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Le missile ICBM lourd Russe R-36-M2 décolle de son silo pour
un test de la RVSN à Baïkonour. (Doc inconnu 2004)



Sommes nous dissuasifs ?

 Pour dissuader un adversaire de vous attaquer il est nécessaire
de le persuader que votre réaction sera insuportable pour lui.
C'est ce que l'on appelle la MAD (Mutual Assured Destruction)

   La règle du jeu est d'être crédible ; peu importe que
votre cédibilité soit fondée ou pas, il est  simplement
utile que l'adversaire en soit convaincu.
   Une règle simple, évidemmen,t est de ne rompre
cette crédibilité sous aucun prétexte. Par exemple
 un progrés significatif d'un côté peut déclancher
une attaque préventive de l'adversaire de l'autre côté.
   Tout progrés doit être mis en oeuvre qu'après s'être
concerté avec l'adversaire. Les accords SALT 1, 2
en sont un bon exemple.
  Le pire des scénarios catastrophe serait une attaque
accidentelle d'un côté qui nécessiterai une réaction
proportionnée en accord 'amiable' avec l'autre côté.
Le scénario du film "Fail Safe" (Point limite, 1963) en est
un dramatique exemple de fiction :
A la suite d'un accident un bombardier attaque un camp sans
possibilité de le neutraliser. L'attaquant accidentel, en accord
amiable avec l'adversaire, doit lancer contre lui même une
attaque proportionnée pour garder un équilibre crédible après
cet accident.

   La guerre froide qui débute officiellement en 1955,
mais en fait dès la possession par l'URSS de l'arme
atomique en 1949 soit 4 ans après l'accession des
USA au même niveau va nous confronter à un perpétuel
engagement militaire (froid ) destiné à contrer le camp
adverse pour assurer un "équilibre".

   Bien entendu ce que nous pouvons en savoir et en dire
aujourd'hui nous était caché hier. Seule les propagandes
nous permettaient d'accéder à un faible niveau d'information
aussi bien dans un camp que dans l'autre.

   Nonobstant les systèmes idéologiques qui ne sont pas de
mise dans ce chapitre, nous pouvons suivre avec la rigueur
de l'homme de mesure l'état des lieux d'hier à aujourd'hui.
La seule condition étant que les référents doivent être
précisés et identiques pour un camp comme pour l'autre.

- Aviation : nous nous réfèrerons au matériel développé par
les USA de 1944 à nos jours.

- Missiles : notre référence sera la encore celle des USA
de 1945 à nos jours.

- Marine stratégique (sous-marins) : notre référence restera
encore celle des USA de 1950 à nos jours.

   Sans entrer dans des détails qui noieraient notre sujet,
nous resterons dans les grandes lignes. Bien que mieux
informés il nous reste à faire une part d'analyse sur
le sujet qui bien entendu elle, est encore subjective !

Rien n'est parfait.

- Aviation.

   Avec une trés forte expérience née dans l'entre deux guerres
les USA se présentent en 1945 avec un potentiel industriel
intact, dynamique et même en plein essort technologique.

   L'Europe de l'Ouest et de l'Est de même que la Russie soviétique
à la même époque sont dévastés. Usines détruites, personnels
qualifiés dispersés, formation des jeunes désorganisée.

   L'aviation US, bien déployée dans le monde aux points stratégiques,
aligne des chasseurs, des bombardiers, et des transporteurs en
nombre et surtout en qualité.
Le bombardier lourd et stratégique B-29 en est un bon exemple.
Le chasseur P-51 Mustang atteint les limites de ce qui se fait de
mieux en avion à hélice et moteur à pistons.
Le Dakota DC-3 (C-47) avion robuste et versatile est l'achétype du
transporteur aérien tout terrain.
Les centres d'essais en vol (comme Muroc) sont actifs et les avions
fusée palient les faiblesses des premiers moteurs à réaction pour
franchir le mur du son (1947, Bell X-1).

 L'aviation d'Europe de l'Ouest va bénéficier d'une trés importante
aide Américaine au titre du plan Marschall, la France et le Royaume
Uni ouvrent avec cette aide la reconstruction de leurs industries
aéronautiques dans le cadre de l'OTAN.

   L'aviation de l'Europe de l'Est et d'URSS reste isolée et va connaître
des débuts difficiles parfois décevants. Le portage de l'arme atomique
en URSS se fera sur le bombardier TU-4 qui est une copie sous licence
US du B-29. Seuls les moteurs sont Russes sur cet avion ; une partie de
ce parc sera convertie au profit du ravitaillememnt en vol (1953).  
La tentative d'utiliser les icebergs comme porte avion pour approcher les
TU-4 des côtes Nord Aémricaines sera un échec.


                   La version Russe du B-29 Américain, le Tu-4
                   (Photo musée Monino Russie extraite duThe  
                      kremlin's Nuclear Sword, Zaloga,  2000)

   La dissuasion des Russes sur les USA repose sur le fait
que les USA ne connaissent pas la localisation des bases
stratégiques soviétiques et sur le fait que les USA ne
connaissent pas plus le nombre de bombardiers Russes.

           

           Le TU-95 soviétique est le vecteur de la force de frappe
              nucléaire aérienne comme l'est le B-52 américain.
                    (Photo Armée de l'Air Française 1975)

La dissuasion des Américains sur les Russes reposent
sur le haut niveau technique des ses bombardiers (B-36)
et surtout sur leur nombre de même qu'elle repose aussi
sur sa féfense aérienne très structurée (couple radar avec
DCA et avion d'interdiction avec réseau SAGE).

L'Europe de l'Ouest reste assujétie à l'OTAN, seule la
Grande Bretagne bénéficie d'une confiance particulière
puisque l'arme atomique du Royaume Unis sera développée
avec l'aide des USA au point même de voir des tests de
tirs nucléaires Anglais se dérouler sur le sol des USA !

              

            L'arme atomique Britanique YellowSun embarquée
          sur les bombardiers de la série V.   (Doc RAF ? 2000)

 Dans le film "Docteur Folamour" de Stanley Kubric on
voit l'acteur Peter Seller tenir le rôle d'un officier Anglais
de la RAF qui est l'Adjoint au Commandant d'une base
stratégique du SAC équipée de B-52 armés de bombes
thermonucléaires (1964).

         

                Le Boeing B-52 E de la force de frappe US en 1960.
                                (Photo USAF DoD 1970).

   L'espionnage industriel et politique des Russes sur le camp
occidental va certainement aider un peu ou alors influencer
en tous cas ses décisions dans les choix et les performances
des armements stratégiques (affaire Profumo Keeler 1970)

 L'espionnage US va se concentrer sur la recherche des
emplacements des zones stratégiques, fabrication du matériel
fissile, bases militaires stratégiques, et bien entendu mise à
jour des cartes géographiques. Les avions RB-36 Américains
vont dès le début des années cinquante survoler de façon
impunie le territoire Russe et rapporter une partie de
l'information recherchée. L'activité de cet avion cessera
avec la mise en service par les Russes du chasseur à réaction
Mig-17 (1955). Les USA vont continuer à espionner par la voie
aérienne l'URSS mais plus prudemment ; d'une part et parce
que le rayon d'action du successeur du B-36 est plus court et
d'autre part le RB-47 entièrement à réaction va couvrir
essentiellement la reconnaissance aux frontières où ne
pénètrera en URSS que sur de courts trajets. Cet avion sera
retiré du service espionnage avec la mise en service par les
Russes du Mig-19 (1960).
Les USA font un bond significatif dans le progrés d'espionnage
aérien avec la mise en service d'un avion spécifique destiné
à la CIA, le U-2. Cet avion reprend le service des RB-36 en
toute impunité jusqu'à la mise au point du missile de DCA
soviétique SAM-2 (1960 ). Pendant trois à quatre ans les
Américains ne vont plus pouvoir survoler l'URSS, et la tension
va monter dangereusement entre les deux blocs (affaire des
missiles soviétiques déployés à Cuba).

                   

                        Avion espion de la CIA le Lockheed U-2
                         (Doc USAF 1982, dessin de  J.Wood)

   L'Europe de l'Ouest a accédé en partie à l'indépendance.
Si la Grande Bretagne reste l'allié privilégié des Américains,
pour des raisons d'accession à une force nucléaire indépendante,
la France (sortie de l'OTAN en 1964) développe son vecteur aérien.
Il s'agit tout d'abord d'un bombardier à réaction classique, le
Vautour, qui sera suivit par un bombardier léger le Mirage IV qui
peut voler en croisière à Mach 2 (1969).

                

          Le Vautour Français dans sa version bombardier atomique
                            (Doc Armée de l'Air Française 1966)

La Suède de son côté développe ses propres avions d'interdiction
dans la série des Saab Draken, puis le Viggen à Mach 2 aussi.

                      

                L'avion prototype du Saab Draken Suédois de 1952
                     (Doc Collection ALCA Madrid Espagne 1970)

 La Russie commence à restructurer ses industries. Elles sont
presque toutes dévolues à la production militaire. Missiles
sol sol, missiles mobiles (sous marins), missiles anti aérien,
avions de chasse et de bombardement tactique et stratégique,
avions de transport mixtes civils et militaires, marine de
surface et sous-marine, enfin mise en oeuvre d'une pléthorique
armée de terre. Sur tous ces fronts les progrés vont être
considérables, mais l'industialisation destinée aux besoins
civils restera la parente pauvre de ce progrés.

   

       Les USA prolongent la vie des B-52 en les dotant de missiles
             aéroportés Skybolt ou ici SRAM. (Doc USAF 1985)

   Les USA dans le même temps accentuent leur progrés
technologiques dans le domaine aéronautique qui devient par
ailleur aérospatial. Le bon exemple reste le B-52 stratofortress
équipé de missiles Skybolt qui compensent les risques avérés
d'interception de ces avions par la défense aérienne soviétique
(Mig-21, Sukhoï 15, SAM-2). Les USA qui disposent enfin d'un moyen
de surveillance efficace dès 1965 avec les satellites optiques
(Corona) et d'alerte sur attaques par ICBM Russes (MIDAS).
Ces nouveaux moyens vont disqualifier les vecteurs aériens de
 reconnaissance stratégique.

             

               Satellite espion optique US NRO SAMOS, shéma.
                  (Reproduction par l'auteur d'un dessin X, 2005)


-Missiles

Les Américains assurent une dissuasion trés convaincante avec
la mise en service du sous-marin porteur de missiles nucléaires
tirés en plongée : les Polaris-A1, à deux étages, d'une portée
de 1800 km ; ils fonctionnent avec du carburant solide, (1960).

                             

                  MSBM / srbm Polars-A1 à ogive atomique MK-2
                             (Doc Musée de l'US-Navy 2000)

A cette importante avancée technique les Russes avaient répondus
par avance en déployant sur des sous marins classiques (diésel),
comme les Golf-1, des silos pour lancer trois missiles (R11FM)  de
la classe du Scud terrestre (peu guidé) et d'une portée de 150 à
200 km. Ils étaient de plus tirés en surface (donc peu discrets). Ces
sous-marins mis en service dès 1956 seront petit à petit retiré du
service pour être remplacés par des sous marin à moteur atomique,
et équipés de missiles de courte portée SLBM (600 km) puis enfin
modernisés avec tir en plongée et disposant d'une portée de plus
de 1200 km (1964).

   

               Les sous marins russes de la classe Golf-1 (diésel) à trois
               missiles RF11M placés à l'arrière du kiosque. Portée 200 km.
               (Dessin  auteur, de Russian Strategic Nuclear Forces, 2001)

L'équivalent Russe au sous marin Georges Washington qui porte
16 missiles Polaris-A1 sera mis en service opérationnel en 1968,
il s'agit des sous marins de la classe Yankee.

   On notera que l'écart de temps entre la mise en service de ces
deux armes majeures de la force de dissuasion est de 8 ans en
faveur des USA, mais n'oublions pas qu'entre temps les soviétiques
ont mis en oeuvre toute une série de sous-marins porteurs d'engins
balistiques en progrés technique constants. On retrouvera plus tard
un écart aussi important dans la mise en service des avions spatiaux
comme les navettes entre Américains (1981) et Russes (1988),
mais là aussi l'avance US sera compensée en partie au profit des
soviétiques par la mise au point de leur système anti satellite, bien
entendu dédié à neutraliser les satellites en orbite basse (comme
les STS-US).


- Missiles sol sol

 Côté Missile sol sol l'amérique ne va pas faire dans le détail.
Les USA développent une large panoplie de missiles de trés courte
portée comme le Honest John (40 km) jusqu'au long rayon d'action
comme l'ICBM Atlas (8000 km). Mais si l'industrie US ne tarde pas
dans le développement du missile elle n'arrive pas, par manque de
renseignement, à percevoir le grand effort soviétique dans ce
secteur. C'est donc avec surprise qu'elle découvre officiellement
le succés Russe du test d'un ICBM soviétique en août 1957.

                           
            Un document rare, décollage d'un ICBM R-7 soviétique.
                           (Doc BSI, auteur inconnu, 2005)

En fait les tous nouveaux radars Nord Américains de la BMEW et
DEW Lines avaient déjà permi aux USA de savoir que les soviétiques
étaient présent sur ce segment de l'armement. Mais s'ils savaient
que les Russes testaient des missiles de portée SRBM (500 km),
IRBM (2500 km) et ICBM (8000 km) ils ne croyaient pas les Russes
capables d'aboutir à des systèmes d'armes opérationnels. Entre
la mise en service du premier ICBM soviétique le R-7 ou SS-6
(Sapwood) en janvier 1960 et la mise en service opérationnel du
premier ICBM Américain comparable juillet 1960, il va s'écouler
peu de temps certes, mais quand on sait de quoi est capable
l'industrie US lorsqu'il faut se surpasser on mesure le progrés
soviétique !

 Dès le milieu des années soixante dix, il s'établit un équilibre de la
terreur férocement surveillé.
Dans les grands nombres de systèmes d'armes déployés tous ne sont
pas aussi crédibles que souhaités. Pour les USA la mise en service
du missile ICBM Atlas ne sera pas un grand succés militaire. Son
délai de mise en oeuvre, son manque de discrétion, sa précision
relative (5 à 8 km) en font un mauvais système d'arme qui sera
rapidement sorti de son activité militaire dissuasive. Par contre
ses services civils ou pour le DoD seront des succés certains
(Mercury Atlas, Atlas Agena en 1960). Autre exemple US, pour le
magnifique bombardier Mach 2, B-58 Hustler, il en ira de même à
cause de son rayon d'action trop court et de la mise en service
en URSS d'une bonne DCA (SAM et Mig 21).

          

            Missiles Sol Air Russe SAM-1 défilants sur la Place Rouge
                                            (Photo BSI 1958)

On retrouvera en Russie le même problème avec bien entendu le
R-7 qui comme l'Atlas US et pour les mêmes motifs fera une bien
meilleure carrière civile et militaire comme lanceur des satellites
(Vostok, Cosmos en 1961).  

                                                       

                                         ICBM Russe R-7 Swapwood      

                                                   

                                             ICBM Américain Atlas

Des avions bombardiers comme par exemple le Sukhoy T-4, un avion
capable de voler à 3000 km/h sur 2000 km jouera de mal chance
comme le B-58 US ; encore que le T4 sera stoppé à temps au
moment de sa mise en production. Pour en revenir aux USA un
avion dont la pureté de ligne avait malencontreusement fait dire
aux experts occidentaux que pour qu'un avion soit bon il fallait qu'il
soit beau se révèlera inopérant dans sa version initiale : l'A3J
Vigilante de l'US Navy ; il repassera en usine pour ressortir plus
efficace A5J mais aux lignes moins esthétiques,  de forme plus trapue.   

        

                 A gauche le bel avion, A3J Vigilante, à droite la version
                   plus efficace mais plus trappue du même avion  A5J.
             (Dessins de l'auteur, Doc :  North American Rockwell 1974)

   Dans le milieu des années soixante dix la dissuasion va évoluer
en quittant la force brute : armes de dévastation thermonucléaires
de 50 Mt (TNT) Russes et leurs vecteurs R-36 (initial en 1968)  et bien
entendu les sous marins "kamikase" d'URSS de la série Golf-1 ou
alors les B-52 de l'USAF en flottes nombreuses, orbitant 24/24 heures
aux points limites situés près des frontières Russes, et armés de
quatre bombes thermonucléaires de 8 Mt MK-17 chacune, elles sont  
lancées par gravité (chute, non propulsée).

                       

                        

             Mécanisme de la première bombe thermonuke US Cette bombe
             expérimentale donnera le système MK-17 par la suite. A droite se
             trouve l'initiateur à neutrons, qui fera détonner la bombe nucléaire,
            qui elle, fournira la chaleur pour engager la fusion du Deuterium /
            Tritium. La bombe nucléaire se situe dans le premier tiers droit du
            cylindre et la bombe thermonucléaire se situe dans les deux tiers
            restants.  (Doc dessin X, photo  US Atomic Energy Commission)

Tout cela va faire place aux systèmes d'armes avec leurres, guerre
électronique, contre mesures, navigation stellaire ou satellitaire
sans compter les centrales à inertie à composants liés, etc..

   On saura bien tard que tous les missiles qui défilaient fièrement
sur la Place Rouge lors des fêtes anniversaires du régime n'étaient
pas tous opérants ; voire même existants. Certains étaient des faux
destinés à brouiller les pistes d'investigation des observateurs US.
Il en allait de même pour les avions où certaines présentations
en vol, truquées, jetaient le trouble dans le décompte des avions
que pouvaient mettre en oeuvre l'URSS (M-50 Boulder).

    

     Pour cette présentation il ne s'agit pas de leurres mais d'ICBM  R-26 (SS-8)
      de 12000 km de portée , qui ne seront jamais déployés (Photo BSI, 1964)

Avec le perfectionnement du renseignement par satellites on aurait
pu penser que tout était joué en matière d'espionnage, mais non !
Là aussi des leurres étaient déployés faisant croire à des  installations
de silos d'ICBM qui n'existaient pourtant pas. Sortie des sous-marin
Russes par très mauvais temps pour déjouer les réseaux de sondes
ultrasonores US arrimées aux passages obligés pour les soviétiques.
Passages de satellites d'observation optique sur des routes qui sont
traditionnellements empruntées par des satellites d'écoute radio US
leurrant ainsi les Russes pour les précautions à prendre de façon à
être discréts sur l'activité des silos ICBM aux passages de ces espions
optiques US.

      

                Photo prise le 17 sept 1971 par un satellite espion US Corona au
          passage au méridien de la base Saryozek, IRBM R-14U. ( Doc NRO-X)

Par exemple sur ce document du NRO (National Reconnaissance Office),
pris par un satellite Corona et extrait du livre de Steven J.Zaloga
The Kremlin's Nuclear Sword (2000) on peut distinguer la base de
lancement de missiles IRBM R-14U, SS-5, Skean, à Saryozek au
Nord d'Alma Ata. Ces missiles sont destinés à toucher des objectifs
en Chine et Asie du Sud Est. On remarque que les 12 silos sont
fermés lors du passage au méridien de ce satellite américain. Ce
satellite repassera dans 90 minutes sur une piste plus à l'Ouest
mais encore exploitable, ce qui laisse une heure et demi aux
soviétiques pour intervenir sur un missile silo ouvert. Bien entendu
au passage d'un satellite d'écoute radio, il n'y a rien à craindre
et le(s) silo peut rester ouvert (sauf erreur d'identification du satellite).

Précision de plus en plus grande des systèmes de navigations amenant
sur des trajets de plus de 10000 km les ogives d'attaque dans un rayon
de 500 mètres de l'objectif. Mise en oeuvre des MRV à cible unique
et MIRV à cibles indépendantes. Mise en oeuvre des ogives FOBS
réduisant les temps d'alerte de l'adversaire en dessous du temps de
réaction. Sous-marins stratégiques pouvant tirer en profondeur des
salves de missiles MIRVés à plus de 8000 km du point de tir (donc
sans quitter les eaux nationnales protectrices). Avions bombardiers furtifs
avec tirs de missiles de croisière à précision dite "chirurgicale" ne
nécessitant plus  d'emploi de l'arme nucléaire (c'était plus diplomatique).


De la nécessité de s'entendre.

Avec l'inattendue activité militaire soviétique dans les années
soixante et soixante et dix, les USA envisagent avec prudence de
stabiliser les énormes et inutiles stock d'armes et de munitions
de part et d'autre des deux camps. Avec les défis dangereux et
les risques d'accidents (crise des missiles de Cuba, naufrage du sous marin
stratégique US Treecher avec 16 bombes A) il devenait temps de régulariser
les contacts USA-URSS. La mise en place d'un Fax sécurisé entre
Washington et Moscou 1961 (le fameux téléphone rouge) ouvre l'ère
d'une dissuasion basée sur l'équilibre à ne pas rompre mais avec
pourtant une course aux perfectionnements.
Les deux "Grands" vont s'épuiser à garder une virtuelle parité.
Des moratoires respectés un temps sur les essais nucléaires seront
mis en oeuvre à certains moments puis seront rompus pour des raisons
qui étaient inattendues ; par exemple : un moratoire US sur les tirs
de bombes atomique dans l'atmosphère accèpté par les soviétiques
et qui finiront poutant par le dénoncer au prétexte que les premiers
tirs nucléaires Français rompaient cette trêve. Bien entendu l'URSS
rappelait que si la France ne faisait certes plus partie de l'OTAN
elle n'en restait pas moins dans l'Alliance Atlantique !

                          

                                Pas de tir Français pour l'expérience Gerboise
                                                 (Doc CEDOCAR 1994)

   Après les grandes messes populaires spatiales : Y.Gagarine 1961
et N.Amstrong 1969, les militaires Russes mettent un terme aux
ambitions civiles des constructeurs de fusées lunaires. De leur côté
après la réussite du programme Apollo les USA serrent la ceinture
de la NASA de façon draconienne (les militaires y sont certainement pour
beaucoup des deux côtés). De façon inattendue les gouvernants
soviétiques et américains entament des pourparlers de limitaion des
 armes stratégiques. L'accord SALT-1 (1972) signé, sa mise en ouvre
sera laborieuse car les soviétiques rechignent à autoriser plus de
trois visites annuelles de leurs installations par des contrôleurs US.
Les progrés dans les deux camps sur les satellites d'observation,
d'alerte, d'écoute des radio communications, météorologiques, de
ressources terrestres, de surveillance radar des mers, de navigation,
et même des ogives atomiques des missiles ICBM FOBS rendent
vite obsolettes des systèmes d'armes promus pourtant à l'origine à
une longue utilisation (comme le bombardier stratégique).

     Avec la mise en route dans les années quatre vingt des projets et
développements ABM et ASAT la dissuasion est mise à mal. Dans les
accords SALT-2 il sera difficile aux USA, qui essaient de développer
des concepts type Safeguard (Spartan Sprint), de dénoncer le système
anti missile Galoch soviétique qui est sensé protéger Moscou d'une
attaque par missiles. De même il sera très maladroit de la part des
soviétiques de critiquer un vague projet de guerre des étoiles lancé
par un Président US (mal conseillé) et d'expliquer la présence à
Krasnoyarsk d'un soit disant radiotéléscope (disposant d'une antenne à
balayage synthétique ! ) placé de façon à ne pas bien voir le ciel sauf du
côté Nord, sur la route traditionnelle des missiles US prise en cas
d'attaque. Il s'agissait plus probablement d'un radar destiné à un
système anti missile en désaccord avec SALT-1.
Il en ira de même côté Russe pour rester dans l'accord SALT-2 de
promettre aux Américains de ne pas installer de système de
ravitaillement en vol de ses bombardiers Mach 2, TU 22M2 Backfire,
pour qu'ils restent sous la barre des rayons d'action des bombardiers
stratégiques (8000 km) en 1977.
Le projet IDS des USA crispe assez les soviétiques. Leur réponse
sera le test de leur navette spatiale Bourane, et la remise à niveau
de leurs sous marins catamaran Typhon à 20 missiles (1988).
La surveillance des voies de communications (maritimes, aériennes,
terrestres, mais aussi radio électriques, fasceaux hertziens, câbles sous marins)
va s'intensifier pour prévoir les actions de l'adversaire (comme l' écoute
non invasive des câbles de communications sous-marins russes par les USA).


                     

                    SDI, projet SafeGuard US. Couple Spartan-Sprint du
                        système ABM Américain de 1988. (Dessin X)


Chute de la maison soviétique

   Dans la bousculade qui suit un coup d'Etat (en douceur) à Moscou
en 1992, et qui surprenant tout le monde, amène à un changement de
régime, on commence à se poser la question de la surreté des forces
stratégiques ex-soviétiques. Les trés maladroites gesticulations
du nouveau Président Russe ne sont pas là pour nous rassurer.
La rupture avec certaines Républiques de l'empire inquiète l'occident
car certaines sont en possession de missiles nucléaires, d'avions
stratégiques, et même de bateaux armés atomiquement !
Finalement tout rentrera dans l'ordre et en principe toutes les
armes nucléaires auront été acheminées en Russie en 2000 ( tout
du moins on est en droit de l'espèrer).

A cette singulière occasion les USA, qui en profitent pour faire
main basse sur les meilleurs spécialistes des armements Russes
et autres savants, provoquent un accord INF (Intermediaire Nuclear
Forces) particulièrement interressant pour eux ; la Russie n'est pas
en position de réagir (dans l'immédiat). A contre coeur la Russie
désarme une grande partie de son arsenal aussi bien nucléaire
que conventionnel. Elle ne garde plus qu'un strict minimum de sous
marins nucléaires (quatre à six) de la classe Delta IV dotés de 16
missiles R-29M SS-N-18 Sawfly à carburant liquide d'une portée
de 8000 km et une seule ogive de 1 Mt qui peuvent être remplacés
par des R-39 SS-N-20 Sturgeon à ogive MIRVées, 8300 km de
portée, avec carburant solide, pour une précision 500 mètres.
Pour les avions elle garde une vingtaine de bombardiers Blackjack
(à géométrie variable comme le B1 US) qui ont un rayon d'action de
6000 km à Mach 2 et qui portent des missiles de croisière en grand
nombres (de 12 à 24), ils pourraient être ravitaillés en vol.
Quant aux missiles stratégiques la Russie a développé un ICBM
du nom de Topol SS-25 Sickle (1987) d'une portée de 10500 km et
une précision de 900 mètres avec une ogive non MIRVée de 0.5 Mt.
Il est à carburant solide (3 étages) et il est lancé de wagons en
déplacement sur rails de chemin de fer ou de camion sur route.
Ce dernier missile est le point fort de sa force de frappe  (2005).

                             

                   ICBM Russe Topol-M de l'actuelle RVSN de 2006
                                      (Photo origine inconnue)

   Comme les Américains, et sur des bases d'entente réciproques,
le Russes assurent actuellement une surveillance des activités
militaires US par satellite de reconnaissance optique, d'écoute
des communications, et de surveillance des océans. La navigation
est assurée par un réseau satellitaire (Glonass) et ses propres
communications sont cryptées et empruntent la voie satellitaire.
Les Américains qui gardent le triple d'armement des Russes sont
à la parité technologique (bien obligés par l'accord  SALT convenu).
Toute fois à la suite des attentats sur les villes de New York et
Washington du 11 septembre 2001, les USA ont reprit leur vieux
rêve de bouclier anti missiles. Du nom de NMD voire même de GMD
et malgrés les réactions hostiles Russes et Européennes, les USA
développent un anti missile dont l'architecture rappelle le Nike Zeus
(avec le couple : Sprint et Spartan, de 1980 comme dans le Safeguard).
Les progrés techniques sur ce système d'arme avancent "au pas
de sénateur", sans doute pour négocier avec les Russes un éventuel
déploiemment sur les USA. Ce bouclier ne pourra de toute façon être
rendu opérationnel qu'avec l'autorisation des Russes qui n'y voient
pour le moment qu'un viol manifeste de l'équilibre de la terreur
chèrement payé par eux dans la seconde moitié du XX ème siècle.


Le Doomsday machine !

Quelques temps après le changement de régime en Russie des
documents parviennent aux USA les informant de la mise en
place par les soviétiques d'une machine dite du jugement dernier
"Doomsday machine" qui n'est pas rassurante du tout.

Persuadés qu'ils ne parviendront pas à maîtriser les délais d'alerte
en cas de frappe surprise US, surtout celles semblant venir des
missiles Pershing déployés en Europe sans compter les missiles
Britanniques et Français, les Russes projettent la mise en place
d'un système automatique de déclanchement d'une contre attaque
Russe à une frappe innattendue Américaine (principe de la main morte).
C'est le problème du "Tir sur alerte" qui empoisonne la sécurité mondiale.
Compte tenu de l'importance de la guerre électronique qui bien sûr
accompagnerait cette attaque surprise, la difficultée de donner
un ordre par lignes téléphoniques ou par radio au sol semblait
illusoire côté Russe. Pour palier ces faiblesses les soviétiques
montent un système machiavélique de contre attaque.
Quelques missiles ICBM spécialisés dans les communications
cryptées (des UR-100) sont destinés à être lancés avec pour seule
mission celle de coordonner des tirs ICBM de frappes russes
de façon entèrement automatique. Ces missiles de commandes
sont déclanchés par un système automatique d'analyse des
informations radar issue de la totalité du territoire Russe.
Seules sont prises en compte des attaques massives comme
seuls les USA en sont capables. Le 13 novembre 1984 la Russie
procède au tir d'un ICBM UR-100 SS-11 Sego depuis Kapustin Yar
qui commande, en cours de route, le lancement depuis son silo au
Kazakhstan d'un ICBM R-36M SS-18 Satan. La simulation des
conditions pour l'ordre de tir automatique du UR-100 se fait
de façon satisfaisante. Nous ne savons pas avec certitude si
l'URSS a fait une totale confiance dans ce système, mais le
fait qu'il ait existé ou pire qu'il existe encore est particulièrement
inquiétant. Le film de fiction Docteur Folamour de Stanley Kubric
se trouve vérifié par la pratique. Le plus étonnant étant que même
les USA n'en aient pas eu connaissance, comme dans ce film de
1964 ; c'est à dire trop tardivement !


Un comble en 2002

Face à la déterioration de l'économie Russe qui n'en finit pas de
sombrer depuis le changement de régime, les USA commencent
à se faire du soucis pour la sécurité du système 'Perimetr'  Russe,
celui dit de la 'main morte'. Compte tenu du manque de crédit pour
seulement entretenir en l'état le système BMEW/DEW lines russe,
qui se délabre d'année en année, les Américains offrent aux
forces armées Russes un accés à leur réseau radar nationnal qui
au NORAD (à Cheyenne Moontain au Colorado) surveille les USA et en
plus la Russie (surtout au passage de l'an 1999 à 2000).
Le soucis US vient de ce qu'un tir accidentel russe peut déclencher
une riposte globale russe du type Doomsday machine !
L'affaire de l'alerte missile erronée d'Andoya en 1995 en est le plus
mauvais souvenir.


Et les autres ?

  Doit-on considérer que l'on existe en terme de nation que si
on accède à la capacité nucléaire et même mieux thermonucléaire ?
En tout cas l'Europe de l'Ouest qui a vu ses savants quitter
en nombre les territoires pour échapper à la seconde guerre
mondiale et qui vont donner à l'Amérique la bombe atomique
( projet Manhatan 1942-45 ) laisse l'Europe démunie. Seule la
France et la Russie gardent leurs savants : Frédéric Joliot
(fr) ou Gainsburg et Sakharov (ru). A la fin de la seconde
guerre mondiale l'Amérique, en pleine forme économique et
grand vainqueur de cette guerre : Pacifique et Europe Ouest,
s'envole industriellement. L'OTAN, l'OTASE sont ses courroies
de transmission économiques et politiques. En France Frédéric
Joliot, avec ses collègues, construit discrètement les ingrédients
de la bombe atomique Française (uranium enrichit).
L'absence de pouvoir fort en France va bloquer le choix du
nucléaire, d'autant que la France est coincée dans l'OTAN.
Avec l'arrivée d'un Président fort (C De Gaule), la France
envisage de sortir de l'OTAN et donne l'ordre de rassembler
les morceaux de la bombe pour en faire état officiellement en
1960 (tir en surface à  Reggane en Algérie 1960.)  Le fait de disposer
de la maîtrise de fabrication de l'uranium enrichi ou du Plutonium
est un gage de la qualité du niveau technologique d'un pays.
Le fait d'en faire état sous forme d'explosif nucléaire est la
meilleure façon d'essayer de se hisser au rang de grande puissance
influente. Disposer d'un système d'arme atomique crédible est le
seul moyen d'en faire partie. C'est la raison pour laquelle la France
opte pour ce choix. Peu de pays auront cette volonté en dehors
des pays suivants :

- Le Royaume Unis (1952) en accord avec l'OTAN,

- La France (1960),

- La Chine bien évidemment (1964),

- L'Inde, une surprise (1974),

- L'incertain couple Afrique du Sud / Israël (1979),

- Le Pakistan  étonnament  (1998),

- La Corée du Nord, sans doute (2002) ;  sûrement en 2006,

- et encore, potentiellement :

- L'Iran de nos jours (2006),

- La Lybie qui enrichit de l'uranium actuellement (2005),


        

                    Tir nucléaire à 15 km au Nouveau Mexique USA , 1946
                      (Photo USAF, du livre Les Armes de la Terreur 1981)


   N'oublions pas ceux qui ont la capacité de rafiner la
matière première pour obtenir l'explosif à masse critique
ou même supercritique, mais qui n'on pas fait le choix de la
bombe atomique. On y trouve la Suède, et d'autres pays sans
compter les perdants de la seconde guerre mondiale qui  sont
interdits de production de matière fissile. La France et la Chine
sont deux exemples de puissance militaire de second ordre
quantitatif mais parfaitement intouchables au titre de leur
riposte atomique potentielle insupportable pour aucun pays
développé (position forte au Conseil de l'ONU).

                  

                    Bombe atomique Française de type AN-52
                  (Doc Ministère des Armées Française, 2002)

   La France a tout d'abord choisi le vecteur aérien comme
porteur crédible de l'arme atomique (Vautour et Mirage IV) puis
elle a poursuivit son emprise dissuasive grâce aux missiles
placés en silo (20 silos au plateau d'Albion), et enfin grâce au vecteur
mobile  (sous-marins stratégique Le Redoutable et ses 16 missiles
SMBS M1). La Chine de son côté a suivi une voie un peu
différente, elle a misé sur le missile IRBM (DF-3) terrestre et
semble s'y tenir pour le moment en modernisant son arsenal.  
Ces deux pays de taille pourtant différente évoluent de façon
proche, ils disposent maintenant d'ogives MIRVées nucléaires
et de moyens de communications discrets ainsi que d'espionnage
optique satellitaire. L'Inde est restée discrette avec un ou deux
tirs atomiques visibles en surface et elle a développé un vecteur
au moins à portée IRBM. Elle dispose aussi d'un lanceur
satellitaire important (donc probablement ICBM). Le Pakistan a
opté pour un ou deux tirs sous terrains, qui ont été évalués par
effet Richter (sysmique) et il dispose d'un missile SLBM crédible.
Israël a développé un missile IRBM à capacité satellitaire et il
est crédité de la possession de l'arme atomique (développée sans
doute en collaboration avec l'Afrique du Sud en 1979). La Corée du Nord
aurait testé sa bombe atomique comme le Pakistan mais sans
le reconnaître officiellement, et elle dispose comme le Pakistan
d'un SLBM crédible. Elle semble avoir la capacité satellitaire
sans le reconnaître non plus. Pour ce pays il y a un doute car on
a du mal à faire la part du 'leurrage' et de la réalité. Mais au mois
de septembre 2006, la Corée annonce un tir nucléaire sous terrain
qui semble avéré par les puissances voisines.

   Aucun autre pays ne revendique le développement de l'arme
atomique en 2006, seul l'Iran s'active à acheter le matériel pour
continuer l'enrichissement de l'uranium (officiellement à des fins civiles).
La Lybie qui elle, en a déjà la possibilité mais n'avoue pas d'autre
ambition atomique que celle d'activer des centrales électriques,
laisse tout de même planner un sérieux doute.

    Bien entendu les problèmes de prolifération et de trafic de
matière fissile inquiètent de plus en plus les pays déjà installés
dans la dissuasion nucléaire, et la chasse à la dissémination
est d'actualité en ce moment, on parle du TNP..

   Depuis les attentats sur les villes de New York et Washington
en septembre 2001 suivit de l'envoi de courriers contaminés
par le biais de la Poste, la dissuasion a changé de sens.
Désormais sans disposer de technologies sophistiquées, non
seulement des petits pays, mais même des groupes subnationaux
peuvent attaquer de façon dramatique des grands pays et par
ce fait accéder à une certaine forme de dissuasion. La possession
d'arme à base de matière biologique, chimique (compris le nucléaire
sale) sont à la portée de beaucoup. La dispersion sur un territoire
adverse relève de l'astuce ; mais elle est justemùent une des
denrées des plus courantes en tout cas des mieux répartie dans
le monde actuellement !

   En 2004, Amérique et Russie tendent à un équilibre numérique
et technologique en terme d'armement (excepté pour le problème du
bouclier anti missile US). Les progrés dans le traitement de l'information
(informatique et réseau numérique de communications) permettent de réduire
indirectement le nombre d'ogives atomiques nécessaires à la dissuasion.
La simulation pour le développement de nouvelles armes est suffisante
pour le moment pour garder sa place dans ce concert dissuasif classique.
Des conflits locaux avec engagement des forces miltaires (sans arme
atomique) sont une vitrine éloquente pour affirmer sa valeur (Amérique
contre Afghanistan), refus Russe et Français d'intervenir en Irack (en 2004).
La France pour sa part continue à moderniser son armement atomique
(par simulation numérique) et à perfectionner ses vecteurs (missiles M5, sous
marins, porte avions). Le fait d'avoir toujours une "arme" dissuasive assure
à la France un siège permanent envié à l'ONU et l'autorise à hausser le
ton soit contre les USA soit contre la Russie si le besoin s'en fait sentir.

 D'une manière concertée, tous les pays en possession de l'armement
atomique se liguent pour faire pression sur les autres pays pour qu'ils
renoncent à ce type d'armement  (course à la non dissémination). L'arme
atomique, nucléaire et thermonucléaire, a évolué au fil du temps. Des
quelques kilotonnes équivalent TNT comme les bombes sur Hiroshima
et Nagasaki de 10 à 20 kt en passant par les bombes expérimentale
de dévastation comme la bombe de 57 Mt tirée sur le polygone atomique
soviétique de la Nouvelle Zemble en 1961, on a constaté qu'avec les
progrés de la navigation des missiles, dont la précision est arrivée à
500 mètres sur un trajet de 10000 km, les charges miltaires pouvaient
redescendre au niveau de la kilotonne tout en restant efficace.

           

                  Super bombe thermonucléaire Russe modèle RDS 220
                             (Doc tirée du livre de S.J.Zaloga de 2000)

Des bombes atomiques de moins de 1 kilotonnes équiperaient si
besoin était les missiles de croisière aérobie dont la précision
est maintenant de moins de quelques mètres (3 ou 4 m) sur des
parcours en très basse altitude de plusieurs centaines de kilomètres !


La furtivité de certains vecteurs (avérée ou pas) n'est pas un argument
trés convaiquant puisque le traitement de l'information numérique
(radar, détecteurs optiques et acoustiques) est devenu du domaine
du temps réel et en plus il est trés efficace. Par contre l'entrée en
scène des drones (robots aériens) va à nouveau changer la donne
puisque sa furtivité va venir de sa petite taille et de sa navigation
trés basse altitude et trés précise. Ces aéronefs sans pilote vont
petit à petit remplacer les lourds bombardiers ou chasseurs-
bombardiers. Ils sont actuellement testés aux USA en circulation
aérienne générale !

                  

               Drone Américains Global de l'USAF c'est un bon exemple
                de la robotisation des aéronefs de nouvelles génération.
                                       (Photo DoD-USAF 2005)

Bien évidemment la miniaturisation, et la précision de la
navigation tirent par le bas (quantitatif) les besoins d'armes
dissuasives. Mais le fait qu'un petit avion sans pilote puisse
devenir aussi dissuasif qu'un gros missile ICBM n'est pas fait
pour rassurer les grandes puissances miltaires. L'accession à
ces technologies peu chères, faciles à construire et à mettre en
oeuvre intéressent au plus haut point les petits pays et même
des groupes de résistance ou de terrorisme dans le vaste monde
(tir d'un  drone du Hezbolla sur un navire Israélien en août 2006 depuis le Liban.)
L'astronautique n'est plus un argument politique et même stratégique,
la conquette de Mars ou l'envoi de sondes au fin fond du système
solaire n'assure plus qu'un tout petit prestige. Seule la maîtrise des
orbites terrestres basses et moyennes avec en plus la singulière
orbite géostationnaire sont des arguments valables. Mais ils sont
déjà à la portée de la : Russie, Amérique, France, Chine, Royaume
Unis, Inde, Japon, Brésil, Israël, Corée du Nord (?), et bientôt l'Iran,
etc.

 A notre avis la nouvelle dissuasion n'est pas tant dans la possession
avérée de l'arme thermonucléaire et de ses vecteurs,  mais elle est bien
aussi dans la possibilité qu'a un extrémiste de nous terroriser simplement
équipé d'un sac à dos portant une bombe atomique sale (explosif classique
projetant des produits radio-actifs qui peuvent être toxiques et à longue période d'activité).

 Aucun de nos voisins n'a encore ce système sur son dos ; mais il suffit que
l'on soit convaincu que cela est possible pour que la dissuasion commence
à fonctionner. Nouveau régime de terreur, il a déjà du fait même qu'il est
possible une influence sur nos modes de vies.
(Normes de sécurité draconniennes dans les aérodromes civils Britaniques en 2006)


On est loin du célèbre et calamiteux :

"Tirez les premiers messieurs les Anglais..."

(bataille de Fontenoy 1745)



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