nucléaire
          destiné aux sous-marins de l'US-Navy.
         (Doc Agence Nucléaire Américaine 1975)


Tous les types de générateurs de particules, plasma
ions en tous genres, alimentés par des paneaux solaires
ne délivrent que des puissances négligeables tant que
nous ne pourront pas substituer aux paneaux solaires
des générateurs de type nucléaire (encore eux).
Les voiles solaires, qui ne sont pas des moteurs à
réaction, sont peut être une solution à court terme,
mais le déploiement de grandes structures souples s'est
pour le moment soldé par des échecs retentissants.
Ici le problème est mécanique et non pas chimique ou
électrique (où si peu).

Rester sur Terre, qui finalement est un vaisseau spatial
intéressant, oui, son autonomie est encore de 4 milliards
d'années, sa fiabilité en vol spatial a été testée depuis
5 milliards d'années, c'est un vaisseau spatial qui peut
offrir 10 milliards de places à des êtres humains, mais
en contre partie sa vitesse (en fait celle de son étoile
ou il est en orbite) est assez faible et notre voyage dans
la Galaxie sera long, très long et sur une route imposée.

En fait pour le moment il nous faut espérer qu'une lente
exploration de notre système solaire, en attendant une
nouvelle maturité en science physique et humaine qui pour
le moment échappe à mon entendement.

Même en doublant la vitesse de nos vaisseaux spatiaux, il
faudrait compter sur un vol aller de 10 ans pour se poser
sur Pluton, y passer un ou deux ans et voyager 10 ans encore
pour revenir sur Terre. Partant à l'age de 33 ans nos grands
explorateurs reviendraient chez nous tout juste pour prendre
leur retraite à 55 ans, ce qui est inconcevable en l'état
actuel de notre conception de l'aventure !

Pour le moment seule la planète Mars est à notre porté ; mais
qui recevra à leur arrivée, sur la planète rouge, nos intrépides
cosmonautes, couchés sur un brancard aprés un vol de 9 mois,
comme on les voit aprés leur retour sur terre suite à un séjour
de 6 mois sur l'ISS ?
Qui leur fera une solide re-éducation fonctionnelle pour leur
permettre de marcher droit sur Mars ?

Vaudrait mieux progresser dans les moteurs, car nonobstant
l'état dans lequel arriveront des cosmonautes sur Mars, il
faudra tenir en vol aller 9 mois à rien faire, sans pesenteur,
à manger du déshydraté, sans communication radio en temps réel,
dans une promixité éprouvante, rien à voir à l'extérieur si
ce n'est un ciel figé sans intérêt.
"Morne plaine d'espace vide"

Pourtant oui, une solution, les moteurs actuels tels quels,
plus un équipage de jeunes Amoureux, prêts à une romance de
neuf mois ; il ne faudra pas oublier de monter une station
radio amateur avec antenne long fil pour nous compter l'état
de cette romance spatiale lointaine (en CW c'est plus snob).





OVNI dans nos cieux !

Depuis 1947, date d'une première observation d'un phénomène
lumineux inhabituel dans le ciel des USA à 80 km à l'Ouest
de Roswell (la base du SAC où stationnaient des B-29 dont
l'Enola Gay celui qui survolait Hiroshima le 6 août 1945
à 08:00 z) la poursuite d'observations dont certaines étaient
vraiemment déconcertantes s'est poursuivie jusqu'à nos jours.
Une fois écarté la grande majorité des canulars, et autres
interprétations erronées par des témoins de tous horizons,
il n'en reste pas moins qu'une petite partie des observations
est encore de nos jours sans explication satisfaisante.


                   


                      Arnold et son avion avec lequel
                      il a observé à 60 km l'Ouest de
                      Roswell la première soucoupe
                    volante. (Doc Flying Saucers 1959)


Bien entendu compte tenu de notre conservatisme naturel, et
de la prudente conduite à ce sujet des responsables politiques,
il est bien normal que le phénomène soit nié, même si parfois
la mauvaise foi est évidente, de fait il est nié avec fermeté.
Beaucoup de pays modernes disposent pourtant d'une commission
et aussi d'un organisme d'enquête au sujet des observations
d'OVNI. Dans l'activité spatiale l'observation de phénomènes
OVNI n'est pas totalement absente, même si elle est on ne peut
plus marginale. Des phénomènes lumineux au comportement étrange
ont été observés depuis des vaisseaux spatiaux ou des stations
orbitales ; ils semblaient se manifester principalement entre
la terre et l'observateur spatial.
Pour le moment seule la lumière voyage à la vitesse de la lumière
(comme dirait Monsieur de Lapalisse) avant de nous transformer
en photon pour voyager à la célérité, il faudra encore patienter
un peu, pour sûr.
En attendant lorsque nous tournons nos antennes vers le ciel et
que nous envoyons un message, c'est un peu de nous qui survivra
et voyagera jusqu'à la fin des temps, en admétant qu'il y en ait
une...  

Encore bonne année chers amis radio amateurs francophones





Toujours plus loin.

Le 18 juillet 1966, lancement de la mission US Gemini 10
avec J.Young, et M.Collins, le vaisseau culminera à 750 km
une première, puisque le vaisseau pénètre dans les ceintures
de radiations qui entourent la Terre.


         


           Gemini-10 et son tracteur Agena qui le poussera
           pour atteindre une apogée de 750 km. (Doc NASA)


Le 12 septembre 1966, lancement de la mission US Gemini 11
avec C.Conrad et R.Gordon, le vaisseau culminera à 1350 km
encore plus profondement dans les ceintures de radiation que
la précedente mission.
Le motif est que les USA veulent savoir comment l'organisme
humain réagit dans une telle situation, histoire de voir un
peu pour le programme Apollo les risques encourus.

Les soviétiques ont aussi à leur programme toute une série
de vol à haute apogée pour leurs vaisseaux Soyouz. Puis
tout d'un coup, en 1967-68 ils stoppent et leur programme
lunaire (genre Apollo) et tous les vols Soyouz haute apogée !

Ce ne sont certainement pas les 4 échec de leur fusée lunaire
dite N-1 qui sont la cause de ce retournement, mais il faut
aller voir du côté des militaires Russes qui n'apprécient pas
ce programme vorace en budget et en homme et font un fort
lobbying pour sortir ces missions, sans intéret pour eux, du
plan spatial Russe.
Le comble c'est qu'ils vont gagner, et les Russes regarderont
les USA partir pour la Lune, tout seul, sans concurrence...

Si vous aimez les flagellations idéologiques, lisez (en Anglais)
le livre de Steven J.Zaloga :
The Kremlin's Nuclear Sword (1945-2000) chez Smithsonian Institution
Press de 2000.
Il n'est pas tendre pour les soviétiques, mais avec la technologie
dont ils disposaient ils auraient bien joué avec les USA à saute
sur la Lune si les gouvernants Russes en avaient décidé ainsi.

Comme disait le chroniqueur scientifique Français Albert Ducroc,
"Dire que Gagarine est parti comme un voleur en pleine nuit sans
témoin, pendant que nous dormions" ;  qu'a-t-il pensé des missions
Russes Zond-5, 6, 7 qui ont contourné la Lune avec des animaux et
qui sont revenues sur terre dans l'indifférence générale en 1968.
Par la suite il a comme nous su qu'il s'agissait de vaisseaux
spatiaux habitables Soyouz lancés par une fusée Proton. Là non plus
pas de suite, pas de Russe autour de la Lune.
Sans doute le romantisme slave !





Retour et posés laborieux.

Le 18 mars 1965 Voskhod-2 décolle avec le Cdt Pavel Belaïev
et l'ingénieur de bord Alexi Leonov. Avec stupeur on peut
suivre en léger différé à la TV la première sortie d'un
cosmonaute dans l'espace (EVA) exécutée par Leonov. Mais le
retour sur terre sera trés dur car le vaisseau dérive et se
pose à plus de 350 km du point de posé attendu. Dans le
froid sibérien l'équipage attendra 24 heures avant d'être
récupéré sain et sauf.

Un an aprés :

Le 16 mars 1966 Gemini-8 décolle avec le Cdt Neil Armstrong
et l'ingénieur de bord David Scott. 24 heures aprés Neil
réussit le premier arrimage au monde avec la cible Agena.


           


           L'équipage de Gemini-8 récupéré dans le Pacifique
             aprés son accident en orbite. (Doc NASA 1966)


Au moment des tests de manoeuvre de l'attelage, un accident
se produit rendant incontrôlable le vaisseau. Avant de risquer
la désintégration de Gemini ou la perte de conscience de
l'équipage, Neil armstrong commande un retour en catastrophe
sur Terre. Alors que la zone de récupération normale se
trouve dans l'Atlantique, le vaisseau se pose dans le Pacifique.
L'équipage sera récupéré sain et sauf aprés 12 heures d'attente.







Femme Américaine dans l'espace.

Le 18 juin 1983, lancement depuis MILA de la mission STS-7/OV-99
Challenger.
A son bord on trouve la première astronaute féminine US, Sally
Ride-Hawley (32 ans) qui est une astrophysicienne, elle devient
la première américaine à aller dans l'espace. L'équipage est
constitué du cdt R Crippen, F Hauck, S Ride, J Fabian, N Thagard.
Il aura fallu attendre 20 ans (jour pour jour) afin que les USA
envoient une femme dans l'esapce aprés la Russe Valentina Tereskova
mise en orbite le 16 juin 1963 sur Vostok-6 !


                    


                        La première astronaute Américaine
                       Sally Ride Hawley. (Doc NASA 1983)


Vous avez remarqué le numéro de ces vaisseaux spatiaux ?
Vostok-6  et  STS-7   (cette suite numérique n'est que fortuite)




La durée à l'exposition au vide spatial.

La NASA et des laboratoires Américains souhaitaient exposer
à l'espace proche terrestre des échantillons de matériaux.
Une plateforme porte échantillons devrait être larguée dans
l'espace par une navette US et serait récuoérée par le vol
suivant 5 à 6 mois plus tard.


            


        Le satellite US passif LDEF en orbite le 6 avril
        1984 récupéré presque 6 ans plus tard. (Doc NASA)


Le 6 avril 1984, la navette Challenger emmenée par : le
cdt R Crippen, F Scobee, G Nelson, J van Hoften, T Hart,
largue le LDEF (Long Duration Exposure Facility) en orbite
basse le LDEF porte de multiples échantillons. Suite à
divers incidents puis à la catastrophe de la navette
Challenger (1986), le LDEF ne sera récupéré (juste avant sa
rentrée atmosphérique) que le 11 janvier 1990 soit 32500
tours de terre et donc 6 ans plus tard (un bonheur pour
les scientifiques qui n'en attendaient pas tant !





Les avions fusée Russes.

En 1947, début en URSS des vols d'essais de l'avion fusée
Type 346. Sa mission consiste à étudier le vol supersonique. Il
s'inspirera des programmes allemands, et pour son premier vol
libre non propulsé il sera largué de sous l'aile d'un TU-4 Bull
(version russe du B-29 US). Il est piloté par le transfuge
allemand Wolfgang Ziese.


      


       L'équivalent Russe du Bell X1, le T-346 ne passera pas le
       mur du son. Son pilote était allongé dans le cockpit vitré
                    de l'avion fusée. (Doc BSI ?)


Dans ses versions successives cet avion fusée sera à comparer
avec la série US Bell X1 sans en atteindre les mêmes performances.
Cet avion fusée atteindra des vitesses de l'ordre de 1000 km/h
sans jamais franchir Mach 1. Le programme sera abandonné en 1951.
Il est à noter l'originalité de la position du pilote qui est
allongé sur le ventre, sur une couchette dans le nez de l'avion.
Les Russes ne conduiront jamais jusqu'au bout leurs programmes
d'avions fusées par opposition aux Américains.
Le niveau technique de ces avions, quoique inférieur à celui des
USA, reste assez important pour ne pas faire sauter d'étapes dans
les progrés de l'aérodynamique de la seconde moitié du 20 ème siècle.





Dures marches spatiales.

Avec la laborieuse rentrée dans son vaisseau spatial
le 18 mars 1965 du cosmonaute Alexi Léonov (Voskhod-2)
lors de la première sortie extravéhiculaire réalisée au
monde, une rentrée toute aussi laborieuse sera rencontrée
pour l'EVA d'Edward White le 3 juin 1965 sur Gémini 4.

Ce seront les EVA suivantes du programme Gemini qui vont
révéler les difficultés à se mouvoir et surtout à travailler
dans l'espace de façon utile. Ce sera seulement lors du
dernier vol du programme Gemini en 1967 que les Américains
réussiront à maîtriser le sujet. De leur côté les Russes
resteront assez discrêts et nous ne savons pas en combien
de temps ils domineront le même sujet.

       


        Ed White pendant l'EVA de GT4 et son cordon qui
     s'enroule au tour de lui. (Doc NASA, © Goodshot 2004)

En fait il faudra prévoir de nombreux points d'appuis et de
mains courantes sur les vaisseaux pour permettre aux astronautes
et cosmonautes une mobilité utiles en EVA.

Un dernier argument qui sert en principe les USA au détriment
de l'URSS, est la pression dans les scaphandres, qui est faible
pour les Américains et forte pour les Russes. La rigidité du
scaphandre Russe le rend moins manoeuvrant. La légèreté de celui
des Américains semble un avantage.

Mais la composition atmosphérique des scaphandres US les rend
à long terme pénible à supporter, alors que l'atmosphère
identique à celle que l'on a au sol sur Terre rend supportables
de longs séjours en EVA pour les Russes. Aujourdhui les deux
méthodes cohabitent sur l'ISS et les sorties spatiales durent
aussi longtemps pour les uns que pour les autres !

Pourquoi les Russes ne s'allignent-ils pas sur la technologie
Américaine ?

Tout simplement parce que les paliers de décompression côté
Russes sont forcément plus courts que côté Américain pour revenir
dans le vaisseau spatial ou surtout la station orbitale qui
elle aussi est en atmosphère identique à celle de la notre au sol.

Ce n'est jamais blanc et noir, c'est toujours gris sur fond gris
pour départager les deux grands de l'aventure spatiale...





Vaisseau et stations orbitales militaires.

Avec le projet Américain Dynasoar, nous prenons connaissance
en pleine guerre froide (1965) d'un projet d'avion spatial
orbital destiné à ravitailler en équipages et en matériels le
MOL comme Manned Orbital Laboratory une station orbitale US à
capacité de bombardement atomique. L'avion spatial Dynasoar
s'appui pour sa conception sur les résultats du projet Haut
Rayon de l'avion fusée NA-X-15 (de la NASA), sur les vols des
Lifting body (de l'USAF), et des tests spatiaux de maquettes
de navettes spatiale, projet SRET/ASET sur vecteur Thor de
Douglas (l'IRBM, en 1968).
Pour des raisons de crédibilité et d'économie Dynasoar passera
à la trappe juste avant ses premiers vols aériens. Le programme
MOL sera abandonné lors du programme Gemini aprés un test de
mise en orbite de vaisseau Gemini dédié à ce projet. Sans doute
pour des raisons d'économie liée au programme lunaire Apollo.


                  


                      Les vecteurs Titan-1-2-3 du programme
                      US Dynasoar. (Doc Boeing / USAF 1985)


Le projet de guerre des étoiles (IDS) relancera l'intérêt pour
cette activité en 1985, mais des accidents, (navettes spatiales)
et les progrés des missiles la rendront peu probable sans compter
les risques d'accidents militaires qu'elle peut provoquer !

Chez les Russes seul le programme équivalent au MOL US sera mené
à son terme, le programme Almaz, camouflé sous le programme de
stations orbitales Saliout (1971 à 1986). Les navettes spatiales
de test comme les Bor-5 et les lifting body seront au programme
de 1970 à 1988 date du vol de la grande navette Russe Bourane,
qui sera abandonnée à la fin de son premier vol spatial fait en
mode entièrement automatique (changement de régime politique dans
l'air).

1992 et jusqu'à nos jours pour cause d'accord sur le désarmement
mutuel (START, SALT, TNP, INF, etc.) tous les projets de guerre
spatiale sont banis, sauf le projet US de bouclier anti missile
MDS GMD qui au pas de sénateur se développe contre les règlements
internationaux les interdisant. Seule pour le moment l'Amérique
poursuit l'installation de sites anti missiles (ABM) en toute
illégalité. Français et Russes protestent vivement contre ce
passe droit mais sans faire fléchir les USA pour le moment.

Trois sites ABM US sont actifs en ce moment. Deux en Alaska et
un à Vandenberg, leur radars sont opérationnels.





De l'ICBM R-7 à Soyouz-U.

Le missile Russe R-7 alias Sapwood (nom OTAN) a fait son
premier vol réussit en août 1957. Pour la première fois
une arme imparable pouvait frapper une cible avec une
bonne précision (CEP 10 km) sur n'importe quel pays du monde.

Ce sera ce même missile qui lancera 3 mois plus tard le
premier satellite artificiel de la Terre, Spoutnik-1 oct 1957.

Lancera en orbite la première forme de vie évoluée avec la
chienne Laïka sur Spoutnik-2 en nombre 1957.

Lancera le premier objet fait par des hommes qui tombera sur
la Lune en lachant des emblèmes d'URSS en 1959 (Lunik-2).

Elle lancera (sans le faire exprès) la première planète
artificielle du système solaire en 1959 (Lunik-1)

Lancera le premier homme dans l'espace Youri Gagarine en
avril 1961.

Lancera la première femme dans l'espace Vanlentina Tereskova
en 1963.

Lancera le premier équipage humain sur Voskhod 1 en sept 1964.

Lancera le premier piéton de l'espace, Leonov en mars 1965.

etc.

C'est encore cet irremplaçable vecteur qui lance les équipages
humains vers la station orbitales ISS Alpha en 2006.

Toujours lui qui assure des lancements économiques pour satellites
artificiels en orbite basse et moyenne sous le nom Soyouz-Fregat ou
Soyouz-Brezee.

De 1965 à 1995 il portait (le vecteur en question) le nom de Zemiorka.


                  


                    Le club R-7/Zemiorka/Soyouz, 1957-2006
                                  (Doc X)

50 ans d'opération l'année prochaine (avec vol qualifié humain),
onest pas à la veille de faire mieux dans ce genre de réussite
spatiale !

Pourtant du point de vue militaire c'était une nouille dixit les
militaires Russes. Sur un ordre d'urgence, elle ne décollait que
48 heures aprés l'alerte en 1960 !

Rien n'est parfait...





Les vivants et les morts

Avec le lancement de Spoutnik-2 en novembre 1957
les Russes frappent l'opinion publique en placant
en orbite un gros satellite de 508 kg sans son
dernier étage de fusée et avec la présence d'une
chienne du nom de Laïka. L'animal est de fait
sacrifié puisqu'à cette époque on ne sait pas
encore récupérer sur terre un satellite artificiel.


      


      Une vraie photo de la chienne Laïka qui a volé sur
      le satellite non récupérable Spoutnik-2 en novembre
        1957. (Doc Académie des Sciences, Moscou 1958)

Les ligues "bien pensante" de défense des animaux
Occidentales crient à la barbarie ; ce qui n'empèche
pas les "bien pensants" Américains d'envisager de
placer à bord de leur premiers vaisseaux spatiaux
des condamnés à mort (qui auraient été graciés de
la peine capitale s'ils étaient revenus vivants).

Bon, tout ceci n'était que de la propagande, à la
fin on a préféré les bien disciplinés pilotes
militaires qui sont, avouons le, bien plus présentable
qu'un condamné à mort.

Mais, tout de même, on y avait un petit peu pensé ...





Tout n'est pas rose bonbon dans cette histoire

Nous ne discutons pas le fait que Spoutnik-1 est bien le
premier système artificiel humain qui ait échappé à la
pesenteur assez longtemps pour se mettre en orbite autour
de la Terre le 4 octobre 1957.

Par contre avec le passage de la mésosphère à l'éxosphère
fixé arbitrairement à 80 km entre USA et URSS, le premier
projectile à avoir franchi cette frontière est sans
contestation possible le meurtrier missile sol sol V-2 qui
veut dire Vertungswaffe numéro 2, alias A-4 et initié avec
la barbarie nazie d'une part et d'autre part aux bons soins
du Docteur Walter Dornberger  et qui avait avec lui le jeune
ingénieur et tout aussi zélé Wernher von Braum pour mettre
au point et lancer le missile au dessus des 80 km. Ce sera
fait le 13 juin 1942 depuis la base de Peenemüde et la V-2
retombera en Poméranie.
Certains historiens lui préfèrent le lancement du 3 octobre
de la même année, l'ogive culminant à 92 km sur un parcours
plus tendu de 195 km.


      


      Le Dr Wernher von Braun et une brochette de sinistres nazis
           (lui aura le grade de Commandant dans la NSDAP).
                 (Doc Allemagne sous régime Nasi)


Prudemment Dornberger et von Braum se rendront aux Américains
en fin de guerre. Peu regardant, les USA en feront de bons
citoyens Américains. Dornberger initiera le programme X-15 et
surtout le concept de navette spatiale, et son poulin Wernher
lancera par sa fusée Redstone le premier satellite artificiel
de la Terre Américain en 1958, lancera la première sonde spatiale
lunaire Américaine en 1959, lancera le premier Américain en vol
suborbital en 1961, et son chef d'oeuvre sera la célèbre fusée
Saturn-V qui emportera les premiers hommes autour de la Lune en
1968 et sur la Lune en 1969 (programme Apollo).


                 


                    Le Dr Wernher von Braun et son enfant
                     la fusée Saturn-5 du projet Apollo.
                          (Doc Rocketdyne 1973)


On passe l'éponge ?





Propagande de série

Ils ont eu droit à la UNE de tous les journaux
occidentaux dans les années soixante.

Professeur Geauffray Perry du Kettring group
à la Grammar Scool, Grande Bretagne, avec sa
bande d'étudiants, il découvre à la seule
écoute des signaux radio du satellite Russe
Cosmos 112 la trés secrète base soviétique de
Plesetsk (c'est remarquable).

Le trés médiatique Professeur Kaminsky de
l'obsrvatoire Allemand de Bauchum qui faisait
invariablement des prédictions de lancement
Russes dans l'espace, toujours fausses, mais
toujours écoutées des journalistes en mal de
titres fracassants (pour ça il était bon).


              


           Les éternelles déclarations des
          journaux dans les années 80 avec
             les succés US des navettes.
    (Doc d'un grand quotidien Français en 1982.)


Les frères Judicca Cordiglia célèbres radio
amateurs Italiens de Turin (IK1GEK), guettés
en permanence par les média et qui diffusaient
régulièrement des informations toutes aussi peu
fondées que celle de Kaminsky. Ils étaient trés
populaires dans le monde (crédules et brillants SWL).

La Navy ou l'USAF qui annonçait des progrés
soviétiques technologiques fulgurants à l'
approche des discutions du Congres US sur le
montant des budgets militaires des Armées
(cela n'a pas changé) !

Dommage que nos journalistes n'aient pas diffusé
ce que racontaient les média Russes, cela ne
devait pas être triste également (pour sûr).

Pour la France c'était la station d'écoute radio
officielle de Limour qui nous faisait écouter les
signaux des premiers satellites Russes puis Américains
(les écoutes étaient dans ce cas sérieuses).

En attendant, qu'est-ce qu'ils nous ont fait avaler
comme couleuvres avec leurs propagandes...





"Pan sur le museau" de la NASA...

Régulièrement les critiques les plus acerbes accablent
l'agence spatiale américaine. A mon avis c'est bien mérité,
et encore les critiques sont modérées. Mais en fait la NASA
doit sa grande réputation à la suite de deux remarquables
réussites, l'ensemble du programme lunaire Américian, et
le fameux grand tour.
Certe le grand tour est l'oeuvre du JPL (Jet Propulsion
Laboratory) mais JPL est un département de la NASA.

Le programme lunaire Américain comprend le programme Surveyor
qui se voulait poser avant les Russes le drapeau Américain
sur le sol sélène ; le programme Lunar orbiter, pour assurer
la cartographie lunaire ; le programme Gemini pour étudier
les manoeuvres indispensables au vol lunaire (sortie dans
l'espace d'astronaute, rendez-vous spatial, mission spatiale
humaine d'une durée d'au moins dix jours, et organisation
d'une équipe d'astronautes en vol dans le même vaisseau et,
enfin, l'apothéose avec le programme Apollo proprement dit.
Ca c'est la NASA des années 50 et 60

Le seul succés de la NASA dans les années 70 sera le fameux
"Grand tour" qui va permettre à bon compte d'explorer les
planètes extérieures à l'orbite terrestre de notre système
solaire, Pioneer-10, 11 ; Voyager-1 et 2, seront de grands
succés scientifiques et populaires. L'expression "à bon compte"
rappelle qu'à cette période, des alignements favorables des
planètes rendaient le voyage trés économique si non facile.

Dans les années 80, le programme navette spatiale US n'a
connu qu'un succés populaire et la consternation des
militaires Américains et le mépris de la classe scientifique.

La direction de la NASA a été (à partir de ce moment là)
gangrénée par les carrièristes, les opportunistes, les
politiques et les journalistes, les petits scientifiques,
les terrifiants fonctionnaires bureaucrates, etc.

Elle s'est empétrée dans des crises financières provoquées
par des comptables peu imaginatifs, mais vous savez, même
les petits pays comme la France ont connu une telle dérive,
le CNES a connu et peut être même connait-il encore une telle
situation que les gouvernants successifs ont réglé à coup
d'épuration des directions, sans grand succés.

Le secteur privé de son côté se frotte les mains en espérant
récupérer la formidable mane financière de la NASA à son
profit si par malheur le programme station orbitale (ISS)
sombrait avec les navettes US (ils doivent prier pour ça).


      


       Le dynamique segment privé de l'activité spatiale US est
    avant tout une conquête financière. (Doc Scaled-Composite 2002)


Cette leçon ne sert même pas l'ESA, qui, de son côté commence
à virer pathétique avec un budget certes trés modeste, mais
déjà si contesté que l'on en craint le pire.

La privatisation de l'activité spatiale sonnerait sans doute
le glas de la recherche spatiale, tout du moins je le crois.

Lisez le romain policier de Dan Brown, l'auteur de Da Vinci
Code, 'Deception Point' chez JC Lattès, 2001 ; il n'est pas
tendre avec la NASA lui non plus dans cette fiction.






Une autre discrète Bérézina :

La semaine dernière j'ai évoqué la "Bérézina" de la NASA.
Cette semaine je n'ai pas de qualificatifs pour parler de
l'astronautique Russe (soviétique). Certes dans un pays
dévasté par la seconde guerre mondiale, des populations
dispersées, des techniciens disparus, une économie tout
état, concentrée, bureaucratique comme pas imaginable,
un contrôle d'inquisition de la population, bref un décor
titanesque pour un occidental libéral, telle était la Russie.
Comment ce pays a pu en si peu de temps oser la compétition
officielle avec l'Amérique pour lancer le premier satellite
artificiel de la Terre, et en plus gagner  ?  

Mystère

Moins officiel, mais tout de même bien visible pour tous,
comment le défi d'envoi du premier homme dans l'espace
a-t-il été gagné par la Russie alors que finalement il
ne faut pas oublier que le grand père de Youri Gagarine a
pu connaitre le servage comme moujik ?

Mystère

Par contre, coté soviétique, pas de défi relevé pour la
conquête lunaire ; pas officiel en tous cas, et surtout
pas visible, pourquoi ?

Mystère    

Non, pas de mystères mais des magiciens comme : Tchelomeï,
Gloutchko, Korolev, etc.

Pas besoin de moyens à la sauce "Boeing de Seattle", que
des petits génies et l'indécision de gouvernants souvant
plus ignorant que bête...

Le poids des militaires, certes tous diplômés Es terrain
de Stalingrad et ses environs, mais pas techniciens pour
deux sous, ils n'avaient qu'un seul objectif, arriver au
plus vite à la parité de dissuasion avec les USA et ses
alliés. Ce sera fait en 1975 au prix de l'abandon lunaire.


         


          La parité Russe de 1975, pour la garder les Russes
           abandonneront la Lune en 1970. Ici un S-M classe
                Victor-3 Delphin soviétique. (Doc X)

En 1966 le magicien Korolev meurt accidentellement. La guerre
de succession sera terrible, les militaires parviennent à
convaincre les médiocres gouvernants que la course à la Lune
serait un gouffre de moyens (ce en quoi ils n'ont pas tort),
lobbying à la sauce Russe, gouvernants incompétants, et voilà
dès 1967 le vascillant programme lunaire Russe qui commence
à s'évanouir, il sera mort en 1970.

Et pourtant :

L'équivalent du programme Surveyor Américain, LUNA sera une
réussite ; idem pour l'équivalent du programme Lunar Orbiter,
LUNA aussi ; puis l'équivalent du programme Gemini, VOSKHOD ;
enfin l'équivalent au vaisseau Apollo le SOYOUZ ; en prime un
plus avec le programme ZOND-5-6-7 autour de la Lune et leur
retour automatique sur Terre juste avant la glorieuse mission
Apollo-8 de décembre 1968 avec Frank Borman et ses équipiers.

Puis, pour l'Amérique ce sera le triomphe avec Neil Armstrong
et ses équipiers sur la Lune en 1969.

Puis, pour l'URSS le KO en 1992.

Grandeur et misère d'un état mega-bureaucratique, où les
aparatchiks et les militaires dominaient avec arrogance et
cynisme une meute de supers ingénieurs que nous leur avons
même enviés.

A ce sujet lisez le livre de Steven Zaloga : The Kremlin's
Nuclear Sword, chez Smithsonian Institution Press, 2002 ;
il n'est pas tendre pour les Russes dans cette histoire.





L'ESA pas encore de Bérézina, mais...

Pour l'Europe il en va différemment, deux locomotives
une Britanique, une Française, tous deux en franc-tireur
vont éveiller l'Europe à l'aventure spatiale. Pourquoi
pas le géant Germanique ?
L'Allemagne est encore sous tutelle en 1965 lorsque de
Hammaguir décolle la fusée Française Diamant qui emporte
le premier satellite artificiel Français et indirectement
Européen. Britaniques et Français culminent ensemble lors
du spectaculaire programme Concorde qui certes s'envole
aprés le Tupolev 144 Russe, mais tout de même marque pour
l'Europe un savoir faire remarqué et remarquable.
Puis c'est l'envolée Européenne avec les pères fondateurs
de l'Europe : Français, Britaniques, Allemand, Italiens,
Benelux, dans le programme ELDO, CECLES, et son montage
Europa, il y a un premier assemblage test en 1966.
L'Europe devra tout de même attendre un peu pour savoir
faire de grandes fusées. Le coup d'envoi se situe fin 1972
et la mise en chantier du programme Ariane dont un des pères
est notre collègue Jean Gruau F8ZS.


               


                    Feu le programme d'un planeur
                    spatial Européen Hermes, 1989
                           (Doc CNES 1989)

Puis la réussite avec le premier vol en GTO d'Ariane 1, fin
1979, puis pas mieux qu'ailleurs, fonctionnaires zéllés,
bureaucrates, politiques en mal de succés, journalistes en mal
d'inspiration, carrieristes, enfin tout va se liguer aussi bien
en France au cein même du CNES dans les années 90 que dans les
instances naissantes de l'ESA ; manque d'ambition, comptables
et géomètres écartent tous les rêveurs et les passionnés, bref
pas bon pour une machine à faire rêver les jeunes Européens.
En 2000, pourtant, tout semble frissonner, l'ESA n'est pas
encore sur la voie de l'épopée, loin s'en faut, mais quelques
réussites récentes sont encourageantes et sont peut-être le signe
d'un nouvel élan (?).
L'Europe n'est pas partante pour Mars ou la Lune comme dans la
nouvelle VISION Américaine de G W Buch, tout juste une coopération
est-elle envisageable, mais Rosetta, Mars Express, Venus Express,
Huygens, Galileo, nous écartent un peu de la routine besogneuse où
s'enlisait l'ESA des années 90.
Un autre ennemi guette l'ESA, c'est l'investissement économique
à courte période qui sclérose les grandes ambitions à long terme.
Là je parle de fatalité idéologique. C'est un choix...

Pour le moment rêveurs et pragmatiques s'affrontent et de ce fait
pas grand chose ne bouge profondemment, telle est l'Europe Spatiale.






Boulier contre 8 bits

Les automates, aussi bien Américains que Russes
ou même Européens s'appuyaient essentiellement sur
les calaculateurs analogiques embarqués avec une
proportion variable de transistors, loins d'être
aussi stables que ceux que nous connaissons de nos
jours. Les fusées en général étaient donc dotées
de ces automates dont l'avantage était l'optention
du temps réel à la fonction de tranfert prés et
l'inconvéniant était qu'ils ne pouvaient pas encore
mémoriser une séquence ou tout du moins ils ne
pouvaient retenir l'information qu'un trés trés
court instant (ligne à retard).
Dans ces calculateurs, la précision étaient celle
dont on dit qu'elle était analogique. Pour nous on
parlera par exemple dans la chaine de navigation
d'une fusée, avec au final une précision sur un
parcours standard de 8000 km d'un but touché à 50%
dans un cercle de rayon de 5 km (fusée US Atlas
et fusée Russe Sapwood R-7).
La navigation était assurée pour ces deux missiles
ICBM par le contrôle d'un des axes d'inertie par
télécommande radar, et l'autre par une chaine
composée par un calculateur analogique et par des
capteurs de toute façon forcemment analogiques.
Les capteurs nobles étaient les accéléromètres
(montés sur une plateforme à inertie dotée de 3
gyroscopes) et le fameux chronomètre.
En général en fin de chaine on trouvait des tubes à
vide pour fournir l'énergie aux commandes moteur.
A cette époque le point faible du transistor était
sa faiblesse au choc électromagnétique (CEM). Ce
dernier était même une arme parfaitement maîtrisée
par les USA, les Russes, Britaniques, Français, et
Chinois par la suite (bombes thermonucléaires à
rayons X).

L'arrivée du circuit intégré (analogique) dans la
fin des années soixante ne changea pas grand chose
à cet état de fait. Par contre avec l'arrivée du
numérique au début des années soxante dix et du
microprocesseur au milieu de cette décénie les choses
ont évoluées. Certes les montages électroniques étaient
lent (temps de bascule des transistors) et la précision
du 8ème bit laissait à désirer. Si les Américains
passèrent outre à ses défauts, les Russes ne furent
pas convaincus et continuèrent à utiliser le système
analogique. En 1975 avec la mise en service opérationnel
du Minutman-3 (ICBM US) le tout numérique était devenu
la règle aux USA. Chez les Russes la mise à disposition
pour les militaires de la super bombe thermonucléaire
Vanya de 60 à 170 Mt (le type layer Cake de Sakharov) ne
laissait aucune chance de faire survivre un transistor
face à un tel choc éléctromagnétique. Tout continua
comme ça jusqu'à l'arrivée au début des années 80 des
microprocesseurs 16 bits, et des microprocesseurs
spécialisés (micro-contrôleurs et DSP). D'un autre
côté la taille des mémoires devenait intéressante et
le numérique commença à être supérieur à l'analogique
(système programmable).


    


    Ce circuit hybride analogique numérique n'aurait pas résisté
    à un choc EM. L'auteur l'a réalisé et mis en oeuvre en 1978
    dans un montage mixte microprocesseur et circuit analogique
             du CNRS-LMA. (Doc de l'auteur, 1980)

Les capteurs eux sont restés analogiques, mais la
technologie des "terre rare" (nouveau matériaux) a
donné une plus grande précision en accord avec les 32
puis les 64 bits, tout ce petit monde a été durcit
au fil du temps, et au final le numérique l'a emporté
sur l'analogique dans les années 85 et au-delà.

Aujourd'hui les missiles sont à système de navigation
programmable jusqu'au moment de leur lancement (c'est
même une obligation START-SALT).
Américains et Russes comme les Européens et Chinois
utilisent des chaines de pilotage entièrement numérisées
sauf les capteurs et la communication finale vers les
humains qui reste (of course) analogique.

Le passage de l'analogique au numérique avec une petite
avance pour les USA n'a rien changé à la dissuasion car
la présision n'a pas beaucoup évoluée en 50 ans.
D'une CEP de 5 km (rayon) on est passé à 500 mètres pour
les Russes et 300 mètres pour les USA soit un facteur
10 alors que la précision du calcul a été explosive
entre le 8 bits et le 64 bits, et la vitesse de commutation
du transistor de la micro-seconde à la nano-seconde
et je ne vous parle pas du niveau d'intégration !

La fiabilité c'est autre chose dans les fusées, on en
reparlera plus tard dans le contexte de la guerre froide.






Débris et Déceptions

Le plus spectaculaire missile gap connu est sans
conteste les 7 années qui séparent les USA et
l'URSS pour l'optention d'un vaisseau spatial
habité et manoeuvrant de type planeur. Ce missile
gap s'établit au profit des USA avec le lancement de
la navette Colombia le 12 avril 1981 alors qu'il faudra
attendre le 15 novembre 1988 pour avoir un engin aussi
crédible en URSS. Sept ans et demi pour maîtriser un
engin que les Russes s'obstineront à construire pour
cause de guerre des étoiles façon SDI.
Pourquoi donc dans ces conditions les Russes abandonnent
ils la course à la Lune qu'ils n'auraient certes pas
gagné mais qui les aurait mené à la Lune sans doute
3 à 5 ans aprés les USA ?

- On a parlé de la non maîtrise du moteur cryotechnique
(mélange oxygène hydrogène) qui d'aprés certain était
indispensable pour le voyage à la Lune (?).

- On a parlé aussi de l'absence d'ordinateur en URSS qui
étaient eux, certes, indispensables.

- On a parlé aussi de la fiabilité des fusées qui avaient
la facheuse tendance à exploser fréquemment en Russie.

S'il est vrai que les Russes n'avaient pas investi dans le
moteur cryotechnique, n'oublions pas qu'ils maîtrisaient le
moteur à flux intégré au rendement spectaculaire lui aussi.
Ce n'est donc pas la raison principale ni même suffisante.

Il est faux de croire que les Russes ne disposaient pas
d'ordinateur. Comment auraient-ils pu être aussi bon en
physique de l'élémentaire s'ils n'avaient pas maîtrisés
ce segment technologique dans les accélérateurs de particules
indispensable au contrôle des faisceaux et au calcul ?


                  


                       Ordinateur Russe de 1960
                      (Doc Fac Sciences Moscou)


Il est vrai que la fiabilité des fusées laissaient à désirer
mais c'était pareil aux USA. Les Russes s'étaient montrés
pugnaces dans la réalisation de l'ICBM R-36 (SS-18) qui avait
explosé une dizaine de fois avant de réussir son premier vol
militaire. Alors ce ne sont certainement pas les 4 échecs
concécutifs de la fusée lunaire dite N1 qui les auraient
démotivés à ce point là.

Le complexe CECLES ELDO Européen a connu 4 échecs concécutifs,
mais l'Europe n'a pas baissé les bras pour autant. Elle a
continué son travail sur un lanceur de substitution-3, LS-III
(3 comme Europa-3) et qui a donné la fusée Ariane.

L'histoire de l'astronautique est pleine d'anecdotes sur la
fiabilité des lanceurs et qui ont fini par donner de bonnes
machines (vecteurs). Les moteurs de la fusée lunaire Russe
servent aujourd'hui dans des lanceurs civils les plus sûr !

Alors pourquoi pas la lune en second pour les Russes ?

Pour le moment la seule réponse logique serait le non soutient
des militaires soviétiques face à la débauche de moyens humains
nécessaires pour envoyer un Russe sur la Lune même 3 à 5 ans
aprés les Américains.

N'oublions pas qu'au plus beaux jours du programme Apollo prés
d'un Américains sur cent a travaillé de prés ou de loin pour ce
programme (disait-on aux USA à cette époque). Les militaires Russes ne
regardaient eux, que le missile gap qui leur était défavorable.
Mais à force de beaucoup d'efforts, en 1975, la parité Russe de
dissuasion crédible était atteinte.

Pour les gouvernants Russes c'était là l'essentiel ; terroriser
les USA comme ils l'étaient eux même et négocier des accords de
non agression ou/et de désarmement équilibré. L'ombre de SALT ou
START était en gestation. Alors  "Adieu" à la Lune pour plus de
40 à 50 ans et ce, dans les deux camps...






Hit to Kill et la brosse à reluire.

Le roman des ABM (Anti Balistic Missile) est
ahurissant aussi bien à l'Ouest qu'à l'Est.

Avec les premières interceptions réussies à grands
renforts de propagande aussi bien à l'Est qu'à
l'Ouest, le mythe du bouclier anti missiles trés
protecteur va aussi bien empoisonner les timides
dialogues Est Ouest que les équilibres internes
dans les partis politiques nationaux dès 1960.

Deux thèses s'opposaient à cette époque et elles
sont encore et toujours d'actualité : MAD et MDA.

MAD = Mutal Assurance Destruction
MDA = Missile Defence Act (actuel).

En fait nous avons grandi sous la MAD jusqu'ici.
Remarquez au passage que les critiques au système
MAD ont transformé le A de Assurance en Acceptance.
C'est à dire que peu importe celui qui procède
à la "première frappe", il est sûr que la frappe
en retour (Tir sur Alerte) ou si vous préférez la
représaille sera terrible pour lui aussi ; on parle
aussi de dissuasion. Finalement cela a bien marché
jusqu'ici, avec un peu de chance tout de même car
bien entendu l'accident restait malheureusement une
option non maîtrisée. En gros, nos faiblesses visibles
étaient une sécurité pour notre adversaire et pour
sûr, réciproquement.

Devant cette insupportable MAD mais tout compte fait
efficace, les USA et les Russes rêvent d'un bouclier qui
les mettent à l'abri de la frappe en retour. Ce sont les
ABM (Anti Ballistic Missile). Les Russes qui font dans le
poker menteur déploient dès 1960 le réseau de protection
de la ville de Moscou avec Galosh à base de SA-25 trés
peu crédibles en son temps mais dont le poids politique
interne est considérable. De fait ce réseau "urbain" va
continuer à se perfectionner au fil du temps avec les
Guidline, V-1000 et autres radars à ouverture synthétiques,
au final tous encore peu crédibles en 1975 mais par contre
efficace du point de vue politique internationale.

Aux USA, le Nike Zeus associés aux radars fortement numérisés
du début des années soixante-dix va bénéficier de forts
effets d'annonces de la part de l'Army sans pour autant être
plus crédible. Le tout c'était que le "people" y croit, et
"hop" un coup de brosse à reluire idéologique au passage.
Puis on va passer au BAMBI, système à booster associé au
Nike Zeus. Nike attaque dans l'espace (Exoatmosphéric) et
s'il rate son objectif un second super missile à forte
vélocité (Endoatmosphérique) attaque en basse couche, c'est
le Sprint. L'ensemble se nomme Spartan-Sprint et comme d'hab
les militaires US font croire à son efficacité à coup de
bobards bien montés et amplifiés par une presse US avide de
supériorité nationale.

Dans les années 80 les accords SALT interdisent les ABM et
leur développement. Mais les bavures aux accords se
multiplient : aux USA développement du Safeguard, un projet
de réseau qui a le don d'énerver les soviétiques, et en URSS
le radar de Krasnoyarsk un radar ABM illégal implanté juste
au moment où les Russes signent des accords de non déploiemment.
Les Présidents US successifs, eux, s'attelant à revenir à la
MAD une fois élus. En URSS c'était du pareil au même. Accords
SALT, START, INF, TNP, MTCR, etc. laminent les projets ABM de
redéploiemment Russes et Américains (surtout Américains).

Puis "la guerre des étoiles" vient sur le devant de la scène
avec la SDI (Space Defence Initiativ) un machin toujours aussi
peu crédible, mais plus cher et qui a le don de faire peur aux
soviétiques, financièrement (1985).

Puis, aux USA s'en suit dans les années 80 et 90 une suite
d'expériences d'anti missiles destinés non plus à se protéger
d'une seconde frappe Russe, mais destinée à se protéger des
"rogue states" (Etats Voyous) comme la RDPK, lisez la Corée
du Nord ; tout ça pour se faire oublier de la Russie (1992).

Les véhicules qui "tappent pour tuer" (EKV) sur des ogives
attaquantes sont tirés expérimentalement de Kwajalein, même
encore de nos jours. Les effets d'annonce sont toujours bourrés
de propagande, toujours peu crédibles, et trés controversés en
politique interne et internationale.
Réponse laconique de l'actuel Président Français au déploiemment
même limité d'ABM Américains : " Si c'est comme ça, alors nous
augmenterons le nombre d'ogives MIRVées de nos sous-marins
lanceurs d'engins (SNLE + M-51) jusqu'à saturation des radars
(Américains, bien entendu).
On parle dans ce cas de relance de la course aux armements...

De Musu-Dan (Corée du Nord) un lanceur de satellites est tiré
en 1998, il rate sa mise en orbite et retombe en mer du Japon
aprés être passé au dessus de l'archipel nipon ; CRISE !

En fait on apprendra qu'il s'agissait d'un test discrêt d'IRBM
(Intermédiat range Ballistic Missile), un missile d'une portée
de 3600 km. Les USA relancent pour la énième fois leur projet
d'EKV, et alors Moscou laisse entendre que la Russie elle aussi
augmentera le nombre de ses ogives assaillantes MIRVées. Les USA
dénoncent les accords ABM qu'ils avaient signés en 1972 avec les
soviétiques ; RE-CRISE.

L'Iran et la Corée du Nord ne sont que des pions visibles, les
vrais acteurs sont plus discrêts, on y trouve : France, Russie,
Indes, Chine Pakistan, tous sont contre les USA (sauf Israël).


On en est là. Cette semaine Piong Yang fait lancer 4 ou 6 SRBM
du type No-Dong (Scud-B) de 200 à 300 km de portée et dans le
même temps un vecteur IRBM Pekdosan 2 déguisé en lanceur de
satellites Tapeo-Dong. Il est lancé le 5 juillet 2006 mais
échoue dans sa mission satellitaire mercredi dernier. N'est-ce
pas encore un leurre qui consiste à cacher un test de missile
en lancement raté de sat ?

Est-ce que les tests d'ABM US (couple Minutman + EKV) sont
réellement aussi réussis qu'annoncés ?
En tous cas les radars illegaux Américains sont déployés à
Shemya (Ils Aléoutiennes) et les missiles ABM sont installés
à Fort Greely (Alaska) et Vandenberg (Californie), RE RE-CRISE.


                  


                    Tir de Kwajalein d'un ABM Taurus EKV
                   (Doc Missile Defense Act, Sandia 2005)

La partie de poker continue, et nous, radio amateurs, nous pouvons
compter nos futurs lanceurs de satellites à bas prix, car tous ces
super-missiles ABM sont suceptibles un jour de nous faire des mises
en orbite LEO à trés bons comptes. Pensez-donc il y en aura un bon
millier rien qu'aux USA !

EKV = Exoatmospheric Kill Vehicle.

Exoatmosphéric = dans l'espace ( > 80 km)

Hé, "cool" on est pas bien là ?






Constellation.

Voilà c'est fait les USA ont baptisé leurs deux
vecteurs de la reconquête lunaire qui, dans le
cadre du Nouvel Horizon, à savoir le programme
Constellation, comme il y a eu en son temps un
programme Apollo, vont s'appeler :

Ares-1 et Ares-5.

Ares 1 en souvenir de la Saturn-1 qui avait lancé
en orbite terrestre le premier command module Apollo
habité le 11 oct 1968 et Ares-5 en souvenir de la
Saturn-V qui avait lancé le premier command module
Apollo habité autour de la Lune le 21 dec 1968.

Ares fait référence au Dieu de la guerre : Mars ;
un autre symbole fort de la combativité US et de
sa détermination a envoyer le premier homme sur Mars
sous la banière étoilée.


        


             Les deux fusées lunaires du programme
             Constellation de la NASA. (Doc NASA).


Les USA pensent que le prestige qu'ils en retireront
sera au moins aussi grand que celui qui a suivit le
débarquement des astronautes US sur le sol sélène.

Ares-1 sera destiné à pousser vers la Lune le command
module habité (CLV) du programme Constellation qui lui
portera le nom de Orion.

Ares-5 sera destiné à envoyer vers la Lune le Lunar
module et la logistique (CLV) nécessaire à faire vivre
un équipage de 3 à 5 humains pendant une semaine.

Ces deux vecteurs utiliseront les booster agrandis des
navettes Américaines, les SRB et comme moteurs de
croisière les RS-68 de l'actuelle Delta-4 Heavy.
Ambitieux, mais aussi économes.

La Russie n'a plus les moyens de relever le gant pour
le moment (un bon moment) ; la Chine ne sera pas encore
de niveau technique pour participer à cette aventure,
à cette époque.

L'Europe ? Seuls pour le moment nos Euros interressent
l'Amérique, nous participerions donc peut-être à ce titre
au programme Constellation Américain.

Vous avez dit "ambitions" ?







L'affaire OTRAG

Article (in extenso) de Jean-Jacques Serra sur les
vecteurs privés de la société OTRAG.

http://www.univ-perp.fr/fuseurop/OTRAG_f.htm

Dans les années 70, Lutz Kaiser, un ancien étudiant d'Eugen Sanger,
projeta la construction de lanceurs spatiaux modulaires à faible
coût. Il créa la société OTRAG, dont le siège fut basé à Stuttgard
en Allemagne (de l'Ouest), en s'assurant le concours de Kurt Debus
qui avait été directeur du Centre de Peenemunde puis directeur du
Kennedy Space Center.

La gamme des fusées OTRAG a été conçue à partir d'un module de
base standard constitué par un couple de tubes cylindriques de 30 cm
de diamètre renfermant l'un le combustible (kérosène), l'autre le
comburant (acide nitrique). Chacun d'eux comportait à la base, un
moteur développant 30 kN, alimenté par pressurisation grâce à une
réserve d'air comprimé sous 40 bars. Les modules de la fusée devaient
être groupés en faisceaux dont les dimensions étaient fonction de
la charge utile. La poussée des moteurs ne pouvait prendre que
trois valeurs : arrêt, demi-régime et plein régime. Cependant, il
était possible de commander individuellement chaque moteur du
faisceau et partant de permettre l'exécution d'un programme de vol.
Le véhicule le plus important de la série devait comprendre 600
moteurs avec chacun un réservoir de propergol de 40 m de long.


                    


                     Test au sol d'une fusée Otrag
                                 (Doc X)


En décembre 1975, l'OTRAG passa un contrat avec les autorités
zaïroises pour établir un centre de lancement dans le nord du Shaba.
Trois véhicules d'essai y furent lancés. Lors des deux premiers,
réalisés en mai 1977 et mai 1978, des fusées de 6 m de haut équipées
chacune de quatre moteurs montèrent respectivement à 20 et 30 km.
Mais en juin 1978, une fusée de 12 m à quatre modules s'écrasa au
sol après quelques secondes de vol.

En avril 1979, suite aux pressions politiques exercées par l'URSS,
le gouvernement zaïrois mit fin au contrat passé avec l'OTRAG. La
société installa alors son centre de lancement en Libye, à 600 km
au sud de Tripoli. Des tirs d'essai y ont apparemment été réalisés
en 1981, mais le programme inquiéta cette fois les USA qui finalement
obligèrent l'OTRAG à quitter le pays. Un dernier lancement eut lieu
à Kiruna en 1983. L'OTRAG arrêta ses activités en 1987.

Calendrier des lancements des fusées de l'OTRAG

Date              Site     Véhicule      Mission       Résultats
17 Mai  1977     (Shaba)     OTRAG 01      Technologie        S (20 km)
20 Mai  1978     (Shaba)     OTRAG 02      Technologie        S (30 km)
05 Juin 1978     (Shaba)     OTRAG 03      Technologie        E
01 Mars 1981     (Lybie)     OTRAG ?       Technologie        ?
19 Sept 1983       KIR       OTRAG 1-3-B   Technologie        E

Fin d'article de JJ Serra.

====================

Commentaires  de tk5gh :

L'installation de la société OTRAG au Zaïre relève de la parfaite
barbouserie. A son origine OTRAG ne violait pas le TNP Traité de
Non Prolifération puisqu'elle n'était pas encore sur ses rails.
Mais par la suite lorsqu'OTRAG a été virée du Zaïre par les bons
soins de l'URSS et qu'elle s'est installée en Libie, ce sont les
USA qui ont mal pris la chose et les ont fait virer du coin. Cette
fois-ci, en 1983, pour se refaire "une sorte de virginité" elle
s'est installée en Europe sur le site de Kiruna qui est un site de
lancement de l'ESA en Suède, le TNP s'est enfin appliqué et OTRAG
a finalement disparu.

Dernièrement OTRAG a tenté une installation aux USA où elle s'est
mise en cheville avec B.Rutan et d'autres aventuriers pour jouer
l'ouverture privé de l'accés à l'espace, dans laquelle on retrouve
Scaled Composite, Space Aventure (Russie), et d'autres "Low Cost"
peu regardant sur l'exploration de l'espace, mais regardant sur
l'argent que l'on peut y gagner.

Pourtant à l'origine dans OTRAG il y avait du rêve à la Sanger, cet
Allemand visionaire sur le principe des planeurs spatiaux. Derrière
le rêve de Sanger il y avait le pragmatique Donberger et son "géomètre"
de Wernher von Braun. Une fine équipe qui donnera malheureusement aux
nazis la redoutable V-2, et aux USA le X-15, et la fusée Saturn-5,
alors, les machins de l'OTRAG...

Attention un des plus évolués lanceurs OTRAG aurait eu la capacité GTO
donc pas si anodin que ça !








Une femme dans l'espace !


Officiellement la première femme à voler sur
un vaisseau spatial en orbite terrestre sera
la toute Russe Valentina Tereskhova. Elle prendra
le départ le 16 juin 1963 sur le vaisseau Vostok-6
L'heure de son départ lui permettra de croiser le
vaisseau Vostok-5, habité par Valéry Bikovsky, lancé
le 14 juin. La mission de Valentina porte le nom de
Mouette. Est-ce une ouverture d'esprit purement
soviétique ou alors un acte de propagande ?

Les deux pour sûr.

N.Kroutchev Secrétaire général du PC va pousser
au plus vite ce projet car dans son esprit la
femme soviétique , n'est pas la femme occidentale
elles valent mieux que ces "donzelles" délurées
superficielles, et médiatisées façon Hollywood.
C'est lui qui choisira Valentina parmis les six
candidates. Valentina a le bon profil : jeune,
d'extraction populaire, ouvrière, parachutiste
accomplie, audacieuse, un brin fantasque, un
physique de solide femme Russe, voilà Valentina.


             


                Valentina Tereskhova
                Première femme dans
            l'espace (Doc BSI/Tass 1964)


Son vol sera loin d'être de tout repos. D'abord
malade (mal de l'espace) au point de refuser toute
activité, puis mauvaise humeur pour la suite du
vol, les techniciens en viendront à lui suprimer
l'autorisation de toucher aux commandes d'attitude
du vaisseau ; (instabilité caractérielle) diront-ils.

En fait la décision de choisir Valentina semble avoir
contrarié tous les acteurs de ce vol. Lisons entre
les lignes, Valentina n'est pas une bonne technicienne,
elle n'est pas pilote de chasse, même pas militaire !

En fait c'est clair Valentina est un pur produit de la
propagande du moment encouragée par Kroutchev. Mais
l'histoire n'attend pas, elle est bien la toute première
femme à voler en orbite terrestre et en plus dans un
vaisseau monoplace (ce sera d'ailleur la seule).

Il n'y aura pas de suite au vol féminin de Valentina,
l'équipe féminine sera dissoute aprés son retour
sur Terre et il n'y aura plus de femme dans l'espace
pour un bon bout de temps, pas plus à l'Est qu'à
l'Ouest. Il faut dire qu'à l'Ouest les mysogines avaient
réussis à sortir du programme Mercury une sélection de
femmes astronautes (les Merury-13) pourtant bien entrainées
pour un vol spatial sur les vaisseaux Mercury. On doit
en partie à John Glenn et Scott Carpenter ce rejet du
groupe féminin !

Avec le programme Apollo, l'Amérique ne trouve pas
non plus qu'une femme fasse bon genre sur le sol sélène,
et ce, uniquement pour des raisons idéologiques. Pas
d'Américaines dans le programme Apollo donc...

Avec la navette spatiale et ses équipages pléthoriques
et aussi la nouvelle maturité des année 80, les
USA envisagent enfin de donner une modeste place à ses
dames dans un premier temps.

Piqués au vif les Russes, quoique plus conservateurs
que les conservateurs US, décident de couper l'herbe
sous les pieds des Américains pour la seconde place.

Le 19 aout 1982 la cosmonaute Russe Svetlana Savitskaya,
en compagnie d'Alexandre Serebrov, et du cdt Leonid Popov
prendra son envol sur le Soyouz-T-7 pour un vol en
direction de la station spatiale Saliout-7. Elle
devient 20 ans aprés Valentina la seconde femme à
voyager dans l'espace. Kroutchev n'étant plus aux affaires,
on devra sa désignation comme titulaire du poste de
cosmonaute à la grande notoriété de son père, un as de
l'aviation militaire soviétique. Sans doute pas pour
des raisons de propagande, mais simplement pour des raisons
de "piston". Par contre Svetlana se montrera à la hauteur
de sa tâche, elle sera brillante (bon placement dira-t-on).
En récompense et par piston aussi, elle sera la première
femme à faire une EVA la 20 juillet 1984 toujours à partir
de la station orbitale Russe Saliout-7.

Le 18 juin 1983, lors de la mission STS-7 la navette OV-99
alias Challenger emporte la première Américaine dans
l'espace. Elle se nomme : Sally Ride-Hawley (32 ans) c'est
une astrophysicienne (ça fait plus chic). Mais la maturité
Américaine autorise les femmes à participer aux missions
spatiales désormais, et elles vont faire partie de tous
les équipages de navettes US alors que la Russie a replongé
dans son obscurantisme et surtout même aprés le changement
de régime.

Surprise, le 4 octobre 1994, à bord du Soyouz TM-20 pour
la mission EO-17, la cosmonaute Russe Elena Kondakova
est du voyage à destination de Mir. Enfin décomplexés
les Russes ouvrent le segment spatial aux femmes Russes.

"NON".

Elena est avant tout la femme de Rioumine un ancien
cosmonaute devenu patron des équipages Russes sur Mir.
C'est lui qui désigne les cosmonautes, il encouragera
son épouse, et la sélectionnera pour faire partie du
corps des cosmonautes. Elle passera six mois en vol
orbital sur Mir et en sortira assez éprouvée, mais
les Russes auront encore coupé l'herbe sous les pieds des
Américains en faisant faire un long vol à une cosmonaute
avant l'astronaute US Lucid Shanon (sur Mir aussi).
Madame Rioumine fait encore partie des équipages qui sont
sélectionnés par la NASA et la RKA pour voler sur navette
US et sur l'ISS en 2006.

Enfin le 23 juillet 1999, décollage de la navette US Colombia
pour la mission STS-93, avec comme commandant de bord :
l'Américaine Eileen Collins. Enfin la normalité est atteinte,
en Amérique s'entend...
Eileen Collins invitera à assister au départ de sa mission
le reste des dames (vieilles dames) qui ont composé le groupe
Mercury-13.

Pour l'Europe, en passagères privées on trouvera la Britanique
Helen Sharman, elle fera un séjour sur Mir (mai 1991), et la
Française Claudie André-Deshay (Madame Haigneré désormais) qui
fera un vol (payant) au titre du CNES, également sur Mir (août
1996). L'Europe, voulant économiser sur tout, préfère laisser
aux Russes et aux Américains le soin de lancer leurs spationautes
en attendant qu'un jour ce soit la Chine qui le lui propose (?).

L'Europe ne semble pas s'appercevoir du prestige qu'une nation
peut retirer du fait de posséder des vaisseaux spatiaux.
Il est vrai que je ne suis pas comptable !









La non chute.

Ce 16 août 1960 le ballon stratosphérique de la mission Excelsior III
culmine à 103000 pieds prés de 31500 mètres, son passager Kittinger
engoncé dans le nouveau scaphandre que teste la NASA pour ses
futurs astronautes commence à déconnecter tous les circuits qui le relient
à la gondole (cabine non pressurisée du ballon). Un dernier message est
envoyé au sol, "Maintenant que Dieu me garde", et il saute dans le vide.


                                                        


                        Kittinger vient de sauter de la nacelle du ballon
                         stratosphérique Excelsior-III depuis 31500 m
                                 (Doc National Geographic Society)


C'est immédiatement l'angoisse pour l'aéronaute, quelque chose doit
encore le retenir à la nacelle du ballon car il ne tombe pas !

Péniblement il se retourne et stupeur il n'est plus accroché au ballon !

Le ballon est là un peu plus haut que lui, il ne semble pas beaucoup
bouger. Il se retourne vers le sol où en bas, trés loin, une vaste couche
de nuage blanche lui cache le sol. Elle ne bouge pas plus, le sol ne
vient pas à lui, il n'entend pas plus le bruit de l'air sur son casque et
il ne ressent pas la friction atmosphérique sur son crops. Kittinger
est bloqué en l'air sans bouger à 30000 mètres du sol...

Il lui faudra attendre une bonne minute et demi pour commencer à
sentir une légère pression d'air sur son scaphandre, puis enfin un
léger chuintement, et la lumière qui ne venait que du sol commence
à venir en partie du ciel, "ça y est je tombe enfin" se dit Kittinger.
Encore une minute et le voilà dans son élément aérien, la couche
de nuage est passée, il se trouve entre deux couches mais peu lui
importe il a repris contact avec le monde de la Terre, il ne lui restera
plus qu'à s'assurer de l'ouverture automatique de son parachute pour
revenir au sol.

Dans sa chute libre en atmosphère trés raréfiée, l'aéronaute a atteint
la vitesse de Mach 1.

Cette curieuse expérience que raconte Kittinger dans le livre de
Craig Ryan édité au Naval Institut Press ISBN 1-59114-748-4
The Pre-astronauts, nous rappelle que tomber sans atmosphère autour
de soi s'apparente à une sensation de non chute par le simple fait que
vous êtes sans pesanteur, sans repère proche pour vous permettre
d'évaluer votre vitesse, et pas de pression extérieure sur votre corps
en dehors du scaphandre pressurisé.

Cela nous rappelle que sortir d'un vaisseau spatial en EVA ne sera pas
chose simple au début de cette aventure tout du moins. On en reparlera.








de la Préséance


La mission Apollo Soyouz débute le 15 juillet 1975.

A cette époque les Américains ont réussi de façon éclatante leur
conquête lunaire avec le programme Apollo, et les Russes, qui ont
sauté cette étape, ont commencé l'expérimentation des stations
orbitales terrestres (soit à titre militaire comme Almaz, soit
à titre civil comme Saliout).

Du point de vue guerre froide et niveau stratégique, les USA
assuraient jusque là une large première place contre l'URSS,
mais les progrés technologiques soviétiques ont conduit ces
derniers à la parité (crédible) avec les Yankee (1975).
Il est décidé de commencer à discuter d'une normalisation de
la dissuasion et même d'un début de limitation des armes
stratégiques (SALT-2).

Pour donner de l'éclat à ces événements (avec de la propagande)
il est décidé un vol conjoint Apollo-Soyouz. Le vaisseau Amiral
en sera le Command module Apollo (le vaisseau Apollo) et la
cible inerte sera le vaisseau Russe Soyouz. En fait c'est le
pragmatisme Russe qui l'emporte car le vaisseau Américain a une
plus grande autonomie que le vaisseau Soyouz, et il est inutile
de risquer l'échec du rendez-vous pour cause d'un manque de
carburant sur Soyouz.

Dans cette condition il est évident que le commandant de cet
arrimage sera l'Américain T.Stafford (un survol de la Lune avec
Apollo 10). Ce sera A.Leonov qui commandera le vaisseau Soyouz
inerte pour ce premier rendez-vous. Leonov est le premier
homme a avoir fait une EVA le 18 mars 1965.

Deux grosses pointures sont aux commandes des deux vaisseaux !

Tous deux sont de bons militaires, la diplomatie va en jouer.
Stafford et Leonov ont reçu leurs galons de Colonel ; qui
doit être le commandant de la mission ASTP une fois les deux
vaisseaux arrimés ?
Pas de problème donc, on élève le Colonel Stafford au grade de
Général en accord avec les Russes, et dans ce cas plus aucune
question, c'est celui qui a le grade le plus élevé qui commandera
la mission Apollo-Soyouz-ASTP.

Soyouz-19/ASTP-11A511U décolle de Baïkonour en premier, avec le
Col Alexi Leonov et Valeri Koubassov comme second pilote.
Un temps plus tard Apollo-18-ASTP décollera de Cap Canaveral avec
l'équipage Gal Thomas Stafford Cdt de bord et commandant la mission
ASTP. Il est accompgné du pilote Vance Brandt et de Donald Slayton
un des astronautes du groupe des 7 de Mercury et qui n'avait jamais
volé suite à un pb médical, résolu par la suite.


                 

                     Le Command Module Apollo doté du module        
                      ASTP et la pièce d'amarrage du Soyouz.        
                             (Doc auteur inconnu)                         
                 


                      La célèbre poignée de main entre et
                       Staford sans casque et Leonov avec
                      son casque (les atmosphères sont trés
                      différentes dans les deux vaisseaux).
                                 (Doc NASA 1975).


En fait, une fois l'arrimage USA URSS réussit, les Russes procèderont
à leur tour à une approche et un arrimage Soyouz actif et Apollo
passif histoire de montrer qu'ils savent le faire aussi.

La mission ASTP préfigurera bien l'administration des équipages
internationaux qui vont se constituer dans les années 90 avec les
missions Mir/STS et bien entendu l'actuelle International Space
Station (ISS) Alpha. La préséance garde ses droits même la haut !

A mon commandement,  "Reeeepos"  ...








Extra Vehicular Activity (EVA)
Internal Vehicular Activity (IVA)


La première EVA enregistrée officiellement est celle
effectuée par le cosmonaute Russe Alexi Leonov.

Le 18 mars 1965, le nouveau vaisseau Voskhod-2 est
mis en orbite LEO. Peu aprés la mise en orbite, par
l'intermédiaire d'un sas, Leonov sort de l'habitacle
en laissant le commandant de bord Pavel Belaïev seul
mais en atmosphère préssurisée (l'avantage du sas).


                    

         


          En haut film TV de la sortie extravéhiculaire
          d'Alexi Leonov le 18 mars 1965. En bas vaisseau
        Voskhod-2 et son sas (Doc BSI 1965, dessin X 2005)


Pendant 10 mn Leonov relié au vaisseau par un cordon
élastique fait des allers retours tout en gardant une
attitude figée pour ne courrir aucun risque.
On le verra assez vite à la TV flottant dans l'espace.

A la fin de l'exercice, Leonov va avoir les pires
difficultés à regagner la cabine car son scaphandre
pressurisé entre tout juste par l'écoutille interne,
celle qui est entre le sas et le vaisseau Voskhod.
On ne passe pas loin du drame absolu.
Finalement il arrive à rentrer et le vaisseau retourne
au sol laborieusement. Il se pose à 350 km du point
prévu et l'équipage sera récupéré 24 heures plus tard !

Le 3 juin 1965 les Américains lancent la mission GT-4,
Gemini Titan IV, avec deux astronautes : Cdt Mc Divitt
et Edward White. L'objectif principal est de tester
une EVA avec White. Gemini ne possède pas de sas et
tout le vaisseau est dépressurisé pour permettre à
l'astronaute de sortir. Du coup Mc Divitt effectue la
première IVA Internal Vehicular Activity. Une fois à
l'exterieur White, relié par un cordon à Gemini, essai
sans y arriver à s'orienter. La NASA lui a donné un
pistolet à air comprimé pour s'orienter, cela va être
pire. Sur les documents on voit bien que White, jambes
écartées, bras gesticulants, n'arrive pas à garder une
attitude stable. "C'est comme du verglas en 3 dimensions"  
dira-t-il par radio à la Terre.


    


       Edward White en EVA devant Gemini-4 le 3 juin 1965
       On appercoit la porte d'accés au vaisseau ouverte.
                       (Doc NASA 1965)

Le retour sera laborieux car le cordon s'est emmêlé
autour de l'astronaute. Il a toute les peines du monde
à réintégrer l'habitacle et a ranger le cordon pour
pouvoir refermer la porte d'accés au vaisseau.
Finalement avec l'aide de McDivitt il se réinstallera
sur son siège et une fois la porte fermée le vaisseau
sera repressurisé. Le posé en mer se fera sans histoire.

Les EVA, cela va être dur de s'y faire ; pourtant elles
sont indispensables à l'activité humaine dans l'espace.
On est finalement venu à bout de ce problème qu'en 1970.






GPS, GPS, GPS, GPS !

C'est le 13 avril 1960 aprés un échec fin 1959 que les USA
lancent le satellite Transit-1B. Autant dire qu'à cette
époque ce satellite dit de navigation est totalement passé
inapercu du grand public, qui lui, commence à se demander
quand l'Amérique va envoyer le premier homme dans l'espace.

De Transit en Transit/NNS de Block-1 en Block-X, équipés de
générateurs nucléaires et d'horloges atomiques, nous allons
nous acheminer, avec discrétion, vers ce que nous connaissons
aujourd'hui sous le nom de réseau NAVSTAR et plus simplement
GPS (Global Positioning Satellite).


                  


                     Dessin du satellite US Transit-2
                     lancé le 13 avril 1960. Il ouvre
                     l'ère des sat de navigation GPS.


Seuls les générateurs atomiques ont disparus, remplacés par
d'énormes paneaux solaires.
Ce réseau devient opérationnel lorsque les Russes commencent
de leur côté à lancer une série de satellites Cosmos dont
on saura qu'ils sont eux aussi des satellites de navigation.
En 1989 on apprendra que ce réseau se nomme GLONASS, il
utilise en gros le même système que celui des Américains,
et il participe principalement à cette époque au guidage des
sous marins stratégiques, et des bombardiers itou.

Une version dégradée est mise à la disposition du grand public
par les USA, puis sous la Présidence de Bill Cliton, une
version débridée est ouverte au civil. De son côté Glonass est
resté aux mains des militaires sans accés au public. De toute
façon la ruine économique qui s'abat sur la Russie suite à son
changement de régime oblige les militaires à réduire le réseau
Glonass au service minimum. Il ne reprend vie que depuis la fin
2005, et il sera à nouveau complet en 2010 (?).

Ne nous y trompons pas, GPS est un progrés majeur dans le
développement techno du moment, sans doute plus que le téléphone
portable, à égalité avec Internet. Les USA dont le réseau est
opérationnel feront tout pour éviter de perdre le contrôle
de cet outil, ils se montreront cruels avec les Européens qui
pensaient, bien innocemment, disposer de leur propre réseau de
navigation satellitaire. Mais là aussi ne nous laissons pas
berner, l'Europe qui nous abreuve de propagande sur l'utilité
civile du réseau Européen ne pense qu'au militaire, le civil
n'étant qu'accessoire. L'Europe se trouve sollicitée par la
Chine pour partager la technologie Européenne des satellites
de navigation. Bien entendu l'Europe se comporte avec la Chine
comme l'Amérique avec l'Europe. Elle utilise toujours le même
prétexte du TNP (non prolifération). Le réseau Européen se nomme
Galileo, il va voir le jour d'ici peu. Le coeur de ces sat c'est
l'horloge, c'est d'elle que dépend la précision de la navigation.

La Chine dont la technologie ne permet pas encore de maîtriser
la précision des horloges Américaines, Russes, et Européennes,
fait le forcing pour y accéder à bon compte.

La Chine vient d'annoncer à l'UIT qu'elle réservait des fréquences
radio pour son propre réseau de navigation (Compass) le plus
légalement du monde et "plouf" elles tombent entre celles des
Européens et celles des Américains !

Interférences assurées...

Les négociations reprennent, mais là aussi ne vous y trompez pas
la technologie des horloges va servir aussi bien pour celles des
missiles ICBM, IRBM, MSBM, et de croisière que pour les satellites
de navigation Chinois.  

"Ah bon"

Du coup l'aspect civil redevient intéressant, tous les mobiles
en seront dotés, juteux marchés, l'aviation attend que le
service soit assuré et sécurisé pour le mettre en oeuvre sur
les aéronefs et ainsi doubler le trafic dans une voie aérienne
sans risque. Qui dit marchés, dit ventes de systèmes, par
exemple une société Suédoise vient de passer un contrat de vente
avec la Chine pour lui vendre... quoi ?
Des horloges pour les sat de navigation (mais pas au top) ; alors
pour le moment la situation est bloquée, la Chine attend ; la
Chine interfère ; les USA fulminent de voir leur échapper un
outil d'asservissement idéal ; l'Europe est trés ennuyée mais
veut son système ; les Russes se désintéressent de ce problème
(pour le moment), et moi je mesure le progrés fait avec la
navigation satellitaire (GPS) sur la radio navigation dans mon
petit avion d'aéro-club, c'est incroyablement plus précis, plus
souple d'utilisation que ma centrale de navigation VOR / ILS,
DME plus le radio compas ; mais toujours sous contrôle militaires
Américain.

On est pas bien là ?








Carburant solide, carburant liquide.

Ne perdons pas de temps sur le plus énergétique,
à volume égal et poid égal le carburant liquide
mixte est beaucoup plus puissant que le solide.

Il y a bien eu les lithergols, mélange de carburant
liquide et solide, prométeurs, mais jamais mis en
oeuvre pratiquement.

Seules les hypergols liquides (qui sont de ce fait
autocombustibles) ont été et sont encore utilisés
pour les moteurs puissants (Zenit, Proton).


               

            Moteur Allemand H-20 carburant     
            Hydrogène, comburant Oxygène, à     
              flux intégré. (Doc MBB,1975)


              


              Moteur Américain à carburant
            solide en test au sol, poussée
           vers le bas. (Doc Lockheed 1975)


Le plus musclé des propergols reste un mélange
aluminium-ozone + oxygène, mais jamais mis en
oeuvre sur une fusée. Le réchauffage d'un propergol
avec un générateur nucléaire n'a été testé lui
qu'au sol et sur avion (USA-URSS), mais beaucoup
trop radio actif pour nous il a été envisagé mais
heureusement non mis en oeuvre !

Pourtant trés vite les USA investissent dans les
carburants solides, JATO, roquettes, missiles de
champ de bataille (SRBM) puis dès les années 60
passent les IRBM et ICBM en carburant solide.

Certes les USA à cette époque sont en avance sur
les Russes en matière chimique, mais dans ce cas
il ne s'agit que d'un choix. Aprés tout ce qui
compte dans cette histoire, c'est que la charge
militaire soit livrée sur l'objectif avec d'une
part l'assurance du choc destructeur et d'autre
part avec l'assurance de la précision nécessaire.

Les USA arrivent à concillier ces deux points,
reste comme autre avantage le stockage en toute
sécurité et pour de longue période, la rapidité
de mise en oeuvre (c'est bon pour les militaires)
et enfin n'ayant pas de pièce en mouvement, pompes,
valves, ils ont une assurance de bon fonctionnement.
L'ICBM et IRBM qui sont les bons exemples seront le
Minutman de l'USAF et le Polaris de l'US-Navy.

En fait ce n'est pas si simple que ça, une fois
mis à feu le moteur à carburant solide est assez
difficilement pilotable pour ajuster sa vitesse
et corriger sa direction.

Pourquoi les Russes n'optent-ils pas pour ce concept
de moteur ?

Deux raisons, en deux temps :

Tout d'abord la précision de leur missiles de première
génération est un peu limite, ils doivent compenser
par une lourde charge atomique et le carburant liquide
se révelle meilleurs dans ce cas de figure pour emporter
la lourde charge. Puis, lorsque la précision des missiles
Russes est devenue satisfaisante, le stockage des
carburant liquides est devenu une possibilité raisonnable,
et comme toujours à volume égal (où presque) la puissance
est supérieure, de fait le nombre d'ogives emportant soit
des bombes soit des leurres est devenu un argument. Par
contre le délai de mise à feu est resté à l'avantage du
carburant solide.

Un MSBM USN Polaris pouvait être tiré en 15 minutes
dès l'ordre de tir, par contre il fallait compter sur
une heure un quart avec un MSBM R-27 SS-N-6 Serb Russe.

Avec l'arrivée des microcharges atomiques le carburant
solide a fini par convaincre les Russes et en 1976 ils
mettaient en oeuvre l'IRBM SS-20 Pioneer (celui des
euro-missiles tant décrié en Europe de l'Ouest). En 1980
tous les nouveaux missiles Russes optaient pour les
carburants solides  (ICBM Topol) comme l'avaient déjà
adopté les Américains dans le milieu des années soixante
(Poseïdon, Peacemaker, Trident).

Mais pas de "lézard", les deux furent crédibles et trés
dissuasifs, c'est d'ailleur pour ça que je suis en mesure
de l'écrire et vous de le lire tranquillement en Europe !

Tout ça se résume par une expression diabolique mais de
fait efficace : la MAD,  Mutual Assured Destruction.

On reparlera de la MAD (c'est aussi de l'astronautique).


"Hé Youpiiiii".







Atterrissage ou amérissage (?)

Voilà un choix qui ne fut pas si draconien que ça.
Les USA optèrent pour le "splachdown" et les Russes
pour "boum-ouf". Une carte géographique nous fait
vite comprendre le problème, ce n'est pas tant le
retour du vaisseau spatial qui tire souci, mais son
décollage et sa montée vers le domaine spatial.

Au lancement du Cap Canaveral, sous vos pieds c'est
la vaste mer, tandisqu'à Baïkonour c'est la morne
plaine. Au moindre incident, et à cette époque les
risques étaient grands, c'est le naufrage pour les
Mercury, Gemini, Apollo, et le crasch pour les Vostok,
Voskhod, Soyouz. Il vaut mieux y penser à la conception
des vaisseaux respectifs.

De fait le risque du posé en mer, hormis le parachute
qui ne s'ouvre pas ou mal, est le naufrage comme le
connaitra l'astronaute Américain Virgil Gus Grissom
lors de la seconde mission en vol balistique Mercury.
L'astronaute a failli se noyer et le vaisseau a coulé.
Mis à part cet accident, tous les vols suivants se sont
bien terminés avec un choc modéré au posé en mer (mais
un choc tout de même).

Chez les Russes le poser en douceur (relative) au sol
et plus laborieux à mettre en oeuvre. Pour contourner
ce problème, sur les vaisseaux Vostok, le cosmonaute
s'éjectait à quelques centaines de mêtres du sol et
se posait en mode parachutiste. Le vaisseau se posait,
certes ralentit par un parachute, mais brutalement au
sol. Avec l'arrivée des vaisseaux Voskhod puis Soyouz,
les Russes ont mis au point un adoucissement du poser
au sol avec rétro-fusée allumée à quelques mêtres du
sol. Les cosmonautes sont restés dans le vaisseau
jusqu'au contact avec le sol sous le parachute principal.

Mais que se serait-il passé si :

- Les vaisseaux Américains avaient dû se poser en urgence
au sol ? Cela a été testé pour chaque vaisseaux, et,
croyez moi les astronautes en seraient sortis trés secoués
(peut être même bléssés).


               


                      Test d'atterrissage au sol d'un
                      vaisseau Apollo (Doc NASA, 1967)                


- Les vaisseaux Russes avaient dû se poser en urgence en
mer ? Cela a été testé, au pire les cosmonautes auraient
sans doute eu le mal de mer, mais c'est tout. Le vaisseau
Zond-8 (qui était un vaisseaux Soyouz lunaire habité avec
des animaux) s'était posé dans l'océan Indien à son retour
de vol sélène balistique, et il avait été récupéré intact.


                      


                      Retour aussi bien vers le sol que
                        l'océan d'un vaisseau Soyouz.
                               (Doc BSI 1985)


Il y aura un seul crasch au sol, celui du vaisseau Soyouz-1
lancé le 23 avril 1967 avec le cosmonaute Vladimir Komarov,
il connaitra un vol spatial laborieux et à la fin de la
mission, il aura une rentrée atmosphérique difficile, puis
son parachute principal ne s'ouvrira pas et le parachute
secondaire se mettra en torche ; le pilote sera tué au posé,
le vaisseau sera alors incendié par la mise à feu de la rétro
fusée (la totale) !


         


             Les restes du vaisseau Soyouz-1 aprés l'impact au sol
               et l'incendie qui a suivit. (Doc Marc Wade, 2000)


Avec l'arrivée des navettes (planeur spatiaux) Américains
en 1981 et Russes en 1988, les USA et l'URSS ramèneront
leurs vaisseaux au sol avec un poser sur une piste d'avion.
Ce sera un progrés.
En cas d'amerrissage il n'y aurait eu que peu de chance de
sauver les équipages car le contact en mer se serait fait
à trop grande vitesse horizontale ( >270 km/h ) pour avoir
un grand espoir de sauvegarde.

Pour des raisons d"économie, aujourd'hui on en revient à la
solution vaisseau capsule ; c'est le cas du vaisseau Orion
du projet Constellation Américain destiné à un retour à la
Lune puis Mars en 2015 et 2030. A nouveau le problème va se
reposer. Sol, mer ou les deux ?

Bon, à mon avis je suis bien mieux au sol sur ma chaise longue,
n'est-il pas ?









Quelle ménagerie  ? Quelle ménagerie !

Le 11 juin 1948 lancé de White-Sands le singe Albert culmine
à 63 km du sol à bord de l'ogive aménagée d'une V-2 américanisée.
Les Américains ont préféré le singe qui par sa physiologie se
trouve assez proche de l'homme, et qui est doté de la capacité
de préhension avec une main équivalente à la notre. Le singe qui
n'est pas forcemment grand est assez facilement dressable pour
agir en condition sans pesenteur.

En mars 1950 publication de la bande dessinée de "Tintin" le
célèbre reporter qui part pour la Lune avec son chien Milou...

Le 22 juin 1951 la fusée Russe R1-V (qui s'inspire de la V-2)
emporte dans son ogive aménagée en cabine spatiale deux chiens
du nom de Zhegan et Dezik. Les Russes préfèrent les chiens que
l'on peut dresser facilement et dont le métabolisme et le système
nerveux sont facilement évaluable. L'ogive culmine à 100 km du sol.


           

           Le singe sera l'animal de prédilection Américain
           tandis que le chien sera celui des Russes (1957)


Souvent un groupe de souris accompagnent les grands mamifères dans
leur vol balistique comme le 20 septembre 1951 où une fusée Aerobee
emporte à 71 km deux singes et 11 souris. Les Russes utilisent aussi
des rats et souris pour tester des fonctions simples en vol spatial.
Ce petit mamifère ne coute pas cher, il n'est pas encombrant et il
est bien connu des expérimentateurs.

Le 3 novembre 1957 les Russes mettent en orbite une petite chienne
du nom de Laïka qui vivra 24 heures (?) dans le satellite Spoutnik-2.
Elle ne survivra pas à son vol spatial (c'était prévu).


       
  La vraie chienne Laïka qui fera le       Milou le chien de Tintin
  premier vol orbital en 1957. Elle        sur la Lune, 1954.                                                                           
 sera sacrifiée en vol.(Doc BSI 1958)      ©  Hergé / Moulinsart SA 1997  


Le 22 février 1961, lancée d'Hammaguir la fusée sonde Française
Véronique emporte dans son ogive, aménagée, un petit rat blanc
du nom d'Hector. L'ogive culmine à 120 km et retourne au sol où
l'animal est récupéré vivant.


             

            La fusée sonde Française Véronique et le petit
            rat blanc Hector prêt au vol. (Doc CNES 1961)


Des singes Américains seront célèbres : Baker et Able sur une fusée
Jupiter culminant à 600 km le 29 juin 1959 ; puis le singe Ham qui
qualifie la cabine Mercury le 31 janvier 1961 (vol MR-2).


           


            Le célèbre singe US Ham qui va voler sur
              Mercury Redstone-2 (Doc USIS 1961)


Le 25 mars 1961 la Russie met en orbite le satellite Spoutnik-X qui
emporte la chienne Zvezdochka et un manequin du nom de Yvan. Ils
seront récupérés sur terre sans problème. Ils viennent de qualifier
le futur vaisseau Spoutnik-11 (alias Vostok-1) qui va suivre le 12
avril 1961.

Le 12 avril 1961, la Russie lance le "mamifère humain" Capitaine
Youri Gagarine en vol orbital il sera récupéré vivant au sol.
L'Homme a enfin quitté son berceau terrestre.

Des insectes, des rongeurs, des reptiles, feront encore l'objet de
vols orbitaux terrestres dans les satellite BioSat aussi bien en
URSS qu'aux USA. Les stations orbitales abriteront des ménageries
d'animaux vivants dont des araignées pour surveiller la construction
de leur toile en micropesenteur.

Le 15 septembre 1968, la Russie envoie en direction de la Lune le
véhicule Soyouz-Lunaire sous le nom de Zond-5 qui contourne la
Lune et revient sur Terre. Le vaisseau est habité par des insectes,
des reptiles (tortues) et cellules vivantes. Il n'y aura jamais
de mamifère dans les vols lunaires Russes des Zond 5 à 8 (un signe) !

Le 21 décembre 1968, le vaisseau spatial Apollo 8 part avec 3 hommes.
Le vaisseau se met en orbite autour de la Lune puis un temps aprés
Noël revient sans problème sur Terre.

On verra encore assez souvent voler dans des satellites de recherche
biologiques, des mouches, des tétars, des batraciens, des chats, plus
rarement des chiens et singes (remplacés par des humains (?)).

Qu'ils ne s'avisent pas d'nvoyer mon Dalmatien de chien dans l'espace,
lui, n'aprécierait pas un brin. S'ils veulent un coup de croc le
résultat serait assuré ; de plus il est malade en voiture, alors en
Spoutnik !


           


             Mon dalmatien de chien qui ne veut pas être
              astronaute (Doc pas de la NASA, tk5gh, 2005)









Terre vs Système Solaire vs Galaxie vs Univers.


Faire le tour de la terre en satellite artificiel est un fait acquit
depuis 1957 avec Spoutnik-1 . Faire le voyage à la Lune depuis 1958
avec Lunik-1, le trajet Terre Lune Terre sera maîtrisé en 1959 avec
Lunik-3. Le voyage vers Vénus en 1960 avec Pioneer-V. Le voyage vers
Mars fin 1964 avec Mars-1. Le voyage vers Jupiter & Saturne en 1972
avec Pioneer-11. Le voyage à l'interface système Solaire Galaxie en
1989 avec Pioneer-11. Le grand voyage dans la Galaxie depuis 1995
avec Pioneer-10 & 11 puis Voyager-1 & 2.


                    


                       La Lune est à 48 heure de la Terre
                      Face cachée de la Lune (Doc BSI 1959)


Bon, certes ça ne va pas bien vite car la rencontre des sondes US, qui
ont quitté le système solaire, avec la plus proche de nos étoiles, notre
voisine, va prendre 30000 siècles et elle n'est qu'à 4.5 années lumière
de nous !


                     


                       Cassini-Huygens au large de Saturne
                    4 à 5 ans de voyage. (Doc NASA-ESA 2005)


Cela veut dire, à mon avis, que l'homme est fait pour naviguer dans
le système solaire à coup sûr. Sans doute l'investir à toutes fins,
et même certainement pour celles que je ne peux même pas imaginer en
des temps futurs difficilement visibles ; sans doute en moins de 200 ans
car ne l'oublions pas le retour à la Lune par les Américains n'est
programmé que pour 2015 fort de nos actuelles technologies. On envisage
Mars pour 2030 ou 2040, bref à la moitié de ce siècle nous ne serons sans
doute arrivés que sur Mars si aucune catastrophe ne s'abat sur nos sociétés.


                     


                         Le tour de Terre en 1 heure 40 mn
                                (Doc NASA 2000)

Mais se poser sur Titan comme l'a fait la sonde Américano-Européenne
Huygens, n'y pensont pas pour ce siècle, le suivant sans doute ; peut-être
Saturne dans la foulée, mais Uranus, Neptune, impensable pour le moment,
quant aux planètes naines Pluton-Charon c'est de la pure science fiction.


                        


                         Pluton vue de Charon et au loin le soleil
                            qui est à 10 ou 11 ans. (Doc NASA)                     


Nous pourrions penser qu'avec des techniques de moteurs "extraordinaires"
nous pourrions multiplier les vitesses par dix, oui, mais les distances
sont mutipliées par cent et la durée de vie des humains ne variera sans
doute plus beaucoup. Dans un siècle les humains vivront au mieux jusqu'à
120 ans. Dans ce cas le voyage à Pluton et retour sera l'affaire de toute
une vie !

Proxima Centauri, n'y pensons même pas ; quant aux confins de notre Galaxie
même en voyageant à la vitesse de la lumière (ce qui n'a aucun sens) il
faudrait déjà 9 ans pour aller explorer les parages d'Alpha du Centaure
(Proxima) y rester pendant un ou deux ans d'exploration, et encore 9 ans
pour revenir chez-nous (hé, oui, à la vitesse de la lumière !).
C'est un coup de vingt ans pour une étoile sans intérêt qui est si proche de
nous quelle en serait presque envisageable.


                         


                                Notre Galaxie, nous vivons là
                                 dans sa banlieu. (Doc NASA)

Mais les étoiles suivantes sont en moyenne à 30, 100, 200 AL ; même avec
"l'Enterprise de StarTrek" c'est inconcevable, et là je ne vous parle que de
notre Galaxie dans laquelle naviguent déjà Pioneer-10 & 11, Voyager 1 et 2 !

Si vous envisagez Andromède, une autre galaxie autant vous dire tout de suite
que cet univers comme les autres beautées du ciel ne sont pas faits pour nous.
Ceux qui les traverseront ne pourront se recommander que d'une trés lointaine
parenté avec l'homo-Sapiens-Sapiens, ceux qui voyageront dans ce cosmos auront
une forme de pensée qui n'a rien à voir avec la notre, elle est sans intérêt
pour nous. Cette maturité n'est même pas formulable avec notre vocabulaire.


                     


                        Notre galaxie voisine Andromède. Le
                      mot loin, n'a plus aucun sens pour nous
                                   (Doc X 2006)

Si dans deux siècles nous maîtrisons une vitesse relative à la Terre de
10 millions de kilomètres/heure, cela mettra notre système solaire de
Mercure à Xenon à la portée des humains du moment. Pour le reste de
l'Univers tout ce que nous pouvons en dire c'est que s'est grand et beau
deux termes idiots, bien de notre époque. Ah oui, j'allais en oublier un
autre : " et combien ça coute ? ".


              


                  L'humour du début du XXI eme siècle devant les succés
                 Américains dans la conquête du système solaire. (Doc X)







Guidage des fusées

Je ne vous ferai pas l'injure de vous rappeler les grands
principes du guidage de nos fusées ; mais comment ont-ils
été mis en oeuvre dès le début de cette aventure ?

Pour la V2, pas de problème un système à inertie (gyroscope)
suveillait un axe (direction) et un accéléromètre et un chrono
coupaient le moteur au bon moment. Pour éviter la rotation
du missile sur son axe de roulis, un autre gyroscope assurait
la stabilité. Les ordres de commande aboutissaient sur des
déflecteurs au graphite (quatre) placé dans le jet d'éjection
des gazs de la combustion à la sortie de la tuyère. Sur un
parcours de 300 km la précision était de 5 à 10 km (pas fameux).

Russes et Américains vont adopter pour leurs premiers missiles
intercontinentaux (ICBM) un guidage mixte : inertie et radio
commande.  

L'axe était contrôlé par radar et radio commande, et le roulis
était commandé par un gyroscope. Une plateforme à inertie
était composée de 3 accéléromètres et d'un chronomètre, le tout
stabilisé par 3 gyroscopes.

La fusée Russe Sapwood R-7 fonctionnait sur ce principe, de
même que la fusée Américaine Atlas. Les deux missiles étaient
commandés par des moteurs auxilliaires de type vernier, les
moteurs principaux étant fixes et non pilotables.


            

             Plateforme à inertie de la fusée US Atlas.
              en version Centaure. 3 gyro assurent le
              contrôle d'attitude. (Doc Honeywell Inc 1972)


La grande originalité était la fusé Américaine Viking (1950)
qui donnera la calamiteuse fusée Vanguard (1957) et qui faisait
appel à une plateforme à inertie 3 axes controlée par 3 gyroscopes
portant les 3 accéléromètres et le chronomètre. Par contre le
pilotage était génial, le moteur à chambre unique était monté
à la cardan et s'orientait dans le sens voulu pour tenir le
cap et le roulis. Par la suite plusieurs fusées opteront pour
ce concept comme le moteur Viking d'Ariane (à 4 chambres mobiles).

Bon, oui, le chrono toujours le chrono, mais pourquoi ?

Car l'accélération fonction du temps donne la vitesse, et en
balistique la vitesse et la direction vous donne le trajet
et pour un missile le point d'impact avec le sol (la cible).

Et aujourd'hui ?

Bon, on a remplacé les gyro mécaniques par des gyro laser,
mais les principes restent identiques.

Les sondes voyagent loin et les gyro dérivent vite !

Pas de problème chez les Russes on installe en plus de la
plateforme à inertie un petit télescope optique qui vise une
étoile brillante et assez seule (souvent Canopé) un capteur
vise le soleil et avec ça on peut recaller les gyroscopes qui
dérivent (on trouve ça sur les missiles tirés de sous-marins
stratégiques soviétiques).


                     


                       Système de navigation à inertie et
                     pointage stellaire Russe d'un missile
                                                         RSM-40 Sawfly, SSN-8. (Doc musée Russe)


Mais le nec le plus ultra reste les système Américains montés
sur les Minutman qui sont entièrement numériques et plus
fiables que les systèmes analogiques décris jusqu'ici.

Aujourd'hui pour des raisons de sécurité, Américains, Russes,
Britaniques, Chinois et Français utilisent des systèmes
numériques qui ne reçoivent leur désignation de cible qu'une
fois l'ordre de lancement donné. En général beaucoup de missiles
ont adopté un pilotage par moteurs vernier, comme par exemple
le Peacemaker (ICBM Américain).

Dans les vaisseaux spatiaux, il y a encore des plateformes
à inertie pour garder l'attitude du vaisseau ; pour corriger
la dérive et recaller le système ils disposent soit d'un petit
périscope doté d'un théodolite orienté sur la route du satellite
et sur la hauteur de l'horizon terrestre. Seuls les vaisseaux
Gémini assuraient le contrôle d'attitude avec des marquages sur
les hublos de la cabine, on retrouvait la même chose pour faire
la finale d'approche sur les modules lunaires LM du programme
Apollo (encore qu'il y avait aussi un périscope avec sextant).

Quant à la cabine Apollo proprement dite, le périscope était
remplacé par un télescope connecté à un sextant visant quelques
remarquables étoiles pour recaler la plateforme à inertie basée
sur un boitier gyro à 3 axes dans un seul boitier.



                       


                            Plateforme à inertie du vaisseau Apollo
                             avec trois gyroscopes montés dans un
                              seul boitier ((Doc Honeywell,1970)


Aujourd'hui beaucoup de missiles ajoutent à la plateforme à inertie
un complément de guidage fin avec les réseaux Américains GPS ou
Russes Glonass, puis bientôt Européen "Egnos Galileo" ou qui sait
Chinois du projet Kompas.

Les missiles de croisières utilisent le radar de suivit de sol et
les GPS US ou Glonass Russes, bien entendu le contrôle d'attitude
est confié à une plateforme à inertie qui commande les ailerons .

Moi j'utilise, comme beaucoup d'entre nous, le GPS avec une grande
nostalgie pour la boussole ou le compas...








SETI passé où ?

Avec la notoriété de l'astrophysicien Américain Frank Drake
on envisagea le plus sérieusement du monde d'envoyer un
message radio depuis la Terre et destiné aux civilisations
extraterrestres du vaste univers (1965).


                


            Un historique de la chasse à ET de 1950 à 1995.
              (Doc Editions Odile Jacob / Heidmann 1996)


Biensûr Drake savait bien que les moyens dont il disposait
étaient dérisoires, mais que déjà quelques prudes Américains
admettent une présence intelligente dans l'univers en dehors
d'eux était bien remarquable. C'est là qu'est le succés de
Frank Drake ou de ses confrères Carl Sagan, Morrison, etc.

On utilisa donc l'antenne pharaonique et parabolique du
radio téléscope d'Arecibo (PortoRico) et un message prouvant
notre "QI" fut envoyé dans notre Galaxie vers tau Ceti et
Eridani. C'était le fameux projet Ozma.


           


              L'énorme antenne fixe du radar/radio-télescope
                 d'Arecibo PortoRico (Doc NSF USA 1977)


SETI comme Search ExtraTerrestrial Intelligence était né.

Au fil des années avec des bas et des hauts le système
SETI s'est étoffé en surveillance de bande passante
découpée en canaux étroits, sans succés jusqu'ici. De
toute façon les "religieux" US sont venus à bout de ce
qu'ils pensaient être une hérésie. Aujourd'hui SETI ne
survit qu'avec des moyens toujours aussi dérisoires,
même s'il vous a emprunté votre ordinateur personnel
pour traiter, en réseau, une partie des données acquises
jusqu'ici.

             


                  Le radiotélescope français de Nancay en
                Sologne a participé au programme NASA SETI
                   à la belle époque. (Doc CNRS, 1985)


En dehors de l'idéologie puritaine (et d'autres aussi),
rien ne s'oppose à ce que d'autres intelligences se soient
manifestées dans le vaste univers, mais nos chances de les
contacter par un signal radio sont si faibles que peu de
scientifiques y croient encore de nos jours.


                   


                     Affiche du film de Robert Zemeckis,
                     titre Américain : Young Ellie: CQ,
                    this is W9GFO; CQ, this is W9GFO here.
                    (Doc Warner Bros France, Carl Sagan)


Avec les découvertes d'exoplanètes (ce qui était probable)
par nos télescopes actuels, l'opposition à la vie extra
terrestre s'est fissurée. Pour enfoncer le clou les récentes
découvertes d'exoplanètes telluriques (comme la Terre) ne
laissent plus de doute quant à la certitude de savoir que
de la vie ailleur, de la vie avec QI bien entendu doit
exister (2006).

Du coup peut être que la reprise de l'activité radio va
se manifester à l'aune de nouvelles techniques d'exploration
des canaux radio !

Drake n'a fait que manifester, au début des années soixante,
une nouvelle maturité chez l'Homo Sapiens Sapiens.

Pourtant nous commençons à douter que la radio électricité soit
un vecteur permanent pour se signaler dans l'univers.
Effectivement déjà la puissance de nos émetteurs diminue du
fait du traitement de l'information. Les faisceaux sont de plus
en plus étroits, les bandes passante grandes mais les puissances
faibles. Dans peu de temps nous serons sans doute discrêts sur
le spectre radio éléectrique (?). Dans cette hypothèse notre
fenêtre radio électrique ne sera restée ouverte que pour 100
à 200 ans sans doute pas plus !


                 


                    Diode à vapeur de mercure pour redresser de
                    forts courants électriques de quoi alimenter
                 de gros émetteurs de l'époque (1950). (Doc Musée X)


Avec quoi signalerons nous notre présence dans l'univers ?

Peut-être avec des émetteurs à modulation de graviton ; un
truc à la "Star-Wars", pourquoi pas ?

En attendant je ne peux m'empécher de regarder mes antennes
VHF, UHF qui cette nuit dernière ont peut-être recues qqs
photons intelligents, mais pas de chance, je dormais, et
Arecibo n'était pas de ce bon côté du ciel...

Jamais content ET !

(Jusqu'ici, depuis que SETI existe et se débat pour trouver
des sponsors, sans grand succés, et dans la grande quantité
de données enregistrées, il y a bien eu quelques candidats
à mériter d'y revenir écouter de plus prés, et il n'y a eu
qu'un seul signal convainquant mais qui ne s'est plus jamais
manifesté)






Codes atomiques et déciblage

Ces gendarmes que nous voyons souvant poser sur
les documents photos (noir et blanc) de l'époque
dans les abris des Mirage-IV de notre ancienne
force de frappe n'étaient pas là que pour garder
l'avion, ils avaient un rôle éminent, ils étaient
le prolongement du bras du Président de la
République, et c'est eux qui dévérouillaient
l'arme atomique (AN-52) pour la remettre à la
disposition du commandant de bord de l'avion.
On retrouvait ce même scénario sur les portes
avions et sur nos sous marins stratégiques.


        


       Bombe atomique Française AN-52 pour les
     bombardiers Mirage-IV (Doc Armée Air France)
Comme vu dans certains films Américains par
exemple "A la poursuite d'Octobre Rouge", il
y avait l'incontournable commissaire politique
en URSS qui tenait lui aussi la clé fatidique
en partage avec le Commandant de bord ; mais
l'un était militaire, l'autre politique.

Aux USA le Commandant et son second avaient la
clé dès le départ de la mission. Le seul problème
pour le lancement des missiles restait sans doute
ce cas Américain puisque la clé était entre les
mains du seul équipage militaire, objectivement
uni dès le départ !

Pour éviter des drames comme le scénario du film
Américain "USS Alabama" (Crimson Tide) il a été
décidé au titre du TNP et SALT/START de retirer
la clé du feu atomique aux seuls équipages isolés
en mission et de la confier au plus haut responsable
politique qui, par télétransmission, peut activer
ou non l'arme atomique. C'est comme ça que cela est
accepté de nos jours chez les principales puissances
atomiques (via COM satellitaire cryptée bien entendu).


                     


               Affiche du film USS Alabama 1983
               (Doc du film de Tony Scott 1995)


Mais si l'arme atomique n'est pas déverrouillée,
rien empèche de la lancer accidentellement !

Pour palier ce second risque, il a été décidé de
décibler tous les missiles et tous les vecteurs.
C'est à dire qu'aucune fusée militaire stratégique
en veille ne doit être pointée sur sa cible. Il faut
qu'au repos les missiles ICBM pointent sur une cible
qui soit neutre, par exemple vers le Pacifique Sud,
de façon à éviter l'accident sur un tir intempestif.


    


          "Chef, j'ai largué la bombe par erreur ! "
                        (Doc X, 2005)


Enfin, pour atténuer le risque d'accident on discute
de nos jours pour faire en sorte qu'aucun lancement
de missile ne puisse se faire sans une montée en
puissance des alertes. Lisons bien entre les lignes :
aucun missile ne doit pouvoir être pointé sur une cible
en moins de 12 heures par exemple.

Bien, nous dormons mieux maintenant ?

Ah oui, et pour la RPCN (Corée du Nord), jouent-ils ce
subtile jeu ?

                 


                       Fusées Nord Coréenne
                       Nodong et Tapeodong
                         (Dessin X, 2005)

Je l'espère, car certains exhaltés, la bas, ne sont guères
rassurants. Au fait pensez-vous qu'ils puissent nous garder
au chaud une place pour nos satellites sur leurs vecteurs ?

Non, je plaisante...

PS : En 2007, le procédé PAL a été annulé pour les Commandants
des sous marins stratégiques Britanniques. Ce sont à nouveau
eux qui sont en possession de la clé d'armement des ogives
atomiques !






Fusées surprenantes.

Si sans aucun doute la V-2 concue pour le service des
sinistres nazis était un engin de guerre, elle était
malheureuesement de fait révolutionnaire. Son emploi
pendant la seconde guerre mondiale nous en laissera
un triste souvenir.
Mais une fois civilisée aux USA elle nous donnera les
premières vues de la Terre prises à 450 km de distance
du sol dans son programme Bumper. Bien entedu en
parallèle elle donnera directement naissance à un SRBM
de l'US Army (SRBM de Short Range Ballistic Missile)
la Redstone du Dr Wernher von Braun au Lab Redstone
Arsenal de Hunstville en Alabama (1955).


               


                 La mauvaise V-2 fera une bonne
                  fusée sonde aux USA. (Doc X)

La Navy ne voulant pas rester en arrière développera
la Viking une lourde et célèbre fusée sonde qui finira
par inaugurerer la mise en condition pour l'injection
en orbite terrestre.

V2 et Viking termineront leurs carrières en 1956 et en
1957 la fusée militaire Redstone sera mise au service de
la nouvelle NASA pour assurer la mise en orbite du premier
satellite artificiel de la terre Américain, Explorer-1. De
son côté la Viking va évoluer vers un montage hybride qui
donnera la fusée Vanguard qui connaitra bien des débuts
difficiles en 1957.

                       


                       La fusée sonde Américaine
                       Viking-1 (Doc USIS, 1961)                     

Redstone donnera également le vecteur qui lancera en vol
balistique le premier Américain dans l'espace, A. Shepard
sur Mercury-Redstone en 1961.

Nous retrouvons un scénario identique en URSS avec la V2
Russe dite R-1 puis avec une grosse fusée sonde issue de
la R-5 Shyster (un MRBM).


                   


                   La fusée sonde Russe R-5 avec une
                  ogive pouvant emporter des animaux.
                            (Doc BSI, 1985)

Par la suite Américains et Russes confient leur astronautique
civile à des vecteurs militaires, Atlas, Thor, Jupiter aux
USA et Cosmos et Zémiorka (R-7) en URSS.

Avec la conquête lunaire, Américains et Russes développent
des vecteurs spécifiques, qui donneront la Saturne-V qui
ne connaitra que des succés et la N-1 soviétique qui ne
connaitra que des échecs dans sa trés courte carrière.

Que nous ont légué ces dernières fusées ?

40 ans aprés la naissance de Saturn-V , le moteur
cryotechnique du second étage Américain, le J-2, est
ressorti des cartons pour servir de propulseur au
second étage du lanceur Ares-1 du projet Constellation
et qui doit lancer le vaisseau habité Orion vers la
Lune en 2015/20 pour le compte des USA !

Quant à la société privée Américaine Rocketplane-Kistler
d'Oklahoma City, elle participe au concours COTS de la NASA
et sur son vecteur K-1 elle va mettre en oeuvre le moteur
Russe NK-33. Ce dernier nous rappelle qu'il ne s'agit que
de la version commerciale des moteurs NK-15 déjà utilisés
sur la triste fusée lunaire N-1 soviétique de 1967.


                


           Fusée Américaine (privée) Kistler-1
           équipée de 3 moteurs Russes NK-33.
            (Doc programme COTS NASA 2006)


(c'est fou) !

Est-ce à dire que nous n'avons plus d'imagination pour
concevoir des moteurs de notre génération ?
De l'imagination on en a, sans doute, mais de l'argent et
du temps certainement pas. Alors on ressort les vieux
moteurs "re-sucés" qui feront bien l'affaire en attendant
des élans publics meilleurs (impôt ou fondations).

Est-ce qu'avec une grande échelle on peut aussi atteindre
l'espace cosmique ?
Si oui, c'est peut-être encore bien moins cher qu'avec une
vieille fusée Russe R-5M de 1955...







Toujours plus haut toujours plus vite.


Le premier satellite radio amateur autonome est
accroché en piggyback (passager secondaire) sur
une fusée militaire Thor Agena-B qui lance pour
le DoD / USAF le satellite de reconnaissance
Discovery-36. Ce premier satellite radio amateur
porte le nom de OSCAR-1 il est équipé d'une balise
radio alimenté par batterie et il transmet le signal
en CW codé Morse : " Hi Hi ".
"OSCAR = Orbital Satellite Carring Amateur Radio"


      


   Lance Ginner porte à son bras OSCAR-1. (Doc AMSAT-NA, 1961)


La fusée prend son envol depuis un pas de tir sur la
nouvelle base de Vandenberg toute dévouée aux orbites
polaires Américaines. Oscar sera un succés et il sera
le premier satellite amateur en orbite polaire, c'est
à dire qu'il survolera toute la Terre pour le plus
grand plaisir des OM du monde entier.


               


             Le lancement de Discovery-36 et OSCAR-1
               par le lanceur Thor Agena (Doc USIS)


OSCAR-2 réplique du numéro un part le 2 juin 1962.

Le 9 mars 1965, même conditions mais pour la première
fois le satellite OSCAR-3 de 16.1 kg est équipé de
cellules solaires.


       


         Construction de OSCAR-3 avec ses petites cellules
                   solaires (Doc AMSAT-NA)


Le 21 décembre 1965 c'est au tour d'OSCAR-IV de partir
pour l'espace, mais lui emprunte une grosse fusée
Américaine de l'USAF la Titan-3C qui emporte un
satellite d'espionage lourd de la série Key Hole alias
Corona. Ce satellite radio amateur va permettre le
premier contact radio amateur entre les USA et l'URSS,
pendant que le passager principal fait de l'espionnage !

Le premier satellite radio amateur non Américain est
lancé de Vandenberg par une fusée Thor Delta le  23
janvier 1970. Il est construit par les radio-amateurs
Australiens, il porte le nom  d'Australis OSCAR-5, il
a une masse de 17.5 kg. Pour la première fois un
satellite radio amateur est équipé d'une télécommande
par radio.

C'est le 15 octobre 1972 qu'est lancé un Phase IIA le
satellite AMSAT-OSCAR-6 de 16 kg qui va permettre la
première communication Terre Terre via deux satellites
en relai. Cette opération sera conduite avec le fameux
satellite radio amateur AMSAT-OSCAR-7 lancé le 15 nov
1974. Ce dernier est placé en orbite en compagnie d'un
satellite Espagnol INTASAT et avec un satellite
météorologique NOAA-4. Le satellite AO-7 a une masse
de 29 kg. Il est à noter que c'est lui qui est revenu
de façon inattendue à l'activité au XXI eme siecle !


                


         Le satellite OSCAR-7 en test et qui redeviendra
           actif par surprise en 2005. (Doc AMSAT-NA)

On peut dire qu'avec le lancement d'OSCAR-8 un satellite
radio amateur de 28 kg lancé par une Thor-Delta 2910 en
compagnie du satellite de ressources terrestres LANDSAT-3
nous entrons dans le service radio amateur par satellites
de façon courante.

Ce sera le 26 octobre 1978, que l'URSS accrochera en
satellites filles les charges RS-1 et RS-2 sur le gros
satellite militaire soviétique Cosmos 1045. L'énergie
est fournie par le satellite mère à laquelle ils restent
accrochés.


                 


               Lanceur Russe Cosmos 3M (Doc RKA, 2005)


Pour mémoire ce sera le 13 mars 1993 que sur le vol 56A
une fusée Ariane enverra depuis le CSG de Kourou le
satellite radio amateur Français ARSENE AO-24 (?).
ARSENE = Ariane Radio amateur Satellite ENseignement
Espace.


             


            Satellite radio amateur Français ARSENNE
                     (Doc CAC/RACE/AMSAT-Fr 2)


Cette aventure se poursuit de nos jours avec pléthore
de satellites en orbite et en projets. On use de moins
en moins de Deca et de plus en plus de bande S avec un
recentrage dernièrement sur les bandes V/U et qqs
disputes à la clé entre progressistes et conservateurs !

Oui, même là aussi...


         


            Le prochain satellite Allemand P3E (phse III E)
                         (Doc AMSAT-DL, 2006)


On parlera d'ARISS une autre fois.





Vrai bobard ou cruelle réalité ?

Le 26 janvier 1986 la navette Challenger mission STS-51L
décolle de MILA pour une mission spatiale routinière.
Le seul coté humain de la mission est la présence de la
jeune institutrice Cathrin McAuliffe qui va commenter
pour les écoliers son vol en direct.
Sur le pont supérieur de la navette se trouvent de gauche
à droite : le commandant de bord F Scobee, à sa droite
le pilote M Smith, derrière lui Judith Resnik, et à sa
gauche E Onizuka. Au pont milieu se trouvent : R McNair,
G Jarvis, Cathrin McAuliffe déjà citée. Devant une foule
de spectateurs nombreuse et frigorifiée, la navette
décolle, effectue sa demi rotation, puis accélère vers
le Sud Ouest. A 15000 mètres d'altitude le Cdt Scobee
constate que la navette a de la dérive, puis le mouvement
s'accélère, et à 18000 mètres il lance un dernier message
au centre de contrôle en vol de Houston : "Ho,ho,ho"...

DEBUT de scénario hautement probable.

Judith Resnik entend avant de le sentir des craquements
suivis d'une énorme explosion qui provient de sa gauche.
La dépressurisation de la cabine est explosive, un brouillard
vite dissipé par le vide stratosphérique l'entoure. Elle est
étourdie par le choc mécanique et la dépressurisation. Son
scaphandre ne la protège que faiblement, elle réalise dans
un semi étourdissemnt qu'elle ne contrôle plus ses jambes,
seul son bras droit semble lui répondre, son casque touche
presque ses genous, elle pense qu'un hublot a dû éclater et
que sa mission va échouer avec un retour en catastrophe au
Cap Canaveral. Dans sa demi conscience ses gestes de survie
réflexes vont jouer. Elle réussit au prix d'un effort collossal
à ouvrir sa bouteille d'oxygène de secours attachée à son
siège. L'oxygène pur lui redonne un éclair de conscience.
elle réalise que la cabine est éventrée, il fait trop jour
pour que l'habitacle soit entier !


                    

                        Judith Reznik (Doc NASA, 1986)

Elle percoit un peu les mouvements désordonnés de ce qu'il
reste de la partie avant de la navette. Toujours mue par
son instinct de survie et son rigoureux entrainement, elle
arrive même à percuter et ouvrir la bouteille d'oxygène
de son collègue Smith qui devant elle ne peut de toute façon
pas le faire seul. A son tour Smith reçoit une bonne dose
d'oxygène. 21000 mètres les débris de la cabine culminent,
le ciel est d'un bleu trés sombre il règne une température
de -30 °C la vitesse de Judith est passée de 2500 km/h à
500 km/h avant de replonger vers la mer.
Judith respire, vit, espère, est résignée, a mal, l'océan
passe audessus d'elle, puis audessous, la navette doit-être
en vrille "ce n'est pas bon pense-t-elle", puis la mer se
dessine avec ses vagues, elle a peur, elle sait que cette
eau est dure comme du béton ; au moment de l'impact elle ne
voit devant-elle que le ciel bleu, pur, beau jour pour...

Lorsque l'on récupèrera les débis de la cabine, une partie
du pont supérieur sera retrouvée avec les corps de Judith
Resnik, Smith et le cdt Scobee. Les experts seront stupéfaits
de constater que les bouteilles d'oxygène de secours de Judith
et Smith sont percutées et ouvertes.
Il n'y a aucun doute seule Resnik vivante peut avoir fait
ce travail, le hasard n'y est pour rien. Quant à Smith il
ne pouvait accéder à sa bouteille sans l'aide de Resnik.
En mesurant la quantité d'oxygène restante dans les deux
bouteilles on montrera qu'il manquait 2 minutes et demi
d'oxygène. Deux minute et demi, c'est le temps nécessaire à
chuter de 20000 mètres !

Les autres membres de l'équipage ont été tués instantanément
par le choc mécanique associé à la violente dépressurisation.

Silence ; mais de toute façon on rit moins.







Tireurs institutionnels et francs tireurs.

Mais au fait, qui a tiré le premier missile depuis 1945 ?

En dehors des descendants directs de la V-2 Allemande de 1943
le premier missile de l'ère moderne est le Redstone Américain.
Redstone est un SRBM (courte portée) mais dôté d'une lourde
charge militaire (nucléaire). Il est lancé en test le 20 août
1953 du Cap Canaveral (centre de tir tout neuf), mais le missile
Redstone du programme Hermes le RS-1 fait un vol sans succés.
Dôté d'une portée de 350 km, il emporte une charge militaire
de 1.3 tonne avec une bombe thermonucléaire de 1 mt. Sa
précision est de 1000 mètres. Il sera déployé en Europe en 1959
(Allemagne de l'Ouest). Les Russes n'aiment pas du tout.

Côté Russe on commence fort avec le missile SRBM Scud navalisé
en R-11-FM, SS-1b, de 160 km de portée avec une arme nucléaire
de 500 kt pour une charge militaire de 1 tonne avec une précision
(CEP) de 1500 mètres. Ce missile est embarqué sur sous marin mais
tiré depuis la surface. Son premier test date de septembre 1954.
Il est déployé à la mer en 1956. Les USA sont "chagrin".

Le premier missile sérieux SRBM est Russe avec le tir en test du
missile R-5M lancé de Kaspoutin Yar en janvier 1955. Il a une
portée de 1200 km, avec une charge militaire de 1.3 tonne, il
porte une arme nucléaire de 500 kt avec une précision de 1400 m.
Les USA haussent les épaules, mais pas l'Europe de l'Ouest.

Le 14 mars 1956 premier lancement d'un IRBM (portée intermédiaire),
il est Américain il vient du Redstone Arsenal c'est le Jupiter-A
de 2400 km de portée, il est lancé en test de Cap Canaveral. Il
emporte une charge thermonucléaire avec une précision de 3 km.
Ce missile sera déployé en Italie et en Turquie au titre OTAN en
1959. Là, les Russes vont être trés irrités par cette provoc.


                     


                          Missile Américain Jupiter dans son
                        abri sur une base de Turquie en 1960.
                              (Doc National Archive 2006)

Le 15 mai 1957 premier lancement d'un ICBM (portée intercontinentale)
il est Russe, tiré de Turia Tam (Baïkonour) se vol sera un echec.
Il a une portée de 8000 km avec une charge militaire de 3 tonnes,
il emporte une arme thermonucléaire de 5 mt avec une précision (CEP)
de 10 km max. Il est connu comm étant le Sapwood R-7, SS-6 (Zémiorka).
La dissuasion commence bien avec ce missile et non le Spoutnik-1.
Les Américains sont consternés et enfin effrayés.

Le 11 juin 1957 premier lancement en test de l'ICBM Américain Atlas
(X-11) d'une portée de 8000 km avec une charge militaire de 1.3 tonne
et une arme thermonucléaire de 2 mt. Sa précision est de 10 km. Ce
premier vol tiré de Cap Canveral n'est pas un succés. Les Russes sont
consternés et également effrayés.

Le 22 juin 1957, lancement du premier MRBM (portée moyenne) Russe le
R-12 Sandal (SS-4) d'une portée de 2080 km avec une charge militaire
de 1.6 tonne et une arme thermonucléaire de 2.3 mt. Sa précision est
de 5 km CEP. Ce missile sera déployé à Cuba en 1962. les Américains
vont être trés irrités par cette provoc.


                         


                     Le MRBM Russe Sandal SS-4 (R-12)
                     qui sera déployé à Cuba en 1962
                     en réponse aux IRBM US déployés
                           en Europe (Doc A.ZAK)


En septembre 1957 premier vol opérationnel de l'IRBM Américain Thor
de Douglas ; avec une portée de 2400 km il emporte la même charge
militaire que le Jupiter avec la même arme thermonucléaire et la même
précision. Ce missile sera déployé en Angleterre en 1959 pour l'OTAN.
Les Russes sont exaspérés.

Le 20 juillet 1960 le sous marin atomique George Washington tire en
plongée deux missile Polaris (MRBM) de 1800 km de portée avec une
charge militaire de 500 kg et une arme nucléaire de 80 kt. Sa précision
est de 1.5 km CEP. Ce test est considéré comme validant le missile en
mission opérationnelle maritime. L'océan devient une base stratégique
Américaine. C'est une date aussi importante que celle du lancement du
premier ICBM (Russe) de 1957. Ce système sera crédible en 1962. Les
Russes sont attérés.

Ca, c'étaient les gentils...


Parlons maintenant des gros "vilains"


Le 26 oct 1966 la Chine teste son méchant IRBM Dong Feng-2 armé d'une
bombe nucléaire de 80 kt portée sur 800 km. Oh, c'est pas bien ça .

En janvier 1972 la France met en service opérationnel à la mer le
sous marin atomique Redoutable armé de 16 missiles M-1 MRBM d'une
portée de 2000 km avec une CEP "crédible". L'événement est trés
mal apprécié aux USA et en URSS !

En 1980 l'Inde teste son MRBM Agni d'une portée de 2000 km. Une
calamité pour les USA et l'URSS, mais surtout pour le Pakistan...

En août 1988 la Corée du Nord teste un authentique IRBM le
Tapeo-Dong-1 sur un parcours de 3500 km. Les Japonais
n'apprécient pas du tout cet engin d'autant que l'ogive a
peut-être survolée (dans l'espace) l'archipel nipon (?).

En 1988 Israël lance l'IRBM Jericho. L'URSS n'aime pas, les
Palestiniens non plus, mais les USA sont contents.

Le 23 juin 1999 le Pakistant lance un missile Ghauri MRBM
de 2000 km de portée. L'Inde n'aime pas du tout...

L'Iran travaille sur un missile MRBM, Israël n'est pas
content, les USA itou, mais la Russie ne proteste presque pas.

La Chine, La France, l'Inde, La Corée du Nord, Israël, le
Pakistan, ont la bombe atomique et pour les deux premiers
l'arme thermonucléaire. L'Iran est en train de préparer sa
bombe atomique nucléaire expérimentale.

L'Afrique du Sud a testé la bombe atomique avec Israël en 1979.

Le Bresil développe un lanceur de satellite qu'il pourrait
convertir en IRBM ; son premier étage est testé en vol le 8 août
1989.

Bon, quant aux autres pays de notre douce Terre ils ont tous
consciencieusement signé le TNP (Traité de Non Prolifération).

Ah bon ; les pauvres, ils ne pourront pas jouer avec nous !






Un petit tour et puis s'en vont.

Les deux sondes Mars-Phobos soviétique sont parties sans problème
(une fois n'est pas coutume) en juillet 1988. Elles ont sagement pris
la longue route vers la planète Mars et à mi-parcours elles ont
reçu toutes deux les ordres pour ajuster leur trajectoire.
Mission : étudier en haute résolution le sol de Mars et cerise
sur le gateau larguer un atterrisseur sur la petite lune de Mars,
Phobos.

Comme tout allait bien à bord on a voulu faire des mesures solaires
avec une des deux sondes, Mars Phobos-1.
Ordre lui a été donné de tourner de 180° pour pointer ses instruments
vers notre étoile (le soleil), et bien entendu de dépointer l'antenne
grand gain qui visait la Terre. Mission réussie ; puis à la fin de
cette expérience envoi de l'ordre de faire une nouvelle rotation de
180° pour reprendre contact avec la Terre et envoyer les résultats
de l'observation solaire... silence... plus rien !


               


                   La sonde soviétique Mars Phobos perdue  
                  bêtement en cours de route (Doc BSI 1989)


Une sonde de perdue.

En enquêtant sur les événements, un expert a constaté qu'au lieu
d'envoyer le programme du retournement, une erreur a fait envoyer
vers la sonde un mauvais fichier qui a malheureusement donné
l'ordre à la sonde de braquer l'antenne grand gain sur la planète
Mars (et non vers la Terre) et "de ne plus répondre à aucun autre ordre".

Aie ça fait mal.
Plus de contact, la sonde est passée muette à côté de Mars pour la
gloire. On apprendra que ce fichier participait aux jeux d'essais
que l'on fait souvent pour tester un robot, mais ce fichier est
resté dans le circuit des logiciels validés pour le pilotage des
sondes.

A l'autre.

Prudents les soviétiques n'ont plus pris risque et Mars Phobos 2
est arrivée aux abords de la planète rouge. Mise en orbite réussie
et début de la cartographie de précision. Puis en fin de mission
cartographique, début de la poursuite de la lune martienne Phobos.
Acquisition de la cible (ce sera d'ailleur la dernière photo), la route
semblait bonne, début de la finale et on entendra plus jamais
parler de la sonde dont on craint qu'elle soit entrée en collision
avec la petite lune. Pourtant toute cette partie avait été faite
en coopération avec la France. Elle s'était impliquée dans le
matériel porté par l'atterrisseur. Je ne sais pas si la France
avait oui ou non travaillé avec les Russes sur le logiciel qui
contrôlait la sonde en approche (?) de toute façon cela a fait
une mission a moitié remplie ou à moitié raté comme vous voudrez
bien le penser et en tous cas une grosse frustation pour les
astrophysiciens.


                 


              En approche de la petite lune martienne Phobos.
           Dernière image envoyée par Mars-Phobos-2 (Doc BSI 1989)

Ce ne sera pas la seule. Deux autres sondes Russes iront voir Mars
depuis le fond de l'océan Pacifique (Plouf et plouf) en 1996.

Les Américains prendront en suite le relai de cette série noire
en nous commettant une longue série de "crac boum" sur Mars ou
au tour, dont la célèbre confusion entre le JPL de la NASA et le
Deep Space Network utilisant l'un ses Yard, l'autre ses Miles
nautiques et d'autres broutilles fatales. Trois ou quatre sondes
US de perdues la bas.

Depuis on a progressé dans la rigueur et l'excellente mission
Euro-Américaine Cassini Huygens nous a régalé en 2005 prouvant
que tous ces échecs passés expliquent les succés d'aujourd'hui.
Je rappelle que Huygens, larguée par la sonde Cassini en orbite
de Saturne, s'est posée sur un de ses satellites, Titan ; croyez
moi, Titan, c'est loin, trés loin de Mars et de la Terre.


              


                L'atterrisseur Huygens se posant sur le sol
                de Titan au large de Saturne (Doc ESA 2005)


Quant aux Russes ils nous regardent jouer à l'exploration spatiale
sans pouvoir participer ni de prés (le retour à la Lune) ni de loin
(à l'assaut de Mars par les hommes).


                  


                 1957, préparation de l'objet D, le premier
                 satellite artificiel de la Terre. Il sera
                 lancé de Russie en octobre 1957. (Doc BSI)


L'année prochaine nous fêterons pour eux le 50 eme anniversaire du
lancement de Spoutnik-1...








Du trés bon au trés mauvais moteur fusée.


Avec le classique moteur à carburant liquide
brulant de l'alcool à l'aide du meilleur oxydant
l'oxygène, nous commençons aussi bien à l'Ouest
qu'à l'Est, dans les années cinquante, à propulser
nos grandes fusées vers la nouvelle frontière.

Bien vite on remet l'alcool dans le pastis et on
sort le Kérosène (celui des avions à réaction).

Le couple Pétrole-Oxygène sera le bienfaiteur
des grandes premières spatiales. Les champions
en seront les soviétiques avec la célèbre Zémiorka
de 450 t de poussée avec ses 24 moteurs qui activent
son premier étage, un défi technologique !


             

     Le groupe moteur des grands succés Russes
     Le RD-107 montés en 5 faisceaux sur la R-7
                     (Doc BSI 1986)


Un des rêves Américain est de maîtriser le couple
idéal Hydrogène Oxygène. Celui qui maîtrise ce
terrible apparentement devient le champion.

En fait le couple parfait est constitué d'un
mélange inimaginable de Fluor que l'on mélange
à l'alluminium, cela brule bien dit-on.
Il ne sera jamais testé car trop toxique, trop
détonnant, trop fort.

Le 27 octobre 1961 pourtant les USA ravissent à
l'URSS le record de masse satellisée grace à son
tout nouveau lanceur Satun-1B. Une charge de prés
de 10 t est mise en orbite LEO avec un barillet
de moteurs classiques à pétrole et LOX (oxygène).

L'Amérique va nous étonner avec la maîtrise, certes
laborieuse, du roi des mélanges, l'hydrogène et son
comburant l'oxygène. Le moteur RL-10 de Pratt and
Whitney fera sa première le 27 novembre 1963 en
activant le second étage de la fusée Atlas Centaur.



       

      Le moteur cryotechnique Américain le RL-10
        Ce moteur est testé en vol sur l'Atlas-
          Centaur. (Doc Pratt & Witney 1967)


A cette occasion un satellite technologique est placé
en orbite, à la masse de 4.5 t avec le dernier étage.
Il n'y a aucun doute la technologie US a damé le pion
à la belle mécanique des moteurs Russes.

Le 16 juillet 1965 l'URSS annonce le lancement d'un
trés lourd satellite scientifique le Proton de 12.2 t
qui stupéfie le monde une fois de plus. A cette
occasion les Russes dévoilent un nouveau vecteur
(soit disant civil) l'UR-500 dont les moteurs médusent
les techniciens occidentaux.


           
           Le moteur à flux intégré Russe RD-253.
          Ce moteur est testé sur le lance Proton.
                       (Doc BSI 1980)


Point de couple délicat hydrogène-oxygène, mais toujours
le kérosène et l'oxygène, mais consommé par des moteurs
à flux intégré. Ils donnent 20 à 25% de puissance en
plus à qualité égale (c'est une sorte de postcombustion).

Il faudra attendre le lancement de la fusée Américaine
Saturn V d'une poussée de 2900 t pour que les USA prennent
définitivement le large sur les soviétiques le 9 novembre
1966. Cette fusée Saturn-V pouvait placer en orbite LEO
120 t de charge utile et les moteurs J2 cryotechniques
du second étage y étaient pour beaucoup.

Nous ne saurons que plus tard que les soviétiques se
lancèrent dans une grande fusée à moteurs classiques
destinée à un programme lunaire, la N-1 de 3300 t de
poussée mais l'engin ne sera testé que 4 fois sans
succés avant d'être sans raison apparente abandonné !

Pour enfoncer le clou le 12 avril 1981 les USA au
mieux de leur forme technologique parachève le tableau
de leur grandeur spatiale en lançant la navette
Colombia de 3000 t de poussée et comble de suprémacie,
ils empruntent aux Russes la technique du flux intégré
qu'ils couplent au moteur cryotechnique qu'ils sont seuls
à maîtriser. Un vrai chef d'oeuvre.


                

            Moteur SME cryotechnique à flux intégré
           monté sur les navettes US (Doc NASA 1982)


Alors que les USA dormaient sur leurs certitudes de grand
champion, le 15 mai 1987 le géant des géants Russe prenait
son envol pour son premier vol. La fusée Energia SL-17,
poussée par un montage mixte dont le coeur était lui aussi
constitué de moteurs cryotechniques à flux intégré, poussait
une modeste charge inerte de 100 t vers l'espace. Point
de mise en orbite car le satellite n'avait pas réussi à
donner le coup de pouce nécessaire. Pour ce test réduit la
fusée avait tout de même donné 3000 tonnes de poussée comme
la navette US de 1981. Dans sa version complète cette fusée
Energia pouvait pousser jusqu'à 4500 tonnes. Le grand oeuvre !

En 1992 le changement de régime en Russie fit prendre le
régime sec aux fusées soviétiques, mais pour le XX ème
siècle nous avions eu le lanceur ultime.

Aucun des deux concurents ne se lança dans l'envoi de
moteurs fusée atomiques dans l'espace, pourtant aux vues des
tests en vol, aussi bien aux USA sur l'avion NB-36 qu'en
URSS sur le TU-95 LAL, la technique semblait maîtrisée ;
ce fut encore bien heureux de ne pas passer à l'acte.
L'accident d'un moteur nucléaire en vol, toujours possible,
eut été tragique pour nous tous.


   

     Moteur atomique Russe, testé en vol sur un TU-95-LAL
       (Doc : Livre sur le Tu 96 de Yefim Gordon 2006)


Pensez à la fusée Russe N1 ou à la navette Challenger
Américaine avec leurs débris retombant au sol et pensez
aussi à Tchernobyl, faites la somme et...

Impossible n'est pas une option  "Brrrrr"





Ouverture aux activités spatiales privées

Depuis quelques temps refleurissent des projets de missions spatiales
montées et gérées par des entreprises privées (capitaux privés).
On avait déjà vu se manifester le sulfureux programme Otrag en 1977
au Zaïre en Afrique avec une fusée gigogne qui à l'unité était de
performance modeste mais qui montée en barillet devenait un vecteur,
malheureusement pour elle, crédible. Ce programme initié par une
entreprise germanique avait été coulé conjointement par les USA et par
l'URSS.

Dans l'ère nouvelle d'ultra libéralisme de nouvelles tentatives
se font jour. Sous couvert du X-Prize, un concours international,
on a vu se manifester la compagnie US, Scaled Composites, de même
qu'un vague machin Russo-international : Space Aventure, et d'autres
amateurs de voyages spatiaux pour touristes forcément fortunés.
Scaled Composites a gagné ce prix avec un avion fusée du nom de
SpaceShip One, mais de manière assez peu convaincante, le projet
est en refonte.

D'autres comme le projet Kistler et sa fusée K-1 d'Aerospace
Corporation emportera une ogive habitée dans un court vol balistique
spatial.

La fusée Falcon-1 de Space X qui est en fait la Space Exploration
Technologies Corporation, est aux essais depuis l'atoll de Kwajalein
et doit elle aussi lancer une capsule habitée en vol balistique.


           

                 Lancement du prototype de la fusée Falcon-1
                      (Doc de Space Exploration 2006)

La société US Bigelow Aerospace quant à elle vient de faire mettre
en orbite par les Russes un module déployable de station habitable
en vue de vendre de petites stations orbitales libres.
Jusqu'ici les grandes agences spatiales avaient traité le sujet avec
mépris, mais pour des raisons financières la RKA (Russie) avait fini
par louer un siège de son taxi Soyouz à des passager fortunés pour
aller passer une petite semaine dans la station orbitale Alpha ISS
gouvernementale. D'abord chagrinés puis enfin convaincus les NASA,
JAXA, ESA, etc. ont fini par accepter cette petite "entourloupe".
Cela a donné des idées à la NASA qui a lancé le programme COTS dans
lequel baigne Rocketplane-Kistler qui est bien partie pour vendre à
la NASA des lancements de fusées de façon souple et peu cher (enfin
pour le moment). Même l'USAF envisage de louer les services de petites
sociétés pour lancer des microSat à bon compte comme la fusée Falcon-1 !

Pas de lézard, ne nous y trompons pas, les agences spatiales US en
ont assez de voir les grandes majors comme Boeing, Lockheed Martin,
etc. se gaver avec des lanceurs de plus en plus chers. Elles pensent
qu'un peu de concurrence dans ces chasses gardées seraient une bonne
chose. Quant à ces petites sociétés elles lorgnent sur le fabuleux
gâteau au fric quelles espèrent se partager.

Puis comme nous le voyons dans d'autres affaires au sol, elles nous
commettrons des ententes illicites, puis après elles engendrerons des
fusions monstrueuses depuis leurs splendides bureaux en Chine, et NASA,
JAXA, ESA, RKA mettrons la main à la poche (en fait la notre) en pensant
avec nostalgie à l'époque où elles se faisaient "plumer" (certes) mais
par des amis (Boeing, EADS, Energia, Lockheed Martin).

L'usine à rêves est hors de prix depuis qu'elle est financée par les
fonds de pensions et/ou de placements...







Gemini et les couches pour bébé.

Lancée le 21 août 1965 par une fusée Titan-2 au Cap Kennedy
(redevenue depuis le Cap Canaveral), le vaisseau spatial US
Gemini-5 est placé en orbite pour tester un vol de 8 jours
qui est le standard de durée des vols lunaires Apollo.

Le Commandant de mission Gordon Cooper et le pilote Charles
Conrad se préparent au vol marathonien, lorsque la pile à
combustible donne des signes de grave défaillance. La NASA
décide de poursuivre ce vol en économisant au mieux l'énergie
électrique de bord. Arrêt de l'éclairage, arrêt de la radio
exceptée 2 vacations par jour, arrêt du contrôle d'attitude
automatique, et arrêt d'une partie de la ventillation de
l'habitacle.

      

            Le décor des 8 jours de la mission Gemini-5
                          (Doc NASA 1965)

La principale conséquence de l'arrêt du contrôle d'attitude
est de laisser le vaisseau bouger à la dérive sur ses axes
d'inertie. Pour éviter qu'un côté soit plus exposé qu'un
autre au soleil, un mouvement de rouli est commandé avant
de passer en mode libre. Comme un gigot sur sa rotissoire
Gemini roule.

Comme à l'accoutumé, les astronautes ressentent le crispant
mal de l'espace aux premières heures du voyage (mal au coeur).
Nausées de l'un encourageant les nausées de l'autre, vite
l'atmosphère devient fétide dans l'habitacle. N'ayant rien à
faire d'autre les astronautes prennent leur mal (au coeur) en
patience, mais c'est peu agréable.


                     

                         Il vaut mieux bien s'entendre
                          pour vivre 8 jours dans ce
                        petit volume ! (Doc Mc.Donnell)


Tant qu'à ne rien faire autant regarder dehors, la terre et
ses merveilles naturelles.
Mauvaise pioche, Gemini roulant sur son axe longitudinal, les
deux astronautes ne voient que la Terre tourner autour d'eux
et le plus vieux des loups de mer ne supporterai pas ça bien
longtemps.

Alors autant fermer les yeux et dormir. Oh non, pour dormir
il faut être fatigué, et là, nos deux astronautes sans aucune
activité physique n'ont pas envie de dormir !


         

          Où placer les sacs de déchets dans un si petit espace ?
                      (Doc d'un musée Américain 2004)


Bon, alors il ne reste plus qu'à manger. Pas bon non plus, car
un bon repas, c'est un bon futur caca, et bien boire ce sont
de bons futurs pipi ; sur Gemini il n'y apas de coin toilette.
Pas de problème, ici pipi caca devant son collègue, changement
de couches sous son nez, odeurs garanties permanentes vu que
les ventillateurs tournent au ralenti. Au fait et où mettons
nous ces déchets ?
Des sacs et encore des sacs à caser dans l'exigu vaisseau, un
peu partout, 8 jours comme ça...

Au retour tout le monde verra que les astronautes sont fatigués,
non pas de fatigue physique, mais de fatigue psycologique.
Le mental a souffert dans cette mission trés instructive, Russes
et Américains devront s'en souvenir pour les missions au long
cours à venir.

S'en souvenir ?

NON, tout sera oublié, et donc à redécouvrir point par point par
la suite sur les stations orbitales Russes Saliout-Almaz de 1971
et sur l'Américaine Skylab de 1973.

Sans doute encore un coup de la buracratie...







Mars-3 & Mars-6 les clés d'un insuccés bizarre

Je reviens encore sur cette curieuse épidémie d'échecs martiens
Russes dans la première moitié des années soixante dix, suivies
de belles réussites Américaines vers 1976. Si nous connaissons
bien les détails et les raisons de la réussite des deux sondes
Viking de la NASA, pourquoi les deux sondes Russes Mars-3 et
Mars 6, dont on est sûr désormais du bon posé, et même du point
de posé précis, ont toutes deux échouées ?


         

           Maquette d'une des 2 sondes US Viking posées sur
                    le sol martien. (Doc de l'auteur)


Les dernières info sur Mars-3.

Le 2 décembre 1971 l'atterrisseur se sépare de l'orbiteur (Mars-3).
Un signal confirme la rentrée atmosphérique alors qu'une monstrueuse
tempête de sable (comme jamais observée sur Mars) occulte le sol
d'une bonne partie de la planète.

           

               Tempête de sable occultant un hémisphère de la planète.
                               (Doc NASA / JPL 2005)

Un nouveau signal reçu via l'orbiteur confirme le déploiement du
parachute principal de l'atterrisseur.   
Puis tout va aller vite, le posé en douceur est confirmé, les deux
caméras qui sont totalement indépendantes (alimentation électrique et
émetteur) commencent à transmettre une image.


                        

                         Dernières images du sol martien envoyées
                            en pleine tempête. (Doc RKA 2004)


La luminosité est faible, on distingue l'horizon, mais le sol est
indistinct. Puis 15 secondes aprés ce début de transmission le
contact cesse et nous ne recevrons plus jamais de données de
l'atterrisseur qui s'est posé avec les coordonnées suivantes :
45° S et 158° W.


                     

                     Mars-3 tel qu'il doit être posé sur le
                   sol martien. (Doc montage de l'auteur 2005)


Mais au fait est-ce bien lui qui est en panne ou l'orbiteur qui fait
relai avec la Terre ?
Non, l'orbiteur continue à transmettre des données et des photos, on
voit sur les images du sol de Mars la terrible tempête, la cause ne
semble pas venir de lui, c'est bien l'atterrisseur qui est en cause.

1) Est-ce qu'une rafale de vent l'a renversé ?
2) Est-ce qu'un transistor a laché ?
3) Est-ce que la foudre l'a tué ?

1) De par sa forme, une fois posé au sol on a du mal à imaginer qu'une
rafale de vent ait pu le retourner. Si certes le vent soufflait fort,
la pression de l'atmosphère au sol était équivalente à ce que l'on
trouve vers les 20 km d'altitude sur Terre ; pas de quoi renverser un
tel objet. D'autre part le parachute semble bien s'être correctement
séparé de l'atterrisseur d'aprés la télémétrie, donc pas de traine au
sol.

2) Bien entendu il y avait un doute sur un type de transistor déffectueux
avant le départ le 2T-312. Mais que deux chaines de données indépendantes
tombent en panne au même centième de seconde c'est trés improbable.

3) La foudre, peut-être pas ; mais une décharge d'électricité statique
(effet corona) avec un tel vent sec cela s'est déjà vu sur Terre et l'air
y est pourtant plus humide, alors là nous sommes dans le possible.

La NASA confirmera (bien plus tard) que l'atterrisseur du Mars-3 s'est
bien posé sur le sol de Mars et a bien envoyé qqs données vers l'orbiteur
Russe avant de devenir silencieux. Pourquoi la NASA tarde tant à donner
cette information ?
Sans doute pour s'adjuger cette importante première d'un posé sur la
première planète que visiteront les humains plus tard. N'oublions pas
que 3 ans aprés, les deux sondes martiennes américaines déposeront
sur le sol de la planète rouge les atterrisseurs Viking et que les deux
engins enverront des données (photos) du sol, de grande qualité. Pourquoi
en plus ne pas faire croire qu'elles sont les premières à s'être posées
sur le sol martien. La guerre froide ne s'embarassait pas de tels préjugés...


Les dernières info sur Mars-6.

Mars-6 est lancé en août 1973 et l'orbiteur se place sur une bonne route
orbitale. Arrivé en orbite martienne un peu plus tôt, Mars-5 est prêt à
faire le relai avec l'atterrisseur de Mars-6. Le ciel est clair, pas de
vent, la descente commence. Si depuis qqs semaines les Russes ne peuvent
plus donner d'ordres à l'orbiteur qui est passé en mode automatique, on
sait que le déploiement du parachute principal de l'atterrisseur se fait
bien.

                     

                          Dessin de la sonde Mars-6
                         en vol. (Doc Marc Wade 2004).


Puis on sait que le posé est fait en douceur, mais là aussi le
contact est perdu, et il est même perdu encore plus vite qu'avec Mars-3 !

1) Du vent encore ?
2) Encore un transistor douteux ?
3) Une décharge d'électricité statique ?

1) Non, pas de vent, Mars-5 le confirme, beau temps sur la zone de posé.


                   

                    Une photo du sol martien prise par Mars-5
                                  (Doc RKA 2005)

2) Oui, certes le transistor 2T-312 est encore là et c'est sans doute à
cause de lui que l'on doit de ne peut plus pouvoir donner d'ordres de
servivce à la sonde, mais là aussi la redondance est telle que cela ne
devrait pas expliquer la perte totale de tous les signaux de l'atterrisseur.
3) Pas d'effet Corona sans vent, ce n'est pas la bonne explication, alors !

Alors ?  

Les coordonnées du point de poser sont révélatrices du problème. Mars-6
s'est posé sur un flanc raide d'une profonde vallée (Valley Samara) le
pire des scénarios. Les coordonées du point de poser de Mars-6 sont les
suivantes : 24° 54' S et 19° 25 W, "mauvaise pioche" la sonde a trés
certainement dû dévaller la pente et se perdre au fond.
Finalement seul l'orbiteur Mars-5 bouclera correctement sa mission de
cartographie haute résolution.

Pour le reste à savoir :
La sonde Phobos-1 1988 sera perdue grace à une perle informatique.
La sonde Phobos-2 1989 connaîtra une panne générale qui, apés s'être acquité
de sa mission photo, était aller se placer prés de la petite lune martienne
Phobos, pour y larguer un atterrisseur. Perte totale de signal à 150 km de
Phobos, et donc pas de collision, un nouveau disfonctionnement inconnu de la
sonde est pour sûr à incriminer.


               
                 Dernière photo transmise par Mars-Phobos-2 avant
                 la perte de contact. La sonde et son atterrisseur
                      sont à 150 km de Phobos. (Doc RKA 1990).

Puis les 2 sondes Mars-96 finiront au fond du Pacifique dès leurs lancements
en 1996.

Enfin, comme déjà raconté, les Américains prendront le relai des missions
martiennes pour une bonne série d'échecs avant de connaître les succés du
début de ce siècle.

Pas facile de connaitre la vérité à ce sujet. En tous cas les deux nations
n'auront pas à démériter de leurs investigations martiennes tout du moins
jusqu'en 2000, aprés il n'y aura plus que les USA pour jouer le jeu. Les
Russes, enfin "dé-soviétisés", n'auront plus les moyens de suivre la partie.

L'Europe a pris le relai des Russes avec une belle réussite de la sonde de
l'ESA MarsExpress, qui nous a repéré une coulée (peut-être d'eau) sur un
flanc de cratère.


                       

                          La sonde européenne Mars-Express de 2006
                          une réussite Européenne. (Doc ESA 2006)






L'Amérique repart vers la nouvelle frontière.

Dans sa "Vision for Space Exploration" la NASA a été priée de
rêver tout haut à un trés probable retour à la Lune et qui sait
rêver pour rêver autant le faire pour le grand voyage celui qui
devrait mener les premiers humains sur une autre planète que la
Terre (la Lune n'est pas une planète). Bien entendu la candidate
toute trouvée est Mars, car si Vénus est bien plus proche de nous
que la planète rouge, elle en est tellement inhospitalière qu'il
ne faudra voir l'envoi d'explorateurs à sa surface que lorsque
nous auront terminé toute la conquète du système solaire !

Dans cette vision, les USA, à travers la NASA ont déjà pensé le
programme Constellation et ses deux vecteurs Ares-1 et Ares-5.


        


            Comparaisons entre la fusée lunaire Saturn V (1967),
             la navette (1981) et les deux vecteurs Ares (2010)
                              (Doc NASA 2006)


Ares-1 porterait en orbite le module d'habitation Orion qui
pourrait aussi bien désservir une station orbitale terrestre
que faire le trajet à la Lune. C'est le CLV "Crew Launch Vehicle".
Il s'agit d'une sorte de grosse cabine Apollo qui pourrait porter
quatre passagers dans le domaine lunaire ou six en orbite terrestre.
Ce vaisseau (Orion) serait lancé par la fusée Ares-1.


                  


                 Le vaisseau Orion emporté par une fusée Ares-1
                                (Doc NASA 2006)


Pour le voyage à la Lune, une seconde fusée (une grosse fusée)
Ares-5 emporterait un gros module lunaire. C'est le CLV "Cargo
launch vehicle" à déposer en douceur sur le sol sélène ou alors
à placer en orbite lunaire comme élément de station orbitale
sélène.

Une fois lancés, séparément, les deux vaisseaux feraient une
jonction peut-être en route translunaire (?).

Dans le cas d'un simple vol de service vers une station orbitale
terrestre les deux vaisseaux voleraient séparément comme le font
de nos jours les Taxi Soyouz et les cargos Progress Russes.

Pour Mars ces deux vecteurs permettraient d'assurer les navettes
en orbite terrestre pour construire l'hypothétique vaisseau
martien. Pour le moment il ne s'agit que d'un effet d'annonce
américain.

Si les crédits suivent pour financer ce projet Constellation,
jusque là nous n'aurons que modérément rêvé.

Nous sommes trés loin de l'élan américain des années soixante pour
l'envoi d'un Yankee sur la Lune. Peut-être les temps ont changés
et le grand oeuvre se trouve sans doute sur Terre et non dans le
système solaire (?).

Si nous remuons nos souvenirs de science fiction, il nous revient
bien entendu l'incontournable "De la Terre à la Lune" de J Verne
et les deux albums d'Hergé "Objectif Lune" et "On a marché sur la
Lune". Une plus grosse machine à rêve nous a certainement marqué
dans les années soixante avec le "2001 Odyssey de l'Espace" de
Stanley Kubric un trés bon film dans le domaine de l'exploitation
du système solaire par les humains. En ajoutant à ce monument le
non moins fameux "Star Wars" de G.Lucas et autres série télévisée
comme "Star Trek" de G.Roddenberry ces deux derniers dans les années
soixante et dix, du coup, nous nous trouvons un peu déçus de
l'étroitesse de notre activité spatiale actuelle.
Notre Grande Vision en prend un trés sérieux coup à l'aune de la
base lunaire du film 2001 Odyssey de l'espace !

Oui, mais dans les bandes dessinées comme dans les livres, les films
et les séries TV on ne parle jamais de crédit. L'argent ne compte
pas, il coule à flot tout simplement. Pas de poblème technique, les
"Pr Tournesol" assurent avec bienveillance le bon fonctionnement
des moteurs atomiques ou à plasma confiné jusqu'à déclencher la fusion
thermonucléaire. Chez eux pas de pollution, pas de raréfaction des
ressources terrestres non renouvelables, etc. Tout le monde mange à
sa faim, et si la paix n'est pas plus d'actualité dans "Star Wars"
qu'en ce moment chez nous, c'est que le côté obscur de la force nous
habite dans ces histoires où l'on se règle nos comptes à coup de bons
sentiments et sabres laser comme on le fait sur Terre de nos jours à
coup de compassion et de B-52.

Mais pour la NASA de 2006, la mondialisation, les guerres idéologiques,
les impérialismes, le combat des dominants contre les dominés, modèrent
trés sérieusemnt nos rêves.

Regardez par exemple l'Europe qui hier triomphait avec l'Airbus A-380,
et qui fait profil bas quelques mois aprés avec l'Airbus A-350. Quand
doit-on rêver dans cette histoire ?
L'Europe ne s'est même pas tournée vers une "Vision Spatiale". Défense
de rêver, c'est trop cher malgré les déclarations d'intentions à la
réunion ESA d'Edinburg (UK) ce mois ci.

La station orbitale de "2001 Odyssey de l'espace", celle du côté
obscur de la force de "Star Wars", le prodigieux vaisseau Enterprise
de "Star Trek", tout ça n'étaitent que du rêve, ou pire de l'utopie.


               

                 Souvenir ; la base lunaire dans le film 2001 Odyssey
                            (Doc du film de G.Lucas 1970)

Revient-on avec le sourire et intact de nos utopies ?

"Que la force soit avec vous pour ces fêtes de fin d'année".







La rentrée balistique

Voilà une expression qui semble assez cartésienne. Une ogive,
RV en anglais (Rerentry Vehicle) lancée par un accélérateur
fusée se voit appliquer les lois dites de la balistique où le
temps d'accélération va donner la vitesse et ce même temps
à cette vitesse va donner la distance où l'ogive retombera.

Bon, jusqu'ici tout va bien, mais qu'entend-on par rentrée
balistique d'un vaisseau spatial ?

Il pourrait nous sembler que toute les rentrées spatiales d'un
vaisseau habité sont balistiques puisqu'aprés le coup de frein
pour désorbiter le satellite la chute est forcement balistique.

Ben non ! Tout faux, un vaisseau ne suit pas une trajectoire
balistique sa trajectoire est orientée, guidée de façon à jouer
du freinage (aerobraking) sur le bouclier thermique, dès lors
l'engin ne respecte plus tout à fait les lois de la balistique,
à la limite on peut dire qu'un vaisseau spatial vole (plane).

La maîtrise de cette subtile trajectoire orientée, se traduit par
des facteurs de charge relativement modérés, en général 4 à 5 g.
Ils sont compatibles avec l'état physique de nos cosmonautes aprés
des séjours de six mois sur l'ISS par exemple. Mais l'autre grand
intérét est de viser un point de poser assez précis pour que, par
exemple, les navettes soient dans le gabari pour venir toucher le
début de piste d'atterrissage, ou, autre exemple, pour que le grand
parachute (1000 m2) du taxi Soyouz assure un poser dans un rayon
de 500 m du point visé.

Alors rentrée balistique "qu'es aquo" ?

Pour assurer le type de retour décrit ci-dessus, seul un automate
peut contrôler une trajectoire aussi subtile. De nos jours bien
entendu des calculateurs numériques instruits de la route du
satellite par ses plateformes à inertie (accéléromètre, gyroscope)
donnent des ordres aux micromoteurs fusée, de contrôle d'attitude,
pour orienter le bouclier thermique de façon à donner de la portance.
Il arrive parfois que les dits calculateurs tombent en panne !

Est-ce la fin du vaisseau spatial ?

Non, il existe un programme sommaire, dit de sauvegarde qui assure
une rentrée minimaliste en cas de défaillance du système.
Mais dans ce cas le vaisseau oriente son bouclier de façon à
absorber, sans danger, l'énergie thermique du freinage atmosphérique
et sans plus (la précision importe moins).

Dans ce cas on emploie l'expression de rentrée balistique car elle
lui ressemble un peu. Fort facteur de charge, en général 10 g et
une précision médiocre 100 à 200 km du point attendu !
Autant vous dire que les cosmonautes n'aiment pas, surtout ceux
qui se sont appuyés une microgravité pendant six mois ; dur, dur.


                      


                           Le Soyouz-TMA-1 promis à une rentrée
                             atmosphérique de type balistique.
                                     (Doc RKK 2003)


La dernière rentrée balistique connue est celle du Soyouz TMA-1
qui ramènait au sol l'équipage d'Expedition-6 qui avait passé six
mois sur l'ISS (le taxi Soyouz aussi). Nous sommes le 4 mai 2003,
Soyouz TMA-1 commence son processus de retour mais l'ordinateur a
une défaillance ; le programme bascule sur le mode urgence dit en
vol balistique. Le vaisseau sera retrouvé 3h 1/2 plus tard (!) avec
à la clé une décélération de 12 g qui va littéralement assommer le
Dr Don Pettit (USA).

                           


                        L'astronaute US Dr Don Pettit sera
                        assommé par les 12 g subit au retour
                       du vaisseau Soyouz en mode balistique.
                                 (Doc RKA, 2003)


Les deux astronautes professionnels, le Cdt Budarin (russe) et Bowersox
(américain) supporteront un peu mieux le choc et ils sortiront tout
seuls du vaisseau, qui s'est posé à 450 km du point prévus.


             


               Debout mais chancelant le cosmonaute Budarin, éprouvé et à
               terre l'astronaute Bowersox, ont tous deux mal appréciés le
                      retour de type balistique. (Doc RKA, 2003).


Le Dr Don Pettit ne sera pas montré à la télévision, il sera réanimé
et trés discrètement évacué vers un hopital moscovite. Il reprendra
ses esprits pendant le transport.

Telle est la rentrée balistique.

Comme vous le voyez ce n'est pas une sinécure...






A portée de voix !

Avec Spoutnik-1 nous ouvrons le segment spatial des communications
radio électriques en 1957. En HF 21 MHz depuis une orbite LEO le
satellite transmet un signal balise dont l'éloignement maximum de
la terre permet une liaison radio à prés de 1000 km.

Avec les tous premiers satellites scientifiques Américains comme
Explorer-3 en 1958 nous avons des liaisons VHF à 1800 km en 1958.

Avec la première tentative Américaine d'envoi de sondes vers la Lune
en août 1958 la sonde Pioneer-1 culmine à 120000 km du sol, la liaison
radio VHF est excellente. Pour la première fois une liaison directe
dépasse tout ce qui est possible sur Terre.

                       


                            La sonde US lunaire Pioneer-3. Elle
                           est assez petite pour tenir entre vos
                                 deux mains. (Doc NASA 2005)


En janvier 1959 la sonde lunaire Russe, Lunik-1, frôle la Lune à moins
de 6500 km et continue sa route vers une orbite planétaire établissant
une liaison record de 450.000 km (jusqu'à épuisement des batteries).

Le 11 mars 1960 les USA lancent la sonde Pioneer-5 qui part vers Vénus.
Le 30 juin son signal se pert à 36 millions de km de nous. Cette sonde
dispose de panneaux solaires. L'année suivante les Russes échoueront à
7 millions de km pour le même objectif (avec panneaux solaires aussi).


            


               La célèbre sonde US Pioneer-5 Venus que l'on suivra
                  sur 40 millions de km. (Doc NASA - JPL 1965)


Le 27 août 1962 les USA lancent la sonde Vénusienne Mariner-2 qui va
enfin croiser la planète Vénus puis continuera sa route planétaire et
on captera ses signaux sur 86 millions de km.

Le 1er novembre 1962 l'URSS lance Mars-1 qui parcourra 106 millions de
kilomètres avant d'être perdue au passage de la planète rouge. Ce sera
le record pour les années soixante.

Le 3 mars 1972 les USA lancent la première des 4 sondes du "Grand tour"
Pioneer-10. Elle va voyager jusqu'au confin du système solaire et même
plus loin encore. Les distances se comptent en plusieurs milliards de
kilomètres et en dizaines d'années de voyage. Elle a quitté le système
solaire en 1983 et elle se trouve à 11 milliards de kilomètres de nous
en ce moment.

Le 5 septembre 1977 les USDA lancent la sonde Voyager-1 et de nos jours
elle est toujours en communication avec nous (30 ans aprés). Elle a
doublé la sonde Pioneer 10 le 30 avril 2001.
Le 6 juin 2006 elle était à 13 milliards de km de nous, établissant un
nouveau record de distance de communication radio électrique. Le signal
a mis plus de 23 heures pour nous parvenir. 23 heures c'est dingue !


              


              La sonde US Voyager-1 qui se trouvait à 100 UA du Soleil en août
              2006, c'est à dire 100 fois plus loin que la Terre ! (Doc NASA)


Les Russes n'ont pas joué le coup du grand tour car ils ne disposaient
pas, comme les USA, d'antennes dans le monde entier et surtout dans
l'hémisphère Sud. Elle disposait bien de qqs bateaux relais radio
mais ils ne pouvaient pas rivaliser avec les antennes fixes que l'on
peut trouver en Australie pour le DSN (Deep Space Network) des USA.

Je vous rappelle que les radio amateurs du service par satellites ont
un record de communication spatiale de 600.000 km avec l'EME, 300.000
aller à la Lune et 300.000 km en écho retour sur Terre. D'autre part
des liaisons courantes à 58.000 km se sont faites avec le satellite
AO-40 en 2000 (?) et enfin qqs OM trés privilégiés ont réussi à capter
des signaux de Mars Express en orbite martienne (> 80 millions de km).

Les progrés en matière de communication ne sont plus du domaine du
matériel (pré-ampli bas bruit car refroidis à l'azote liquide), mais sont
surtout le fruit d'un puissant traitement numérique (convolueur, FFT)
qui arrachent dans le bruit de fond le précieux signal codé. C'est
la raison pour laquelle on reçoit aujourd'hui des sondes qui n'étaient
plus perceptibles il y a 20 ans. Les antennes des radio télescopes n'ont
pas tellement changé en 20 ans pas plus que les pré-amplis, mais les
ordinateurs et surtout DSP, eux oui, ils travaillent en 64 bits avec
des mémoires cache de plusieurs giga octets, voilà le vrai secret...

Pour le moment aucun extra terrestre (ET) ne nous a contacté par radio
et ce n'est pas faute pour nous de les chercher, dans le cadre du vaste
et ambitieux programme SETI.
En radio astronomie nous percevons des signaux qui ont voyagé 10 milliards
d'années et peut-être plus. Mais là, on est aux limites de la technologie
de ce début de XXI eme siècle.

Je n'arrive pas à imaginer une distance de 10 milliards d'années lumière.
Je l'imagine encore moins si je pense que nous n'en sommes pour le moment
qu'à 23 heures lumière pour l'engin intelligent communiquant au plus loin
avec la Terre (ben, oui, Voyager-1) ; peut-être que ET non plus ne l'imagine
pas, et c'est pourquoi il est si silencieux !







Maquettes d'ogives à corps portant.

J'avais, il y a quelque temps, fait un article au sujet des planeurs
spatiaux. En pleine guerre froide ils avaient permis aux deux camps
d'affiner leur savoir faire dans les matériaux destinés aux rentrées
atmosphériques avec grande vitesse c'est à dire jusqu'à 25000 km/h.
Puis, ensuite ils avaient permis d'aboutir aux navettes Américaines
et Russes que nous avons connus et que nous connaissons encore.

En dehors des projets comme le Dynasoar Américain et son laboratoire
MOL (USAF-1967) ou son concurrent Russe Almaz-Saliout-TKS (1971), il
faut suivre les expériences USAF ASSET (Aerothermodynamic/elastic
Structural Systems Environmental) qui a fait voler 6 micro-navettes
de septembre 1963 à mai 1965.

           

       L'ASSET sur le Thor à deux     L'ASSET au montage sur le missile Thor
         étages (Doc USAF 2000)      pour un tir au Cap Canaveral. (Doc USAF)


Elles ont volé six fois en vols suborbitaux, lancées de Cap Canaveral
par une fusée IRBM Thor de Douglas, soit en simple étage, soit en deux
étages. Sur les 6 vols, un a été un échec sec du lanceur, et quatre
autres navettes ont été perdues et une seule a été retrouvée en mer.
Malgré cela le programme a été considéré comme un succés en son temps.

Ces corps portants servaient à tester les nouveaux matériaux ablatifs
qui seraient utilisés sur les ogives MIRV des futurs ICBM modernes.

Pour le programme Apollo les Américains utilisèrent non seulement
les résultats du programme ASSET mais ils y ajoutèrent le programme
FIRE de Flight Investigation of the Rerentry Evironment de 1964 à 65.
Il s'agissait là, de lancer en vol suborbital une ogive de forme
conique accélérée par un ICBM Atlas et un second étage tiré vers le
bas pour obtenir des vitesses comparables à celles que rencontreraient
les boucliers thermiques des vaisseaux Apollo à leur retour de la Lune
c'est à dire 40000 km/h. Cette ogive était une toute petite maquette de
vaisseau Apollo.


        


    La maquette Apollo du programme FIRE     La fusée Atlas qui lance l'ogive FIRE
     (Doc San Diego Aerospace Museum)         (Doc San Diego Aerospace Museum)



Tous ces tests étaient bien entendu indispensables pour installer des
ogives crédibles sur les missiles et aussi pour le voyage à la Lune.

Chez les Russes je n'ai pas encore trouvé d'équivalent aux programmes
ASSET et FIRE, mais comme je ne crois pas aux miracles, il fallait
bien que les soviétiques en passent par là !

Je ne pense pas que le programme de mini navettes Bor (de 1 à 6) soit
la réponse totale à cette question car il s'agissait pour les Russes  
de maîtriser, dans ce cas, la rentrée atmosphérique d'un engin piloté
(vols humains) et non de tester uniquement de nouveaux matériaux
"isolant thermique".


        

   La navette Russe Bor-4 aprés un vol orbital     Récupération d'une navette
                (Doc NASA)                         Russe Bor-4     (Doc NASA)  

D'ailleurs les dates de ces programmes Américain et Russe ne sont pas
concordantes ; années 60-70 pour les USA et 80 pour l'URSS.

De toute façon à la fin des années soixante les Américains avec le
programme Apollo et les Russes avec le programme Zond avaient déjà
fait revenir sur Terre des capsules depuis la Lune (donc à la seconde
vitesse cosmique) sans problème majeur pour les boucliers thermiques.
Les Russes avaient donc appris cette technologie ; oui, mais comment ?


                           

                             Rentrée atmosphérique
                            du vaisseau d'Apollo-11
                               en juillet 1969.
                               (Doc NASA 1969)

Les rentrées atmosphériques à plus de 28000 km/h ; hum, hum ;
"Chaud les fesses devant".







Découverte, compétitivité et identité européenne

          [Nouvelle vision façon Europe]

Avec la réunion Européenne sur les activités spatiales à venir
et qui semble n'avoir en aucune façon intéressé les média (qui
d'ailleurs n'étaient pas invités), il ressort de cette réunion
qui s'est tenu à Edimburg (UK) un vague sentiment de vide.
Pour une activité spatiale le vide n'est bon que pour le
fonctionnement d'un moteur fusée ; mais là, pour une grande
vision Européenne, ce n'était pas enthousiasmant.

Bon, un point positif aux Britanniques qui se voient bien diriger
toutes les activités spatiales Européennes et qui ont annoncé que
fort des baisses de tarif sur les lanceurs, ils envisageraient
bien d'envoyer deux sondes lunaires (indigène) pour... 2013.
"ooups" quelle imagination ! Cela s'appelle-t-il de l'audace ?
Pour être juste il faut ajouter qu'une des deux sondes devrait se
poser en douceur sur la Lune (ah, quand même).

Quant à la France, elle semble avoir entrainé une bonne partie des
Européens dans un vague projet d'aventure spatiale avec ... les
incontournables Russes, bien entendu.
Le projet Oural viendrait maintenant (entre autre) remplacer le
projet de vaisseau habité Russe Klipler, auquel aurait coopéré
l'Europe. Les projets EuroRusses se succèdent tellement vite que
je me demande s'il y a une once de sérieux dans tout cela ?


                         


                  Projet de vaisseau Russe Kliper (Doc RKK)


Dans le nouveau projet Oural il y aurait peut-être l'ACTS de
Advanced Crew Transportation System qui est devenu ces derniers
jours le Crew Space Transportation System CSTS (il faut pouvoir
suivre). CSTS estun machin (un gros Soyouz) qui permettrait
d'envoyer 4 cosmonautes dans l'espace sous maîtrise d'oeuvre
Européenne pour l'ACTS/CSTS et le modules de service (moteurs)
sous maîtrise d'oeuvre Russe (ouf).


                 


          Le vague projet du Soyouz 4 places du CSTS (Doc A.Zak)


Cela nous rappelle-t-il pas le funeste programme Europa ?

Pour le moment le seul pas en avant qui ait été fait, l'a été
par l'Amérique qui, au titre de sa Nouvelle Vision, envisage
un modeste programme de retour à la Lune pour viser ensuite Mars.
Oh, Mars, cela ne mange pas de pain d'en parler vu que l'on ne
voit pas comment s'y prendre pour envoyer des hommes/femmes la bas
et les ramener ici sur Terre sains et saufs.

Le projet ou programme Constellation semble engagé et peut-être les
USA pourraient le conduire seuls. Seuls, d'autant plus qu'il n'y a
aucun progrés à faire dans les moteurs, ils n'utiliseraient que du
trés vieux matériel des années soixante et soixante et dix.

En fait personne n'y croit vraiement pour le moment (à voir + tard).


C'est curieux en écrivant celà je me dis avoir déjà vu ça quelque part.

Ha oui, cela me revient. Aprés le tragique accident du vaisseau spatial
Apollo-1 (1967) sur son pas de tir en test au sol, et qui avait vu tuer
trois astronautes : Grissom, White, Chaffee, les commissions d'enquêtes,
succéssives avaient bien failli faire avorter le programme Américain
'Homme sur la Lune'. Puis, disons que par une courte bonne chance, le
programme avait repri son cours et s'était conclu par le succés, avant
le début des années soixante et dix, comme espéré et comme prévu.

Dans le même temps en URSS aprés l'accident du vaisseau Soyouz-1 (1967)
qui était survenu quelques mois aprés celui d'Apollo-1 et avait entrainé
la mort du cosmonaute Komarov, les mêmes genres de commissions d'enquêtes
(mais militaires) avaient, de justesse sans doute, eu la peau du programme
lunaire Russe.

Tout ça pour dire que l'Europe a déjà choisi la voie soviétique.
Sans doute l'Europe a d'autres choses de plus importantes à faire que de
courrir aprés les Américains dans l'espace ; l'Europe peut attendre et
voir venir ; en attendant elle fait de la gesticulation pour prendre date.

Oui, pour sûr, il n'y a rien à craindre. Laissons la conquête de l'espace
aux autres, il sera toujours temps de coopérer avec le meilleur du moment.
On aura le choix : Chine, Indes, Japon, Amérique du Sud, Russe, USA-Canada,
Bengladesh, etc.

Le 10 janvier la Chine a tiré avec succée un ASAT qui a réduit en miettes
un vieux satellite météorologique Feng Yun. Ils avaient au préalable envoyé
un sérieux coup de LASER sur un sat espion optique Américain.

Ah bon, ils en sont déjà là...

Me chagrine un peu tout ça, va falloir que je retrouve mon abri anti atomique.







Au menu nous avons : ASAT et ABM

Les Chinois ont tiré leur premier ASAT !

Le phantasme de l'ABM  (bouclier anti missiles), est né en
juillet 1957 date du premier tir d'un ICBM réussi en URSS
et celui de l'ASAT (bouclier anti satellite) est né en
octobre 1957 avec le lancement du premier satellite
artificiel de la Terre Spoutnik-1.

Bien entendu les USA et l'URSS sont au créneau. Ouverture USA
avec le premier tir ASAT du 13 octobre 1959 contre le satellite
Explorer-6 à partir du missile Bold Orion lancé d'un bombardier
Stratojet B-47. Le missile vise un point fictif 16 km en avant
de ce satellite, c'est un succés Américain.

Mais le prix d'excellence dans le domaine du phantasme revient
à l'ABM (anti ballistic missile). Là les deux Empires vont se
surpasser et en même temps mettre en danger le principe de la
MAD (Mutual Assured Destruction) qui impose le fameux équilibre
de la terreur (à ne surtout pas rompre).

Aux USA, Nike Zeus et en URSS, GuidLine vont commencer à courser
les ogives, et en représaille les ogives vont se faire furtives
manoeuvrantes, et multiples pour y échapper.

En 1972 commencent les discussions USA URSS pour interdire les
ABM et s'en remettre à la mutuelle terreur atomique, la MAD,
gage de sagesse (discussion SALT).

En 1968 l'URSS s'attaque à l'anti satellite par satellite ; à
chacun son phantasme. Cosmos 248 fera une bonne cible pour un
satellite tueur. Ce sera Cosmos 252 qui portera le coup fatal.

En 1985 les USA reviennent à leurs premières amours ASAT avec
un test de missile tiré depuis un chasseur bombardier F-15
Eagle de l'USAF. On ne connait pas l'issue de ce test.

Entre temps les USA avaient misé sur un bouclier anti missile
du nom de Safeguard composé d'un intercepteur spatial : Spartan
(ex Nike Zeus) et Sprint un intercepteur fusée de trés grande
vélocité destiné à l'interception dans le domaine aérien, en
cas de "loupé" du Spartan.


                     


                   L'ABM de première génération US : Nike Zeus
                                   (Doc US-Army)

Puis ce sera le projet IDS (guerre des étoiles de 1984) où
les USA imaginent des armes atomiques et LASER basées dans
l'espace. Il faut dire qu'entre temps l'URSS avait déployé
(en fait l'avait renforcé) le réseau ABM Galosh (1961) un
machin pas trés crédible mais bien en place. Puis pour
redevenir techniquement crédibles les Russes testeront le
V-1000 (1961) qui est l'équivalent du Nike Zeus ou Spartan.


      


              L'ABM de seconde génération Russe : Le V-1000
                  (Doc d'un musée Aérospatial moscovite)


EN 1988 sont signés des accords interdisant les ABM et ASAT
(SALT-2). Il faut dire qu'avec la destruction accidentelle
par les Russes du vol KAL 007 (Boeing-747 de la Corée du Sud)
et celle tout aussi accidentelle du vol IR-655 (Airbus A300
de l'Iran Air) par les USA, le premier en 1983 le second en
1986, la coupe de l'incompétence des militaires était pleine,
le risque d'accident atomique n'était pas loin, il fallait
réagir (accords SALT II - START) !

Les années 90 ont de ce point de vue été calmes (INF,TNP).

Suite aux attentats de 2001 sur les USA, le Président US qui
n'attendait qu'un bon prétexte, dénonce les accords anti ABM
ASAT à la stupéfaction de la Russie et de l'Europe. On parle
de relancer la course aux armes spatiales. Les USA reprennent
les tests ABM entre Kwajalein, au Reagan Test Range (d'où
partent les intercepteurs), et Vandenberg (d'où partent les
cibles).

Puis à la suite de ce coup de force, tout se détraque en 2003
l'Iran s'intéresse à la bombe atomique, la Corée du Nord teste
un ICBM mystérieux et un vrai IRBM, ce qui énerve le Japon qui
menace même "d'envisager" un réarmement stratégique, puis la
Chine envoie un homme dans l'espace (2003), et point d'orgue
les USA déploient trois sites d'ABM, un à Fort Greely en
Alaska, un autre à Kwajalein aux îles Marshall et enfin un à
Vandenberg (Ca) en 2005. Les Russes crient à la provocation et
menacent de revenir aux ogives MIRV IGLA/FOBS (2005).
En réponse à tout cela, la Corée du Nord fait détonner sa
première bombe atomique officielle (2006), et l'Iran reprend
son traitement d'Uranium (un temps suspendu) qui devrait lui
donner la bombe atomique dans 4 ans peut-être (?).

Les USA parlent de déployer un site ABM au Japon (le Japon
approuve) et en réponse le 11 janvier dernier la Chine fait
un test convainquant d'ASAT. Elle avait il y a qqs temps
aveuglé un satellite espion optique Américain d'un coup de
LASER. Les USA viennent aussi de tester, il y à peu, une
arme LASER (de destruction) qui n'a pas été convainquante,
mais à courte portée le système Phalanx peut d'un radical
coup LASER détruire une roquette de type (mortier) ou celles
qui harcellent les Israêliens en ce moment.

Pendant ce temps l'Ukraine demande à entrer dans l'OTAN ;
vous voyez un peu des bombardiers B1-b 'Lancer' de l'USAF
posés à moins d'une heure de la capitale Moscou ?

J'ai comme dans l'idée que si l'OTAN installe des bombardiers
à Kiev, l'Iran pourrait, plus rapidement qu'attendu, avoir
sa bombe atomique (?)

En tous cas, au moment où l'organisme de gestion internationnal
de l'espace part en guerre contre les débris orbitaux qui
commencent à nous poser de sérieux problèmes ; ce ne sont
pas les 15 débris du satellite Chinois FengYun qui vont nous
arranger les choses.
Mais s'il y a une bêtise à faire dans le domaine des débris
les USA ont devancé la Chine de qqs jours en nous donnant les
paramètres orbitaux d'une dizaine (ou +) de débris d'une fusée
US Delta-1 lancée en 1989, il n'est jamais trop tôt pour les
signaler à la communauté !

Quant à l'AMSAT, elle a reçu ces temps ci des recommandations
plus que contraignantes et draconiennes pour lancer ses propres
satellites amateurs, histoire de contrôler les débris qu'elle
va produire (!).

Ha, enfin le succés pour nous, on joue dans la cours des grands...






Arrivez-vous à suivre ?

Orion, COTS, CSTS, Constellation, Klister, Kliper,
Ares-1, Falcon, BigeLow, Spaceship-One, Space X,
Space Adventure, ILS, etc.

Tous ces noms ou sigles sont d'actualités. Tout le
monde industriel cherche à nous faire croire à un
retour de l'age d'or de l'astronautique comme celui
des 30 glorieuses. Mais si tout le monde rêve d'aller
sur Mars un jour futur, ce futur s'échappe vers le
très lointain dès que l'on compte en Euro.

Il faut dire que si le matos coûte moins cher de nos
jours, l'heure d'ingénieur a explosée.

Alors à quoi servent ces effets d'annonces sans lendemain
qui chante puisque l'on a pas un Rouble à dépenser ?

On joue au poker menteur ; la NASA ouvre en parlant de
Nouvelle Vision (c'est la Présidence US qui lui souffle
le jeu). Les Russes qui n'ont pas un Kopeck à mettre dans
cette affaire et se prennent à rêver d'un "Grand Soir"
pour peu qu'ils trouvent un financier pour lui payer une
mini navette Kliper. L'ESA quant à elle, annonce quelle
vit en Europe et que si l'Europe n'a pas d'idée elle a
du "blé (Euro)". La Chine joue à la Longue Marche, c'est
à dire qu'à raison d'un lancement de vaisseau ShenZou
(ex Soyouz) par an elle a des vues sur la Lune pour dans
100 ans ! L'ISRO entend en faire autant, mais en 200 ans.
Il faut dire que l'Inde n'a pas encore acheté les plans du
vaisseau US Gemini, et Gemini n'a jamais fait le vol à la
Lune à l'inverse de Soyouz.


        


       L'avion de transport militaire US : le C5-A Galaxy
       a été en son temps un exemple de naufrage financier
         pour le gouvernement Américain (Doc USAF 1974)


Alors comme par miracle on se tourne vers le secteur privé ;
celui qui s'est gavé à nous vendre des avions à raison de
un pour le prix de quatre. Scaled Composit, de Burt Rutan,
avec son Spaceship-One entend ouvrir le segment 'vol spatial
touristique' avec une grosse fusée de feu d'artifice déguisée
en navette pour lancer à Mach 3 deux passagers trés payants
à 100 km de haut, 80 km de distance et 2 mn de micropesenteur.
Pendant que les tenants de l'ultra libéralisme bêlent dans
leurs univers spéculatifs, "au génie", ils en oublient de nous
dire que si Spaceship-One est bien un machin privé, Burt Rutan
s'était fait les griffes avec les crédits d'Etat US pour faire
voler des lifting bodies genre X-37. Alors vous pensez bien
qu'avec les copeaux, il y avait de quoi gagner le X-Prise de
Ansari. Bon, tout ce beau monde commence à se dire qu'il y a
sans doute du fric à se faire pour relier Alpha (ISS) avec une
navette pas chère, plus sûre que le STS, plus beau que le taxi
Soyouz. Voyez déjà comment la fusée Falcon (privée) va nous
révolutionner le vol spatial en plaçant des microsats en orbite
LEO pour un prix dérisoire. J'ai comme dans l'idée que ce machin
lorsqu'il daignera voler, nous coûtera aussi cher qu'une fusée
Dnepr Russe (lorsqu'elle n'explose pas en vol bien entendu).


                


                   Elle a été un challenger pour le X-Prize,
                   la Canadian Arrow. (Doc X-Prize Ansari)


Bon, tout va bien ; poussez pas dans la file d'attente pour
faire un court vol spatial à 120000 € pour flotter deux petites
minutes sans pesanteur à 100 bornes du sol.


          


              Spaceship-1 une solution économique pour l'accés
              à l'espace  ?      (Doc Sca:ed Composites 2006)

Rotondité visible de la Terre assurée pour ce prix, côté hublot
bien entendu.





Langue de bois ou mauvaise communication (?).

Dans un récent article, James Froust, un éditorialiste
de l'activité spatiale, revient sur le communiqué
selon lui "alambiqué" de Sea Launch au sujet de
l'explosion de la fusée Zenit-3SL sur la plateforme
Odyssey du 31 janvier dernier. Le premier communiqué
minimaliste, d'aprés lui, se bornait à annoncer qu'il
n'y avait pas eu de blessé, et que le satellite NSS-8
était perdu. Pouvait-il en être autrement ?

A mon avis, non. Tous les intéressés avaient vu en
direct sur Internet l'explosion de la fusée, il était
difficile à Sea Launch de le nier, et j'ai la faiblesse
de croire qu'elle n'en avait pas l'intention.
Certes le communiqué était minimaliste mais l'information
était passée dans le domaine public.


     


      Photo du film en direct sur Internet de l'explosion
      de la fusée Zenit-3SL du 31 janvier 2007 à Odyssey
                  (Doc Sea-Launch 2007)


Cela nous reporte prés de 50 ans en arrière avec le
plus que laconique premier communiqué Russe sur la
réussite du lancement du premier satellite de la
Terre Spoutnik-1, avec une mauvaise photo de l'objet
D et aucune photo de la fusée ou du film de son
lancement !
Pour un événement qui allait bousculer l'histoire de
l'Humanité voilà qui était franchement minimaliste.
Bien entendu les jours suivants la propagande de nature
politique prenait ses droits et entonnait ses chants
patriotiques au sens figuré et propore.

Quelques mois plus tard l'Amérique, arrogante et sûre
d'elle, conviait les média pour célébrer avec elle la
réponse occidentale au Spoutnik, avec le lancement de
la fusée Vanguard.
A aucun moment les politiciens US n'envisageaient autre
chose que le succés "l'erreur n'est pas une option US".
Nous connaissons Vanguard, son satellite et sa destruction
en directe devant des média consternés, des techniciens
chagrinés et des politiques muets.

Nous savons aujourd'hui que l'URSS a connu son lot
d'échecs en matière spatiale aussi bien militaire que
civile. L'Amérique en a connu tout autant mais prise
au piège du "chez nous s'est grand ouvert" on a vu
fusées et satellites sombrer, alors que l'URSS cachait
ses échecs pour mieux gonffler ses succés.

Au final, on a compris que cachés ou montrés, les échecs
partiels ou totaux étaient le passage obligé vers le
succés, et pas plus l'URSS que les USA n'y échappaient.

Mais n'y a-t-il pas des secréts bien gardés en matière
spatiale ?

Oh mais oui, si nous connaissons assez bien les contenants
(fusées, satellites), les contenus nous échappent, et les
résultats encore plus souvent aussi.
Normal, nous dirons nous, puisqu'aussi bien il faut être
spécialiste pour comprendre le problème et la solution.

Voyons un peu. Pour justifier la conquête de la Lune, en
1962 ne nous disait-on pas que grace à l'analyse des
roches sélènes nous apprendriont l'origine de la Terre ;
qu'en grattant un peu le sol aux pôles on trouverait de
l'eau ; eau indispensable pour aller plus loin : Mars,
astéroïdes, planètes lointaines, etc.
Bon, aucun communiqué officiel ne nous a dit le contraire.
Sur la Lune on a rien trouvé que nous n'avions déjà sur la
Terre, où en tous cas, que nous pouvions deviner trouver
la bas. Que ce soit un Capitaine des Marines US ou un robot
soviétique, en 1971, ils nous avaient appri qu'il n'y avait
ni eau prés de la surface lunaire, ni terre rare.

Les années sont passées, la jeune Europe a endossé les
ambitions spatiales comme les Russes et les Américains.
Allions nous revoir les mêmes scénarios "propagande,
censure, effet d'annonce", et bien OUI. Rien ne nous
serait épargné.

Là aussi, on nous a rabaché que sur Mars nous trouverions
de l'eau au pôle, qu'à certains endroit elle coulait à la
surface de la planète rouge, que la vie (élémentaire)
pouvait bien avoir existée et que même en grattant un peu
on trouverai l'Eldorado. Bien entendu c'était pareil sur
Titan le plus lointain objet spatial sur lequel un robot
de l'ESA s'était posé (le plus lointain des posés du monde).
Et d'entonner les chants de la renomée via des média on
ne peu plus complaisants (car normalement ils étaient déjà
sevrés par les déclarations Russes et Américaines d'antan).

J'exagère ?

Allez, on y va ?

Voyez dans mes notes personnelles ce qui se passe le :

<<Le 4 juin 1996, explosion après le décollage de la nouvelle
fusée Ariane V, vol 501 depuis CSG de Kourou. Il s'agissait
d'un essai du tout nouveau lanceur lourd : puissants boosters
à carburant solide, premier étage principal à moteurs à flux
dérivés, LOX et Kérosène. Moteurs Vulcain cryogéniques pour
le second étage et satellite commercial de télécom.>>

Jusque là pas de problème me direz-vous,  c'est tout ce que
je savais de la fusée à ce moment là.

Voulez-vous lire le communiqué officiel de l'ESA au même moment ?
Oui, oui, celui qui a été communiqué aux média :

<< ESA >>

N° 19-1996 :  The first Ariane-5 flight did not result in
validation of Europe's new launcher

4 June 1996
It was the first flight test of an entirely new vehicle each of
whose elements had been tested on the ground in the course of
the past years and months.
Of an entirely new design, the launcher uses engines ten times
as powerful as those of the Ariane-4 series. Its electronic brain
is a hundred times more powerful than that used on previous Ariane
launchers. The very many qualification reviews and ground tests
imposed extremely tough checks on the correctness of all the
choices made. There are, however, no absolute guarantees.
A launcher's capability can be demonstrated only in flight under
actual launch conditions.

A second test already scheduled under the development plan will
take place in a few months' time. Before that, everything will
have to be done to establish the reasons for this setback and make
the corrections necessary for a successful second test. An inquiry
board will be set up in the next few days. It will be required to
submit, by mid-July, an entirely independent report identifying
the causes of the incident and proposing modifications designed
to prevent any further incidents.

Ariane-5 is a major challenge for space activities in Europe.
The skills of all the teams involved in the programme, coupled
with the determination and solidarity of all the political,
technical and industrial authorities, make us confident of a
successful outcome.

...

Vous vous rendez-compte, en 1996, l'ESA traduisait pour le
grand public le mot "failure" ou "explode" par "The first
Ariane-5 flight did not result in validation"...

Ce style était bien ce que l'on reprochait à la presse
soviétique des années 50 et 60 !

Il y a eu qqs images de l'explosion de la fusée prises
par un observateur avec sa petite caméra vidéo en
son temps, mais disons que l'ESA est restée qqs jours
laconique quant aux commentaires. J'espère que ce n'est
plus le genre de la maison ESA désormais (?).


       

        Explosion de la fusée Ariane-V, vol 501, prise par
        un observateur avec une vidéo caméra grand public.
                          (Doc X 1996)


Pas d'autre commentaire pour le présent. Quoique les affaires
rendues publiques sur Airbus Insdustrie ne soient pas de bons
présages pour la sagesse me semble-t-il.
Il faut toujours lire les communiqués officiels des agences
aérospatiales de tous pays avec beaucoup de circonspection.

De toutes façon les échecs ou les problèmes rencontrés dans
ce domaine ne sont pas à cacher ; ils font parties de
l'acquisition de notre expérience, pour pouvoir atteindre
le succés par la suite.





L'Ame de l'AMSAT

Nouveau "brain storming" à l’AMSAT-NA et sur le forum
AMSAT suite à une réflexion de Luc Leblanc VE2DWE qui
critique la collusion, selon lui, entre l’AMSAT, les
Forces Armées Américaines et l’IARU. Passons sur le
ton qui monte avec échange de noms d’oiseaux, sans
compter les injures comme "collaborateurs Nazis prêt
à tout pour voler sur V1 et V2" bref, on ne fait pas
toujours dans la dentelle aux USA.

En fait l’histoire n’est pas nouvelle, à plusieurs
reprises l’US Naval Academy a profité de la bien
veillance de l’AMSAT pour utiliser à des fins militaires
des fréquences allouées à l’AMSAT, et même en ce moment,
l’USAF le fait avec AO-51 dit-on en ce moment.

D’un coté les anciens rappellent que la contribution
de l’USAF pour le mouvement radio amateur US a été dès
plus déterminant pour les débuts : OSCAR-1 lancé avec
Discovery-36 en 1961 sur une fusée Thor Agena ; il
n’y a pas de doute, nous sommes bien en tenue
"treilli kaki".


    

      Le satellite militaire de l'USAF Discovery-36 qui
      emporte avec lui le satellite OSCAR-1 (Doc USAF)

De l’autre, les plus jeunes, rappellent que s’appuyer
sur les forces armées militaires, n’est pas une preuve
de bonne santé morale ou même éthique. Je simplifie
beaucoup, évidemment. Attention, ce n’est pas par
seule gentillesse que l’USAF a accepté de lancer nos
premiers oiseaux, il y avait de l’arrière pensée de
propagande du genre : Voyez comme nous comprenons si
bien les jeunes Américains, comme nous les aidons à
s’épanouir, nous ne faisons pas la guerre à
l’intelligence, nous.
Pendant ce temps là se préparait la guerre du Vietnam.

D’un autre côté si les militaires (même avec une
arrière pensée) ne nous avaient pas fourni les
premiers lanceurs, pensez vous que les bureaucrates
de la NASA auraient osé penser à nous faire une place
pour lancer OSCAR-1 ?
Rien n’est moins sûr. En plein programmes Mercury,
Gemini, Apollo je vois mal un radio amateur US aller
frapper à la porte du bureau de James Webb, le patron
de la NASA, pour lui demander une petite place sur
une de ses fusées, pour lancer un satellite fabriqué
par des amateurs !

Par la suite, lorsque même les soviétiques (pourtant
ultra conservateurs) eurent lancé RS-1 et 2 en 1978,
à ce moment là, la NASA trouva un intérét à offrir qqs
places pour des amateurs.
Bien entendu l’ESA ne pouvait pas faire moins pour se
donner bonne conscience ; il fallait bien encourager
les "d’jeuns" ! Le 16 juillet 1983 une fusée Ariane
lançait OSCAR-10 en GTO. Mais au final nous y avons
tous trouvé de l’intérét, nous avons perdu une partie
de notre indépendance certes, nous servons un peu trop
la soupe par fois (à mon avis) aux uns et aux autres,
mais au final nos satellites sont en orbite, et voilà
toute l’histoire.
Là encore, inutile de pavoiser, biensûr que nos rapports
avec les administrations, face à leur avidité pour nous
manger nos bandes de fréquences, sont un peu renforcés
grace à nos activités, genre ARISS. D’un côté cela nous
fait de la bonne pub, de l’autre cela ne nous enlève pas
grand chose quant à notre marge de manoeuvre pour les
contacts libres avec l’ISS ; alors là, c’est encore
globalement positif ; mais sans plus.
Peut-être qu’un jour ARISS quittera le mouvement AMSAT si
elle est trop inféodée aux adminstrations spatiales ;
cela n’est pas certain (heureusement) mais si cela était,
nous trouverions autre chose pour nous aider comme :
les Universités ou les Entreprises Aérospatiales privées,
pour faire nos essais orbitaux.

Non, ce n’était qu’un simple "brain storming" passager.
Le sujet mérite toute fois de ne pas être oublié ;
on en reparlera, pour sûr.

AMSAT = Radio Amateur du Service par Satellites
ARISS = Radio Amteur sur l'ISS (Alpha).
IARU = Union Internationale des Radio Amateurs
USAF = Forces Aériennes des Etats Unis (SSA)
L'US Naval Academy propose à ses cadets de
construire des satellites artificiels utilisant
des bandes radio amateurs avec leur accord.






Les grands choix humains.

Lorsque les USA, comme l'URSS d'ailleurs, sélectionnent
leurs candidats au premier vol spatial, la politique, la
culture, l'idée que l'on se fait de l'épopée vont tous
contribuer à orienter la sélection du profil idéal du
moment (1959).

En pleine guerre froide il faudra que ce soit un bon
"soldat" ; forcément beau, avec un bon QI, ingénieur,
officier, pilote militaire de chasse, cela peut-être
utile et en 1958/59 ils ont encore l'aura du pilote
de combat de la seconde guerre mondiale. Casse-cou
mais discipliné, aventurier mais bon père de famille,
fantasque mais bon citoyen, courageux et fier de son
pays.

Glenn a ce profil. Cheveux clairs, yeux clairs, un
ingénieur, un Marines, un pilote d'essai, quelle carte
de visite. Il sera le candidat US au premier vol spatial
orbital. Oui, mais voilà, la fusée n'est pas prête, on
passera outre à la mise en orbite, peu importe d'ailleurs
l'Histoire n'attend pas, même en vol suborbital le résultat
compte. Dans ce cas limité et ambigu ce sera Alan B.Shepard,
l'US-Navy triomphe. Il a une "gueule" rassurante de battant
typiquement Américain : blanc, Anglo-Saxon, protestant (?).


                


                 John Glenn devant le vaisseau
                       spatial Américain Mercury.
                            (Doc NASA 1962)


Curieuse Histoire ; tout cela tombe à l'eau si je peux
l'écrire. Ce sera un Soviétique, un militaire de la VVS
(l'Armée de l'Air Russe), ancien ouvrier métallurgiste,
qui a étudié en cours du soir pour devenir aviateur, bon
communiste, belle gueule de Russe, cheveux clairs, yeux
clairs, sourire enjôleur, mais bon père de famille, bon
soldat, en carte du Parti, ce n'est pas un ingénieur,
c'est un pur autodidacte, il n'est pas pilote d'essai
cela n'en a que plus de valeur suivant les critères de
la maturité de l'époque en Russie. Ce sera Youri Gagarine.


                   


                       Youri Gagarine le premier
                         voyageur de l'espace.
                            (Doc BSI 1961)

Pour la première femme dans l'espace c'est très curieux,
on choisi un profil de parfaite jeune femme Russe,
elle est jeune fille, elle a le charme slave, c'est
une ouvrière dans une usine textile, elle est bonne
communiste, militante, elle va étudier en école les
techniques aéronautiques, par ce que nous appellerions
la formation permanente de nos jours. Elle devient
parachutiste en aéroclub, le profil idéal pour le Parti.
Ses concurrentes sont pilotes de chasse, pilotes d'essai,
ingénieurs. Ce sera Valentina Tereskhova.


                  


                      Valentina Tereskhova, première
                       femme à faire un vol spatial.
                               (Doc BSI 1963)


Pour le premier homme sur la Lune, on a pris de la
maturité. Il ne faut pas que ce soit un militaire pour
cause d'impopularité de la guerre du Vietnam aux USA.
Un civil !
Y a-t-il un civil dans le corps des astronautes ultra
militarisé Américain de cette époque ?
Mais oui, cheveux clairs, yeux bleus, typiquement WASP,
mais qui a été pilote militaire dans sa jeunesse, pilote
d'essai, ingénieur, pilote de l'extraordinaire NA-X-15
lorsqu'il volait au titre de la NASA. Profil idéal, même
si, comme le disait vachardement une rumeur, son second
Buz Aldrin était bien meilleur que lui.
Certes c'est possible ; mais Aldrin a un gros handicap,
il est militaire en exercice... Pas bon pour le profil
historique. Ce sera Neil Armstrong.


                  


                      Neil Armstrong, le premier
                          homme sur la Lune
                           (Doc NASA 1969)


Et si, toute fois, ils n'avaient pas usurpé leur place,
si tout simplement ils avaient été bons. Bons, au bon
moment, au bon endroit.

A mon avis, ils me plaisent bien ces quatre là : Gagarine,
Glenn, Tereskhova, Armstrong.

Tiens, je ne termine pas cet article par une critique, cela
m'étonne.
Ha oui, j'aurais dit la même chose de Wernher Von Braun !


                   


                        W.v-Braun le père de la fusée
                        lunaire Américaine Saturn-V.
                            (Doc III Reich 1943)

Ce n'est pas toujours agréable de s'informer...






Sauvegardes.

Russie comme Amérique, tous deux ont usé d'une sauvegarde
pour leurs vaisseaux spatiaux ou ont passé outre.

Spoutnik-11 alias Vostok-1 ne laisse aucun doute, les Russes
ont un système de sauvegarde du cosmonaute de type siège éjectable.
Il peut ainsi aussi bien être activé à la mise à feu de la fusée
et sera systématiquement mis à profit pour éviter un choc un peu
rude au retour au sol en évacuant le pilote pour qu'il se pose
en douceur avec un parachute. Nous sommes le 12 avril 1961.


           


               Explosion d'un lanceur Redstone, et éjection
               de la cabine Mercury (Doc Redstone Arsenal)


L'Amérique opte pour un système plus léger, la tour dotée d'une
grosse fusée à poudre capable d'arracher le vaisseau Mercury de
son vecteur en cas de danger au lancement et pendant la phase
ascendante en milieu aérien. Puis pour alléger l'ensemble, la
fusée de sauvegarde est éjectée prés de la mésosphère et dès lors
l'astronaute ne compte plus que sur le parachute du vaisseau pour
le ramener à la surface de la mer. C'est ce même parachute qui
ramènera le vaisseau, à la suite de la rentrée atmosphérique, à
la surface de la mer. La mer amortit une partie du choc final et
de ce fait il n'est pas utile d'utiliser un siège éjectable.

La relève de Vostok en Russie sera un coup de poker (réussi).
Pour augmenter l'habitabilité du vaisseau Vostok, les Russes
enlèvent le siège éjectable, place les cosmonautes de façon
orthogonale à l'emplacement initial et gagnent ainsi une place
si les cosmonautes portent un scaphandre, et deux places s'ils
sont en simple combinaison de vol. Tel est Voskhod. Dans ce cas
il n'y a plus de sauvegarde au décollage et à l'atterrissage !
Voskhod-2 portera deux cosmonautes en scaphandre, et Voskhod-1
portera 3 cosmonautes en combinaison de vol. Il s'agit dans
ces cas de mission à gros risque, nous sommes en 1965.

Avec Gemini les Américains imitent la Russie et installent deux
sièges éjectables pour leurs astronautes, ce qui assure leur
survie en cas d'accident au décollage et au retour en cas de
défaillance du parachute. Mais les astronautes restent dans le
vaisseau jusqu'au posé qui se fait en mer en condition normale.

Avec la mise en service du vaisseau Apollo, les Américains
renoncent aux sièges éjectables (trop lourd pour un voyage
à la Lune et retour) et reprennent la tour de sauvetage équipée
d'une grosse fusée. Cet équipement n'assure qu'une sauvegarde
au décollage et à la montée en condition aérienne, elle est
abandonnée prés de la mésosphère. Pour le retour les Américains
s'en remettent aux parachutes du vaisseau (Command Module), 1968.

Pour la mise en service du vaisseau Soyouz la Russie adopte le
même principe, fusée de sauvegarde au départ et parachute du
vaisseau au retour. En 1967, pour le premier test en vol spatial
ce sera la défaillance de ce parachute qui coûtera la vie au
cosmonaute pilote d'essai Russe.


               


                      Débris du Soyouz-1 suite à la mise
                      en torche de son parachute (Doc X)


En 1981 avec la mise en service de la navette, l'Amérique opte
pour deux sièges éjectables (uniquement montés pour les premiers
vols d'essais) ce qui protège les astronautes (deux) au départ
et bien entendu en cas de défaillance en finale après la rentrée
atmosphérique. Mais pour des raisons d'économie de masse, les
Américains démontent ces sièges mobiles et comptent sur la seule
fiabilité de leur complexe "navette". Ce choix coûtera la vie aux
7 astronautes de la navette Challenger en 1986. Après cet accident
les navettes passent en régime de mission à haut risque.


           


          Débris de la navette Colombia retombant sur terre aprés
            sa défaillance du bouclier thermique. (Doc NASA)


Quant aux deux accidents, celui de Soyouz-11 et de la navette
Colombia, il y a deux remarques : pour Soyouz-11 en 1971 le fait
d'avoir préféré un équipage de trois cosmonautes en tenue de
vol, sera la cause de la mort des cosmonautes lors de la
dépressurisation accidentelle survenue à la rentrée atmosphérique.
(plus aucun cosmonautes ou astronautes ne voleront dans les phases
de décollage et atterrissage sans scaphandre). Pour la navette
Colombia qui est détruite lors de la rentrée atmosphérique, dans
ce cas il n'y a aucune protection possible, on est, en cas de
défaillance, dans la zone de mort du vaisseau (et de son équipage).

Dans le programme Constellation Américain qui est en gestation en
ce moment à la NASA, le nouveau vaisseau Américain s'inspire de
la technique Apollo, et de sa sauvegarde en phase de décollage
et montée dans le domaine aérien ; puis pour le retour, un ou des
parachutes assureront le posé (en mer ou sur terre [?]). Le vaisseau
Orion du programme Constellation aura les qualités de vol orbitaux
terrestre et lunaire.

Dans les vols spatiaux Chinois le vaisseau Shen Zou, qui est une
copie du Soyouz, assure sa sauvegarde comme lui. Pour les vols
spatiaux privés de Scaled Composites, il n'y pas plus de sauvegarde
au décollage qu'au retour et poser, comme les actuelles navettes
Américaines des missions STS. L'entreprise privée joue sur le fait
que le vol n'est pas très dangereux, et elle compte sur sa supposée
supériorité technologique par rapport aux grandes " Major " qui ont
participé aux programmes Mercury, Gemini, Apollo, Navette, X-15.
Dans les autres projets de vols privés on renoue avec la technique
capsule et donc la sauvegarde est assurée par un ou des parachutes
au seul retour vers la terre. Au décollage ces vaisseaux ne sont
pas protégés en cas d'accident du vecteur.

Dans le cas d'utilisation des parachutes, le fait d'en avoir un
ou plusieurs n'est pas une plus grande assurance. Sur Soyouz-1
sa mise en torche fut fatale au pilote en 1967, et pour Apollo-15,
la mise en torche d'un parachute, par chance, laisse les deux autres
en état et le poser se fait avec succès sans dommage pour les trois
astronautes (mais il est à noter que le parachute aurait aussi bien
pu s'enrouler autour des deux autres).


               


                       Amérrissage du vaisseau Apollo-15 avec un
                             parachute en torche (Doc NASA)


Alors, vous y allez ?

Moi, je suis trop occupé en ce moment...








De Spoutnik-1 à Apollo-11, un point d'Histoire.

Le 4 octobre 2007 nous fêterons le 50 eme
anniversaire du lancement de Spoutnik-1.

Je ne doute pas que l'événement sera fêté
à marche forcée par les Américains qui ne
tiennent pas à ce que le débarquement de
l'homme sur la Lune soit l'événement majeur
du XX eme siècle en matière d'histoire de
l'humanité. Je ne suis pas certain qu'en
Europe le sentiment événementiel soit
partagé avec le même effort, et il m'arrive
de me demander si finalement seul le grand
programme Apollo ne mérite pas d'entrer
seul dans la grande histoire de l'humanité
vu depuis chez nous (?).

Il est certain que la couverture médiatique
du débarquement des premiers hommes sur la
Lune a été réussie. Par contre en son temps,
Spoutinik-1 est parti sans qu'on l'attende ;
quant à Youri Gagarine, comme disaient certains,
"il est parti comme un voleur en pleine nuit,
pendant que nous dormions tranquille"
(citation d'Albert Ducrocq).


      


    Discréts les documents sur Spoutnik-1 en 1977
                    (Doc RKA 2002)


Souvenez-vous du battage radio télévisé pour
les paroles historiques de Neil Armstrong en
comparaison !


         


         Neil Armstrong une couverture médiatique
             exceptionnelle (Doc NASA 1969)


Est-ce que la couverture médiatique fait
l'événement  ?

Oui en partie, mais pourtant rien n'a plus
bouleversé l'ordre mondial que le lancement
de Spoutnik-1.
Notre vision du monde a changé à ce moment là
et non avec le premier homme sur la Lune.

La Lune ne pouvait pas nous surprendre, d'abord
défleurée par les Russes en 1959, photographié
depuis le sol sélène en 1966 par les Russes,
survolée par un équipage Américain en 1968,
et enfin conquise par les humains (Apollo-11)
en 1969, on avait eu le temps de s'y faire.
Par contre pour Spoutnik-1 c'est autre chose ;
la veille il n'y avait rien et le lendemain
commencait l'histoire humaine de l'astronautique.

Pour Youri Gagarine, c'est un peu différent,
dans ce cas nous nous attendions au lancement
d'un premier homme dans l'espace : Russe ou bien
Américain nous savions à une semaine prés que
l'événement était là. Aussi le choc a été moins
grand qu'avec Spoutnik-1, et il est vrai que les
Russes se sont montrés avares d'images alors
que les "apparatchik" nous abreuvaient de
dithyrambiques envolées à la gloire du système
politique. Ce n'est pas ce que nous souhaitions
entendre en Occident. Bon, m'enfin...



     


    Couverture médiatique famélique pour Gagarine
                   (Doc BSI-1961)


Nous ne saurons pas comment la grande histoire
de l'humanité classera ces trois événements dans
le futur, mais il est injuste aujourd'hui de placer
l'événement homme sur la Lune avant Youri Gagarine
et surtout Spoutnik-1 à cause d'une communication
déficitaire en Russie.

D'ailleur je ne pense pas me tromper : le tour du
monde initié par Magellan s'est produit 14 ans
aprés le voyage de Christophe Colomb (1492), et
quoique technologiquement plus élaboré que celui
de Colomb, il se trouve que 500 ans plus tard
il n'a pas éclipsé le voyage plus modeste du Génois.
Ils restent tous les deux des événements majeurs
de notre Histoire.

Enfin n'oublions pas que Spoutnik-1 ne précède
Neil Armstrong que de 12 ans environ et Youri
Gagarine n'est séparé de Spoutnik-1 que de 4 ans.
Tou ces événements se tiennent dans un mouchoir
de poche. Dans 500 ans qu'en restera-t-il dans nos
ouvrages d'Histoire ?

Bien peu d'entre nous le sauront  :-)  

"non, je plaisante"...






Ogives sales

Le 20 février 1956, l'URSS lance un MRBM R-5M Shyster
depuis le pas de tir 4N à Kapustin Yar. Pour la première
fois le missile est équipé d'une arme nucléaire qui va
détonner prés de la Mer d'Aral dans le désert de Karakum
à 1200 km de là.
Le missile survole des régions habitées avant de toucher
sa cible. La Russie fait preuve ici, soit de cynisme soit
d'une arrogante sureté de son système d'arme. Tout se
passe bien heureusement.


     


     Trajet du R-5M avec son ogive atomique armée. Route de 1200 km
                de Kaspoutine-Yar à la mer d'Aral.

Les USA procèderont aussi à des tirs de missiles SRBM
et IRBM avec des ogives atomiques armées, mais elles
seront lancées dans les îles Marschalls et détonneront
sur leur cible sans survoler de régions habitées ou
alors que trés faiblement habitées.

L'URSS procèdera à des tirs spatiaux d'armes atomiques
depuis sa base de Sary Sagan (Lac de Balkhash) qui
culmineront à 4 ou 500 km et y détonneront dans le
cadre des tests ABM. Dans ce cas les tirs se feront sur
des routes verticales, sans survol excessif d'habitations.

Aux USA même, on n'use pas de survol direct d'habitations
pour les tests balistiques d'armes atomiques lancées
par des fusées à longue portée. Ha, ça c'est bien...

Oui mais n'oublions pas que cette ville de perdition
qu'est Las Vegas n'est qu'à 110 km de l'Area-51 et
son célèbre Groom-Lake ou French Flat Man. A Las Vegas
on a pas du respirer que l'odeur de l'argent sale ;
l'odeur devait y être parfois un peu radio active !


   


  La zone des tirs atomiques de Frenchman Flat Lake est à 100 km
                      de Las Vegas centre.


Pas mieux pour Trinity point, non loin de Alamogordo
disait-on. Oui mais enfin Alamogordo était à 130 km
du premier tir d'une bombe atomique en juillet 1945.
Par contre le petit village de San Antonio au Nouveau
Mexique était à 30 km du point zéro et la tristement
célèbre réserve d'Indiens Mescaleros était à 40 km
sans compter la petite ville de Socorro 50 km. Ils
n'avaient qu'a se boucher le nez eux !

Bon, tout ça pour dire combien ces gentils pays ont
été fortement outrés lorsque la DPRK (Corée du Nord)
a testé un IRBM Tapeodong II en août 1998 et que
l'ogive inerte, celle là, a survolée le japon avant
de tomber sur sa cible dans le Pacifique Nord Ouest.
Il faut dire que pour être juste le Japon n'a pas
aimé non plus.


   


     Tir depuis Musu Dan d'un IRBM Tapeo Dog II vers le
      Pacifique. La route spatiale passe sur le Japon.


Sans repentir des uns et des autres, bien entendu !





Le premier retour sur Terre d'un satellite en orbite.

Pour envoyer un humain dans l'espace il faudra résoudre trois problèmes
nouveaux et bloquants en 1959.

Orienter le vaisseau et ajuster son orbite (paramètres) pour le placer
sur la route optimale de retour.

Disposer d'un contrôle d'attitude précis pendant la rentrée atmosphérique
et d'un bouclier thermique pour évacuer la chaleur due au frotement de
l'air (l'onde de choc provoquée en avant du vaisseau est à 18000°C) et
en même temps ablation du matériaux constituant le bouclier pour rester
à moins de 2000° en surface et 150° C sur le vaisseau lui même.

Disposer enfin d'un système de déploiement de parachute pour finir le
freinage et assurer un poser en mer ou au sol en douceur pour l'équipage.

On avait déjà récupéré des ogives de missiles, mais les vitesses, quoique
du même ordre de grandeur, étaient en dessous de la première vitesse
cosmique à 28000 km/h. De plus les rentrées balistiques de ces ogives
se faisaient avec des facteurs de charge conséquents entre 15 et 30 g
incompatibles normalement pour un être humain.

C'est avec le programme Mercury que les USA comptent envoyer le premier
homme en orbite, il faudra maîtriser ces trois points avec assurance.

En 1959 l'Amérique va trouver indirectement des solutions avec le
programme militaire Discovery. Il s'agit ici d'associer un satellite
manoeuvrant, pour pouvoir changer d'orbite, à une petite capsule de
rentrée atmosphérique destinée à ramener sur terre des cassettes de
films photographiques ou d'autres échantillons.


          


                 Le satellite manoeuvrant militaire US Discovery.
          A gauche le cône de la capsule récupérable. (Doc USAF 1960)


Le premier lancement réussit, a lieu le 7 janvier 1959. Une fusée Thor
Agena-A/163 place sur une orbite originale le petit satellite de 600 kg
équipé de sa capsule de 150 kg. Pour se premier vol est inauguré la
toute nouvelle base de Vandenberg qui permet l'accés aux routes polaires
(90° d'inclinaison). Ce vol sera un demi succés car 6mn aprés la mise
en orbite on pert le signal de Discovery-1. Le lendemain on capte un
faible signal, mais la capsule ne pourra pas être télécommandée.

Le 13 avril 1959 la mise en orbite de Discovery 2 est un succés et
le satellite répond aux ordres de manoeuvres, les USA effectuent le
premier changement d'orbite contrôlé. La capsule est larguée, mais
elle est perdue pendant la rentrée atmosphérique. Discovery restera
actif jusqu'au 29 mai suivant.

Pour avoir enfin un succés dans la récupération de la capsule il faudra
attendre le lancement de Discovery-13 le 10 août 1960. Le satellite est
doté d'un nouveau système de guidage, le largage de la capsule se fait
le 13 août et enfin la rentrée atmosphérique est réussie. La récupération
aérienne échoue, ce sera un bateau de la Navy qui la retrouvera en mer
et la ramènera au sol. C'est une grande première technologique, un
morceau de satellite artificiel en orbite est revenu sur Terre.


                            


            Premier engin satellisé à avoir été récupéré sur Terre en 1960.
               Capsule de Discovery-13 retrouvée en mer. (Doc USIS 1960).


Le 18 août 1960 Discovery-14 est placé en orbite polaire, il transporte
pour la première fois des composants des futurs satellites d'observation
optique, SAMOS (espionnage), des satellites d'alerte tirs de missiles,
MIDAS, et enfin des éléments du système de navigation du MSBM Polaris
qui sera lancé de sous marins en plongée. La capsule est larguée au
passage sur Hawaï le 19 août, et cette fois-ci un avion C-119 intercepte
le parachute en vol et la capsule est hissée à son bord. C'est un grand
succés pour les militaires Américains.


               


             Récupération en vol de la capsule de retour de Discovery-14.
          Elle est récupérée par un avion cargo C-119 de l'USAF. (Doc USAF).


Le lendemain le 20 août la Russie envoie en orbite l'énorme satellite
Spoutnik-5 de 4950 kg, dans la cabine préssurisée se trouvent deux
chiennes : Belka et Strelka plus 12 rats et 28 souris. Tout ce petit
monde va être récupéré 24 heures aprés dans une capsule de 2000 kg.
Le feu vert est donné pour envoyer un homme dans l'espace dans les
deux camps.


             


                Module typique des satellites habités Russes comme Spoutnik-5
             Ce module est identique à celui qui portera Youri Gagarine (Doc X)


Notez que malgrés l'excellence de la mission Spoutnik-5, c'est tout de
même l'Amérique qui enregistre cette première qu'est le retour sur terre
d'un engin orbital à qqs jours prés.

Il faudra encore presque une année pour voir partir Youri Gagarine sur
Spoutnik-11 alias Vostok-1 (12 avril 1961).

Belle histoire d'affrontement technologique sur fond de guerre froide !


©  Aveni 2002